Hello ! La saison 6 sort dans quelques jours, je n'en peux plus d'attendre, donc j'ai décidé de poster ce début de fiction que j'écris pour le fun et qui, je l'espère vous plaira !

Si vous connaissez un peu mes histoires déjà, eh bien celle là est plus dans l'esprit de MAGG (Mighty All Green Guy) que mes autres fictions. On a une narration omnisciente au passé, j'ai l'impression que ça aide pas mal déjà. Puis des groupes de potes dans un lycée, des petits quiproquos, je pense que ça va te plaire, toi qui lit ça. Et en plus, c'est du KLance, n'est-ce pas un pairing merveilleux ? Intéressant et plausible à la fois, j'étais inspirée à mort ! J'ai des tas de projets pour eux (ça fait un peu psychopathe mais faites comme si vous aviez rien vu please).

Je dois vous prévenir, ceci est un UA, c'est à dire Univers Alternatif, donc pas dans le même univers que la série.
C'est un peu de Cendrillon, un peu de schoolfic et pas mal de KLance.

Bonne lecture !


I

Lance sortit du bassin, sans prendre la peine de passer par l'échelle. Pour quoi faire ? Elle était de l'autre côté de la piscine, et les vestiaires étaient de ce côté. Plaxum le rejoignit un instant plus tard. Elle n'en avait pas l'air comme ça, avec ses lunettes et son bonnet de bain, mais c'était une très jolie fille, en plus d'être une excellente nageuse. Ils avaient gagné une compétition l'année dernière ensemble, et étaient amis depuis. Elle s'approchait pour demander, le regard plein d'espoir : « Hey Lance, tu voudrais m'accompagner au bal d'Halloween ? Comme... Être mon cavalier ? ». Il resta confus un moment avant de soupirer de dépit. « Désolé ma belle, mais je dois garder mes neveux pendant que ma sœur part en vacances... Tu aurais dû me demander plus tôt ! J'aurais alors refusé pour tes beaux yeux. » il ponctua sa réponse par un clin d'œil taquin. Lance adorait flirter avec ses amies ou avec des inconnues, particulièrement quand elles étaient de jolies jeunes femmes comme Plaxum. Elle était d'ailleurs plutôt réceptive à ses techniques de drague, riant ou répondant sur le même ton. Cependant il n'y avait rien de plus entre eux que de l'amitié, et peut-être un peu de désir mutuel il fallait bien l'avouer, parce qu'ils étaient de belles jeunes gens tous les deux.

Lance était un type grand et mince, d'origine cubaine, agile et libre dans l'eau bien plus que sur la terre ferme. Il avait le teint halé et le sourire charmeur, des épaules carrées et des mollets joliment galbés que Plaxum et d'autres ne se lassaient pas de regarder. Ses yeux étaient bleus, tantôt rieurs, tantôt enjôleurs, mais elle préférait parmi tous les regards de son répertoire celui sérieux qu'il arborait avant de plonger. Ce regard là était hypnotisant.
Plaxum était tout aussi agréable à regarder, même si son attirail de nageuse lui faisait toujours une drôle de tête quand elle le portait. Ses cheveux étaient régulièrement teints dans un joli bleu pastel, mais la couleur avait tendance à rapidement tourner au turquoise fade. Elle était sûrement un peu craintive sur les bords, mais elle défendait avec honneur ses convictions, soutenu par Lance et les autres nageurs du Vendredi soir. Il y avait aussi Swirn, Florona et Blumfump. Et bien sûr, comment oublier la gérante Luxia ? Une bande de gens formidables que Lance aimait retrouver les Vendredis soirs et Mardis matins avant que les cours ne commencent.

