Voici ma toute première fic à vie, le prologue est peut-être un peu long et l'histoire tarde à venir mais c'est pour vous mettre dans l'ambiance. Envoyez moi des rewiews pour me dire ce que vous en pensez et peut-être me donner des suggestions (genre arrête d'écrire c'est nul.)

Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont à JKR et tout l'univers qui s'y rapporte également. J'ai tout de même créé quelques personnages histoire de pouvoir faire une fic.

Prologue

Le soleil plombait sur les traits tirés de son visage, elle était soucieuse et elle croyait que l'astre du jour réussirait à remettre de l'ordre dans ses idées éparses. Il avait beau chauffer sa peau depuis plusieurs heures, son esprit demeurait un capharnaüm indescriptible. Il y avait trop longtemps, elle avait vu trop de levé de soleil et encore trop d'apparition de l'astre de la nuit. Comment pourrait-elle reprendre une vie dite normale ? Trop de nuits à penser, trop de jours à se rappeler, pourquoi le destin l'avait choisi, elle pour porter un si lourd fardeau ? Un feu brûlant se déversait dans ses veines, son regard était figé dans la glace, son esprit nageait dans un épais brouillard et le jardin qui protégeait son c?ur était depuis longtemps envahi par toutes sortes de ronces. Malgré tout ce temps passé. Toutes ces années, rien n'avait réussi à la percer, elle s'était refermée, elle était redevenue seule qu'elle était autrefois. Un être qui passe inaperçu, quelqu'un, non une chose, qui refuse l'entrée vers son c?ur de tous sentiments. Un corps, un esprit mais pas d'âme.

Pourtant, elle avait déjà été, déjà vécue, pour l'instant ses souvenirs lui semblaient venir d'une autre vie, une vie où elle avait été heureuse, où elle avait ri et même pleuré. Une vie où elle avait des amis, un entourage, des buts, une passion, des rêves. Des rêves, elle en avait toujours mais maintenant ils étaient plus comme des cauchemars, une vision en boucle de ses derniers moments de bonheur, anéantis, en quelques secondes. Balayée par le vent cette vie où elle avait appris à VIVRE et non pas seulement SURVIVRE.

Survivre, c'était bien le meilleur mot pour décrire l'état lattent dans lequel elle se trouvait depuis cette fameuse nuit. Cette soirée qui avait scellé son destin, qui avait pivoté sa vie dans une avenue que même dans ses pires cauchemars, elle n'aurait pu imaginer. Combien de cycle de la lune elle avait pu observer depuis la cellule qu'était devenu son c?ur ? Combien de fois, elle s'était crue morte ? La mort n'était définitivement rien à côté de ce qu'elle vivait jour après jour, nuit après nuit. Très souvent elle l'avait espéré cette mort qui lui apparaissait au combien plus douce que l'existence qu'elle avait. Le poids de ses souvenirs lui pesait, souvent elle se voyait comme Atlas, condamné à soutenir le monde à bout de bras pour épier ses fautes. Cependant, ce n'était pas le monde qu'elle avait comme fardeau mais le rappel de plusieurs vies à jamais anéanties qui l'étouffait.

Lorsqu'elle était arrivée dans cet endroit, le lieu le plus reculé du monde, elle avait comme mission de devenir plus forte. D'apprendre à conjuguer avec son être, d'acquérir un esprit plus fort dans un corps encore plus fort. Ses objectifs avaient été atteints mais au détriment de son âme, elle possédait maintenant une entité rarement égalée mais il n'y avait plus de joie qui coulait en elle. Elle avait l'impression que tout ce qu'il y avait de bon en elle s'étaient envolés en fumée le jour où on l'avait exilé.

Le soleil déclinait lentement à l'ouest, bientôt lui aussi l'abandonnerait. Une légère brise qui aurait pu la faire frissonner en d'autres temps la ramena simplement tranquillement à la réalité. Elle abandonna peu à peu son état de méditation pour reprendre pied graduellement dans le monde qui l'a vu naître.

Elle avait sentit sa présence depuis un bon moment déjà, il arrivait toujours tranquillement pour ne jamais l'effrayer.

« - Les rayons de ce doux soleil de fin de printemps ont-ils pu pénétrer au plus profond de ton être ? Il y a longtemps Matéus que le soleil a abandonné mon intérieur, il se contente de chauffer mon extérieur. N'arrivera-t-il jamais à réchauffer ton c?ur ? J'ai l'impression que rien ne le pourrait. Alors peut-être la lune saurait. »

Elle allait répondre mais l'homme qui se tenait maintenant à son côté lui fit signe que se serait vain. Matéus était l'homme qui avait accueillit la jeune femme en exil, il avait depuis ce temps veillé sur elle et tentait de lui enseigner tout ce qu'il savait. Malgré tout son bon vouloir, elle n'aurait jamais pu même l'égaler dans aucun domaine, il était érudit non pas uniquement de sciences ou de philosophie mais aussi dans l'art de la vie.

