Non rien de rien, je ne regrette rien
Titre original : No Regrets. Auteur : redcharcoal (FFiction) ou RedCharcoal (AO3)
Titre traduit : Non, rien de rien, je ne regrette rien. Traductrice : moi
((Titre irrémédiablement inspiré de la chanson Non, Je ne regrette rien d'Edith Piaf.))
Ceci n'est qu'une humble traduction de la fanfiction de redcharcoal.
Un grand merci à elle pour me laisser traduire sa fiction. Je recommande à ceux qui lisent en anglais d'aller voir ses histoires sur le site. Une histoire en 3 chapitres. Rating T
Résumé de l'auteur : Caroline fait quelque chose d'horrible et les retombées transforment chaque personne… Le thème donné était la jalousie. Ma propre question supplémentaire était : Que se passerait-il si les jumeaux adorés de Miranda, qui ne font jamais rien de mal, faisaient quelque chose d'impardonnable pour Miranda ? Écrit pour le Fic-a-Thon « Poke the Dragon » de juillet 2014 sur Live Journal.
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CHAPITRE 1
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Andy plaqua Miranda contre un mur dans l'entrée de la maison de Miranda et lui fit une traînée de baisers fiévreux dans le cou. Ils venaient de dépasser Cara sur le seuil de la porte d'entrée.
-Les filles sont arrivées il y a une heure, Miss Miranda, avait dit poliment la gouvernante en rentrant chez elle. J'espère que vous avez passé une bonne soirée au bal.
Miranda hocha brusquement la tête, une seule fois, le visage comme vide, fermant la porte aussi rapidement qu'Andréa l'avait attaqué de ses douces attentions. Dieu, sa peau, si douce, si douce. Elle voulait être partout sur cette peau. Ses mains tombèrent sur les hanches de Miranda, pétrissant la peau à travers cette divine robe de nuit bleu de chez Valentino. Elle avait l'air superbe ce soir.
Les yeux de Miranda dérivèrent sur son corps et Andy rougit. C'était juste comme leur première nuit ensemble il y a un mois, jour pour jour. Des regards brûlants, des lèvres léchées, des yeux qui tombent. Bien que, dès cette première nuit, Miranda l'avait embrassée passionnément, après lui avoir offert de la ramener d'un bal que la journaliste avait couvert, la femme aux cheveux blancs avait explicité les deux règles primordiales : « Jamais devant les filles - elles ne doivent jamais savoir » et « Jamais dehors, les médias pourraient s'en emparer et nous crucifier. »
Andy avait hoché la tête avec ferveur. Et c'était toute la discussion qu'elles avaient jamais eue sur le sujet. Un mois plus tard, elle ne pouvait toujours pas en avoir assez de cette femme, cette femme pour laquelle elle savait être désespérément et totalement éprise. Elle était tombée la tête la première pour elle. Ce que Miranda pensait de l'arrangement, Andy n'en avait aucune idée, parce que l'autre femme n'était pas très bavarde. Enfin… , pas au-delà des « Oh, oh, oh oui, oh là ».
Les mains d'Andy se glissèrent dans le dos de Miranda et donnèrent une pression délectable sur ses fesses avant de se pencher pour un merveilleux baiser. Elle sentit Miranda répondre un instant avec un bourdonnement heureux qui fit oublier à Andy son nom, avant que les mains ne remontent sur ses épaules pour la repousser doucement.
- Andrea, murmura-t-elle, pas ici. Les filles sont…
-Les filles ne sont pas là maintenant, les lumières sont éteintes, tu es dans mes bras et…
-Les filles SONT ici. Une jeune voix grave, plein de colère, traversa l'air calme de la nuit et Miranda se figea, le sang quittant son visage. Andy bondit en état de choc et fit face à leur jeune accusatrice.
Caroline s'assit sur la marche du palier, les observant, une expression orageuse sur le visage. Elle se redressa et cracha. Et nous ne l'aimons pas.
