Titre : LE PEINTRE SANS VISAGE
Auteur : Lady Pole
Rating : M, mais plus tard (mesure de sécurité dirons-nous).
Pairing : HP/DM -
Spoilers : Il n'y a PAS de spoiler Tome 7 bien que cette histoire se situe bien après le tome 7... Lisez sans craintes !
Genre : Slash (yaoi plus tard), romance, romance et romance nn.
Disclaimer : Nous avons signé les contrats il y a une heure. Désormais, Harry et Draco m'appartiennent ! \o/ Béh oui, JKR n'en a plus besoin… Vous me croyez pas ? Vous avez raison :'( Bon tout appartient encore à la madame.
Summary : Cf. Intro de la fic :') [avant la première « »
Note : Merci à SamaraXX de m'avoir donnée l'envie d'écrire une fic… Celle-ci est ma toute première et j'espère qu'elle vous plaira… J'y mêle romance, magie et peinture… Bonne lecture !
Note 2 : Désolée si c'est trop mielleux parfois, mais je viens de finir le tome 7... (il n'y a toujours pas de spoilers ).
Note 3 : Pas de bêta, donc désolée pour les fautes d'ortho et de gramm' :'( J'en trouverai bien une (ou un, certes) !
I Cauchemars
Une lumière blanche, intense. Une explosion retentissante. Un nuage de cendre.
Et puis plus rien.
Harry Potter est mort, en emportant avec lui Tom Elvis Jedusor.
Peu à peu, les gens réapprennent à vivre normalement, mais non sans crainte. Voldemort est-il vraiment mort ? Ou compte-t-il une nouvelle fois réapparaître ? Rien ne permet de le dire…
On pleure le Survivant. Mais très vite, on l'oubli. Après tout, la vie continue. Enfin, pour presque tout le monde.
Draco Malefoy a refait sa vie. Il s'est marié, il est lavé, blanchit de tout soupçon. Il travaille à son compte, il donne des cours particuliers de Magie. Les années passent…
Et un jour, un jeune peintre fait son apparition en ville. Tout Londres s'intéresse à lui, à sont extraordinaire talent, mais le mystère reste entier autour de ce jeune homme qui reste cloîtré chez lui, dont personne ne connaît l'identité…
Une nouvelle fois, il avait fait ce cauchemar. Et à chaque fois, il se réveillait en sueur.
Draco Malefoy s'assît sur le bord de son lit. Il était quatre heures du matin, et dans moins de trois, il devrait se lever pour aller travailler. Presque chaque nuit, il était réveillé par ses vieux fantômes qui refusaient de le laisser vivre. A moins que cela ne soit lui qui s'en empêcha lui-même.
La guerre est une chose affreuse. Il est fort étrange qu'un évènement aussi terrible, atroce, qui voit s'entretuer deux camps formés d'Hommes prêts à se sacrifier la plus part du temps pour la volonté d'un seul, soit représenté en un si petit mot. Guerre. Au sens de Draco Malefoy, cela devrait être toute une phrase, voire plusieurs.
Mais quelque soit les atrocités commises en ce monde, la vie continue. Certes, personne n'oubli. Comment pourrait-ce en être autrement ? Ces évènements sont gravés à jamais dans les mémoires, même si ils sont souvent mis de côtés. Draco Malefoy, lui, ne pourra jamais oublier. Ses cauchemars… Cela le réveillait chaque nuit…
Il reposa sa tête sur ses oreillers, en espérant pouvoir dormir les quelques heures qui lui restaient sans rêves tourmenteurs. Hélas, il avait peu d'espoir…
Une bataille opposant Sorciers et Sorciers pourrait paraître artistique. C'est du moins ce dont se souvenait Draco Malefoy. Maintenant que tout cela était passé, il voyait les choses avec du recul, de la hauteur, et cela littéralement. Il vivait différemment ses rêves. Parfois parmi les combattants, parfois parmi les oiseaux, surplombant le tout.