Après sa séance de piscine, selon la date, il retrouvait ses amis pour une nouvelle journée de cours ou son chez lui pour un weekend plus tranquille. Ce jour là était le Mardi 10 Octobre, et Lance aimait bien les Mardis, pour plusieurs raisons. La première était qu'il commençait sa journée par une heure à la piscine, et qu'il adorait être dans l'eau, c'était son élément. La deuxième était que, souvent après la piscine, c'était son meilleur ami Hunk qui l'attendait à la sortie. Ce Mardi était l'un de ceux où Hunk l'attendait dans le hall parce qu'il faisait un peu trop froid à l'extérieur. Lance le savait, il avait reçu plus tôt un texto disant : « Ce matin on t'attend à la piscine, tarde pas trop avec ta petite amie ;) ». Lance avait rigolé, parce qu'il savait que le terme « petite amie » désignait Plaxum, et que son ami ne l'employait que pour le taquiner. Et puis il avait froncé les sourcils, parce qu'il ne savait pas trop ce que signifiait le « on », Hunk ayant l'habitude de venir l'attendre seul. Il ne s'en était pas soucié, sachant qu'il aurait la réponse quand il sortirait des vestiaires, sec et vêtu.
Enfin... ! Lance ne sortait jamais des vestiaires tant qu'il n'était pas parfaitement prêt, sec, propre, tout en beauté. Hunk et Plaxum trouvaient ça ridicule, Lance ne faisait pas attention à ce qu'ils pensaient. Quand il sortit, ce matin là, Lance put donc constater que son ami était accompagné par un petit gars à lunettes. À côté du colosse qu'était Hunk, l'inconnu avait l'air d'un lutin. On présenta le lutin comme étant Pidge, une fille. Les souvenirs se rappelèrent alors à l'esprit de Lance.

Hunk avait rencontré Pidge l'année dernière, alors qu'il se sentait un peu jaloux de la complicité qu'il pouvait y avoir entre Lance et les nageurs. C'était une fille, mais surtout, un génie des sciences, qui avait deux ans de moins qu'eux. Ils s'étaient rencontré à l'occasion d'un projet de robotique pour les TPE, et étaient depuis devenus amis, un peu comme Lance et Plaxum. Sauf que Lance rencontrait Pidge pour la première fois, contrairement à Hunk qui connaissait déjà un peu les nageurs. Ça avait l'air un peu paradoxal puisque Pidge était dans la même filière qu'eux et qu'ils utilisaient pratiquement les mêmes salles, contrairement aux nageurs qui étaient eux en filières économiques ou littéraires.

« Pidge aura des cours en commun avec nous à partir d'aujourd'hui ! J'ai trouvé que c'était une bonne occasion de vous présenter. », déclara Hunk dans une embrassade amicale. Lance rendit l'étreinte joyeusement, jamais avare de preuves d'affection. D'ailleurs avant de partir, il avait donné l'accolade à chaque nageur, et avait fait claquer ses lèvres contre la joue des nageuses, particulièrement celle de Plaxum, juste parce qu'ils aimaient tous les deux faire parler les bavards. Des rumeurs courraient à leur sujet, et c'était peut-être ce qui les encourageait à continuer d'agir de façon ambiguë sans aller plus loin que des baisers collants sur les joues et des conversations de courtisans. Pidge avait l'air beaucoup moins à l'aise, mais les bras de Hunk étaient si chaleureux qu'elle se laissa finalement aller. Elle n'avait de toutes façons pas la carrure nécessaire pour se défaire d'une telle emprise !

...

Keith ferma le tiroir-caisse sans prendre la peine de saluer la jeune femme qui s'en allait. C'était une cliente régulière, elle reviendrait de toutes façons. Il était bien placé pour savoir qu'elle ne venait pas pour lui, comme lui rappela sa collègue qui s'approcha en couinant : « Non, pourquoi tu ne m'as pas laissée l'encaisser ? N'as-tu donc pas de cœur ? », se lamentait-elle. Ezor était une jeune femme énergique qui pensait qu'ils étaient amis depuis qu'elle avait découvert, il ne sût comment, qu'il était homosexuel comme elle. Elle l'appelait régulièrement « Frère de sexualité », ce qui était sûrement le surnom le plus gênant qu'on n'eût jamais donné à Keith. Elle le charriait souvent, gentiment, parce qu'il n'était pas encore officiellement sorti du placard ; mais Keith ne voyait pas vraiment à qui il pourrait annoncer sa sexualité, il vivait seul et n'avait pas d'amis assez proche à qui se confier. De toutes façons, il n'avait pas de problèmes avec ça, il était de ceux qui pensaient que la sexualité était une chose intime et privée, que le monde entier n'avait pas à savoir. Il y avait bien son frère, qui se doutait de quelque chose, mais il n'avait jamais eu l'occasion de lui dire quoi que ce soit et ne sentait pas la nécessité de lui dire. Ses plus proches amis s'en doutaient sûrement, et personne ne s'en préoccupait plus que ça de toutes façons, hormis sa collègue extravagante.
Ezor était raide dingue de cette cliente qui passait régulièrement. Keith avait encaissé sa commande parce qu'il savait pertinemment que s'il avait laissé faire sa collègue, elle aurait traîné, dragué, et une heure après la belle étudiante ne serait toujours pas partie.

