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Me fixant de son regard aussi bleu que l'océan, son nez touchant presque le mien, je crus qu'il allait m'embrasser. Non! Billy n'était pas là pour ça. J'essayai de lui crier de me lâcher mais de mon malaise un gémissement indescriptible s'échappa de ma bouche. À cet instant, il comprit que si jusqu'à présent mes gestes et mes mots lui ordonnait de me lâcher, mon corps lui ne désirait qu'une chose - être l'esclave de tous ses désirs. À peine quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne finisse par agir mais en moi j'eut le sentiment que tout une vie venait de défiler. Finalement Billy, d'un geste brusque déchira ma maille dévoilant une partie de mon torse, tellement blanc, tellement laiteux, parsemé de petits grains de beauté et de deux petits mamelons rose. Ses mains n'étaient pas douces, loin de là, elles étaient rugueuses à l'image des hivers froids et dur canadien. Ses doigts commencèrent à m'effleurer, irritant de leur mouvement la délicatesse de ma peau de jeune puceau.
C'était mal, j'en avais conscience, et je pense que lui aussi. Pourtant, je voulais en savoir plus… savoir… voir ce qu'il comptait faire. À quoi comptait-il m'initier. Étais-ce une mauvaise blague ? À tout instant, arrêterait-il pour ensuite rire de moi, rire de ma différence. De retour à Avonlea, Billy pourrait se vanter auprès de ses admiratrices d'avoir démasqué mon orientation. Une orientation que tout le monde dans ce village perdu de l'Île-du-Prince-Édouard soupçonnait depuis ma naissance. D'ailleurs avais-je bien fait de quitter ce village pour vivre chez Tante Joséphine à Charlottestown.
Je ne le saurai jamais, mais visiblement je n'étais pas parti assez loin puisque Billy Andrews, ce garçon qui m'avait martyrisé depuis tant d'années, ce garçon qui après m'avoir fait tomber d'une échelle brisant ma main avait ri du fait que je ne puisse plus dessiner comme avant. Ce garçon que j'avais toujours essayé de haïr était en face de moi, l'index et le majeur de sa main droite pressant mon téton. J'essayais de toutes mes forces de ne pas réagir mais quand il utilisa sa deuxième main pour titiller mon second téton, je ne put me retenir de gémir d'un plaisir que je n'avais jamais ressenti jusqu'à présent. Plus je gémissais plus il continuait. Tout à coup, contre ma jambe je sentis une forme se raidir, une forme grosse, longue qui en un instant se dressa sous un pantalon de coton. Billy s'en rendit compte en même temps, et aussitôt il me saisit par les cheveux et m'agenouilla au niveau de sa braguette. À genoux, mes yeux fixaient cette immense bosse sous son pantalon.
J'étais là à genoux dans la cuisine d'un manoir de style géorgien. J'étais là à genoux face à un garçon devenue un jeune homme que j'avais désiré durant tant d'années. Son regard étant insoutenable, je me résignai à baisser les yeux. Même si je ne le voyais pas, je sentis un sourire se dessiner sur les petites lèvres de Billy. Puis de sa main, il releva mon menton me forçant ainsi à me noyer dans son insoutenable regard. Je voulais qu'il me relève et m'embrasse. Mais non il ne le fit pas. D'une main, il me saisit à nouveau par l'arrière de la tête, je sentais mes cheveux auburn entre ses doigts, et j'étais sans défense, j'aimais être sans défense. De l'autre main, il me gifla à deux reprises, avant de me saisir des deux mains pour écraser mon visage contre son érection.
Je ne sais pas pourquoi, je me mis à embrasser cette délicieuse bosse à travers son pantalon de coton. Je sentais qu'il aimait ça mais j'avais pourtant peur de le décevoir après tout ce n'était pour moi que la première fois que j'étais si proche d'un homme voire même d'un être humain. Pris d'un sentiment soudain je mordillai son érection, toujours à travers son pantalon. Et là il finit par dire mon nom. « Cole, oui fais-le comme ça » Puis, il déboutonna son pantalon, puis son sous-vêtement, laissant apparaitre la plus belle chose que je n'eus jamais vue.
