Poudlard n'avait rien à voir avec ce qu'Hermione avait pu imaginer. Elle ne pensait pas qu'elle aurait été capable de l'imaginer ainsi ; c'était si magnifique.
À l'âge de onze ans, elle avait eu la surprise de sa vie lorsqu'une femme au regard sévère, le professeur McGonagall, était apparue sur le pas de sa porte avec les réponses à ses questions concernant les événements étranges qu'elle avait vécu dans sa vie et une lettre d'invitation à une école magique avec son nom en caractères italiques dessus.
Mais c'était un concept complètement différent maintenant qu'elle était là. Le château était si beau, littéralement magique. L'histoire de Poudlard lui en avait assez dit. Elle l'avait même lu cinq fois. Et elle se retrouva envahie par les différentes émotions qui rebondissaient à l'intérieur de son minuscule corps à la vue des nouveaux paysages qui l'entouraient.
Ce fut le tournant de toute son existence. C'était une sorcière. Elle allait apprendre des sorts, des potions et tout ce que son esprit débordant pouvait absorber.
Elle entra dans la Grande Salle, regardant attentivement le plafond dont elle avait tant entendu parler dans L'Histoire de Poudlard. Elle le commenta même à la jeune fille à côté d'elle qui le regardait avec admiration et stupéfaction. Hermione aimait pouvoir partager ses connaissances avec les autres. Surtout maintenant qu'il s'agissait de magie. Elle voulait en savoir le plus possible de toute façon.
Regardant ses nouveaux camarades pendant un moment, elle retourna à l'avant de la salle pour écouter poliment la chanson du professeur McGonagall et du choixpeau magique, avant de regarder le début de la cérémonie de répartition, jusqu'à ce qu'elle entende enfin -
"Granger, Hermione."
Elle se précipita dans les escaliers, impatiente de voir où elle avait enfin sa place. Ce qu'elle appellerait sa maison pour les sept prochaines années à venir.
Le chapeau était placé sur ses boucles, elle écouta la voix étrangère dans sa tête qui débattait avec elle-même, essayant de déterminer où elle serait le mieux appropriée.
"Hmm... une Serdaigle désireuse d'apprendre, un esprit de Serpentard, une loyauté de Poufsouffle, et un coeur de Gryffondor. Quelle casse-tête tu es. Je suppose que je vais devoir te laisser décider. Tu ne peux choisir qu'une seule fois, donc tu ferais mieux de faire en sorte que ça soit la bonne décision."
Le cœur d'Hermione battait à toute allure. Les quatre maisons ? Elle correspondait aux quatre maisons ? Comment était-elle censée choisir ? Le chapeau était censé choisir pour elle !
"Ça ne marche pas comme ça, mademoiselle" lui rappela le chapeau. "Alors, quelle est ta décision ?"
Hermione ne tarda pas à décider. Serdaigle avait l'air sympa, elle avait toujours aimé les livres. Et l'intelligence et la loyauté étaient aussi des traits admirables. Mais la bravoure et le courage ne paraissait-il pas extraordinaire ? Etre capable d'avoir des amis et de les soutenir. Pour dire ce qu'elle pense. Protéger et aider les autres avec ses connaissances. C'est tout ce qu'elle voulait.
"Je m'en doutais. Alors, il vaudrait mieux que ce soit...Gryffondor !"
Rayonnante, Hermione se leva du tabouret après avoir enlevé le chapeau et s'assit à côté d'un roux avec un grand P sur la poitrine. Probablement un Préfet. Elle pourrait lui poser des tas de questions plus tard.
Une fois la cérémonie terminée, Hermione saisit l'occasion d'interroger le préfet à côté d'elle, qui s'appelait Percy Weasley, le frère aîné du garçon qu'elle avait rencontré plus tôt dans le train. Ils discutèrent du programme et de ce qu'elle ferait mieux de préparer à étudier pour sa première année jusqu'à ce qu'Hermione vit l'occasion de poser la question qui l'intriguait vraiment arriver.
"Et les professeurs ?" Cette question sembla susciter l'attention d'un grand nombres d'élèves, surtout de la part d'autres premières années qui se demandaient la même chose qu'elle. Percy présenta brièvement chaque professeur, leur faisant connaître les points principaux de ceux qu'ils auront cette année.
McGonagall : Directrice de la maison Gryffondor, mais sans préjugé (à moins qu'il s'agisse de Quidditch). Très stricte et axé sur les règles, mais polie et respectueuse de tous. Elle enseigne la Métamorphose. Hermione ne pensait pas qu'elle aurait trop de problèmes avec elle.
Flitwick : Directeur de la maison Serdaigle très amical et pétillant, en partie gobelin. Il enseigne les Sortilèges et Hermione savait d'avance qu'elle s'épanouirait dans cette classe. Il semblait être le genre de professeur qui apprécierait grandement son intelligence, surtout en tant qu'ancien Serdaigle.
Sinistra : Professeur d'astronomie, la plupart n'avaient rien à dire de négatif sur elle, mais rien de positif non plus. Bien que beaucoup d'étudiants plus âgés ont admis avoir le béguin pour elle. Hermione avait levé les yeux au ciel ; les garçons étaient si transparents.