Quand il était parmi eux, il se disait à chaque fois que cette bataille -qui fût décisive-, était comme la matérialisation d'un tableau de Dali, mélangé à l'un de Matisse. Les formes, les objets, les sujets psychédéliques du maître incontesté du surréalisme fusionné aux couleurs flamboyantes du fauviste. Quoi de plus fascinant ? Oui, Draco aurait pu regarder ça pendant des heures… S'il n'oubliait pas qui était en bas et ce qu'ils faisaient.
Draco Malefoy ne se souvenait pas parfaitement bien de cette bataille. Des sensations lui revenaient, parfois des détails insignifiants, mais rien de bien significatif. Le début restait vague, le milieu proprement dit encore plus. Mais la fin…jamais il ne pourrait l'oublier. C'était la fin de la guerre, la fin de la Terreur, mais aussi la fin de son cœur pour lui.
Draco Malefoy était tombé amoureux de Harry Potter le jour où il s'était mis à penser autrement. Au moment où il avait refusé de devenir un Mangemort et s'était pleinement engagé dans la guerre pour la liberté. Jamais il n'avait jamais avoué ses sentiments... Savoir que s'il survivait, il pourrait le revoir. Voilà ce qui lui avait permis de rester en vie. Les sortilèges fusaient autour de lui, le manquant de peu. Un enchevêtrements de couleurs vives, de sons… Un feu d'artifice pour les yeux et pour l'esprit…
Les hommes et les femmes tombaient, amis et ennemis. Le ciel n'était plus distinguable, l'horizon non plus. Il y avait trop de corps sur le sol, trop de sortilèges lancés au hasard. Plus les heures passaient et plus les pensées changeaient. Il n'était plus question de détruire l'ennemi, mais de rester en vie. Et pour cela, il fallait frapper le premier et le plus vite possible…Draco voyait s'effondrer de nombreuses personnes à ses côtés. A chaque fois il se demandait si ce serait lui le prochain… Si Voldemort venait de tuer Harry, si c'était la fin…
Personne ne sut vraiment combien de temps avait duré la bataille finale. Mais ce qui était certain, c'est que personne n'en était sorti indemne. Draco se souvenait de cette grande lumière blanche… Elle avait duré plusieurs longues secondes, durant lesquelles tout le monde s'était arrêté de se battre. Les sortilèges ne sifflaient plus, les couleurs s'évanouissaient. Des centaines d'yeux étaient braqués au loin, vers la source de la lumière. Puis il y eut l'explosion.
Par miracle, il n'y eut aucune victime à cause d'elle. L'explosion -mais en était-ce vraiment une ?- ne semblait avoir existé que pour tuer deux uniques personnes… Les gens les plus proches étaient tombés dans le coma, tous sans exception et à leur réveil, ils ne se souvenaient plus de rien. Ils ne savaient pas qui l'avait provoqué, pourquoi et si l'un des deux était survivant…
Le mystère resta entier et de l'avis de beaucoup de monde, il le restera toujours.
Chaque nuit, Draco se réveillait juste après cette explosion. Elle ne signifiait pas pour lui juste la fin de la guerre… Alors qu'elle avait brillé de miles feux, elle avait réduit à néant ses espoirs d'amour. Elle avait éteint à jamais la flamme qui menaçait de s'éteindre à la moindre brise de vent. Comme un surplus de lumière, un surplus d'amour.
Le soleil était en train de se lever. Quelques rayons filtraient à travers les volets à demi fermé de la chambre de Draco et Pansy Malefoy. Malgré le fait qu'il soit tôt, les deux mariés étaient réveillés, chacun tourné de leur côté du lit, les yeux grand ouverts, ne faisant aucun geste. Comme chaque matin, ils s'accordaient un moment de réflexion avant de commencer la journée. Quelques minutes pour faire le point… Lentement, après avoir doucement soupiré, Pansy se retourna et se colla contre le dos de son mari. Draco ne bougea pas et ne fit aucun commentaire : depuis déjà deux ans, c'était devenu un rituel entre eux. Dans quelques secondes, il le savait, Pansy allait lui faire un léger baiser sur la joue, signe que c'était l'heure se lever…
Draco appréciait ce moment de complicité entre Pansy et lui. Il n'avait jamais été amoureux de Pansy mais il l'aimait quand même. C'était une belle femme, sûre d'elle, indépendante, mais aussi d'une très grande douceur par moment. Ils s'étaient mariés à la fin de la guerre. En faisant cela, Draco espérait pouvoir enfouir ses sentiments à jamais au plus profond de son cœur.