-Bobbsey ? Miranda commença prudemment. Ce n'est pas ... ce que tu penses. Elle était blanche comme un drap, les yeux choqués. Andy sentit un tremblement remonter le bras de l'autre femme et sa main se crispa en un poing.
Il y avait aussi aucun doute sur le fait que Caroline, basée sur son expression incrédule, savait exactement ce que "c'était". La règle n °1 était maintenant un lointain souvenir.
Oh merde.
-Tu baisses ton ancien assistant, ton ancienne et GROSSE assistante qui est aussi une fille ?
-Langage, Caroline ! Siffla Miranda Comment oses-tu dire de telles choses !
-Pourquoi pas, c'est la vérité, et tu as déjà dit bien pire que ça sur elle. Tu as dit qu'elle était « inutile et incompétente et une horreur de la mode », aussi, quand elle a commencé à travailler pour toi…
Andrea s'est figé. Oh mon Dieu. Miranda était à deux doigts de péter les plombs. Elle lança un regard anxieux à son amante qui s'était raidie comme une planche. La vraie question était de savoir de quel côté les armes pointaient.
-Je devrais y aller, dit-elle doucement. Je t'appellerai. Miranda cligna des yeux comme si elle se souvenait soudainement qu'Andy était toujours là. Et puis elle hésita. Andy, aiguisé dans l'art de lire Miranda depuis près d'un an, a immédiatement senti le changement. A moins que tu ne veuilles pas que j'appelle ? Elle essaya de ne pas dire cette phrase avec une voix suppliante et pathétique. Elle ne réussit pas entièrement. Elles n'avaient jamais parlé de quoi que ce soit au-delà de leur prochaine rencontre. Prochaine entrevue. Là, c'était un territoire inconnu. Andy sentit son cœur battre hors de sa poitrine en attendant. Miranda pinça les lèvres, les ouvrit, puis les ferma et hésita à nouveau. Miranda ? Demanda Andrea, la douleur dans sa voix était perceptible par tous.
-Non, dit l'enfant de 13 ans sur les marches, les yeux brûlants. Nous ne voulons pas que tu appelles, ou que tu viennes ici, ou que tu prennes plus du temps de notre mère, tu as déjà gâché notre anniversaire, nous devions célébrer une fête de pré-anniversaire ce soir et elle était sortie avec TOI.
Miranda tenta.
-Chéri, j'ai dit que si j'étais disponible nous ferions quelque chose ce soir mais que demain, peu importe, ton anniversaire, votre anniversaire sera tout ce sur quoi nous nous concentrerons.
Caroline lui lança un regard noir.
-Alors elle est plus importante que nous ?
-Hum… hey, l'interrompit doucement Andy. Qu'est-ce qui se passe Caroline, je vous aime bien, les filles, je pensais que tu m'aimais, on s'entendait bien, n'est-ce pas, pourquoi tout ça ?
-Tu était correcte et acceptable quand tu étais son assistante, concéda Caroline, les yeux toujours brûlants. Nous t'avons apprécié alors, l'épisode Harry Potter nous a séduites pendant un moment, mais maintenant nous savons que tu voulais juste entrer dans le pantalon de maman.
Silence. L'accusation laide de la voix de la jeune fille flottait lourdement dans les airs. Miranda ne cligna même pas des yeux, fixant sa fille avec un calme anormal.
Andrea a donné un demi-cri surpris.
-Ce n'est pas pour ça que je l'ai fait, Caro. Sa voix était un plaidoyer éreinté. Horrifié.
-Arrête de m'appeler comme ça, j'ai toujours détesté ce surnom stupide, seul Cass peut m'appeler comme ça. Caroline lança un regard noir.