Sprout : Directrice de la maison Poufsouffle, également sympathique et aimé de tous. Elle était le professeur d'herbologie et bien qu'Hermione n'ait jamais été très intéressée par les plantes, elle ne pensait pas non plus avoir de problème avec ce cours.
Quirrell : L'actuel professeur de défense contre les forces du mal. Apparemment, personne ne tenait plus d'un an pour une raison inconnue, mais cet homme ne semblait pas pouvoir tenir plus d'une semaine. Il tremblait si fort qu'Hermione pouvait le voir se secouer de son siège.
Rogue : Directeur de la Maison Serpentard et maître des potions. Personne n'avait une seule bonne chose à dire sur lui. Il était contre quiconque n'étant pas à Serpentard, mais surtout ceux de Gryffondors. Un homme très strict et pragmatique. La plupart n'avaient que des insultes à lui lancer à la place de tout ce qui aurait pu servir à Hermione. Comme comment obtenir son approbation.
Et enfin, il y avait le professeur Dolohov. Percy semblait réticent à parler de l'homme à l'air sérieux assis de l'autre côté du professeur McGonagall. Mais il dit au groupe de premières années qui écoutait qu'il était le professeur de Théorie Magique, mais que pendant les quatre premières années de leur scolarité, il leur enseignerait l'histoire de la magie.
Hermione tenta d'obtenir plus d'informations ; l'histoire était l'un de ses sujets préférés quand elle était encore dans une école de Moldus. Ceux qui les entouraient le harcelaient de questions jusqu'à ce qu'il finisse par céder,
"D'accord, d'accord ! Ce n'est pas un mauvais professeur, il est très juste. Et il enseigne une matière intéressante. C'est juste les rumeurs à son sujet qui lui donnent une mauvaise réputation."
"Des rumeurs ?" demanda un jeune Irlandais assis en face d'Hermione. Percy essaya d'ignorer la question, mais ses plus jeunes frères jumeaux étaient apparemment plus qu'heureux de répondre à la question à sa place,
"Vous parlez tous de Dolohov, n'est-ce pas ?"
"Avant, c'était un Mangemort."
"Une partie du cercle de Tu-Sais-qui."
"Personne ne sait pourquoi il est parti."
"Ils ne savent même pas pourquoi il est ici."
"Tout ce qu'on sait, c'est que c'est un type dangereux..."
Ils terminèrent à l'unisson, "Et vous ne voudriez pas être de son mauvais côté."
Un bref silence s'abattit sur leur partie de la table avant que le garçon qu'Hermione savait être Harry Potter demanda : "S'il est si dangereux... pourquoi est-il professeur ?
Mais personne ne répondit à sa question, et avec un autre regard vers la table principale, Hermione regarda l'homme sombre continuer à manger sa nourriture dans un silence absolu, son regard ne quittant jamais le périmètre de la table.
Les pensées du sombre professeur disparurent au début de ses cours.
Ses premiers cours étaient absolument fascinants, mais le mercredi, Hermione était prête à en recevoir plus. Et heureusement, ce matin-là, ils avaient leur tout premier cours d'histoire de la magie avec le réputé professeur Dolohov. La plupart des propos qu'elle avait entendus à son sujet n'étaient que des rumeurs, comme celles de la cérémonie de bienvenue. Personne n'avait de preuve qu'il était autre chose qu'un professeur diplômé, alors Hermione était impatiente de pouvoir suivre son cours.
Alors que les premières années de Gryffondor se dirigeaient vers sa salle de classe au 3e étage, la seule salle de classe actuellement accessible à cet étage, ils virent les Serpentards patienter devant la porte fermée. Ils semblaient irrités d'avoir à attendre, mais lorsqu'une de ses camarades lui demanda si la porte était déverrouillée, personne ne répondit.
Ils sont restés à l'extérieur de la salle pendant près de cinq minutes, et le cours devait commencer d'une minute à l'autre. Hermione se sentait de plus en plus ennuyée par le fait que personne ne vérifiait s'il était déjà dans la salle de classe. Alors qu'elle débattait elle-même sur le sujet, elle sentit les autres autour d'elle se taire.
"Y a-t-il une raison," elle entendit une voix masculine grave, juste derrière elle, "pour laquelle vous attendez tous devant ma porte?"
Les élèves qui l'entouraient s'écartèrent et Hermione se sentit faire plusieurs pas en arrière, ne levant les yeux que lorsqu'une silhouette sombre passa devant elle et ouvrit les portes de la salle de classe.
Tout le monde se précipita après lui et elle entendit la même voix dire : "Trouvez-vous une place." Hermione savait déjà qu'elle voulait être devant et est immédiatement parti chercher un siège avant qu'ils ne soient tous pris. Elle se réjouit intérieurement quand elle vit que le bureau qui se trouvait en face et au centre de celui de Dolohov était encore disponible.
S'installant et déposant son sac au sol, elle était prête à sortir tout son matériel lorsque le professeur parla encore une fois de sa voix vive mais grave, "Sortez seulement vos plumes."
Hermione sentit la confusion et l'hésitation flotter dans la pièce, mais fit rapidement ce qu'il demanda, sortant la plus belle plume qu'elle avait obtenue au Chemin de Traverse. Quand le reste de ses camarades firent la même chose, la voix retentit à nouveau, "Inscrivez votre prénom et votre nom de famille, en gras, sur le dessus de votre bureau."