Draco serra brièvement la main de sa femme, déposa un baiser dessus et se leva. Il s'enferma dans la salle de bain alors que Pansy se dirigeait vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Elle était vendeuse dans une petite boutique sur le chemin de Traverse. Son mari lui répétait assez souvent qu'elle pourrait faire beaucoup mieux, monter sa propre affaire par exemple, mais cela ne la tentait pas. Sa modeste place lui convenait particulièrement. Depuis la fin de la guerre, elle aimait être en contact avec les gens sans trop avoir malgré tout de grandes responsabilités.
Draco sortit de sa douche et s'habilla. D'un geste précis, il noua sa cravate en se regardant dans la glace. Il avait toujours les mêmes cheveux blonds, assez clair, et ses yeux gris. Certaines personnes lui avait confié, non sans gêne, que son regard effrayait parfois. Mais malheureusement pour lui, Draco n'en avait pas conscience, il ne le faisait jamais volontairement. Il savait juste que le gris de ses yeux était très particulier. Il n'en avait jamais vu d'autres de toute sa vie, avec une couleur si unique…
Draco, correctement habillé et rasé comme toujours, sortit de la salle de bain. Il déposa un doux baiser sur les lèvres de Pansy qui faisait griller du bacon dans la poêle. Seule elle en mangeait. Le petit-déjeuner de Draco était déjà préparé et sur la table. Un café, sans sucre et bien noir, accompagné d'un toast grillé et nature. Le lundi, il ne mangeait presque rien. Il avait rendez-vous avec la vieille Grifilda pendant deux heures et il n'avait jamais le cœur de refuser le petit-déjeuner qu'elle lui proposait systématiquement, une lueur maternelle au fond des yeux…
Cela faisait maintenant une heure que Draco tentait d'enseigner à Grifilda le sortilège d'Attraction. Elle n'avait malheureusement jamais pu aller à Poudlard, et bien qu'une sorcière très douée, il était assez difficile à son âge d'apprendre un sortilège qui demandait autant de concentration. Tout en grimaçant (elle se pinçait la lèvre dans une mimique attendrissante), Grifilda s'efforçait d'amener à elle ses pilules pour le cœur qui se trouvaient à l'autre bout de la pièce. Ceux-ci voltigeaient gentiment. A la moindre seconde, Draco s'attendait à ce que la boite s'écrase lamentablement sur le sol (au moins, pensais Draco, je pourrais lui faire réviser son sortilège de Regroupement quand les pilules rouleraient de partout). Mais Grifilda tint bon, elle grogna et la boite finit par arriver dans sa main. Elle s'effondra un peu plus dans son siège en soupirant. Draco se retint d'applaudir mais lui fit un sourire radieux. Il sortit par la même occasion une petite barre de chocolat allégée qu'il proposa à la vieille sorcière. Elle déchira le papier bleuté avec gourmandise.
-Bravo, Grifilda, la complimenta Draco. Syrcomen Bergamott a mis la journée avant de réaliser convenablement ce sort et vous, vous y arrivez en une heure ! Vous êtes une femme vraiment étonnante.
Elle lui fit un pale sourire.
-Vous êtes gentil, Draco. Mais je suis épuisée. Vraiment épuisée.
