Je ne possède rien à part mes OC.
L'histoire est basé sur l'anime, je n'ai pas lu le manga et je ne compte pas le lire, mes amies m'ont tout salement spoilé.
Ce sera un lent OC x Kaname, on aura aussi Yuki x Zero à la fin (Logique pour avoir Kaname libre).
Chapitre 1
6 ans après le sauvetage de la petite Yuki.
Debout devant une table en métal, Katsuki manipule et inspecte minutieusement l'arme entre ses mains. C'est un révolver modifié, au métal spécial d'anti-vampire exercé par les chasseurs, la poignée est protégée par un alliage de couleur noir, le canon est court et le nom Pretty Shot y est gravé. C'est la nouvelle gamme que l'industrie d'arme des chasseurs a sorti, ils sont petits, maniables et très discrets. Katsuki relit l'inscription en secouant la tête.
- Il faut vraiment que j'aie une conversation avec Jū. Pretty Shot, et puis quoi encore ? Elle soupire et dépose l'arme en prenant une autre identique, elle les vérifiait une-à-une contre un éventuel défaut.
Katsuki est conceptrice d'arme anti-vampire, elle travaille en collaboration avec l'industrie des chasseurs, non pour eux. La nuance est très importante pour Katsuki, d'autant plus qu'elle est elle-même un vampire, ironique n'est-ce pas ? Elle invente, crée des armes mortelles pour tuer sa propre nature.
Étant un vampire, la beauté ne l'a pas épargnée. Sa peau est blanche comme de la porcelaine, ses traits faciaux sont lisses montrant un visage plus enfantin qu'elle n'y paraît. Elle a 18 ans, mais en paraît 16. De plus, son expérience lui a fait acquérir très vite de la maturité, cela n'empêche pas d'être une gamine, mais seulement à l'abri des regards. Pour revenir au physique, elle a des yeux d'un bleu profond, scintillant dans le noir. Quant à ses cheveux, aussi indisciplinés soient-ils, elle les maintient toujours en une grande natte derrière elle, mais il reste les mèches de devant qui se rebiffent tout seuls. Ils sont de couleur brun aux reflets rouges et ils sont indéniablement bouclés.
Elle porte toujours sur elle des vêtements simples, mais praticables. Un débardeur sous une chemise sombre, où le col est ouvert. Un jean extensible, lui faisant une seconde peau pour que ses déplacements soient le plus efficaces possible. Elle porte aussi des bottines à bas talon, mais ils sont épais, parfait pour botter des culs. Et comme seul accessoire, elle porte un fin collier noir au ras du cou.
Elle caresse le canon d'un autre révolver et plisse les yeux à toutes irrégularités, avec ses sens développés ce n'est qu'un jeu d'enfant. Arrivant à la dernière pièce de la production, on toque doucement à la porte, Katsuki tire un petit sourire, elle reconnaît ses faibles coups.
- Tu peux entrer Genki-kun. Un maigre garçon ouvre la porte, il est fin et bientôt plus grand qu'elle. Son visage affiche constamment un air battu, il garde la tête baissée et ses yeux restent fixés sur ses chaussures.
Katsuki peut sentir son hésitation et son angoisse, elle se retourne vers lui avec un sourire rassurant.
- Allons, tu sais que tu ne me déranges jamais. Elle déclare en devinant le train de pensée de Genki, il est encore si timide avec elle, alors que cela fait déjà plus de 2 ans qu'elle l'a trouvé, lorsqu'il en avait 11.
Le garçon entre et ferme la porte en bredouillant, ses cheveux mi-longs cachent ses yeux, ses mèches de couleur bleu cobalt assombrissent le reste de son visage.
- Il… Euh… Il y a des p-personnes qui veulent t-te voir. Il bégaye en murmurant presque, il parle si bas que Katsuki est contente d'avoir une ouïe affinée.
- Oh ? Elle fronce des sourcils. Je ne reçois personne, ils devraient aller à l'accueille. Elle est la conceptrice et non le patron, ce n'est pas à elle de recevoir les clients, souvent important. En plus, elle et la communication font deux.