Timidement, tout le monde s'exécuta. Hermione s'assurait minutieusement que la façon dont elle le faisait était claire, même si elle ne pouvait pas vraiment voir à quoi ressemblait son travail. Mais quel que soit ce test, elle allait le réussir.
Quand elle termina, elle posa sa plume sur son bureau et leva les yeux pour voir le professeur Dolohov debout à côté de son bureau, regardant tout le monde accomplir cette tâche simple. C'était la première fois qu'elle le voyait vraiment de près et c'était complètement différent de ce qu'elle avait vu de loin.
C'était un homme très grand, remarqua-t-elle. Pas aussi grand que le demi géant Hagrid, mais il avait de très longues jambes. Et il était d'une couleur très sombre. Ses cheveux et ses yeux étaient noirs, sa peau était d'une teinte olive claire, et même ses robes étaient d'un bordeaux profond.
Elle le vit jeter un coup d'œil sur quelque chose sur son bureau, avant qu'il ne ramasse un morceau de parchemin posé dessus. Il le regarda avant de lever brièvement son regard pour balayer la salle de classe à différents intervalles. Les roues de l'esprit d'Hermione tournaient alors qu'elle essayait de comprendre ce qu'il faisait.
Et puis ça l'a frappée.
"Quelqu'un peut-il me dire ce que je viens de faire ?" Elle entendu le professeur demander. Sa main s'éleva instantanément en l'air. Ses yeux rencontrèrent les siens et elle le vit regarder le papier avant de dire : "Oui, Mlle Granger ?"
Elle le savait. "Vous venez de nous faire faire un plan de classe, monsieur." Il la regarda un instant de plus avant de simplement lui répondre,
"Cinq points pour Gryffondor."
Hermione était un peu fâchée de ne pas avoir reçu de meilleurs éloges pour avoir répondu correctement à la question, mais elle accepta néanmoins de recevoir quelque chose en échange. Et les Points de Maison étaient importants pour ses camarades. Elle sortit de son esprit quand elle entendit le professeur reprendre la parole.
"Dans cette classe, jusqu'à votre cinquième année, vous apprendrez les origines et les propriétés de la magie et du monde des sorciers dans lequel nous vivons actuellement. Cette matière est conçu pour vous initier à l'introduction de la théorie qui est utilisée dans différentes formes de magie et à la création de nouveaux sorts. Au final, elle vous préparera à votre A.S.P.I.C.S de 6ème et 7ème année."
Il continua à expliquer les sujets qu'ils allaient aborder cette année, dont la plupart avaient un rapport avec les origines de la magie et Hermione en fut ravie. C'est ce qu'elle voulait savoir, le monde dont elle faisait maintenant partie. Et ce serait le cours pour tout lui apprendre.
Elle était folle de joie.
Et puis elle entendit sa voix diminuer davantage, si cela était possible. "Maintenant, je n'ai pas beaucoup de règles personnelles concernant ma classe en dehors de celles qui sont déjà explicitement appliquées, mais il y a une chose que je ne tolérerai, discuterai ou n'ignorerai pas."
Il se tenait à quelques mètres d'elle, les bras croisés alors que son expression sérieuse attirait l'attention de chaque élève dans la pièce. Est-ce que c'est ce que les jumeaux Weasley avaient voulu dire quand ils ont dit qu'il pouvait être dangereux ? La température de la pièce semblait avoir chuter de quelques degrés.
"Il n'y aura pas de préjugés en ma présence, à l'intérieur ou à l'extérieur de cette pièce. Je ne veux voir aucune forme d'intimidation, n'entendre aucune insulte, peu importe que ce soit par rapport à la Maison ou à la race." Il semblait regarder en direction des Serpentards sur le dernier mot et Hermione se sentit frémir. Elle savait que presque toutes les écoles avaient un problème avec les brutes, mais pourquoi le professeur Dolohov réagissait-il si durement ?
Mais sa question silencieuse demeura sans réponse alors qu'il reprenait son explication précédente sur la classe en elle-même. Au moment où il congédiait la classe, les autres semblaient heureux de quitter la pièce, mais Hermione s'attardait un peu.
Elle regarda le professeur Dolohov se pencher sur son bureau, regardant quelque chose dans un livre, avant que son regard se détourne et se verrouille au sien. Hermione se figea devant l'intensité qu'elle voyait dans ses yeux noirs. Insondable, fut le premier mot qui lui vint à l'esprit.
"Aviez-vous besoin de quelque chose, Mlle Granger ?" Elle l'entendit lui demander, la faisant sortir de sa transe. Mais ce qui l'a surprise, c'est qu'il ne posa pas la question avec méchanceté, mais avec ce qui aurait pu être de la curiosité.
"Non, monsieur."
Il hocha légèrement la tête avant de baisser les yeux vers le texte sur son bureau, "Alors passez une bonne journée."
Perplexe, Hermione marmonna un petit, "Vous aussi, professeur" avant de sortir de la pièce. Peut-être que tout le monde se trompait sur le professeur Dolohov. Il semblait avoir cette aura sombre qui l'entourait, mais il semblait quand même très gentil. D'une façon cool, pensa-t-elle.
Oui, c'était ça. Le professeur Dolohov était juste un peu à l'écart. Mal jugé, en tout cas.
Une année de plus.