Pendant quelques secondes, le silence régna. Draco s'aperçu que la vieille femme semblait réfléchir, comme si elle était plongée dans un souvenir nostalgique et plaisant. Un sourire triste apparaissait sur ses lèvres alors qu'elle ne cillait plus. Elle finit par dire d'une voix mécanique :
-Alors, professeur ? Quel est notre prochain objet d'étude ? J'aimerai bien savoir s'il est possible de vider sa vessie instantanément. Les toilettes sont si loin de ma chambre, et ma sciatique me fait de plus en plus mal…
Draco pouffa de rire devant l'espièglerie de la vieille femme. Il lui répondit qu'un tel sort existait mais qu'il était très dangereux et qu'il fallait être extrêmement précis lorsqu'on « relâchait » le sortilège à l'endroit adéquat. Il lui promis néanmoins de le lui enseigner lorsqu'il la jugerait prête. Griselda grogna mais ne dit mot.
-Maintenant, murmura Draco, j'aimerais que nous revoyons les différents mouvements du poignet que nous avons vu la séance dernière.
Pendant dix minutes (particulièrement ennuyeuses selon Grifilda qui faisait une moue boudeuse), la sorcière fit divers mouvement du poignet avec sa baguette. Elle connaissait ces mouvements par cœur, mais selon Draco, il était bon de les rappeler assez souvent. Il ne comptait plus le nombre de sortilèges ratés qui provoquaient des désastres juste parce que le lanceur n'avait pas le poignet assez souple ou parce qu'il avait fait le mauvais mouvement… Un souvenir particulier lui revint en tête. Un homme d'une trentaine d'années qui, selon sa compagne, avait de sérieuses lacunes, avavait loupé son sortilège d'Élongation. Il avait jeté le sortilège d'un coup sec, tout en jetant un regard méprisant à la carotte qu'il devait étirer. Le résultat avait été catastrophique. Le sortilège qui sifflait comme une marmite avait tout simplement rebondit sur la carotte puis sur les murs, les fauteuils et tous les autres objets présent dans la pièce, causant un vrai désastre. Au bout de dix minutes, alors que Draco et son élève étaient cachés sous une table qui menaçaient de tomber en miettes au moindre instant , le sortilège fou avait démolis une fenêtre et s'était tout simplement enfuis. La presse avait ensuite relaté plusieurs incidents inédits et inexplicables que Draco croyait dut au sortilège raté, mais jamais il n'en parla. Il se contentait d'en rire alors que les gens évoquaient des théories de plus en plus farfelues à ce sujet. Et si c'était tout simplement une Licromentule Vénusienne, comme l'avait gentiment suggérée Luna Lovegood ?
Perdu dans ses pensées, Draco ne s'occupait presque plus de son élève. Elle lui lança un regard mi-exaspéré, mi-amusé, avant de lui demander d'une voix forte :
-Dites-moi mon enfant, à quoi pensez-vous ?
Il sursauta et la regarda fixement pendant plusieurs secondes. Puis un long sourire s'étira sur ses lèvres.
-Et vous ?
-Comment ça, moi, demanda la vieille femme ?
-Tout à l'heure, vous étiez vraiment perdue dans vos pensées… Je n'ai pas osé vous déranger mais vous sembliez revivre un souvenir…
-Ah, oui, répondit simplement Griselda qui venait de comprendre à quoi Draco faisait allusion. Je me suis simplement rappelé de la fois où j'ai rencontré ce pauvre garçon., avant ce jour…
-Quel pauvre garçon, interrogea Draco d'une voix prudente ?
Grifilda inspira et entreprit de lui raconter.
Pansy Malefoy faisait tourner entre ses doigts une longue plume argentée tout en fixant une mouche voltiger gaiement depuis maintenant vingt minutes. Il était bientôt midi et presque aucun client n'était passé. Elle s'ennuyait ferme. Les comptes étaient fait, l'inventaire avait été effectué la semaine précédente et tout était impeccablement rangé. Heureusement, ce serait bientôt sa pause et elle pourrait allé déjeuner tranquillement tandis qu'on la remplacerait. Sa collègue transplana sur le seuil et entra, faisant tinter un carillon magique. Celui-ci proposait une musique différente pour chaque personne, un peu comme les odeurs de l'Amortentia.
-Bonjour, Pansy. C'est calme on dirait, non ?