Keith pensait sincèrement qu'Ezor n'avait aucune chance. Bien sûr, la tresse rousse de sa collègue n'était sûrement pas aussi insupportable à d'autres qu'elle l'était pour lui, mais les deux jeunes femmes ne venaient simplement pas du même monde. Acxa était étudiante en droit, sérieuse, il n'y avait aucune chance pour qu'elle soit un jour attirée par une fille un peu idiote comme Ezor, qui avait abandonné ses études sportives pour travailler dans ce garage où elle se sentait juste bien. Ezor était une aventurière de la mécanique, son coup de cœur pour l'étudiante était, d'après Keith, sans espoir ou bien une simple blague. Il ne lui faisait pas part de ses réflexions, parce qu'au final ce n'étaient pas ses oignons.

Son téléphone vibra dans sa poche, c'était Pidge, amie d'enfance. Ils s'étaient rencontrés parce que leurs grands frères respectifs étaient eux même meilleurs amis, et depuis que Pidge était dans le même Lycée que lui, ils traînaient ensemble. Ils n'étaient pas vraiment amis, se disait Keith. Ils traînaient ensemble plus par défaut, parce qu'il n'avait pas envie de rencontrer d'autres gens. Pidge devait penser différemment, parce que son message disait que le lendemain même ils déjeuneraient avec ses nouveaux amis. Soupir las.

« Allez c'est bientôt ton heure », fit remarquer Ezor qui était aussi, à son plus grand désespoir, sa responsable ici. Elle sourit et lui offrit : « tu peux rentrer chez toi, t'as bien travaillé ce soir. ».

...

Ce midi ils se retrouvaient, après des heures passées dans des salles mornes à étudier les sciences physiques ou peu importe ce que c'était. Lance avait besoin d'éteindre son cerveau le temps de cette pause déjeuner, nécessaire à son avis, alors que Hunk déballait déjà son repas avec impatience. Pidge était arrivée un peu après, accompagnée par un jeune homme asiatique que Lance aurait reconnu n'importe où. Elle avait dit : « Keith et moi sommes des amis d'enfance, et j'ai cru comprendre que vous aviez aussi des cours en commun, donc je l'ai amené. Ça ne dérange pas j'espère ? », et Hunk avait nié vivement, ravi de pouvoir se faire un nouvel ami, sans prendre en compte les sentiments de Lance, pauvre Lance, qui se retrouvait du coup à manger en face de son rival de toujours. Keith, que les professeurs désignaient comme le meilleur de sa génération, malgré quelques problèmes d'ordre disciplinaire. Keith, le si parfait, qui faisait tout parfaitement, et que tout le monde prenait comme exemple, que tous les professeurs comparaient à Lance alors qu'il n'avait rien demandé, qui était toujours affreusement cool, malgré sa coiffure ringarde. Keith le solitaire qui n'avait pas besoin de se mélanger au reste de la classe, le bas-peuple. Lance n'aurait jamais soupçonné qu'il avait un ami, même un seul.