Antonin réprima le soupir qu'il avait sentit s'accumuler dans ses poumons et prit à la place une gorgée de son thé. Le nouveau semestre avait commencé il y a quelques semaines de cela et il sentait la même routine banale pendant que les heures passaient. La seule chose qui différait du décor habituel de Poudlard était les nouveaux premières années.
Harry Potter était l'un d'entre eux. Essayant de ne pas se moquer extérieurement, Antonin replongea dans son petit déjeuner, espérant que personne ne remarqua son bref lapsus.
Ce n'était pas qu'il n'aimait pas ce garçon, comme Rogue le faisait visiblement. Il aurait juste souhaité que le garçon soit né des années avant lui. Peut-être que s'il avait détruit le Seigneur des Ténèbres, Antonin ne serait pas coincé à vivre cette vie de professeur à Poudlard.
Ou peut-être que si. Merlin sait que cela aurait pu être bien pire. Il pourrait toujours être à Azkaban à la place. Mais il avait suivi les conseils de sa mère et il était parti chercher refuge chez Dumbledore. Et il l'avait reçu, à un prix, bien sûr.
Il enseignerait aux prochaines générations de sorciers et sorcières, les protégerait comme il devait et ne s'associerait plus jamais avec ceux qu'il soupçonnait ou dont il était prouvé qu'ils avaient des liens avec le côté obscur.
Il n'avait pas beaucoup de problèmes avec ce dernier point. Il pouvait vivre le reste de sa vie sans jamais à revoir ce genre d'individus. Surtout ceux de ce groupe de lèche-bottes.
Mais maintenant, il était coincé. S'il songeait même à quitter sa place à Poudlard, il serait sous la surveillance du ministère. Malheureusement, le directeur était la seule raison pour laquelle le ministère avait laisser passer ses présumés crimes après la chute du Seigneur des Ténèbres.
Parce que pourquoi le grand Albus Dumbledore abriterait-il un Mangemort reconnu ?
En jetant un coup d'œil sur la table, Antonin grimaça à la vue de Rogue avant de retourner à son petit déjeuner. Pourquoi, en effet, pensa-t-il amèrement.
Finissant le reste de son repas dans un usuel silence, il se leva de sa chaise et se dirigea vers sa salle de classe. Il avait les premières années de Gryffondor et Serpentard aujourd'hui si sa mémoire était juste. Ce qui était généralement le cas. S'installant à son bureau, il ne prit pas la peine de regarder en l'air lorsque les étudiants commencèrent à entrer, trop occupés à consulter ses notes de cours pour l'heure suivante.
"Ferme-la, je-sais-tout. Plus personne ne se soucie des rébellions gobelins." Les yeux d'Antonin se levèrent et regardèrent le plus jeune garçon Weasley entrer dans la salle de classe, suivi de près par Potter avec une Mlle Granger étincelante à l'arrière.
"Mais les gobelins sont encore traités de cette façon aujourd'hui ! Comment peux-tu ne pas t'en soucier le moins du monde ?"
"Parce que je m'en soucie pas ! Et si tu n'étais pas si odieuse, tu comprendrais ça et tu me laisserais tranqui-"
"Quinze points en moins pour Gryffondor" aboya Antonin, ce qui fit réagir les deux garçons instantanément qui lâchèrent leurs sacs sous le choc.
"Pourquoi-"
Les premières années, pensa-t-il avec exaspération, "je crois avoir déjà dit que je n'aimais pas me répéter, M. Weasley. Maintenant, asseyez-vous." En regardant le garçon grognait et son ami faire ce qu'il a dit, il ressentit la sensation familière de picotement de quelqu'un qui le regardait. En regardant plus loin, il rencontra les grands yeux bruns de la jeune Granger. Elle détourna les yeux et s'assit à sa place, au devant de la pièce.
Bizarre, pensa-t-il brièvement avant de se lancer directement dans son cours. Lorsqu'il termina et leur demanda de lire tranquillement le reste du cours, Antonin s'assit à son bureau et étudia de façon décontractée certains des élèves de la salle.
Il connaissait déjà la plupart des Serpentards, ayant travaillé en collaboration avec leurs parents et grands-parents dans le passé. Il se tourna donc de nouveau vers les Gryffondors. Weasley, Longbottom, Patil, Potter, Brown, Finnegan, Thomas, Dunbar et Granger...
Antonin n'a jamais pris l'habitude de faire attention aux étudiants au-delà du cadre professionnel. Il n'a jamais vraiment eu ce problème avant, d'autant plus qu'aucun élève ne s'est jamais vraiment démarqué pour lui. Il lui arrivait parfois d'avoir affaire à un fauteur de troubles qui ne voulait pas suivre les règles, mais plusieurs semaines de détention avec Filch réglaient généralement ce problème.
Mais maintenant il remarquait cette fille. Hermione Granger. Il ne l'a pas fait exprès, elle lui a juste...sauté dessus. Il pouvait la repérer dans la foule, non seulement à cause de la crinière sauvage de ses boucles, mais aussi parce qu'elle était toujours seule. C'était peut-être la raison pour laquelle il lui accordait tant d'attention. Il comprenait ce que c'était d'être seul. Et il n'aimait pas le fait qu'une fillette de onze ans ait à vivre ce sentiment.