Ils restèrent en silence à regarder les derniers rayons de soleil s'éclipser pour laisser la place à sa comparse la lune. Dans quelques jours, le soleil se coucherait pour ne réapparaître qu'après un très long moment, il laisserait sa place à la lune qui régnerait sur ce coin de terre pendant plusieurs jours, donnant l'impression d'une nuit éternelle. C'était ainsi depuis la création du monde mais c'était un phénomène qui ne s'observait que dans ce coin du globe, un endroit où peu de gens vivaient, une place idéale pour les âmes en exil.

Elle savait qu'il voulait lui parler de quelque chose d'important, depuis le temps maintenant qu'ils cohabitaient, elle savait le saisir mieux que quiconque. C'était cependant réciproque et lui-même savait qu'elle n'aurait pas le goût d'entendre ce qu'il s'apprêtait à lui dire.

« - Rentrons, nous devons discuter. », avait-il simplement dit alors que la lune dirigeait ses premiers rayons vers la terre qui s'endormirait bientôt.

Elle l'avait suivit jusqu'à l'entrée de leur demeure. Un être normal aurait passé devant sans même la remarquer, un être attentif y aurait vu l'entrée d'une grotte quelconque, un être curieux aurait peut-être poussé plus loin son exploration. Il y aurait découvert un endroit magnifique presque féerique mais dès qu'il en serait ressortit, ses souvenirs lui auraient fait faux bond avant même qu'il n'ait le temps de dire Merlin. C'est qu'il fallait être initié pour supporter la réalité de cet endroit.

Matéus s'assit derrière son immense bureau où étaient disperser des livres, des grimoires, des revues et des morceaux de parchemin jaunis par le temps. Elle remarqua très vite l'un de ces parchemins qui était différents des autres, elle pouvait même presque sentir l'encre encore fraîche qui composait sans nul doute le sujet de la discussion qu'ils auraient. Elle le savait, chaques fibres de son être lui confirmaient mais était-elle seulement prête à entendre ce qu'il allait lui dire ?

*******************************************

Elle se réveilla pour la quinzième fois de la nuit, les bruits des voitures, les fêtards qui avaient trop arrosé leur soirée, un chien qui hurlait à la lune, les bruits de l'appartement voisin. Tout cela lui était familier mais il y avait si longtemps qu'elle ne les avait pas entendu que cela créait une cacophonie à ses oreilles. Impossible de dormir surtout pour elle qui avait une ouïe nettement supérieure à la moyenne des êtres normaux. Cette fois, elle ne se retourna pas dans son lit et ne replaça pas l'oreiller sur sa tête, elle opta plus pour se lever et se réinstaller à la fenêtre de son petit meublé en plein c?ur de la ville. Voilà maintenant cinq jours qu'elle prenait cette position pour observer les scènes de la vie urbaine qui se déroulaient sous ses yeux, il y avait tellement longtemps qu'elle avait quitté ce monde.

Plusieurs odeurs presque oubliées lui revint en mémoire, celles qui émanaient de la boulangerie en face lui mettait l'eau à la bouche. Aussi décida-t-elle de tenter sa première sortie publique depuis son retour à la « civilisation » comme avait dit Matéus. Elle enfila quelques vêtements que son mentor lui avait laissé avant de la délaisser et prit quelques pièces qu'elle avait laissé sur le coin de la table. Lentement, elle se glissa à l'extérieur par l'étroit escalier qui donnait sur le trottoir en face de la devanture de cette petite boulangerie. Tant d'informations se bousculaient dans sa tête qu'elle ne prit pas garde et faillit être renversée par une voiture qui venait dans sa direction. Elle n'eut rien grâce à ses réflexes aiguisés.

Lorsqu'elle poussa la porte de la boutique, se sont pleins de souvenirs qui lui remontèrent en mémoire, elle dut paraître égarée car l'homme derrière le comptoir répéta en bougeant les doigts devant son visage pour attirer son attention :

« - Qu'est ce qu'on peut pour vous ma p'tite dame ? »

L'homme lui souriait gentiment, il avait une longue traînée de farine qui lui barrait le front. Elle l'observa quelques instants avant de pouvoir rassembler ses idées et déclarer qu'elle voulait du pain.

« - Mais encore, demanda le boulanger, vous avez le choix ici. »

Bien sûr, les étagères regorgeaient de différents produits qui avaient l'air tous aussi savoureux les uns que les autres. Elle finit par opter pour de beaux croissants au beurre, qu'elle dégusta avec quelques morceaux de fromage une fois de retour chez elle.

Rapidement, cette visite chez le boulanger devint une habitude, tous les matins, elle allait rendre visite à cet homme rondelet qui souriait toujours et qui créait ces petites merveilles qui lui préparait pour son premier repas de la journée. Les jours passaient et la jeune femme prenait de plus en plus d'aisance dans ce nouveau départ. Cette journée là, elle décida de pousser un peu plus loin son exploration de la ville, elle irait au centre commercial, elle avait besoin de se remettre à jour et quelle merveilleuse place pour tout voir et tout entendre. Elle se vêtit d'un jean et d'une chemise à manches courtes bleue métallique qui faisait ressortir le bleu de ses yeux. Elle avait acheter ces vêtements quelques jours auparavant dans une boutique pour tailles fortes car notre jeune femme avait un surplus de poids visible. Elle était grande pour une femme, elle marchait toujours la tête haute et avait un maintient qui la faisait paraître plus mince, à moins que ce ne soit cette facilité avec laquelle elle se déplaçait qui confondait les gens qui l'observaient.

