Disclaimer : Albator, Clio, Maetel, Warius, Doc, les marins de l'Arcadia et les militaires du Karyu, l'équipage du Big One, Mi-Kun et Tori-San appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Bob l'Octodian et son Metal Bloody Saloon appartiennent à Aerandir Linaewen à qui je les emprunte, avec son autorisation, le temps de quelques clins d'œil.

Les autres personnages sont à bibi

1.

Bien que ne buvant que de l'eau, Sylvarande aimait l'atmosphère particulière du cellier.

Elle venait à peine d'y entrer que murs et sols tremblèrent, le plafond se fissurant mais tenant bon.

Après d'interminables instants de terreur absolue, redoutant avec raison un attentat contre elle, elle sortit néanmoins prudemment, remontant l'escalier.

Les couloirs étaient envahis de poussière, des gravats jonchaient le sol et des débris se détachaient du plafond et certains murs étaient éventrés, les portes arrachées en autant d'obstacles !

Mais la panique atteignit son paroxysme quand elle déboucha dans la salle principale du bar ravagé, à la vue des corps inanimés et ensanglantés.


- Papa et toi avez eu beaucoup de chance ! Contusions, brûlures, muscles froissés mais rien de grave, fit Skyrone.

- Va dire ça à Ban et à Lense ! siffla Aldéran.

- Je suis au courant, assura son aîné en s'assombrissant. Mais il n'y a rien de plus à faire. Ton Doc est aux mains d'autres médecins et Ayvi et toi savez quels soins vous avez à prodiguer à Lense.

- Il n'empêche que toute cette histoire est un échec sur toute la ligne… reprit Aldéran. La Bannièren'est plus que ruines, Ban est grièvement blessé ainsi qu'un autre Marin et Maji est dans la nature ! Heureusement qu'il n'a pas songé à revenir sur les lieux de son crime, s'en prendre à Sylvarande, avant que papa et moi ne nous réveillions à l'hôpital…

- Bref, vous avez, tous, eu beaucoup de chance, insista Skyrone.

- Ce n'est pas faux, convint enfin son cadet. Ca ne valait quand même pas une semaine d'arrêt médical, je m'ennuie comme un rat mort en l'absence d'Ayvi et des gamins !

- Ca, ce n'est vraiment pas grave, temporisa encore Skyrone. Tu dois te reposer un maximum, tu n'as pas bonne mine…

Aldéran eut un petit rire.

- Celui qui ignore qu'il n'a évité que de peu de devoir porter un dentier complet avant l'heure, c'est le médecin qui voulait garder papa une journée de plus que moi, en invoquant son âge ! Ce qui fait que papa a cavalé de là encore plus sec !

- Où l'Arcadiaest-il parti ?

- Je pense que papa va tenter de retrouver Maji. Autant pour lui passer plus qu'un savon que pour l'empêcher de faire d'autres dégâts.

Skyrone rapporta deux tasses de café.

- Il est certain que Maji a quitté la planète ? Sylvarande ne risque plus rien en ce cas ?

- Si seulement on savait où elle est, soupira Aldéran. Les Urgentistes ont dit qu'ils avaient vu une personne correspondant à son signalement s'occupant des blessés à leur arrivée et qui s'est sauvée juste après.

- Tu vas chercher à la retrouver, d'ici la fin de ton congé forcé ?

- Sans indices, ça risque d'être ardu. Et je ne la connais pas suffisamment bien que pour tenter de la profiler et d'avoir une idée du refuge qu'elle a pu se trouver… Et puis, même si physiquement ça va dans l'ensemble, d'avoir l'estomac sens dessus dessous ne me permet pas de passer au volant à chercher à l'aveuglette sans m'arrêter pour vomir toutes les deux heures…

- Tu devrais retourner te faire examiner.

Aldéran secoua négativement la tête.

- Ca passera. Cela n'a rien de bien surprenant après m'être pris une des chaises balayées par le souffle de l'explosion dans le ventre. Mais rien que des hématomes selon le diagnostic des Urgentistes. En réalité, le comptoir du bar nous a protégés, papa et moi, alors qu'entre ledit comptoir et ses rangées de bouteilles, ça a créé un véritable appel d'air qui a dirigé droit sur Ban tous les débris, le criblant !