Genki se balance nerveusement sur ses pieds, son comportement a progressé depuis qu'elle l'avait emmené, mais il reste encore profondément dressé et marqué. Et elle peut comprendre, après avoir vu son état à l'époque.
- E-En fait, i-ils sont des v-vampires. Il termine fébrilement, le dernier mot est sorti presque comme un murmure terrifiant.
Le jeune homme n'est pas étranger aux vampires, au contraire, il s'est fait transformer par l'un d'eux, puis utilisé par d'autre. Étant un level-D, il a été traité comme les autres vampires l'estiment, autant dire que Katsuki a vite fait le ménage et traîné Genki avec elle. Écarté pendant longtemps des vampires, il reste encore traumatisé. Katsuki est une exception, elle est sa sauveuse et n'est pas comme les autres, un vampire très atypique.
Cette dernière fronce les sourcils, vampires ? C'est très rare qu'ils viennent ici, après tout c'est le territoire des chasseurs, les seuls à venir sont des exclus de la société. Ils viennent protester courageusement contre la violence qu'induit les armes créées ici. Elle soupire en se retournant vers la table, elle pose l'arme qu'elle tenait et prend des notes sur la qualité et les défauts trouvés, elle devra faire un rapport plus tard.
- Eh bien, tu n'as qu'à les envoyer au bureau des réclamations, leur plainte sera récompensée d'une belle balle entre les yeux. Ses mots sortent avec détachement, ce n'était pas la première fois que les employés en tuent et ce ne sera pas la dernière.
- N-Non, i-ils veulent te parler p-personnellement. Rectifie Genki.
- Huh ? Elle s'appuie contre la table métallique et croise les bras. C'est personnel ? Je me demande bien qui c'est. Elle marmonne en se remémorant tous ses ennemis, elle en a un paquet. Inutile de réfléchir à un ami, elle n'en a aucun, à part Genki.
Si c'était un ennemi, il voudrait très certainement la tuer, et son lieu de travail n'est pas un lieu intelligent. Poussée par la curiosité elle demande à Genki d'aller les chercher, peu de personnes entre dans son bureau, mais elle ne discuterait pas devant les travailleurs d'ici, cette bande d'humain haineux. Cela fait un bon moment qu'elle fabrique des armes, elle a été repérée par l'association des chasseurs et depuis elle leur fournit de nouvelles armes, mais le tout sous silence, ce serait mauvais pour leur image si on savait que les chasseurs se fournissait auprès d'un vampire. Elle glousse à cela, ce sont tous des hypocrites, humains comme vampires.
Son train de pensée est coupé par la porte qui s'ouvre, laissant voir deux autres hommes, ou plutôt vampires. La porte ouverte, une aura puissante envahit l'espace et les sens de Katsuki sont en alertes, son cœur s'emballe et un frisson la parcourt. Cette puissance l'étouffe presque, il entoure son cou comme s'il pouvait la plier contre sa volonté, ce qui est probablement le cas. Elle n'aime pas du tout le sentiment, oh comment elle allait ouvrir sa gueule, elle n'allait surement pas se mettre aux pieds de ce vampire, ce sang-pur.
Effectivement, le premier vampire à entrer dégage une odeur de sang-pur, il est grand et porte des vêtements riches, mais très sobres. Son visage est certes jeune, mais il montre beaucoup de maturité, il a un air sérieux, mais pas stricte. Il entre avec la grâce et l'élégance qu'exige un noble, il a des cheveux d'un brun foncé mi-long, mais seules quelques mèches sont devant son visage. Elle ne manque pas ses yeux bruns profonds, elle y voit au fond un rouge foncé. Katsuki se l'avoue, il est intimidant à première vue, mais elle ne va pas se laisser marcher dessus.
Elle s'oblige à dévier son regard vers l'autre vampire, elle veut lui montrer qu'elle n'est pas impressionnée par sa présence, elle n'ajouterait pas plus à l'égo du sang-pur.
Katsuki regarde donc le second homme, ses cheveux blonds contraste avec le sang-pur et ses habits éclaircissent les lieux. Son visage inspire même un air amical et ses yeux verts joyeux égaient son entourage. Il garde un sourire tout aussi accueillant, cela la déstabilise plus que la présence du sang-pur. Katsuki n'a absolument pas l'habitude des gens agréables, particulièrement envers elle.