L'interpellée ne lui accorda pas un regard et lui répondit d'une voix monocorde :
-Je ne te le fais pas dire. Je suis là depuis neuf heure et j'ai eut en tout et pour tout trois clients. Le premier cherchait une nouvelle plume, cela nous prit trois minutes. Le deuxième désirait un stock de parchemins vierge pour sa fille qui comptait réviser ses BUSE pendant le mois d'août. Encore moins de temps. Et le troisième voulait simplement une glace à la menthe. Il avait trois ans et sa mère confuse est venue le cherche en se rependant en excuses immédiatement. Trente secondes.
Elle soupira.
-Sinon, comment vas-tu, Wiena ?
-Pas trop mal. Assez mal dormi à cause de toutes ces fêtes en l'honneur de Harry Potter. Il est né le 31 juillet, tu sais ?
-Oui, je sais, mais lui et moi n'avons jamais été particulièrement intime lorsque nous étions étudiants à Poudlard. C'était un petit arrogant.
-Oh, Pansy ! Comment peux-tu… s'outragea Wiena.
-C'était un petit arrogant imbu de lui-même s'exclama Pansy avec une hargne nouvelle qui la surpris elle-même, tout en cassant sa plume dans sa main. Un immonde petit Gryffondor qui ne valait pas la moitié de l'intérêt qu'on lui portait.
Elles se turent toutes les deux. Finalement, Pansy ajouta comme à contrecœur :
-Néanmoins, je suis conscience de ce qu'il à fait, et lui en serait éternellement reconnaissante. Je sais que c'est grâce à lui que nous pouvons vivre heureux aujourd'hui. Et malgré nos différentes passés, je l'en remercie.
Elle lança un regard doux à sa collègue et amie qui lui fit un mince sourire.
-Bon, murmura Pansy. Quelque chose de neuf sinon ?
-Je ne crois pas. Tiens, voilà le journal si tu veux, je viens de le terminer. Au cas ou il n'y aurait personne cette après-midi…
-Laisse-le la, répondit Pansy en montrant le comptoir du doigt. Je prends ma pause et s'il n'y a vraiment personne, j'y jetterai un coup d'œil. J'y vais, merci !
La jeune femme attrapa son sac et sortit précipitamment de la boutique. Durant le trajet qui la menait vers l'auberge Ambroisie, elle s'insulta mentalement de s'être laissé emportée de la sorte. Pourquoi avait-il fallut que sa colère ressorte alors qu'elle croyait l'avoir oubliée ? Et pourquoi s'était-elle sentie obliger de s'excuser, d'en rajouter, alors qu'elle n'en pensait pas un traître mot ?
Elle grogna et poussa la porte d'entrée de l'auberge. Elle commanda la même chose que tous les jours, un sandwich au corned-beef et s'installa confortablement sur un siège molletonneux au fond de la salle, collée à la fenêtre, regardant les passants. Elle aimait regarder les gens entrer et sortir des boutiques. Les mains vides puis chargées de paquets. Elle dévisagea certaines personnes, en reconnaissant d'autres au moindre coup d'œil.
Son repas arriva. Elle le mangea tranquillement alors qu'elle se demandait ce que faisait son mari.
Draco enseignait à présent le maléfice du Grognement à un vieux sorcier aveugle. Il avait été agressé par les Mangemort pendant la première guerre et avait perdu la vue définitivement. Il était parfois embêté par les gamins de son quartier qui aimait lui lancer des œufs de doxy pourris sur la porte. Il avait donc demander à Draco de lui enseigner ce sortilège qui produisait des hurlements de chiens et de loups fort inquiétants et surtout, réalistes pour des gamins de 8 ans qui n'allaient pas encore à Poudlard.