- Alors, que vas-tu faire d'ici ta fin d'arrêt maladie ?

- Tourner en rond… Quoi d'autre ?

- Je crains que tu ne sois plein d'idées, et je ne peux rester à te surveiller pour que tu ne fasses pas une connerie ! Tiens-toi tranquille, Aldie, tu en as vraiment besoin !

- Non, pas tant que ça. Je prépare à nouveau des pancakes pour un second service de petit déjeuner ?

- Avec plaisir !

Les deux frères retournèrent vers la cuisine tandis qu'Aldéran se remettait aux fourneaux.

Et, de fait, quand Skyrone eut quitté l'appartement, son cadet prit son téléphone.

2.

Toujours en arrêt maladie, Aldéran s'était rendu au siège de Skendromme Industry.

- Ma petite maman, fit-il tandis que Karémyne le serra, sans trop aller au bout de son étreinte pour ne pas lui faire mal.

- Mon grand chéri, sourit-elle en lui proposant un siège dans le coin salon de son bureau. Tu es encore bien pâle !

- Tu ne vas pas t'y mettre aussi, rit le jeune homme. Sky m'a gonflé avec ça tout le temps du petit déjeuner.

- Et il a eu bien raison. Mais avec une bourrique telle que toi, on perd son temps à vouloir te faire prendre conscience d'une évidence !

Si Karémyne souriait, ses prunelles bleu marine demeuraient soucieuses, et pas uniquement pour son souci envers son fils.

- Si j'avais pu seulement avoir idée de ce que ce Maji pouvait être capable de faire… Dire que des mois durant il a circulé ici librement. Je crains qu'en lui donnant accès à nos entrepôts, cela ne lui ait fourni le matériel nécessaire pour finir la navette intergalactique avec laquelle il a fui, que cela ne lui ait permis d'en perfectionner les systèmes de sécurité et d'invisibilité ! Je suis désolée, Aldie !

- Il ne faut pas. Comme tu le dis : tu ne pouvais pas savoir, aucun de nous n'imaginais… Mais son comportement récent avait tellement changé, ce qu'il a fait ne relevait pas vraiment du coup de folie. Il y a vraiment quelque chose d'anormal.

- C'est le moins que l'on puisse dire, grinça Karémyne.

- Je l'ai vu parler tout seul… Ou plutôt se comporter comme s'il avait un véritable dialogue avec une autre personne, sauf qu'il n'avait pas d'interlocuteur ! poursuivit Aldéran. Jamais au cours de toutes ces années, il ne s'est comporté ainsi. Il a dû se passer quelque chose !

- Sincèrement, Aldie, je me contrefiche de ce qui a pu et peut encore se passer dans la tête de Maji, siffla quasi férocement sa mère. Il a manqué tuer ton père et toi, je ne veux plus jamais l'avoir devant moi !

- Mais non, pas tant que cela, temporisa encore le jeune homme. Et tu me connais, ma petite maman, je déteste ne pas comprendre ! J'ai dès lors hâte que papa remette la main sur lui !

- Moi aussi, fit encore Karémyne, pour de toutes autres raisons ! Maintenant, tu avais quelque chose de particulier à me dire que tu es passé ?

- Juste te prévenir que je reprends le boulot après-demain. J'ai obtenu l'accord de ma hiérarchie. Je dois juste passer un contrôle médical au SIGiP.

Et sa mère fit un bond dans son fauteuil.


En video-conférence, Aldéran avait discuté avec son épouse et l'aîné de ses fils, Alyénor gazouillant dans les bras de sa mère.

- Décidément, quand je ne suis pas là pour te surveiller, tu n'en fais qu'à ta tête !

- Je vais bien et j'en ai assez de tourner en rond ici.

- Tu ne vas quand même pas aller sur le terrain ? s'inquiéta Ayvanère.

- Ce n'est pas prévu, en effet.

- Comme si tu allais t'en tenir à ce qui est convenu, grommela sombrement la jeune femme. Tu n'as pas intérêt à ce qu'il t'arrive quoi que ce soit, sinon je viens t'achever !

Il éclata de rire, ce qui lui tira quelques douleurs dans le ventre que marquaient de larges et colorées ecchymoses.

- Je vous attends avec impatience.

- Nous revenons de la plage fin de la semaine prochaine. Tu nous manques.

- Et vous donc !