Ils s'arrêtent à quelques mètres d'elle, au milieu de la pièce. Toujours appuyée contre la table, elle décroise les bras et pose ses mains de chaque côté d'elle. Le silence règne, mais les battements de cœur de Genki sont plus qu'audible, même s'il essaye de le cacher, sa peur empeste le bureau. Katsuki attrape ses notes et contourne le duo, en passant à côté du sang-pur, elle n'a pas pu s'empêcher de retenir sa respiration.
Genki garde sa tête baissée encore une fois, Katsuki pense qu'il est plus courbé que d'habitude. Il est clairement affecté par la présence des deux autres vampires, surtout le sang-pur. Elle tend les papiers à Genki.
- Hey Genki-kun, tu peux en faire des copies et en poser une dans le courrier de l'abruti, s'il te plaît. Le reste aux archives, la section 2B, merci.
Genki la regarde avec admiration, il est tellement reconnaissant envers elle pour le faire sortir d'ici, de l'éloigner des deux prédateurs. Katsuki lui sourit tendrement et ouvre la porte. Il murmure son remerciement en se courbant et sort nerveusement. Une fois la porte refermée, Katsuki remet son masque professionnel et se retourne vers les deux vampires, elle décide de parler la première, elle veut garder le maigre contrôle possible.
- Alors, que me vaut ce plaisir ? Elle demande avec entrain et cynisme.
C'est évidemment le sang-pur qui lui répond en premier.
- Navré de vous déranger à votre travail, nous voulions juste vous parler, mais vous n'êtes pas vraiment facile à approcher.
En effet, Katsuki et Genki n'ont pas de domicile fixe, ils changent toutes les nuits d'endroit. Mais récemment, tous les deux restaient dormir ici, à l'entrepôt, elle avait aménagé vite fait une pièce pour eux. On ne peut pas dire qu'elle se cachait, mais pour plus de sécurité, surtout avec Genki, elle préférait bouger sans arrêt. Cela a changé lorsque l'Association avait exigé plus de production, elle a pris la décision de s'installer provisoirement à son lieu de travail. Cependant en les voyant ici, elle se dit qu'elle manquait de rigueur ces derniers temps.
- Ouais, je limite les visiteurs indésirables. Sinon, qui êtes-vous ? Elle leur demande sciemment.
Katsuki distingue furtivement les coins des lèvres du sang-pur se courber, c'était discret, mais c'était bien un début de sourire.
- Excusez-moi de mon oubli, je suis Kuran Kaname, et voici Ichijo Takuma.
Elle essaye de rester indifférente, mais les noms Kuran et Ichijo la déstabilisent quand même. Ichijo est un des noms de famille les plus connus dans la société des vampires, c'est une des familles les plus nobles et puissantes et au moins un de leur membre fait partie du Conseil des Anciens depuis des générations. Et Kuran, dieu, Kuran, tout le monde a entendu parler de cette famille de sang-pur, surtout de leur extinction.
Sans le contrôler, pour contrer sa nervosité, Katsuki se dirige vers son bureau pour en sortir une sucette. Elle en a toujours avec elle et en mange assez souvent, surtout pour se calmer les nerfs. Elle s'assoit nonchalamment sur le bureau et met en bouche sa sucrerie. Maintenant elle peut littéralement tourner sa langue sept fois avant de parler. Avec un « pop », elle se présente enfin à eux.
- Endo Katsuki.
Le vampire blond retient un rire à son attitude enfantine, elle était assise, balançant légèrement ses jambes dans le vide et gardant sa sucette d'une main dans sa bouche.
- Mais vous le saviez déjà, elle enchaîne, donc ma prochaine question est, que puis-je faire pour vous ?
Malgré son manque de grâce et de politesse qu'elle devrait montrer envers les sangs purs, celui-là en question ne paraît nullement offensé, plus amusé. Katsuki ne savait pas quoi penser d'eux.
- Le sujet est délicat, je voudrais en discuter seul avec vous, acceptez-vous ?