Alors que le vieille homme, extrêmement désireux d'apprendre donc très concentré, faisait et refaisait les mouvements de poignets que Draco lui mimait, celui-ci se repassait dans la tête ce que la vielle, mais au combien adorable, Grifilda lui avait rapporté. Il entendait encore sa voix dans sa tête lui raconter cette histoire…
« C'était deux jours avant la bataille finale. Il faisait gris et je soupçonnais qu'il se mette à neiger malgré la saison. Ma petite chienne, Kiki qui nous a maintenant quittés, désirait sortir. J'ai donc attrapé sa laisse et oubliant les règles de sécurité, suis sortie dehors. Je l'ai accompagnée dans le parc où elle s'est amusée joyeusement. Elle n'avait plus vraiment l'occasion de sortir ces deniers temps et moi non plus…
Il faisait très froid dans le parc. Terriblement froid. Alors que Kiki revenait vers moi en jappant, j'ai remarqué que l'eau de la petite fontaine, qui se trouvait au centre du parc, s'était mise à geler. J'étais peut-être vieille et inculte, mais j'avais lu attentivement les brochures du Ministère. Il y avait des Detraqueurs tout prêt. En réalisant ça, j'ai tout de suite senti en moi le désespoir et la peur… J'étais seule, faible, une proie facile…
Quand il est arrivé. Il est sortit de nulle part et à hurler une formule que je n'ai pas retenue. Quelque chose de très grand, majestueux, brillant et beau est alors apparut. Un animal, c'était un cerf je crois. Il a foncé sur les créatures encapuchonnées qui venait d'arriver. Il y devait y en avoir une dizaine et ils sont tous partis les uns après les autres.
La chaleur est revenu petit à petit et j'ai commencé à me sentir mieux. J'ai cherché des yeux la personne qui m'avait sauvée mais je n'ai vu personne, sinon mon reflet dans l'eau qui avait recommencé à couler… Je voulais vraiment remercier mon sauveur. Alors je me suis mis à le chercher. Je l'ai vite trouver. Il était assis sur un banc, sa baguette encore à la main, la tête enfouie dans ses mains. De loin, je devinais qu'il pleurait.
J'étais encore assez secouée par les créatures. Je me suis approchée doucement de lui en tremblotant et me suis installée sans un mot. Ses sanglots étaient à peine perceptibles mais je sentais une profonde détresse émaner de lui. En voyant un bout de sa cicatrice j'ai compris qui était ce jeune homme. Et j'ai aussi compris que personne ne pouvait l'aider, et encore moins moi.
Tout en posant ma main sur son dos, je me suis demandé ce qu'il faisait là. Mais je ne lui ai posé aucune question. Il n'a pas non plus réagis au contact de mes doigts sur son dos. Nous sommes restés quelques secondes sans bouger, le silence entrecoupés par ses spasmes de tristesse. Puis il a levé ses yeux vers moi. Ses yeux… les plus beaux et les plus émouvants que j'ai jamais vu. Ils reflétaient tant d'émotions contradictoires, mais si fortes, que j'ai faillis défaillir. Je lui ai fais un sourire triste. Je pense qu'il a vu de la bonté dans mon regard.
Il s'est jeté dans mes bras et à pleurer encore plus fort, sans retenue. Je l'ai serrée le plus fort possible, sachant que je ne pourrais rien faire d'autre pour ce garçon aux responsabilités si disproportionnées pour son age, sinon lui offrir mon amour et du réconfort. Peu à peu, ses pleurs se sont arrêtés. Je me suis détachée de lui. Il m'a sourit et j'ai caressé sa joue. Nous nous sommes levés en même temps et en voyant ma chienne aboyer joyeusement devant lui, j'ai remarqué que toute tristesse avait disparu de son regard.
Il a caressé Kiki et a reposé ses yeux sur moi. De toute notre rencontre, nous n'avons échangé un mot. Dans ses yeux j'arrivais à lire de la gratitude, et seulement cela. Il s'est alors retourné et moi de même, pour partir de notre côté. J'avais fais ce que j'avais pu. Lui, il lui restait tout à faire. Je suis retournée dans mon appartement et lui Dieu sait où.