-Chérie, essaya encore Andrea. Je suis vraiment désolée pour ta nuit de pré-anniversaire Si j'avais su que j'interrompais quelque chose alors j'aurais…
-Tu interromps TOUJOURS quelque chose. Tu es TOUJOURS dans le coin. Et quand tu ne l'es pas, maman dit toujours « Andrea ceci, Andrea cela ». Alors Maman, nous en avons marre. Marre que tu oublies toujours que nous existons chaque fois que tu trouves quelqu'un de nouveau, marre que tu oublies que nous sommes mal vue à l'école quand tu es dans la PAGE SIX. Et maintenant, honnêtement, une fille de la moitié de ton âge ? Que tout le monde va appeler une croqueuse de diamants ? C'est d'ailleurs peut-être ce qu'elle est, une sale croqueuse de diamants… Est-ce que tu essayes d'organiser notre suicide social à Cass et à moi ? C'est trop.
-Bobbsey, qu'est-ce que tu racontes ? Miranda lui demanda faiblement. Elle avait l'air exsangue, sa peau presque translucide dans la faible lumière au-dessus de la porte. Ses yeux lançaient sauvagement des éclairs. C'est elle ou nous ! Choisis ! Choisis-nous ou on parle à papa de ta vie amoureuse et on demande d'aller vivre avec lui. Et tu sais qu'il dira tout à la presse si nous le mettons en colère à propos de ça.
-Tu me fais du chantage ? Les yeux de Miranda s'élargirent.
-Non, maman, je te demande de choisir la famille d'abord, dit fermement Caroline et ses mains formèrent des petits poings serrés à ses côtés. Elle ajouta: Juste pour une fois, mets-nous en premier s'il vous plaît, s'il vous plaît, choisissez-nous cette fois.
Il y eut un autre silence alors que Miranda digérait cela. Andy regarda la rouquine qui venait de manipuler sa mère comme une pro. C'était une performance de virtuose. À son tour, les yeux verts de la jeune fille se rétrécirent en l'avertissant, la défiant de se mettre entre une mère et son enfant. Andy regarda en arrière, incrédule.
-Et où est ta sœur dans tout ceci ? Demanda Miranda, ayant raté l'échange silencieux alors qu'elle regardait plus haut dans les escaliers. Un autre ensemble de grands yeux verts les observait. Cassidy, êtes-vous d'accord avec ça ... cet ultimatum ?
Cassidy ne parlait pas, à la place, sa prise sur la balustrade du balcon faisait que ses doigts deviennent blancs. Elle avala.
Caroline remplit le silence avec mépris.
-Elle a déjà choisi, je lui ai dit que c'était Andy ou moi, nous sommes des jumeaux, tu fais le calcul.
Miranda s'éloigna d'un pas d'Andrea et le cœur d'Andy souffla douloureusement. Elle tendit la main pour serrer le poignet de Miranda, lui demandant sans mots de rester. De ne pas faire ça.
Miranda finit par remarquer la main sur elle et se retourna, leurs yeux se rencontrant. Si ça n'avait pas été si grave, ses lèvres pleines de rouge à lèvres, ses lèvres embrassées et ses cheveux ébouriffés auraient été attrayants, terriblement. La glace dans ses yeux, cependant, sa posture rigide, la colère et la peur irradiant d'elle étaient tout sauf adorables. Soudainement, comme une lumière qui s'éteint, le visage de Miranda fut ramené à la neutralité de la salle de conférence. Son visage de jeu politique, son marque. Oh non. Non, non, non. Elle allait…
- Miranda, murmura Andrea d'une voix pressante, sa panique montante apparaissant sur son visage. S'il vous plaît, non, nous pouvons arranger les choses… Te donner plus de temps avec tes filles qui, évidemment, t'aiment beaucoup et veulent passer plus de temps avec toi.
- Je ne pense pas que ça aurait marché de toute façon, n'est-ce pas, Andrea ? Miranda dit ça dans un murmure bas, ainsi ses filles n'entendirent pas. Dans l'immobilité contre nature, peut-être qu'elles le pouvaient. Caroline a raison à propos d'une chose - nous ferions la une encore et encore de la PAGE SIX, a-t-elle poursuivi. Leur père ne se retiendrait pas s'il se mettait dans la tête de me rendre les choses encore plus difficiles, s'il savait que les filles ne s'y opposeraient pas, et il demanderait la garde exclusive en un clin d'œil si les filles le demandaient.