Katsuki hausse un sourcil, elle est confuse et intriguée. D'une part, il veut parler d'un sujet assez délicat. D'autre part, il lui demande son accord, son autorisation, son avis pour être seule avec lui. Elle tourne sa langue autour de la sucette, toujours avec un « pop », elle lui répond en haussant les épaules.
- Si vous voulez, ouais. Si ça ne dérange pas Ichijo-san.
- Oh non, pas du tout Endo-san. Répond ce dernier. Je vais vous laisser. Il sourit toujours en sortant de la pièce.
Maintenant seule avec Kuran, Katsuki se sent vulnérable et continue de ravager sa sucette. Elle le regarde dans les yeux, elle l'affronte directement sans se dégonfler, il n'est pas le pire qu'elle avait vu.
Elle lui fait un signe, l'invitant à s'asseoir avec elle sur le bureau. Il n'y avait pas de chaise et le bureau était presque vide, elle aimait travailler en tailleur dessus. Clairement amusé, le sang-pur se joint à elle.
- Alors ? Demande Katsuki.
- Pouvez-vous me parler de votre père ?
La question fait réagir Katsuki, elle croque dur dans sa sucette qui se casse en plusieurs morceaux. Elle se lève et la jette à la poubelle. Elle inspire brusquement et cherche une autre sucette.
- J'imagine que vous voulez parler du biologique ?
- Effectivement.
Elle sourit amèrement en se tenant contre le mur, il fallait qu'elle reste debout pour cette discussion.
- Ah… Cet enfoiré. Katsuki regarde à nouveau le sang-pur. Je crains que vous vous soyez adressé à la mauvaise personne, je ne sais quasiment rien sur lui. À part que c'est un fils de pute.
Elle s'en fichait royalement de son langage utilisé devant ce noble, il n'y a que très peu de mot pour décrire son « père ». Le regard de Kuran la transperce, mais elle ne dévie pas les yeux. Elle garde et pèse ses mots.
- Vous l'avez déjà vu. Dit Kuran. Ce n'était pas une question.
Elle regarde ailleurs cette fois, une rapide image de l'odieux homme remplit ses pensées.
- Ouais. Elle répond simplement. Le sujet l'énerve et elle se rapproche de Kuran, les bras croisés. Et pourquoi vous demandez ça ? Vous vous intéressez à lui ? Son ton était glacial, elle n'allait pas faire ami-ami avec un proche de son père.
- Oui, je compte le tuer. Le ton de Kuran était du même niveau que le sien, si froid, qui l'effrayait presque.
- Le tuer ? Ne pouvait s'empêcher de demander Katsuki, elle était plus que confuse.
- Oui. Kuran est clair et directe, Katsuki peut voir son sérieux. Elle fronce les sourcils.
- Pourquoi ? Pas que je ne suis pas d'accord avec vous, et j'adorerais me joindre à ça, mais pourquoi vous le voulez aussi ?
Kuran se lève à son tour et se dirige vers la seule fenêtre de son bureau. Elle donne une belle vue sur la plaine fleurie, il y a même un cerisier non loin d'eux. Le soleil était presque couché.
- Vous avez sûrement entendu parler de l'assassinat de mes parents. Demande Kuran à Katsuki, elle acquiesce lentement. Il se tourne vers elle et la perce de son regard. Ce fut lui.
La révélation ne choquait pas Katsuki, après tout elle a vu de quoi était capable ce monstre. Elle enlève sa sucette en grondant presque.
- Si j'étais croyante, je dirais que c'est le diable en personne.
- Je suis d'accord, même s'il est le pire, il n'est pas le seul.
Elle cogne doucement sa tête en arrière contre le mur et expire bruyamment par le nez. Dieu, qu'elle rêve de lui coller une balle là où ça fait mal, puis une autre dans la tête. Après tout, c'était dans ce but qu'elle fabriquait des armes, plus létale au fur et à mesure.
- Vous l'avez vu vous aussi. Elle déclare lentement. Ce n'était pas non plus une question.
- Et comme vous, je ne pourrai pas l'oublier.
Elle rigole, soudainement et fort, pourtant son rire ne détenait aucun humour, il était amer et un peu triste.