Surtout qu'elle est née-moldue et en première année dans une école de sorcellerie. Cette transition à elle seule était déjà assez difficile, mais devoir la vivre seule... Antonin n'avait pas l'habitude de ressentir de la sympathie ou de l'inquiétude, mais là, ce fut le cas. Ce n'était pas horrible non plus ; étrange et pénible peut-être.
Mais il sentait juste le besoin de veiller sur elle. Le pousser à retirer des points à ses propres camarades de classe ignorants, lui donner des points supplémentaires pour des questions qui ne le nécessitaient pas, et être respectueux envers elle chaque fois qu'il le pouvait. Ce n'était pas grand-chose, mais il se sentait un peu mieux quand elle souriait.
En sortant de son esprit, il congédia la classe, jetant un dernier regard sur la tête bouclée de la jeune fille avant de rediriger son attention vers son prochain cours de magie collective. Beaucoup plus intéressant que l'établissement de monarchies magiques.
Antonin aimait enseigner en partie, mais il préférait faire ses propres recherches ou s'améliorer en tant que magicien. Il y avait encore tant de connaissances à acquérir et il n'avait pas toujours le temps de s'y consacrer entre les cours, les patrouilles et les innombrables réunions. En général, il en faisait au cours de l'été, mais ce n'était pas aussi satisfaisant qu'il l'avait imaginé.
Ses pensées intérieures sur la vie fut interrompues quand il entendit un léger bruit de fracas à l'extérieur des portes fermées et ce qui semblait être des rires de filles. En soupirant, il bondit de sa chaise et marcha derrière son bureau, faisant des pas modérés jusqu'à la porte, tout en agrippant la poignée.
"Quel maladroite."
"Regarde où tu vas Granger." Ouvrant la porte, Antonin regarda les deux filles de Serpentard qui se tenaient devant lui. Dans son champs de vision il pouvait voir Mlle Granger accroupie, ramassant ses papiers et livres éparpillés sur le sol.
Rétrécissant les yeux sur les deux élèves, il grogna, "Vingt points en moins pour Serpentard. Éloignez-vous de ma vuee avant que je décide de le doubler." Les filles n'ont pas eu besoin de le répéter deux fois et se sont enfuies dans le couloir, leurs chaussures faisant écho tout autour d'elles. Antonin regarda la jeune fille qui luttait encore pour ramasser tous ses effets personnels avant de dire doucement,
"Mlle Granger." Elle interrompu ses mouvements un instant mais ne se retourna pas pour le regarder. Il pouvait l'entendre essayer d'empêcher de renifler. Elle essaye de ne pas pleurer, se dit-il. Surtout pas devant lui. Il n'était ni Sprout ou même McGonagall. Il ne faisait pas pleurer les élèves. Il ne réconfortait pas.
Au lieu de cela, il s'accroupit à côté d'elle et lui dit d'ouvrir son sac. Elle pencha la tête pour le regarder dans les yeux, ses petits sourcils se creusant avant de regarder à nouveau le désordre à l'intérieur de son petit sac. Mais elle ne le questionna pas et fit ce qu'il disait. Et d'un léger mouvement de poignet et d'un sort chuchoté, tous les objets qui se trouvaient auparavant sur le sol, devant la porte, se rangeaient soigneusement à l'intérieur de son sac. L'encre renversée retourna à l'intérieur de son récipient le parchemin de feuilles s'arrangea parmi ses livres, et finalement les plumes glissèrent délicatement dans leur étui avant que la languette en cuir ne ferme le sac.
Debout, il offrit à la jeune fille stupéfaite, toujours à genoux, sa main. Elle regarda son avant-bras tendu un moment avant de glisser sa main beaucoup plus petite dans la sienne et de lui permettre de l'aider à se lever du sol du château. Elle était si petite, remarqua-t-il. A peine au niveau de sa poitrine. Ces boucles étaient tout aussi adorables. Mais ses yeux étaient intelligents. Ils étaient énormes, remplissant son petit visage, et reflétaient chaque petite émotion en eux. Elle était vraiment une Gryffondor ; ils n'étaient jamais doués pour cacher ce qu'ils ressentaient.
"Merci, professeur" il l'entendu chuchoter. Elle essuya le dos de sa main sur son visage avant de le regarder à nouveau, rencontrant son regard spontanément. Les coins de ses yeux étaient un peu brillants, mais elle ne semblait plus au bord des larmes.
" De rien, Mlle Granger", répondit-il poliment. Il regarda comment elle soulevait le sac rangé désormais sur son épaule. A quel point était-il lourd ? Elle était en train de s'épuiser en dessous. Il avait vu plusieurs manuels différents et avait conclu qu'il était très probablement alourdi par eux.
Merlin sait pourquoi il s'en soucie. Ou pourquoi il lui dit ce qui suivit. "Sortez votre baguette, Mlle Granger." Elle le regarda, surprise, mais fit ce qu'il lui demandait. "Pointez-le sur votre sac et dites "Leviore"." Elle le fit et il pouvait visiblement voir son dos se redresser à mesure que le poids sur son épaule diminuait considérablement.
"Qu'est-ce que c'était, Professeur ?" Elle lui demanda, le regardant avec admiration. Antonin se décala légèrement lors de ce changement d'expression avant d'expliquer,
"Le sortilège de Charge Allégée. Fonctionne sur la plupart des objets inanimés, sauf ceux qui ont déjà des propriétés magiques ou des malédictions sur eux." Elle continuait à le fixer comme s'il venait de lui dire qu'elle était une sorcière. Mal à l'aise, il retourna dans sa classe, mais pas avant de lui rappeler : "N'avez-vous pas bientôt herbologie, Mlle Granger ?".