-Comment peux-tu dire que ça n'aurait pas marché ? Nous avons été formidables ensemble, plaida Andy. Nous sommes parfaites ensemble, je comprends parfaitement les exigences qui vous sont imposées et vous comprenez pourquoi ma carrière m'importe… Nous pouvons en parler… Nous pouvons…
Miranda se débarrassa de la poignée d'Andy sur son bras avec ses doigts et son visage se changea en dédain. Le cœur d'Andy se brisa quand elle entendit le ton dur qui suivit. Il n'offrait aucune place à la discussion.
-Il n'y a rien à dire, dit Miranda et se redressa de toute sa hauteur. Vous avez été une distraction agréable, mais nous savons tous les deux que cela aurait pris fin d'une façon ou d'une autre - notre âge et notre position sociale sont trop différents. Honnêtement, Andrea, pouvez-vous vous voir au Gala annuel de Runway à mon bras, les paparazzis frénétiquement à nos côtés ? Nous démolissant ? Aviez-vous imaginé emménager avec moi un jour ? Elle rit, d'un rire méprisant et dédaigneux. Moi, qui suis à la tête d'un empire mondial de l'édition de mode, et vous, mon ancienne assistante devenue journaliste junior d'un journal ? Quel parfait couple… vraiment…
Le mépris était brutal. Un mépris gratuit en plus… terriblement douloureux à entendre, remarqua Andy avec la partie de son cerveau qui essayait toujours de traiter et de résoudre cette horrible situation. Elle entendit un léger ricanement et se rendit compte qu'au moins une des filles avait entendu le discours impitoyable. Miass elle ne pouvait pas arracher ses yeux de Miranda, pas maintenant. Elle devait lui dire, lui parler. La convaincre.
-Miranda, murmura-t-elle, sa voix était sèche. Tu n'as pas à faire ça ... à dire ces choses, tu n'as pas à le faire, ce n'est pas vraiment eux ou moi, nous pouvons trouver quelque chose, pour que ça fonctionne… Tu ne penses pas clairement...
Andy versa son cœur et son âme dans ses paroles, essayant désespérément de faire changer d'avis Miranda. La femme plus âgée la regarda pendant un moment.
-Au contraire, Andrea, j'ai été claire dès le départ sur ce qui ne doit pas arriver… N'était-ce pas la première chose que je t'ai dite ? Au moins, ça finit avant que nous ne devenions une Une de la PAGE SIX et avant que mes filles ne soient blessées plus qu'elles ne le sont déjà… Elle exhala fortement par le nez. Elle ajouta : Peut-être que c'était une erreur de commencer.
-Miran… Le reste du mot mourut dans la gorge d'Andy. Oh mon Dieu. Elle ne pouvait pas vraiment penser ça ?
Ce n'avait été peut-être qu'un mois de rendez-vous, de rires et d'intimité délicieuse, mais elle s'était sentie plus proche de Miranda durant ce mois-là qu'elle ne l'avait jamais été de personne, dans toute sa vie. Elle pensait qu'elles s'étaient connectées, liées l'une à l'autre. Elle ferma brièvement les yeux. Tout cela avait-il été seulement unilatéral ? Elle était juste une simple et sympathique baise pour distraire Miranda avant qu'elle ne passe à autre chose ? Elle aurait pu tromper Andy sur toute la ligne. Clairement elle l'avait fait.
Les yeux d'Andy brillaient de larmes et quand elle les rouvrit et trouva un regard glacial, qui l'épingla presque.
-Il vaut mieux faire une rupture nette, déclara Miranda dans son murmure arctique de marque qui ne tolérait aucune dissidence. Elle croisa les bras sur sa poitrine. Après tout, ma chère, ce n'est pas comme si nos sentiments avaient été impliqués.