La conversation allait bon train entre Hunk et Pidge, ils riaient et ils mangeaient ensemble, tandis qu'à droite de la table, Lance et Keith ne se regardaient même pas. Ils mangeaient dans un silence de mort, les sourcils froncés et la mine renfrognée. Si c'était la mine habituelle de Keith, ce n'était pas celle de Lance et Hunk ne tarda pas à s'en inquiéter. Il demanda gentiment : « Hé mon pote, ça va ? T'as l'air bizarre. », et en se redressant pour lui répondre, les longues jambes de Lance s'allongèrent et son pied vint toucher celui de Keith, par accident. Ce dernier repoussa l'importun sur le côté, d'un geste un peu sec mais tranquille, laissant Lance dans une position peu confortable. Il répondit d'abord à son meilleur ami que tout allait bien avant de donner un petit coup de pied à la jambe qui l'avait poussé un peu plus tôt, l'air de rien. Le coup fut rendu plus fort, et comme une file de dominos s'écroulerait, les deux garçons continuèrent à échanger des coups de pieds dans les tibias de plus en plus fort de façon tout-à-fait puérile, jusqu'à ce que Hunk ne les arrête, poussé par Pidge. Il haussa un peu la voix pour calmer les quatre jambes qui se faisaient la guerre sous la table : « Hé, ça suffit vous deux ! ». Les combats cessèrent immédiatement, alors que deux paires d'yeux se tournaient vers lui.
Ils se turent tous un instant avant que Keith ne craquât le premier et s'exclamât, à l'encontre de Lance : « C'est quoi ton putain de problème ? ». Debout, les deux mains sur la table, penché un peu en avant pour faire face à son adversaire, Keith avait l'air furieux. Lance ne se laissa pas impressionner, se levant d'un bond pour se pencher lui aussi sur le visage de son opposant, à qui il cria : « Tu es mon putain de problème ! », en reprenant ses mots. Les deux garçons nez-à-nez se fusillaient du regard, aucun ne voulant lâcher. Lance se savait un peu plus grand de quelques centimètres, et l'index qu'il pointait sur le torse de l'adversaire était une claire invitation à reculer. Invitation qui se voyait déclinée effrontément. Leurs fronts se touchaient, chacun appuyant plus fort dans l'espoir de faire céder l'autre. Ils auraient pu rester longtemps ainsi, des éclairs dans les yeux et leurs crânes sur le point de se fêler tant ils étaient butés et rebutés à l'idée de céder face à l'autre.

Pidge et Hunk finirent par séparer leurs amis, avec toutes les peines du monde. On les installa chacun à des coins opposés de la table et les discussions reprirent plus calmement. Hunk s'inquiétait toujours : « Mais qu'est-ce qu'il se passe enfin ? Lance ? T'es jamais comme ça d'habitude ! », et Lance répliquait méchamment, assez fort pour qu'on eût pu l'entendre à l'autre bout de la salle : « Y a que je ne supporte pas ce type ! ». Aussitôt Keith répondait virulent et les nerfs à vifs : « Tu es celui qui est insupportable ici ! », et les bagarres reprenaient verbalement. On dut les calmer plusieurs fois, et finalement il fut décidé de ne plus parler de l'un à l'autre, et de ne pas les laisser interagir. C'était une solution provisoire, mais elle fonctionna le temps du repas, qui fut beaucoup plus calme alors.

Les discutions repartirent. Le sujet du bal fut abordé, et on plaignit Lance sur son triste sort. Bien qu'il l'avait déjà pleinement accepté en même temps qu'il avait cédé au regard implorant de sa sœur, il commença peut-être à regretter, un peu, l'engagement qu'il avait envers cette dernière. Tout le monde parlait de la soirée comme l'événement à ne pas manquer, c'était une occasion de « faire la fête », de « boire comme un trou », de « se défouler », selon les bouches qui en parlaient. Toutes en tous cas se mettaient d'accord sur le fait que ces occasions étaient rares dans l'année, et Lance ne pouvait que leur donner raison malheureusement. Mais il avait promis de s'occuper de ses neveux, et on ne revient pas sur ses promesses. « Tant pis, au moins on te verra à Noël, j'espère. », fit Pidge qui n'avait en fait l'air ni désolée ni moqueuse. Juste peut-être aussi résignée que Lance. Hunk en revanche, semblait vraiment triste, il était sur le point de verser la larme : « Mec, c'est tellement dommage... Tu adores les fêtes en plus, et les costumes sont fournis par la section couture ; ça va être tellement cool ! », il se perdait au fur et à mesure de son discours, devenant de plus en plus enthousiaste, oubliant complètement qu'il parlait pour plaindre son ami qui ne pouvait pas venir.

