Ceci est une fanfiction sur le couple Irène Adler - Sherlock Holmes, doublée d'une enquête sur un bijoux qui s'est mystérieusement volatilisé... Tout le monde peut la lire, il n'y aura je pense aucune scène "explicite", mais si c'était le cas je préviendrais bien sûr :) Bonne lecture !
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Je viens du ciel et les étoiles entre elles ne parlent que de toi...
Il était minuit moins le quart. Le fameux détective, seul dans son appartement, fumait sa pipe. De temps à autre, un fiacre passant au bas de chez lui le tirait de sa somnolence. Sherlock avait terminé cet après-midi une enquête de second ordre qu'il avait résolu en un jour. Sa cliente, admirative, lui avait octroyé une prime de quelques dizaines de livres : avec, il s'était acheté sa drogue préférée à base de morphine.
Holmes, vautré dans son fauteuil, vêtu de sa robe de chambre usée, fixait de ses yeux sombres les lumières de la ville. Depuis Blackwood, il végétait d'affaires bénignes en affaires bénignes, s'ennuyant à mourir. Il avait même doublé sa consommation de formol.
Watson passait le plus clair de son temps avec Mary, et le détective devait user de tout son charme et de toute sa ruse pour l'entraîner dans ses aventures. Le docteur et son bon caractère lui manquaient, mais rien au monde ne l'aurait forcé à l'avouer.
Et elle. La femme. Partie, encore. Nouveau voyage, nouveau nom, nouveau mari, nouvelle fuite. Nouveau retour, enfin ? Il l'imaginait avec son caractère frondeur et son esprit vif séduire un riche noble pour la énième fois. Devant ses yeux il voyait danser sa silhouette au milieu de tout ces hommes qu'il (et elle) méprisait. Peut-être en ce moment même était-elle au lit avec un autre. Son cœur eu un bref pincement. Il se leva, fit le tour du salon.
- Cette intrigante, maugréa-t-il. J'aimerais autant qu'elle ne revienne jamais.
Du moins tentait-il de s'en convaincre. Mais en son for intérieur, il la voulait près de lui. Pour une minute, une heure, un jour ou une année. Mieux, pour la vie.
Il donna une petite tape bourrue sur le flanc de Glasgow qui gémissait.
- Tais-toi. Ce n'est pas toi qui souffres.
Le chien jappa. Oser dire cela alors qu'il lui faisait avaler toutes sortes de potions plus ou moins dangereuses !
Holmes, à une heure avancée de la nuit, s'endormit, et rêva d'Irène.
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- Holmes. Holmes, vous exagérez ! Cet appartement n'est même pas digne d'abriter des porcs. Regardez-moi ce capharnaüm ! Je comptais faire monter une demoiselle qui a un service à vous demander, mais ni vous ni... votre «habitation» n'êtes présentables. Je lui dirais de repasser.
Au son de la voix du docteur, Sherlock s'était réveillé, et au ton de celle-ci avait deviné l'identité de sa matinale cliente. La femme était revenue !
- Faites-là patienter un instant. Dites-lui que je suis sorti !
- Deviendriez-vous coquet ? demanda son ami, amusé, en le voyant remplir un baquet d'eau froide, se déshabiller prestement et s'immerger en entier.
- Absolument pas, répondit Holmes en sortant la tête. Je trouve qu'un bain au sortir du lit est revigorant. Que faites-vous ici, au fait ?
- Et bien, je venais m'assurer que vous alliez bien.
- Vous voilà rassuré, donc. Voudriez-vous me tendre l'éponge à votre droite, Watson ?
- Mais avec plaisir, dit une voix.
Le détective se figea un instant. Elle était donc montée, trop impatiente pour attendre le retour du docteur. Irène Adler regardait l'homme avec un amusement non feint.
- Il est temps pour moi de rejoindre ma fiancée, s'exclama Watson en songeant rieur à l'embarras de son ancien colocataire.
Il attrapa son chapeau, fit un baisemain à la jeune femme et descendit les escaliers.
- Votre éponge, Sherlock.
Maudissant John, le détective tendit sa main par dessus son épaule sans se retourner. Irène y déposa l'objet, doux et jaune, l'effleurant de ses doigts fins.
- J'ai une affaire qui pourrait peut-être vous intéresser. Elle concerne l'un de mes anciens maris, Lord Bickentif. Un bijou auquel je tenais beaucoup et qu'il m'avait offert a disparu. je le gardais pourtant jour et nuit autour de mon cou, et la chaîne était incassable. On me la dérobé jeudi soir, au Royal Opéra House, où je faisais une représentation. J'ai ensuite dormi à l'hôtel. Je vous ai fait la liste des personnes qui m'ont approchées.