- L'oublier ? Il m'a marquée. Déclare sombrement Katsuki. Ce n'était pas une marque physique, enfin ce n'était pas resté, mais elle garde vraiment un traumatisme mental.
Kuran s'approche d'elle lentement, même s'il ne veut pas la nuire, il garde une démarche naturelle de prédateur. Il la regarde sérieusement, depuis le début il l'inspecte, mais maintenant Katsuki peut voir dans ses yeux de la détermination et une lueur d'espoir. Elle se demande juste, de l'espoir en quoi, elle ?
- J'ai besoin de voir. Annonce Kuran.
Elle fronce des sourcils et le fixe comme s'il était fou.
- Voir ? Vous voulez voir ce que j'ai vu, ce qu'il m'a fait ?
- Cela m'aiderait grandement.
Et puis, ça l'a tilté. Il voulait voir à travers elle, ses souvenirs, ses ressentiments, ses cauchemars elle peut dire. Il voulait la mordre, pas seulement pour boire son sang, mais aussi accéder à son âme en plongeant ses dents en elle.
Elle frémit de sa réalisation et s'éloigne instinctivement de lui, elle lui répond méchamment.
- Je ne me suis fait mordre qu'une seule fois et c'était la dernière. Elle lui crache.
Il affiche un air compatissant et lui sourit gentiment. Elle grimace de sa pitié, comme s'il lisait dans ses pensées, il ajoute :
- Je ne vous force pas, et je ne le ferais pas. Après avoir dit ça, il lui montre un visage si gentil et amical, trop beau pour elle. Elle reste glaciale.
- Vous avez déjà fait vos plans, alors épargnez-moi votre comédie.
- Vous détestez les vampires.
- Non, je déteste les menteurs, les manipulateurs, les enfoirés, les salopards, les hypocrites et toutes les autres merdes, humains comme vampires. Et avec tout le respect que je devrais avoir pour vous, allez-vous faire voir.
Elle sent des picotements sur sa peau, l'aura du sang-pur qui l'entourait, l'étouffe de plus en plus. Elle entend un craquement venant de la fenêtre, des fissures se créent et Katsuki sent le pouvoir de Kuran s'envenimer. Elle sort sans crier gare, son arme de derrière elle. Dans sa main se trouve un pistolet modifié, ressemblant au Desert eagle, il est tout en argent et les balles qui y résident sont également de sa propre fabrication.
La fenêtre a craqué à nouveau, mais Katsuki braque toujours Kuran à la tête, ils se fusillent du regard, tous deux sont prêts à s'écharper, en tout cas Katsuki l'était.
Le pouvoir du sang-pur diminue soudainement, Kuran soupire en la regardant encore, mais cette fois ses traits se sont adoucies.
- Je suis désolé de vous avoir demandé ça, je ne voulais pas vous faire rappeler ces atroces souvenirs, mais pour mettre mon plan en place parfaitement, j'avais besoin de vous le demandez.
Elle le fixe toujours avec un regard désapprobateur, elle le garde encore dans sa ligne de mire. Il continue de s'excuser.
- Et je comprends votre refus, j'essaierais d'arriver à mes fins malgré les informations que vous pourriez m'offrir. Je vais donc vous laisser.
À peine qu'il avait fini sa tirade, Katsuki croque à nouveau sa sucette.
- Vous êtes la quintessence de la manipulation. Elle baisse son arme et le range dans son dos.
Elle soupire pour détendre ses nerfs, après avoir jeté encore une fois sa sucette, elle ouvre la porte d'un coup brusque et cherche Genki des yeux. Elle le trouve adossé au mur adjacent. L'autre vampire blondinet se tient aussi à proximité.
- Genki-kun. Il relève la tête et elle lui sourit gentiment. Tiens, elle lui tend de l'argent, tu veux bien aller faire les courses pour ce soir, j'ai bien envie de riz sauté aux légumes, s'il te plait ?
- O-Oui, bien-sûr. Il regarde le bureau et elle peut voir son inquiétude.
- Ne t'inquiète pas, ça va aller, tu sais que je peux me débrouiller et ils ne sont pas venus en ennemi. Elle le rassure en caressant sa tête, ses cheveux sont si doux entre ses doigts.