...

Le mois d'Octobre continua sa course jusqu'à la veille des vacances. Tout le monde était excité à l'idée de cette soirée déguisée qui était prévue pour le soir même, tout le monde sauf Lance qui ne pouvait pas venir. Il était sensé récupérer ses neveux juste après sa séance de piscine, et pour cette raison, il ne pourrait pas rester aussi longtemps que ce dont il avait l'habitude. Plaxum l'aborda avant qu'il ne quitte le bassin pour de bon : « Alors, pas de regrets pour ce soir ? ». Lance soupira dramatiquement, sa main posée délicatement sur son front pour plus d'effet. Il répondit enfin : « Si, tellement, hélas... Ai-je vraiment le choix dans cette histoire ? On ne brise pas si facilement une promesse, chez les McClain ! ». La remarque et les manières exagérées firent rirent la jeune fille doucement. « C'est vraiment dommage que tu ne puisses pas venir... » compatissait la gentille Florona, tandis que, fidèle à lui-même, Blumfump demandait sérieusement : « Tu es sûr que ta sœur n'est pas une extraterrestre ? Même partiellement ? Parce que si c'est le cas, ce que je crois, alors tu n'es pas obligé de tenir cette promesse. ».

Malheureusement la sœur McClain n'était pas une extraterrestre, même partiellement, et Lance était obligé de tenir la promesse qu'il lui avait faite. Il rentra chez lui ce soir, dans son petit studio d'étudiant, avec un neveu au bout de chaque bras. Heureusement pour lui, il n'avait que deux neveux ! Malheureusement pour lui, il n'avait que deux bras. Ils mangèrent assez tôt puis Lance envoya les enfants se laver. Marilou et Thomas étaient encore petits, ils pouvaient très bien se laver ensemble, et à lui ça lui laissait quelques minutes de répit. Il s'assit contre la fenêtre en soupirant. En faisant un rapide bilan, Lance ne pouvait que conclure qu'il y avait plus de malheur que de bonheur dans cette soirée qu'il devait passer à garder ses neveux qu'il adorait mais qui étaient des enfants et l'empêchaient de participer à la fête qui l'attendait pourtant.

« Qu'est-ce qui te rend si triste, mon garçon ? » l'interrompit une voix douce et élégante dans ses pensées. C'était celle d'une belle jeune femme aux longs cheveux argentés et aux yeux bleus pétillants. Dans des circonstances normales, Lance aurait sûrement été séducteur et assuré, mais à cet instant les circonstances étaient loin d'être normales. Il était près de vingt heures, Lance était sensé être seul chez lui à garder ses neveux et à broyer du noir, et la douche coulait encore sous les petits rires des enfants donc ça ne pouvait pas être eux. Qui était cette femme ? Que lui voulait-elle ? Comment était-elle entrée ? Elle n'avait pas l'air d'une psychopathe, mais Lance avait vu suffisamment de films et de séries pour savoir qu'aucun n'en avait l'air. Elle était habillée d'une façon curieuse, et l'espace d'un instant il pensa que ses amis l'avaient peut-être envoyée pour lui faire une farce. Ce n'était probablement pas le cas non plus. Dans un élan de surprise et de prudence, Lance bondit derrière le canapé pour s'abriter d'une attaque éventuelle. Il demanda, cachant sa légère panique : « Qui êtes vous ? Qu'est-ce que vous voulez ? Comment êtes-vous entrée ?! ». Elle rigola doucement et Lance se cacha un peu plus derrière les coussins confortables du petit canapé bleu.