Il l'entendit haleter et partir à la hâte, "Merci encore professeur", avant que ses pas ne disparaissent dans le couloir. Ce n'est que lorsqu'il se trouva dans l'intimité de la salle vide qu'Antonin s'autorisa à sourire brièvement.
Les premières années.
Hermione n'était pas si troublée de ne pas s'être encore fait d'amis. C'était le même problème qu'elle avait eu à l'école ordinaire des Moldus. La seule différence, c'est que ses camarades ne respectaient pas vraiment le fait qu'elle était intelligente...
Cela lui avait causé beaucoup de stress et avait fait d'elle une cible pour tout le monde. En repensant à ce jour-là, elle se souvient de l'humiliation qu'elle avait ressentie lorsque ces deux filles Serpentardes l'avaient fait trébucher à l'extérieur de la classe. Elles avaient continué de rire et de donner des coups de pied dans ses affaires de l'autre côté du couloir et il lui avait fallu toute la volonté du monde pour ne pas pleurer.
Et à son grand embarras, c'est ainsi que le professeur Dolohov l'avait trouvée. À genoux sur le sol, au bord des larmes, pendant qu'on se moquait d'elle. Mais fidèle à sa parole, il avait enlevé des points et renvoyé ses bourreaux en courant.
Puis il l'avait aidée... les premières années.
Hermione n'était pas si déconcertée qu'elle ne s'était pas encore fait d'amis. C'était le même problème qu'elle avait eu à l'école régulière des Moldus. La seule différence, c'est que ses pairs ne respectaient pas vraiment le fait qu'elle était intelligente...
Cela lui a causé beaucoup de stress et a fait d'elle une cible pour tout le monde. En repensant à un jour en particulier, elle se souvient de l'humilité qu'elle a ressentie lorsque ces deux filles Slytherin l'ont fait trébucher à l'extérieur de la classe. Ils avaient continué à rire et à donner des coups de pied dans ses affaires de l'autre côté du plancher et il a fallu toute sa détermination pour ne pas pleurer.
Et à son embarras, c'est ainsi que le professeur Dolohov l'avait trouvée. À genoux sur le sol, près des larmes, pendant qu'on se moquait d'elle. Mais fidèle à sa parole, il avait amarré des points et envoyé ses bourreaux en courant.
Puis il l'avait aidée... A la hauteur des yeux, Hermione pensait que le professeur était très élégant. Elle pensait qu'il avait un beau visage et, à y regarder de plus près, ses yeux n'étaient pas noirs, mais d'un brun très foncé. Et il était gentil, à sa façon. Il ne disait pas des mots réconfortants, mais l'aidait à sa façon.
Le sort dont il lui avait parlé était aussi très pratique. Elle pourrait l'utiliser fréquemment, surtout avec tous les livres qu'elle aimait emprunter à la bibliothèque. Hermione cochait une autre case de la liste mentale sur le professeur Dolohov. Mal jugé, respectueux, poli et gentil. Il n'était pas parfait, note-t-elle. Sa capacité de se replier comme une huitre et d'être perçu comme une personne dangereuse était inquiétant. Ça n'a surtout pas aidé les rumeurs à son sujet. Mais, pour elle, les aspects positifs compensaient les aspects négatifs.
De plus, son cours était l'un des plus intéressants.
Bien sûr, la plupart de ses camarades appréciaient probablement la Métamorphose et les Sortilèges, et elle aimait bien aussi, mais pour une née-moldue, apprendre à connaître le monde dont elle faisait partie aujourd'hui était plus important que de brandir une baguette.
Souriante, Hermione quitta la bibliothèque et se prépara à aller en Métamorphose. Elle voulait être l'une des premières personnes présentes afin de pouvoir demander au professeur McGonagall ce qu'elle venait de découvrir aujourd'hui dans l'un des nombreux livres qu'elle avait dévoré avant les cours.
Jusqu'à ce qu'elle se retrouve coincée dans les escaliers mouvants.
Énormément frustrée, elle hésitait à sauter pour atteindre le plateau sur lequel elle avait besoin d'être, alors que celui sur lequel elle était actuellement tournait dans la direction opposée, se reliant à l'escalier provenant du troisième étage.
Hermione s'accrochait à la rampe, mais elle leva les yeux quand le bruit des pas descendirent de l'escalier. Elle reconnut immédiatement la silhouette sombre et son air penaud,
"Bonjour Professeur Dolohov..." Il marcha sur l'escalier ou elle s'était retrouvée coincée et s'arrêta, la regardant de haut avec son expression habituelle.
" N'avez-vous pas cours dans quelques minutes, Mlle Granger ?" Il demanda lentement, en soutenant son regard, alors que la cage d'escalier se remettait à bouger aléatoirement. Hermione serra son emprise sur la rampe, mais le professeur ne fit que se tenir là, ne se balançant même pas quand ils se déplaçaient.
"Oui, monsieur, Métamorphose. Mais je suis...coincé..." Elle le vit lever un sourcil, l'a regarder jusqu'à ce que son regard ne se dirige vers la balustrade à laquelle elle s'accrochait.