Et voilà, ça y est. Andrea regarda Miranda avec indignation. Elle se fichait de savoir si la douleur, l'humiliation, le chagrin et la perte se voyaient dans sa posture. Elle se fichait que les larmes coulent maintenant sur son visage.
Elle tenta de mémoriser chaque trait de cette femme, cette femme, elle le réalisait maintenant, qu'elle aimait probablement. Mémorisant tout ce qu'elle pouvait puisqu'elle ne la reverrait plus jamais. Ne la toucherait plus jamais. Ne l'embrasse plus jamais. Son cœur se brisait au ralenti. Ses doigts flottèrent jusqu'à la fameuse coupe de cheveux emblématique de Miranda et la frôlèrent comme des fantômes. Aucun sentiment ?
-Parle pour toi, grinça Andy. Sa main se retira et elle se tourna pour partir, elle vit au coin de l'œil Caroline agissant brièvement comme elle l'avait fait. La petite fille avait un regard illisible sur son visage qui correspondait à celui de sa mère.
Pourquoi ? Elle lui a demandé sans mot dire, indignée et blessée. Pourquoi ?
La fille brisa son regard et ses joues rougirent alors qu'elle détournait les yeux.
Elle quitta la maison de Miranda, la précieuse famille de Miranda, la vie de Miranda, et dans un accès de fureur, Andy claqua la porte si violemment, qu'elle sortit presque de ses gonds.
De l'intérieur de la maison, elle entendit Patricia aboyer au son de la porte. Et puis un complet silence. Andy s'éloigna, des larmes coulant sur son visage.
Bien. C'était fini. Au moins maintenant, elle n'avait plus à s'inquiéter de ce que Miranda pouvait bien penser d'elle.
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Cela faisait un mois. Andy regarda le plafond de sa chambre et contempla sa vie extrêmement merdique. Elle allait travailler, rentrait chez elle, allait se coucher, se réveillait et recommençait. Boulot, métro, dodo. Elle n'était pas d'humeur pour autre chose. Doug l'avait sorti quelques fois au cours des dernières semaines pour la surveiller et l'emmener prendre un verre.
Il avait seulement réussi à faire en sorte qu'elle se saoule assez pour avouer toute cette histoire désolante et ensuite pleurer sur son épaule le reste de la nuit.
Doug avait, semble-t-il, seulement été capable de dire « Wouah », durant presque trois heures.
Incroyable. Wou-Hou… Ouais, parce que le fait d'avoir été jeté par Miranda était certainement stupéfiant.
Miranda n'avait pas envoyé de texto, ni téléphoné, ni envoyé d'e-mail, ni rien de tout cela. Rien du tout. Pas de « Désolé ma fille a été un affreux serpent haineux avec toi, tu ne méritais pas ça ». Tu parles. Le soleil et la lune brillaient uniquement pour ses deux petits trous du cul de 13 ans.
Elle roula sur le côté et regarda le mur. Le pire était qu'elle commençait à vraiment les aimer. Pour ne rien dire de ce qu'elle ressentait pour leur mère. Aucun coin de son cœur ne s'était enflé chaque fois qu'elle l'avait tenue dans ses bras. Non. Elle était complètement foutue.
Quelle était l'utilité de se battre de toute façon ? Miranda ne voulait plus rien avoir à faire avec elle. Elle l'avait clairement expliqué la veille, dans ce qu'Andy commençait à considérer comme son moment de faiblesse - suivi de près par son moment de rage magnifique.
Après une misérable nuit sans sommeil, ayant un sentiment douloureux de manque de son ancienne amante, douleur qu'elle savait trop pathétique pour pourvoir l'exprimer, elle s'était retrouvée, à l'extérieur de Runway, alors qu'elle était en route pour le travail. À l'extérieur du bâtiment, à l'heure exacte où elle savait que Miranda le quitterait probablement pour un rendez-vous avec le nouveau et jeune designer à la mode, dont la rédactrice en chef parlait depuis quatre semaines.