- O-Ok. Il murmure et s'en va.
Katsuki se tourne vers Ichijo.
- Pourriez-vous vérifier qu'il parte sans soucis, s'il vous plaît Ichijo-san ? Elle demande doucement au vampire blond, qui lui offre un sourire rayonnant.
- Bien sûr, pas de problème. Ichijo croise son regard avec Kuran et s'en va sans un mot de plus.
Elle inspire profondément et rentre dans son bureau, elle ferme à clé la porte pour éviter tout problème. Elle garde le dos tourné au sang-pur.
- Si je vous accorde ça, je veux en retour quelque chose.
- Et je suis d'accord. Une morsure pour une morsure.
Elle ricane et se retourne vers lui, en croisant les bras.
- Désolée, mais si vous voulez vous faire boire, allez voir ailleurs. Moi je veux des réponses.
Cela a certainement surpris le sang-pur. Kuran hausse un sourcil, cette Katsuki n'est pas normale, beaucoup tuerait pour boire et mordre un sang-pur.
- Je vous écoute. Il l'invite à commencer.
- Comment s'appelle ce monstre ? Car, bien qu'elle ait vu, elle n'a jamais entendu son nom.
- Rido Kuran. Répond Kuran. Les yeux de Katsuki s'écarquillent. Mon oncle. Il précise.
- Votre oncle… Elle murmure. Katsuki se dirige vers la table en métal, elle s'appuie dessus en posant ses mains. Elle regarde les armes et grogne presque.
- Un sang-pur, c'est bien ma veine.
Les sang-pur sont presque invincibles, ils ne peuvent être tués que par les chasseurs, de plusieurs très bons chasseurs, ou par un autre sang-pur, et encore. Donc son vœu de mort est presque impossible à exaucer, n'importe quelle arme qu'elle pourrait créer seraient inutiles.
- Merci de me casser la baraque. Déclare Katsuki.
- Je suis désolé, mais vos efforts ne sont pas négligeables, au contraire. Rassure Kuran.
Elle voulait rire, mais elle appréciait quand même. Elle frotte ses tempes en soupirant.
- Vous savez comment faire, alors, elle l'affronte à nouveau, êtes-vous sûr que ça marchera ?
- Oui, mais j'ai besoin de votre aide. Insiste Kuran.
- D'accord, elle lève les mains en signe de reddition, mais il y a une condition. Je veux être présente, je veux participer pour faire crever cet homme.
Elle voit cette fois un vrai sourire sur le visage du sang-pur, un sourire complice et mortel.
- Pensez à une autre condition, vous êtes déjà invité.
Katsuki lui rend son sourire. Elle se dirige vers la fenêtre et baisse le volet, elle déboutonne deux boutons de sa chemise pour une plus grande ouverture. Elle souffle pour garder son calme, s'il veut voir aussi loin dans sa vie, il doit creuser littéralement ses dents profondément, et à un endroit propice. Le cou est le plus sensible, le meilleur. Elle frisonne, de très mauvais souvenirs la hantent déjà à ce stade, alors lorsqu'il va chercher au plus profond d'elle, elle va tout revivre une seconde fois.
En se tournant, elle retient un halètement en voyant Kuran près d'elle, trop près. Elle recule instantanément, sa main empoigne son flingue derrière son dos instinctivement, cependant elle ne dégaine pas. Son cœur s'emballe et elle essaye de garder sa respiration stable.
Kuran se rapproche d'elle et elle recule pour garder un minimum d'espace. Mais elle se retrouve bientôt contre le mur, elle tressaille et se rend compte qu'il n'y a plus d'échappatoire. Elle a accepté et veut à tout prix que ce Rido meurt. Elle laisse tomber sa main qui tenait son arme et tourne légèrement la tête, exposant un peu son cou.
Le sang-pur se tient maintenant près d'elle, il lève la main à son encolure pour révéler plus de peau. Inconsciemment Katsuki attrape son poignet et le fusille du regard. Les deux vampires se regardent l'un l'autre dans les yeux, leurs prunelles contiennent chacune une grande profondeur. Katsuki elle-même se noie presque dedans.