« Je suis ta marraine la bonne fée. » annonça l'inconnue calmement, et Lance était pourtant persuadé qu'il n'avait consommé aucune drogue, mais il ne put s'empêcher de remarquer que la jeune femme flottait dans l'air et brillait légèrement. Elle continua : « Je ne te veux aucun mal, montre-toi s'il-te-plaît. », et bien qu'elle fut très jolie et qu'elle eût vraiment l'air très gentille, Lance resta obstinément derrière son canapé où il se sentait à l'abri. « Ce n'est pas grave, tu peux rester là si tu veux. C'est juste que, ça à l'air plutôt inconfortable. » dit-elle. Lance ne dit rien, observant toujours l'inconnue avec méfiance. Il était comme un animal sauvage qu'elle tenterait d'apprivoiser. « Je suis entrée par magie, j'ai senti ta détresse ce soir et ça m'a appelé à toi. Je m'appelle Allura. », finit-elle toujours aussi douce et calme. Lance osa enfin pointer le bout de son nez recourbé, et le pointa vers la jeune femme suspicieusement. « Tu voudrais aller au bal d'Halloween n'est-ce pas ? » devina-t-elle « Mais quelque chose t'empêche d'y aller... ». Lance opina du chef en silence mais avec conviction. Allura continua : « Je peux rester et m'occuper des petits, pendant que tu iras t'amuser. Je peux te fournir un costume et un moyen de transport. Je prendrais ton apparence et m'occuperai de tes neveux le temps de la fête. ».

Lance considéra la proposition avec intérêt. Il n'avait presque rien à perdre à accepter, pas vrai ? Il demanda, pour être sûr : « Vraiment ? ― Vraiment, mais attention : tu devras être rentré à minuit, car passé cet horaire, la magie ne fera plus effet. Il n'est pas tout à fait dix-neuf heures, ça te laisse pas mal de temps. » la fin de sa phrase sonnait comme une interrogation, une invitation. C'était une chance à ne pas manquer, et après quelques secondes de réflexions, Lance accepta.

« C'est d'accord. »

Au moment où ces mots furent prononcés, la fée sortit une baguette de sa manche et la fit tournoyer dans l'air, créant une étrange fumée rosée sur son passage. La fumée envahit rapidement la pièce avant de venir sa concentrer autour de Lance, qui commença à se demander s'il avait réellement fait le bon choix. Seulement quelques secondes après, toute la fumée disparaissait et il était plus beau que jamais dans son costume de pirate. Il s'étonna : « Je pensais que les costumes étaient fournis par le Lycée ? ― Dépêche-toi tu n'as pas le temps de t'occuper de ce genre de détails. Un taxi t'attend en bas et t'emmènera directement à la fête. »

Lance ne perdit pas de temps, et parcourut les escaliers en quelques bonds. Devant l'immeuble était effectivement arrêté un taxi, plutôt classe, aux vitres fumées. Il s'approcha du conducteur pour demander, mais celle-ci lui fit signe de monter à l'arrière. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eaux à sa marraine le fée. « C'est parce que je suis un clone. », avait-elle répondu l'air de rien. Il eut ensuite l'impression que le taxi roula à toute allure, mais ce n'était peut-être qu'une impression, on ne voyait rien que les ténèbres à travers les vitres. Les journées se faisaient courtes. La voiture s'arrêta après un voyage qui lui sembla affreusement long, bien qu'il ne le fût objectivement pas tant que ça. En sortant, le clone lui rappela qu'il devait être sorti à minuit, lui disant qu'elle l'attendrait. Et le taxi disparut à nouveau dans l'obscurité.


Et voilà, j'espère que ça vous a plu. Ce début introduit les personnages, leur entourage, le contexte, bref, on met l'UA en place.

Si vous ne savez pas ce que sont les TPE (travaux pratiques encadrés), c'est en gros, un projet en groupe de deux à quatre personnes, qu'on fait en classe de première (dans toutes les filières générales), et on peut se mélanger entre classes, c'et plutôt cool quand on est avec des potes.
Et donc, si vous savez un peu calculer, ça veut dire que les protagonistes sont en terminale. Au cas où quelqu'un soit curieux.

Attention mesdames et messieurs, c'est l'heure de la question capitale : est-ce que la façon dont est incrustée les dialogues vous dérange ?
Je teste des trucs, et donc là j'essaie d'incruster les dialogues au plus possible dans la narration, mais je peux retourner à des dialogues classiques si c'est dérangeant. C'est vous qui voyez.

Le prochain chapitre sera un peu spécial, c'est le II - Premier Bal
J'en dis pas plus, à la prochaine !