Et ainsi elle était restée là, tremblante comme une feuille et essayant de le cacher, quand les cheveux blancs emblématiques étaient apparus. Son cœur s'est arrêté. Mort, froid. Miranda donnait une série d'instructions à Emily alors qu'elle se dirigeait hors du bâtiment. Des instructions qui s'arrêtèrent brusquement le moment où elle posa les yeux sur Andy.
Pendant un moment, personne n'avait parlé. Alors Emily reprit ses esprits.
-Qu'est-ce que tu fais ici, espèce d'ingrate, cracha-t-elle, comme si elle essayait de deviner ce que sa patronne voulait le plus dire.
-Ingrate? C'est l'hôpital qui se fout de la charité, tu ne crois pas, Emily ? Dit Andy, regardant la tenue de la rousse qu'elle connaissait pour la lui avoir donné après qu'elle soit partie de Runway à Paris, il y a 18 mois.
-Oh bien, ceci…, je
-Emily, interrompit Miranda. Apporte ces indications à la voiture et attends-moi maintenant.
Emily se faufila entre les deux femmes et se disparut rapidement, ne posant aucune question.
-Andrea, dit Miranda d'un ton étranglé. Nous ne pouvons pas, je vous l'ai dit.
-Je voulais juste voir si…
-Si j'ai changé d'avis ? Non, je suis toujours la mère de deux fillettes impressionnables, je suis toujours la rédactrice d'un magasin mondial de la mode et j'ai 53 ans… Et vous êtes toujours… Elle agita la main dans la direction générale d'Andy comme si quelque chose d'odieux envahissait ses narines. C'est tout. Elle se dirigea vers la voiture.
-Je suis toujours quoi ?! Andy l'appela. QUOI ?
Miranda se retourna en alerte.
-Baissez immédiatement d'un ton, n'osez pas me faire une scène ! vous avez quel âge ?! Mmm…douze ans ? Faire une crise pour obtenir mon attention ? Dois-je appeler la sécurité ?
Toute la couleur quitta le visage d'Andy. Si elle avait été giflée, ça n'aurait pas pu faire plus mal. Et pourtant, merde, au moins avec une gifle, Andy aurait su exactement où la douleur se trouvait. Et elle, la douleur, était insoutenable. Pire, bien pire, pensa-t-elle, que cette nuit-là chez Miranda.
Ses yeux se durcirent alors qu'elle regardait Miranda avec une rage froide.
-Ne t'inquiète pas, je pensais que tu étais quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui était digne de mon temps et de mes sentiments. Je vois que j'avais tort. Ce que je vois c'est une personne qui utilise les gens, les jette et qui n'accordent aucune important à ceux et celles qui ont des sentiments pour toi. Comme tu l'as fait avec Nigel ? Et maintenant avec moi -Dieu, je devais être vraiment idiote pour ne pas avoir réalisé que, bien sûr, tu me ferais ça aussi. Parce que tu t'en contrefous, juste comme ça. TU. T'EN. CONTREFOUS. Je pensais que j'allais accepter toutes les conneries que tu as dit… comme quoi tu étais trop bien pour moi, alors que c'est précisément l'inverse ... N'est-ce pas drôle ? Elle éclata d'un rire sans humour. En fait tu sais ce qui est vraiment triste ? Continua-t-elle, bien partie sur sa lancée. Je commençais vraiment à aimer tes enfants avant tout ça, je pensais qu'elles étaient une paire de chenapans, mais je les aimais vraiment, je ne savais pas qu'elles me détestaient corps et âme.
Andy fit une pause et regarda avec angoisse la femme qu'elle désirait toujours ardemment et qu'elle essayait sincèrement de détester tout autant. De faire, passer de l'amour à la haine c'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Quoi qu'il en soit, le message est reçu, clair comme de l'eau de roche. Je ne vous dérangerai plus. Ou, que Dieu te pardonne, Remariez-vous ! C'est votre spécialité de toute façon. Et surtout ayez une belle vie !