"À la rampe ?" Hermione eut un petit rire à sa petite plaisanterie et secoua la tête avant de répondre,
"Non, monsieur. Sur l'escalier." Il hocha la tête en signe de compréhension, avant de demander,
"Combien de fois avez-vous lu l'Histoire de Poudlard, Mlle Granger ?" Hermione n'a pas compris pourquoi il lui demandait ça maintenant. Mais elle répondit rapidement,
"Cinq fois, monsieur." De nouveau, il hocha simplement la tête et posa une autre question,
"Et vous souvenez-vous de la partie concernant le château lui-même ? Chapitre 8, je crois."
"Le château est conscient !" Et l'escalier commença à ralentir, presque comme s'il l'avait entendue. Elle regarda vers le haut et remarqua l'ombre d'un sourire sur le visage du professeur Dolohov.
"En effet, il l'est. Alors, où vouliez-vous aller, Mlle Granger ?"
Hermione s'empressa de dire : "Je dois aller au sixième étage avant d'être en retard pour le cours." Et l'escalier se pencha vers l'avant à sa demande, la jetant directement sur le torse de son professeur.
Lorsque la cage d'escalier cessa finalement de bouger, Hermione s'éloigna de l'homme plus âgé avec hésitation, craignant presque de voir sa réaction. "Mlle Granger..." Elle l'entendit commencer et ferma les yeux, s'attendant à être punie pour ses actions.
"Les escaliers prennent la ponctualité très au sérieux. La prochaine fois, vous n'aurez qu'à les informer poliment de l'endroit où vous voulez aller." Avait-il dit d'un ton...taquin ? Hermione ouvrit les yeux et leva les yeux, mais le professeur descendait déjà les escaliers, loin d'elle...
"Professeur" commença-t-elle, l'obligeant à s'arrêter et à se tourner légèrement vers elle. "Ce sort dont vous m'avez parlé l'autre jour...Pourrait-il être utilisé sur les gens ?" Elle n'avait rien trouvé sur ce sort dans aucun de ses manuels scolaires et cette question la rendait folle.
"Cela pourrait... Mais les effets secondaires pourraient être", il fit une pause, cherchant le mot juste. " Étranges."
"Oh." Elle se déplaça légèrement avant de regarder son expression qui attendait. "Merci encore, monsieur."
"Pas de problème, Mlle Granger." Et puis il repartit, descendant les escaliers au fur et à mesure que les escaliers se réajustaient pour mieux le reconduire. Hermione l'observa quelques instants de plus avant de se rappeler qu'elle avait cours et qu'elle pouvait être en retard si elle ne se dépêchait pas.
Tout le monde se trompait sur le professeur Dolohov, pensa-t-elle en montant les escaliers qui répondaient à sa demande. Comment quelqu'un d'aussi gentil que lui pourrait-il faire quelque chose d'aussi maléfique que d'être un Mangemort pour Vous-Savez-Qui ? C'était absurde.
C'était la nuit d'Halloween. Un troll a été trouvé à l'intérieur du château. Et maintenant Antonin se retrouva dans les toilettes des filles, fixant Mlle Granger, Mrs Weasley et Potter, et un troll de montagne inconscient.
McGonagall leur demanda ce qui s'était passé, comme c'était son devoir en tant que directrice adjointe et chef des trois autres directeurs de maisons. Rogue inspectait la bête inconsciente et Antonin, eh bien, il regardait Mlle Granger mentir entre ses dents.
C'était seulement pour protéger les deux garçons idiots à côté d'elle, mais quand même...Cela causait une colère irrationnelle qui bouillait sous la surface de sa peau. Elle lui mentait ; elle mentait pour les protéger.
En plus d'être inutile de mentir à un homme qui avait torturé et assassiné des gens pour gagner sa vie, la simple pensée qu'elle gâchait son potentiel, son avenir, juste pour protéger ces deux malfaiteurs suffisait à lui donner l'envie de les étrangler avant qu'une telle tragédie ne puisse se produire.
Antonin résista à l'envie de gémir et couvrir son visage de ses mains. Pourquoi est-ce qu'une putain de première année, fasse réapparaître en lui des tendances violentes antérieures ? Il avait passé douze ans sans trop réfléchira ce sujet et maintenant il voulait soudainement enrouler ses mains autour du cou de ces deux gamins de onze ans et regarder la vie quitter leurs yeux.
Oh Merlin...Qu'est-ce qui lui arrivait ?
Il savait qu'il était dangereux, mais envers les enfants ? Il n'avait jamais envisagé de faire du mal à un enfant, Antonin aimait à penser qu'il n'était pas un monstre absolu. Bien que ce soit peut-être le cas. Ces pensées violentes destinées aux écoliers à cause de cette fille étaient plus qu'une preuve suffisante.
Et surtout, pourquoi s'en souciait-il ? Avec qui ses élèves choisissaient d'être amis ne le préoccupait pas. Surtout pas celle-là. Il devrait plutôt être content qu'elle ne soit plus seule. Mais la petite voix au fond de son esprit lui disait qu'il avait assez aidé.
"Je suis très déçue de vous, Mlle Granger. Retournez à votre dortoir. Je suis sûr que le professeur Dolohov sera assez aimable pour vous y escorter." Non. Non, le professeur Dolohov ne voulait pas être aimable à cet instant. Il était un peu occupé à se battre mentalement avec lui-même.
