Une simple voiture, une simple Porsche grise métallisée roulait tranquillement sur la route de serpent. Une simple Panamera, acheté par une famille de français, visitait le magnifique pays d'Ecosse. Le couple marié et heureux se rendait paisiblement à la capitale de ce pays. Leur fils, leur fils prodige devait faire un concert à la ville d'Edimbourg dans la semaine à venir. Mais pour l'heure, l'homme et la femme avait envie de visiter un site touristique abandonné depuis longtemps. Ils savaient que c'étaient dangereux, mais pour ces deux alpinistes aguerris, le danger ne leur faisait pas peur. Leur fils devait simplement faire attention. Ils avaient l'habitude et il était grand, maintenant.
Allongé de tout son long sur la banquette arrière de la voiture, le jeune homme ne dormait pas. Il avait toujours d'énorme difficulté à trouver le sommeil. Regardant d'un œil vide et absent le plafond du véhicule grisâtre et sans aucun intérêt, il écoutait –grâce à son mp4- une de ses musiques favorites de Wolfgang Amadeus Mozart. Cette musique douce et calme, reposant les sens et vous emportant dans une plénitude, était appelé Piano Concerto No. 21 – Andante « Elvira Madigante ». Il se sentait toujours très détendu lorsqu'il l'écoutait et même lorsqu'il la jouait. Il avait toujours admiré ce grand pianiste et compositeur. Qu'il aimerait pouvoir faire autant que lui…
Après plusieurs longues heures de trajet, la famille arriva enfin à destination. Ils ne sortirent pas tout de suite du véhicule. Ils admiraient, pour l'heure, le magnifique paysage qui se présentait devant eux. Un vieux château en ruine entouré d'un lac défiait encore le Temps de ses tours imposantes et de son calme plat. Une forêt dense ajoutait une notion de mystère. La magie existerait en ces lieux qu'ils n'en seraient pas étonné. Le père de la famille éteignit le moteur et sortit de la Panamera, respirant à plein poumon l'air frais et sans aucune pollution. La mère sortit à son tour et toqua à la vitre arrière du véhicule, appelant son fils. Celui-ci, rêveur, mit plusieurs secondes avant de baisser la dite vitre et à mettre sa musique sur pause. Qu'il détestait couper une musique, cela la gâchait complètement.
-Veux-tu sortir te promener avec nous, mon fils ?
-Pas maintenant, mère. Je veux d'abord finir d'écouter « Dies irae ». Je n'en ai que pour une minute.
La mère, couvant son fils du regard, hocha la tête et s'en retourna rejoindre son époux. Ils se promenaient, commentant de temps à autres un décor insolite. Le jeune pianiste sortit doucement de la voiture. Son visage était protégé par une casquette élimé par le temps et le nombre d'usage. Ses longs cheveux blanc était attaché avec un ruban de soie noir que sa mère adorait lui attacher. Son torse fin et diaphane était recouvert par une fine chemise immaculée aux manches longues et délicatement fermée au poignet. Ses mains fines et graciles étaient entourées d'un gant d'un cuir sombre. Il portait un pantalon tout aussi obscur que ses chaussures savamment brillantes. Son bas n'était ni trop, ni trop peu serré.
Il rangea son lecteur audio dans la poche de son pantalon et décida de se promener seul. Alors que ses parents extatiques se dirigeaient à pas rapide vers les falaises, lui, préféra visiter les ruines du château. Regardant avec attention le sol afin de ne pas trébucher sur un caillou, le jeune homme ne vit pas un vieux panneau de bois humide et rongé par les termites incliner vers le bas. Il ne vit pas la vieille écriture d'une peinture rouge sang presque effacé dont l'inscription était « Defense to enter, Danger ! ». Reprenant son mp4, il porta ses écouteurs à ses oreilles et la musique envahit son ouïe, son cerveau, son être tout entier. Il n'était que musique, concerto, symphonie et sonate. Dieu, qu'il aimait la musique. Le jeune homme ne vit pas un flou entre lui et l'extérieur du château comme lorsque nous allumons une bougie et que nous essayons de regarder à travers la fumée transparente. Et lorsqu'il se retourna afin de pouvoir distinguer ses parents au loin, le décor qu'il vit était tout autre et l'ébranla.