Elle tourna les talons et partit. Elle ne sentit aucun mouvement derrière elle, sa fierté meurtrie se satisfaisait du fait que Miranda était figée sur place, la bouche entrouverte, les yeux rétrécis.
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Après trois mois, Nigel était venu la voir. De façon inattendue. Les mains pleines de bouteilles de couleurs étranges qu'il avait déclarées être « l'usine à amusement ». Ils avaient commencé à se saouler de cocktails faits maison pendant qu'il la régalait avec des histoires sur sa promotion à Runway- une récompense de Miranda pour avoir été expulsé à Paris. Au moment où ils se laissaient aller à rire, il attrapa soudainement sa main et s'excusa.
-Je suis tellement désolé, Six, a-t-il dit. C'est de ma faute, blâme-moi, elle m'a attrapé dans un moment de faiblesse et je lui ai dit que je pensais que tu voulais peut-être plus que de l'amitié et c'est pour ça qu'elle avait fait commencé les choses entre vous, lors de ce bal. Si j'avais imaginé qu'elle allait juste te blesser comme ça, je n'aurais jamais rien dit. Mais je pensais que vous pourriez toutes deux avoir une chance de faire quelque chose de génial. Tu étais déjà si simpatico.
-Oh Nige, dit Andy, et elle passa sa main sur son visage. Elle aime plus ses petites filles que la vie elle-même, je n'allais jamais pouvoir battre ça, je ne peux pas m'opposer à l'ultimatum qu'elles ont posé ?
Nigel la regarda de côté, essayant de garder son équilibre vacillant sur le bord du canapé.
-C'est juste que je crois que les jumelles ont franchi une ligne cette fois-ci, même si cette ligne était assez loin en mer.
-Huh ? Andy le regarda, se demandant pourquoi il avait maintenant deux visages. Elle fit un vague geste dans l'air pour trouver lequel était le vrai Nigel. Elle piqua du doigt la chair et Nigel glapit.
-Arrête ça, Six. Il attrapa son doigt de la jeune femme saoule. Je suis sérieux, aussi sérieux que je puisse l'être avec deux Orgasmes Sales et un Nombril Flou (nom de cocktail) en moi, disons que tout ce que font les petites progénitures dragoniques n'est plus aussi merveilleux et parfait… Quand elle parle d'elles maintenant, elle fait juste une sorte de regard triste et change le sujet.
- Franchement, Nigel, tu imagines des choses, répondit Andy avec incrédulité. Elle m'a fait essayer d'avoir un avion lors d'un ouragan pour ces deux-là. Tu dérailles… Rien ne pourrait la faire moins les aimer… Et certainement pas le fait de foutre à la porte une ancienne assistante dont elle se fout. Je crois qu'elle m'a appelé une « distraction agréable ».
-Je ne déraille pas, je te dis qu'elle devient triste quand elle les mentionne. Ou déçue. Et elle ne rentre presque plus chez elle…
- Comment ça se fait ? Il n'y a aucun évènement important à Runway ce mois-ci, n'est-ce-pas ?
-Nop, rien du tout... Oh, changement de sujet, Gamine, pour parler de la raison de ma venue avec alcool, savais-tu que la meilleure vengeance est de vivre une vie longue et heureuse ? Remontes la pente et va de l'avant ! Tu agis de manière si pathétique que ton ami Sexy Doug m'a appelé et m'a supplié de t'aider. Sérieusement, Six, tu n'es plus cette fougueuse fille toute habillée de polyester qui a d'abord surgit dans nos vies. Et tu perds ton temps à te morfondre et pour quoi ? Priestly ? Tu n'es pas le premier pétale à se faire défoncer par quelqu'un qui ne le mérite pas. Bon, ça c'est dit, la tête haute et tu avances, tu te reprends en main…, et mélange-moi encore une de ces choses bleues, je me sens aventureux.
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Comment Andy va se reprendre en main ?
Vous le saurez dans le prochain chapitre. Qui est pour demain !