Étant plus grand en taille, Kuran penche son visage à son cou, Katsuki garde son poignet en main. Elle peut sentir son souffle sur elle, elle commence légèrement à trembler de peur. Elle se répète mentalement de respirer, qu'il ne va pas la tuer. Soudain elle sent la langue du sang-pur sur sa carotide, avec sa main libre, elle attrape la veste de Kuran. Elle commence à paniquer lorsqu'elle sent ses canines, après avoir léché la surface. Elle pouvait dire qu'il était doux et prudent, pourtant elle ne pouvait pas s'empêcher d'angoisser.
Pour ne pas la faire souffrir trop longtemps, Kuran décide de planter ses crocs sans prévenir. Elle halète et crisse des dents, elle se retient de geindre de douleur. Son cœur tambourine dans sa poitrine, elle ferme les yeux et Kuran creuse plus profondément, elle le sent, sur lui et en elle, elle entend boire son sang et des flashs de souvenirs assaillent les deux vampires, de maintenant à l'époque.
Du sang. Des larmes. Des cris. Des cadavres partout.
Katsuki revient soudainement dans sa peau il y a 10 ans.
Elle allait fêter ses 8 ans, elle rentrait de l'école accompagné d'un ami à sa mère. Elle s'impatientait de voir sa mère et la surprise d'anniversaire qui l'attendait, elle avait hâte de manger son gâteau à la framboise qu'elle aimait tant. Elle voulait aussi ouvrir ses cadeaux, elle sautillait à côté de l'adulte. Elle riait et parlait fort, elle attrapait donc la main de l'homme et courrait vers chez elle. En arrivant devant la petite maison que sa mère louait, une odeur forte venait à son nez. Elle grimaçait, puis elle entendait un cri, la voix de sa mère. Elle courait à l'intérieur avec l'homme à ses côtés, ils étaient accueillis par des corps ensanglantés, Katsuki reconnaissait ses voisins, leurs yeux étaient ouverts et vitreux, aucune lueur ne brillait. Morts, ils étaient morts sur le sol de sa maison, autour du décor festif d'anniversaire. L'homme à côté faisait des bruits dégoutés, la voix de sa mère retentissait à l'intérieur, les deux se précipitaient dans la pièce d'à côté.
Et elle le voyait pour la première fois, cheveux bruns aux reflets rouges, yeux bicolores bleu et rouge profonds. Il avait ses crocs dans le cou de sa mère qui agonisait sur le carrelage blanc, le sang abondait. L'homme à côté d'elle s'enfuyait sans tenir compte d'elle. Katsuki se retrouvait figée sur place, des larmes coulaient de ses yeux toutes seules, elle était trop choquée par cette scène qu'elle restait muette. Le vampire l'avait remarqué et après avoir sucé jusqu'à la dernière goutte, il laissait tomber le cadavre de sa mère. Elle voyait les yeux de sa mère devenir vitreux et entendait son cœur s'arrêter.
- Mmh… Quelle odeur tu as, ma petite. Déclarait le vampire.
Katsuki tournait à nouveau son regard sur lui, le sang coulait le long de son cou et sa chemise en était tout imbibée.
- Maman… Elle murmurait et le monstre en face d'elle réalisait.
- Tu es donc Katsuki, viens ici ma fille, viens dans les bras de ton père. Il souriait méchamment et ouvrait ses bras, l'invitant à venir dans ses bras.
L'odeur du sang, la vue de sa mère morte et des autres cadavres la faisait maintenant réagir. Elle se mettait à courir pour s'enfuir de ce vampire, ce monstre, son père. Mais ce dernier l'attrapait sans difficulté.
- Allons, allons, qu'est-ce que c'est que ces manières d'accueillir son père. Il tirait ses cheveux en arrière et Katsuki se mettait à pleurer plus fort.
Le sentiment du souvenir est si fort que Katsuki revient une minute à la réalité, Kuran creuse toujours dans son cou et elle essaye de le pousser, des larmes coulaient déjà de ses yeux.
- Stop, pas plus, je ne peux plus. Elle pleurniche de peur, mais Kuran passe son bras à son dos et la maintient en place contre lui. Arrête, je ne veux pas voir ça, je ne veux pas revivre ça ! Elle crie presque.