Deux jours plus tard, il emportait Vous-savez-qui avec lui. »
La pause de Pansy étant terminée, la jeune femme était retournée d'un pas maussade à la boutique de papeterie. Elle adorait son travail… lorsqu'il y avait des clients. Sinon, c'était d'un ennui mortel. Pansy entra dans la boutique et après de départ de Wiena (elle ne s'occupait que des pauses à cause de son bébé d'un an et demi), s'installa sur son siège derrière le comptoir. Elle devait recevoir un paiement d'une grosse commande cette après-midi mais sinon, elle n'avait rien de prévu… Pansy grogna.
D'un geste rageur, elle déplia le journal. Elle n'accorda qu'un coup d'œil distrait aux gros titres et aux longs articles. Ils ne l'intéressaient jamais. Non, généralement, elle trouvait son bonheur dans les tous petits articles qui se trouvaient à la fin du journal. Elle les parcourut du regard et tomba sur quelque chose d'intéressant. Un tout petit article, perdu au milieu des numéros du loto (le journal était moldu).
L'article en question parlait d'un jeune peintre. Selon l'auteur de l'article, il possédait un don pour la peinture et le dessin indiscutable. Hélas, c'était un clochard qui ne sortait jamais de son atelier délabré, dans l'unes des rues les plus reculées de Londres. Pansy était sûre que presque personne ne ferait attention à cette article. Néanmoins, elle en fut très intriguée.
Pansy avait une tante éloignée d'origine moldu (elle ne s'en était jamais vantée). C'était une professeur, elle enseignait l'Art dans divers établissements. Pansy avait toujours gardé le contact avec sa vieille tante qui l'avait initié à l'Art moldu. La jeune sorcière possédait maintenant une solide culture générale artistique et pourrait se fondre dans n'importe quel vernissage moldu.
J'irai y faire un tour, se dit Pansy, en lisant dans le journal l'endroit où l'on pouvait trouver l'artiste. Après tout, il s'agit peut-être d'un futur génie…
Amusée, oubliant la saute d'humeur de la matinée, elle nota dans son agenda quelques mots.
Draco rentra chez lui une bonne heure avant sa femme. Habituellement, lorsqu'il finissait plus tôt qu'elle, il allait la rejoindre et ils allaient manger ensemble quelque part. Mais ce soir, il n'en avait pas envie. Pendant toute la journée, il n'avait pas arrêté de penser à ce que Grifilda lui avait dit. D'anciens souvenirs qu'il avait enfouit au plus profond de son esprit resurgissaient sans qu'il ne puisse rien y faire. Alors qu'il croyait s'être crée une petite vie tranquille et heureuse, le passé cherchait à le rattraper.
Il entra d'un pas vif dans son salon aux tons de bruns et de rouges et alluma la chaîne stéréo. Il brancha la musique, Swan Lake de Tchaïkovski, et monta le volume. Les notes de musiques surgirent avec force partout dans la pièce. Le ton mélancolique de la mélodie avait le don d'envoûter Draco à chaque fois… Mais cette fois-ci, cela ne marcha pas. Les mêmes pensées envahissaient sa tête.
Il attrapa la télécommande et appuya de plus en plus fort pour monter le volume. La musique pulsait dans sa tête, lui brisant les tympans. Mais il s'en fichait. S'il devait se faire mal pour oublier tout ça, il monterait encore plus le volume s'il le pouvait. Il regretta d'avoir demandé à Grifilda ce qu'elle pensait…
La musique tourna en boucle pendant une heure, avant que Pansy ne rentre. Elle fut surprise par la musique hurlante, mais ne posa aucune question à son mari. Elle avait appris à accepter ses excentricités sans commentaire, il pouvait être très méchant si on lui posait trop de questions… Mais cela ne lui empêchait pas d'être inquiète pour lui.
Ils se couchèrent tous les deux sans un mot. Cette fois-ci, Draco était certain que ses cauchemars allaient le traquer, et avec encore plus de volonté. Pansy elle, s'endormit l'esprit tranquille : demain, elle irait voir ce mystérieux peintre qui l'intriguait tant, sans qu'elle n'en connaisse la raison.