Sherlock entendit le bruit caractéristique des pièces qui s'entrechoquent : Irène venait de jeter une bourse sur son bureau. Il se maudit en se souvenant que la photo de la jeune femme s'y trouvait encore, mais elle ne fit aucun commentaire.
- Gardez votre argent, Adler. Je n'ai pas dit oui.
- Mais je sais que vous le ferez. Alors, c'est entendu ? La liste des suspects et leurs adresses sont dans cette enveloppe, que je pose bien en évidence sur votre canapé.
Elle se déplaça pour venir derrière lui, et se pencha sans qu'il puisse la voir.
- A demain soir, dans notre chambre habituelle, Holmes.
Il sentit son odeur et une mèche bouclée vint lui chatouiller le cou. Il aurait voulu s'imprégner de ce moment, le conserver sous une cloche comme un objet précieux, le fixer dans sa mémoire, papillon de sensations épinglé sur une plaque de liège. Un merveilleux souvenir afin de combler les moments où il serait seul.
Mais il ne pouvait rien faire du tout. Alors il inspira de façon à engranger dans ses poumons le plus possible de la magie de cet instant.
Irène se redressa, songeant déjà à ce qu'elle allait regretter de ne pas avoir fait -l'enlacer, l'embrasser, l'aimer- et tourna les talons.
Le bruit de ses pas résonna longtemps aux oreilles de Sherlock. Il finit par sortir de sa rêverie et termina son bain, frustré de n'avoir pas su garder la femme près de lui. Après s'être habillé, il ouvrit la lettre posée sur son divan et la parcourue du regard. Ce bijou devait avoir une grande valeur aux yeux d'Irène pour qu'elle se donne tant de mal afin de le récupérer. Une esquisse du médaillon se trouvait dans l'enveloppe. En or, gravé des initiales I.A (les mêmes que sur un certain mouchoir...) et orné de minuscules diamants rose, le détective estima le pendentif à une somme extravagante. Mais la femme possédait déjà tant de pierreries ! D'où lui venait un tel attachement ? D'ordinaire elle s'arrangeait pour en dérober une autre, sans jamais être arrêtée par la police ou lui-même.
Son intérêt était maintenant éveillé, et il se décida à examiner la liste des suspects de plus près. Il voulait résoudre ce vol au plus vite et impressionner Irène en lui rapportant le bijou le lendemain soir. Il élimina d'office la moitié des noms et en retint trois : un ancien policier de Yard renvoyé pour ivresse dans l'exercice de ses fonctions, un jeune aristocrate fils d'un collectionneur d'art cleptomane et une cantatrice plus âgée
qu' Irène dont la direction du Royal Opera House avait annulé la représentation au profit de la femme. Les autres étaient serveurs ou livreurs, à priori sans histoires, donc inutile de perdre du temps en allant les interroger.
Sherlock empocha les adresses, huma une dernière fois le parfum parisien flottant dans la pièce et saisit canne et chapeau. Puis, vêtu de son large par-dessus noir et affublé d'une paire de lunettes fumées, il sortit du 221 b, Baker Street et fit cap vers le Royal Opera House. En chemin, il acheta une bouquet de fleurs et «emprunta» une écharpe grise à un passant. Il arriva à destination après une marche énergique et traversa le hall éclairé par un lustre somptueux d'un pas plus posé d'homme sûr de lui.
- Mon brave, dit-il d'un ton de dédain contenu en arrivant à la réception, dans quelle loge puis-je trouver Lady Sufking ? J'ai des roses pour elle.
Il agita son bouquet odorant sous le nez du réceptionniste.
- Au premier, au fond du couloir, à gauche. Je vous conseille de faire vite, elle reçoit la visite d'un journaliste dans moins d'une demi-heure, lui répondit l'homme, visiblement habitué à recevoir des clients excentriques.
Le détective suivi les instructions données et se retrouva face à une porte où se détachait en lettres dorées le nom de l'artiste. Encore une dont l'égo sera surdimensionné, pensa-t-il en remarquant que les inscriptions des loges voisines avaient été peintes en noir. Il toqua, espérant qu'elle soit là. Une voix puissante résonna jusqu'à lui.
- Ah ! Monsieur Smith ! Vous êtes en avance, mais ce n'est pas grave, entrez !
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Voilà pour le premier chapitre de cette nouvelle fic ! J'espère que cela vous donne l'eau à la bouche, si c'est le cas n'hésitez pas à laisser une review pour encourager l'auteur que je suis :)