Mais il ne bouge pas, il resserre même sa prise. Elle atteint son arme, mais la main de Kuran la bloque et il la plaque contre le mur de tout son corps. Elle halète et replonge dans son pire cauchemar.
Le monstre, son père la maintenait contre lui, son dos à sa poitrine, il riait à son oreille pendant qu'elle pleurait de peur et de chagrin. Il plantait sauvagement ses crocs en elle et elle s'arrêtait pendant une seconde de faire du bruit, pour ensuite crier de toutes ses forces. Katsuki ressentait une déchirure dans son cou, son sang chaud coulait sur elle et elle l'entendait boire, il gémissait de plaisir. Elle se trouvait totalement dégouté.
La peur, la tristesse, la colère, la haine et le dégoût l'envahissaient, Katsuki suffoquait de toutes ses émotions et un pouvoir brûlant montait en elle, elle le laissait exploser. Un déferlement de puissance sortait de la petite Katsuki et elle retirait le vampire d'elle. Ses yeux bleus devenaient rouges, son pouvoir fuyait de toute part, les vitres explosaient, le sol se craquait sous elle et tous les meubles autour d'elle s'envolaient.
Le vampire la regardait, d'abord avec un air choqué, puis son visage transpirait de fierté, il semblait maintenant diabolique. Il voulait s'approcher d'elle, mais il entendait un groupe de chasseur entrer dans la maison. Il jetait un dernier regard à sa fille avant de partir.
- A un autre jour, ma Chérie. Il disparaissait dans un coup de vent.
Épuisée de son éclat, Katsuki rampait aux côtés de sa mère, elle secouait le corps avec un petit espoir qu'elle se réveillerait. Mais non, elle pleurait de plus en plus, des sanglots secouaient son petit corps. Elle pleurait, suppliait, puis criait de toutes ses forces. Les chasseurs entraient dans la pièce et la trouvaient couchée sur sa mère. L'un d'eux s'approchait et la retirait avec difficulté de sa mère. Il la berçait dans ses bras en la laissant crier son désespoir. Ce chasseur sera dans le futur son précepteur.
Elle ouvrit les yeux, proche de l'explosion, Katsuki pousse Kuran d'elle et il se laisse faire. Elle ferme les yeux en se concentrant pour garder son calme, garder sa bête à l'intérieur. Elle respire difficilement, elle serre son propre cou et le collier noir qui l'entoure devient rouge. Son pouvoir à la limite de sortir, replonge au plus profond d'elle.
Katsuki se laisse tomber par terre, elle avait évité la catastrophe. Elle garde toujours son cou dans ses mains.
- Tu ne devrais pas faire ça. Déclare Kuran. Enfermé en toi ton côté vampirique ne fera qu'exacerber son pouvoir destructeur.
- On en est à se tutoyer ? Elle rigole un peu. Elle lève les yeux vers lui, il se nettoyait et la fixait du regard. Elle sent sa compassion, il est sincèrement inquiet pour elle. Tu n'as vu seulement que la surface de ce que je renferme en moi, crois-moi, il vaut mieux pour tout le monde que je garde ma bête enchaînée. Déclare sombrement Katsuki.
Avec cela, son collier revient de couleur noir et elle se laisse aller contre le mur. Elle est si fatiguée.
- J'aurais dû demander de la viande rouge pour le dîner. Elle rit un peu. Tu m'as vidé Kuran-san.
- Kaname. Rectifie Kuran. Elle le regarde, étonnée puis lui sourit, un vrai sourire.
- Kaname-san. Répète Katsuki. Et pour le « sama », tu peux toujours aller te brosser. Il lui rend son sourire.
- Je n'en attendais pas moins, Katsuki-san.
Merci d'avoir lu ce premier chapitre.
J'espère que le personnage féminin principale vous plaît, moi je m'imagine bien une vampire comme ça : dure et sensible à la fois.
Je rassure à l'avance, ce ne sera PAS tragique, Katsuki a assez vu la misère comme ça, elle a le droit de se faire des amis et tomber amoureuse.
Votre avis m'importe, s'il vous plaît, dites votre impression.