En se retournant et en sortant des toilettes, il laissa échapper une grimace en s'assurant que les légers pas de son élève demeuraient bien derrière lui. Il n'était pas d'humeur à expliquer sa frustration à la fille qui en était apparemment la cause.
Ils marchèrent donc dans les couloirs, le seul son étant l'écho de leurs pas ; sa démarche fut régulière et frénétique. Il savait qu'il marchait vite, c'était naturel pour lui de faire de longues enjambées, alors il ralentit légèrement. Il entendit qu'elle souffla de soulagement alors que ses pas commençaient à paraître moins pressés. Bon sang... Maintenant il adaptait sa façon de marcher pour cette fille ?
Finalement, ils s'approchaient de la tour Gryffondor et Antonin pouvait retourner dans sa chambre pour s'abandonnait à plusieurs verres de whisky pur feu. Après la journée qu'il a eue, il pensait qu'il le méritait.
Mais rien ne pouvait être aussi simple.
Alors qu'il était sur le point de se retourner et de laisser la jeune fille à son dortoir, il l'entendit dire "Je suis désolée si je vous ai aussi déçu, Professeur Dolohov..." Il voulait grogner, mais heureusement, il avait assez de self-control pour étouffer ça.
"Je ne suis pas déçu des événements qui se sont produits, Mlle Granger. Je suis déçu que vous ayez menti." Surtout à moi, son cerveau de traître ajouta. Il se retourna légèrement et vit sa tête penchée d'embarras.
"Ils m'ont sauvé la vie, monsieur..." Il maudissait l'honneur des Gryffondors.
"Ça ne vous excuse-" Il commença à se mettre en colère, mais s'arrêta lui-même. Il était en colère, furieux et incroyablement frustré, mais il ne voulait pas lui montrer. Pas à la petite Hermione Granger qui ne l'a jamais regardé avec crainte ou méfiance.
Ses grands yeux fixaient droit dans les siens, et les larmes commençaient à couler de nouveau. Seulement cette fois, il soupçonné d'en être la cause supplémentaire.
"À l'avenir, Mlle Granger, évitez au moins de me mentir", compromit-il. Elle semblait se reprendre grâce à ses mots. Ou peut-être que c'était juste parce qu'il avait pris un ton plus doux avec elle. Pourtant...il ne pouvait empêcher la multiplication des questions ennuyeuses se répandre dans son esprit épuisé. La plupart d'entre elles avaient un lien avec la raison pour laquelle il faisait des compromis.
"Oui, professeur, mais..." Elle fronça légèrement les sourcils avant de demander, "Pourquoi seulement vous ?".
"Parce que je le devine." Définitivement. Elle semblait accepter ses paroles en hochant la tête et en lui souhaitant une bonne nuit avant de disparaître derrière le portrait de la Grosse Dame.
Antonin marchait dans les couloirs, se demandant quels péchés avait-il commis pour entrer dans ce nouveau degré de l'enfer.
Comme s'il ne le savait pas déjà.
La fin de sa première année apparut plus vite qu'Hermione ne le pensait possible. Après les débâcles avec Snape, Fluffy, et Quirrell/Vous-Savez-Qui Hermione était prête pour une pause. Mais, au moins, elle s'était fait des amis. Harry et Ron n'étaient pas ce à quoi elle s'attendait, mais elle les appréciait quand même.
Ils lui ont donné l'impression que Poudlard était beaucoup plus sa maison qu'avant.
Il y avait tant de choses à aimer dans cette école, des classes et de l'abondance de connaissances qu'elle pouvait acquérir, aux différentes bizarreries du château en lui-même, aux différentes personnes qu'elle avait rencontrées et avec lesquelles elle avait pu interagir au quotidien.
Ses camarades de maison avaient grandi après l'incident survenu durant Halloween et elle se sentait beaucoup plus intégrée parmi ses camarades Gryffondors. Bien qu'être du bon côté où se trouvait Fred et George Weasley n'était peut-être pas si différent d'être du mauvais côté... Au moins, ils étaient toujours gentils.
Et les professeurs étaient étonnants aussi. D'autant plus que Rogue ne s'avérait pas être un homme aussi horrible au final. Bien qu'elle puisse comprendre que Harry le pensait. Il n'était certainement pas l'homme le plus aimable. Tout comme Percy Weasley l'avait avertie lors de la réception de bienvenue il y a quelques mois.
Bien qu'il se soit trompé sur le professeur Dolohov. Après que son professeur l'avait avertie de ne pas lui mentir la nuit d'Halloween, elle ressentit un nouvel élan de respect pour l'homme. Tous ses cours étaient intéressants et regorgeaient d'informations utiles. Lui-même était de toute évidence un brillant sorcier. Et c'était un homme si gentil.
Il était très talentueux et perspicace et Hermione espérait pouvoir atteindre ce niveau un jour. Cela semblait être un bon niveau de compétences à avoir. Elle se demandait s'il pourrait lui apprendre à détecter les mensonges un jour...
Elle sourit légèrement, pensant qu'elle aurait plus de temps plus tard pour cela. Il lui restait encore six ans à attendre impatiemment.
Hermione avait hâte de tout expérimenter.