Une nouvelle année se profilait à l'école d'Hogwart et quarante nouveaux élèves patientait anxieusement dans l'antichambre. L'étrange homme barbu leur avait expliqué qu'ils leur devaient attendre le professeur de métamorphose et directrice de Gryffindor dans cette pièce et que si l'un d'entre eux venait à désobéir, ils seraient renvoyé chez eux avant même avoir eut le temps de dire le mot « Quidditch ». Même les plus téméraires comprirent qu'il ne fallait pas plaisanter, mais ils se dirent que ce n'était que parti remise. Après tout, ils avaient sept années pour faire toute sorte de bêtise. Du silence angoissé on passa à celui interrogateur lorsque les nouveaux virent une femme aux yeux perçants derrière ses lunettes carrés aux cheveux noir et tiré en arrière pour être sûrement attaché en chignon, affublé d'un chapeau noir et pointu ainsi que d'une robe vert émeraude. Cette femme âgée et à l'allure stricte et sévère prit la parole d'une voix portante et qui ne supportait aucun bruit parasite :
-Bienvenue à Hogwart, dit-elle, le banquet de début d'année va bientôt commencer mais avant que vous preniez place dans la Grande Salle, vous allez être répartis dans les différentes maisons. Cette répartition constitue une cérémonie très importante. Vous devez savoir, en effet, que tout au long de votre séjour à l'école, votre maison sera pour vous comme une seconde famille. Vous y suivrez les mêmes cours, vous y dormirez dans le même dortoir et vous passerez votre temps libre dans la même salle commune. Les maisons sont au nombre de quatre. Elles ont pour nom Gryffindor, HufflePuff, Ravenclaw et Slytherin. Chaque maison a sa propre histoire, sa propre noblesse, et chacune d'elles a formé au cours des ans des sorciers et des sorcières de premier plan. Pendant votre année à Hogwart, chaque fois que vous obtiendrez de bons résultats, vous rapporterez des points à votre maison, mais chaque fois que vous enfreindrez les règles communes, votre maison perdra des points. A la fin de l'année scolaire, la maison qui aura obtenu le plus de points gagnera la coupe des Quatre Maisons, ce qui constitue un très grand honneur. J'espère que chacun et chacune d'entre vous aura cœur de bien servir sa maison, quelle qu'elle soit. Allons-y, maintenant. La cérémonie va commencer.
Suite à ce discours qui encouragea, intimida, barba, apeura selon les jeunes garçons et jeunes filles, ceux-ci suivirent le professeur de métamorphose. De leurs grands yeux curieux, ils virent les imposantes portes menant à la Grande Salle s'ouvrirent à leur arriver. Qu'ils se sentaient ridiculement petit dans cette immense salle au plafond enchanté dont on ne voyait que des chandelles allumées qui flottait sous un ciel étoilé et quelque peu nuageux. Ils n'eurent le loisir de ralentir car la vieille femme les amena jusqu'entre les quatre grandes tables et la table des professeurs. La directrice de la maison du Lion monta les trois marches, s'empara d'un vieux rouleau et souleva un vieux chapeau déchiré à certains endroits, rapiécé, effiloché et extrêmement sale et précisa aux nouveaux élèves :
-Quand j'appellerai votre nom, vous mettrez ce chapeau sur votre tête et vous vous assiérez sur le tabouret.
Avec une mine inquiète de ne savoir où être envoyé, une grimace de dégoût de devoir mettre le chapeau répugnant sur leur crâne, un à un, les élèves appelé par leur nom, s'assirent sur le tabouret à trois pieds et suivirent la suite des instructions. Il fallut presque une heure afin d'envoyer les quarante élèves dans leurs maisons respectives. Selon la tradition, le directeur de l'école se leva afin d'énoncer un dernier discours avant de pouvoir débuter le banquet de début d'année. Au milieu de la table des professeurs, un homme d'un âge très avancé portant un chapeau pointu pourpre serti d'étoiles argenté sur ses longs cheveux d'argent, regarda l'assemblée de ses yeux bleu caché par ses lunettes en demi-lune, brillant de malice. Alors qu'il ouvrait la bouche et levait les bras afin de souhaiter la bienvenue aux élèves, une porte de la Grande Salle s'ouvrit dans un grincement sonore.
Une personne dont on ne pouvait définir précisément l'âge et le sexe, entra dans la salle. Son visage fixait obstinément le sol et ses doigts pianotaient une musique que lui seul semblait entendre. Au vu de ses longs cheveux blanc, il semblait que l'inconnu n'était autre qu'une personne âgée, mais son corps démontrait le physique d'un individu dont son âge ne devait certainement pas dépasser la trentaine. Les deux cent quatre-vingt élèves ainsi que les treize professeurs, sans compter les vingt fantômes regardèrent fixement l'étrange personnage se retourner brusquement.
-Mais qu'est-ce que… ? S'exclama-t-il.
En entendant sa voix, les membres présents dans la Grande Salle surent à présent qu'il ne s'agissait pas moins d'un jeune homme. Les doutes furent levés lorsque les plus proches virent son visage. Des murmures ainsi que des petits cris surpris envahissaient aussitôt l'immense pièce. Voyant que le jeune homme visiblement perdu, ne savait que faire et regardait dans tous les sens, le vénérable directeur de l'école de sorcellerie de Grande-Bretagne décida de prendre la parole afin d'apaiser son esprit.
-N'ayez crainte, mon enfant. Approchez.