Elle passa une bonne partie de la journée à s'extasier devant toutes les nouveautés qu'elle découvrait ou redécouvrait mais ses découvertes avaient vite laissé place à une vision qui accaparait tout son attention. Elle se trouvait devant un magasin de musique, plus précisément devant un marchand d'instruments de musique. Elle hésita longuement avant d'entrer puis trouva enfin le courage, elle fit le tour d'un piano à queue en effleurant les touches du bout des doigts. Elle effleura ensuite le manche solide d'une guitare acoustique et ne put s'empêcher de vérifier la tension de la caisse de résonance d'une batterie.

Les souvenirs se bousculaient dans son esprit, elle se revoyait jouant de ces instruments mais c'est surtout la musique elle-même qui hantait ses pensées, des airs qu'elle avait cru oubliés refirent surface. Elle ne put s'empêcher de s'asseoir au piano et d'enfoncer quelques touche du clavier. Sans même réfléchir et même s'en apercevoir, elle jouait les notes qui composaient un air qu'elle avait tant aimé jouer autrefois. Tout le magasin s'était retourner pour voir qui produisait cet hymne si mélodieux, les vendeurs arrêtèrent même de parler à leurs clients, tous étaient sous le charme. Lorsque sa composition toucha à sa fin, elle rouvrit les yeux et soupira longuement, il y avait si longtemps.

« - Vous jouez merveilleusement bien. »

Se tenait devant elle une jeune femme d'environ vingt-cinq ans, les cheveux châtains et les yeux noisette, derrière elle un homme d'environ son âge tenait toujours la guitare qu'il voulait essayer avant de l'acheter. Lui aussi la regardait avec étonnement, il ouvrit enfin la bouche :

« - Vous ne sauriez pas comment on joue de cet instrument par hasard ? »

La guitare, bien sûr qu'elle savait mais il y avait si longtemps, puis son esprit lui envoya un message, « si tu n'as rien perdu au piano alors pourquoi à la guitare. » Elle répondit par l'affirmative en hochant de la tête et le jeune homme lui tendit l'instrument en lui expliquant :

« - Marie et moi faisons parti d'un petit groupe qui se produit dans les pubs, malheureusement, notre guitariste nous a quitté sans préavis et nous n'avons pu le remplacer. Moi je joue de la batterie et de toutes les autres percussions et Marie du violon, violoncelle et contrebasse. Ian est notre pianiste et . Vous ne voudriez pas essayer par hasard, demanda celle qui se prénommait Marie. Mais je ne connais aucune de vos compositions., commença la jeune femme, et il y a tellement longtemps que je n'ai pas jouer. S.V.P., essayer », supplia presque Marie.

Ian était en fait le vendeur qui se tenait derrière eux, il s'installa au piano, et Sean, c'était son prénom, à la batterie juste derrière. Lentement il imposa un rythme et une séance improvisé de musique eut lieu dans le magasin du père du pianiste. La jeune femme pinça quelques cordes de l'instrument qu'elle avait maintenant dans les mains, puis se laissa aller à créer avec les deux autres musiciens une mélodie qui ne sonnait pas mal du tout. Marie les observait en regrettant de ne pas avoir l'un de ses instruments avec elle.

Lorsqu'ils mirent fin à cet air rythmé, les gens dans le magasin applaudissaient les artistes. Le trio lui demanda bien sûr de se joindre à eux, ils avaient un spectacle de prévu la semaine d'après dans le bar de l'un des cousins de Ian. Elle hésita longtemps, la guitare dans les mains, ses doigts la démangeaient, ils voulaient rejouer, ils avaient reprit goût à créer des notes. Pourquoi pas après tout, Matéus lui avait bien recommandé de chercher à renouer avec ses souvenirs heureux et jouer était l'un de ses meilleurs.

Ian lui proposa une guitare que son père pourrait sans doute lui prêter en attendant qu'elle puisse s'en acheter une meilleure, elle pourrait ainsi pratiquer avec eux. Mais elle refusa gentiment, l'argent n'était pas un problème, ainsi elle fit le tour du département d'instrument à corde et opta pour un modèle assez dispendieux mais qui lui rappelait son ancienne guitare, celle qui lui avait procuré tant de joie dans le passé. Elle était faite d'un unique morceau de bois clair et lustré et sa résonance était excellente. Elle l'accorda et produit quelques accords. D'un coup des sentiments qu'elle croyait disparus à jamais refirent surface la submergeant d'émotions.

C'est drôle comme une passion revient vite et quand on ne s'y attend pas..