\0/ Bonjour braves gens ! \0/
Alors me revoilà, de nouveau sur ce Ô Cher site avec ma troisième fiction in-Progress. Et je tiens à vous informer que je ne lâche AUCUNE des deux autres. Mais lorsqu'une idée fait un tour dans ma tête, j'me dis : pourquoi pas ? Fin voilà ! Vous m'avez comprise. Cette fiction va changer des autres (si on puisse dire) elle concernera uniquement le Klaroline, un couple que je ship depuis le premier épisode où il est apparut !
Bon, que j'explique tout ça : en grande partie, c'est un voyage dans le temps raconté par Caroline vingt ans après la remise des diplômes. La seule différence, c'est que Katherine n'est pas redevenue humaine, que la Cure n'a jamais existée (je sais, ça fait un sacré détail, ça), que Jeremy ne s'est jamais fait tuer et blabla blablabla et blablabla...
Personnages: Klaus, Caroline, Kol, Elijah, Rebekah, Katherine, Bonnie & maybe others.
Résumé : Caroline revient vingt ans après la remise des diplômes à Mystic Falls. Lorsqu'elle reverra ses amis et Bonnie, celle-ci va lui demander de retourner des siècles auparavant pour réparer les erreurs que la famille Mikaelson a causées. Mais Caroline acceptera-t-elle ou va-t-elle une fois de plus s'envoler et fuir ses problèmes plutôt que de les affronter ? Klaroline et Originels au programme
Hunt You Down Over The Time.
[D'après "Hunt You Down" de Triggerfinger"- Hard Rock/Blues Rock]
Chapter 1: Back In Black.
[From: "Back In Black" AC/DC.]
Penaude que j'étais, je me tenais à quelques pas de ce Park où jouaient quelques mioches tout en riant, pendant que des gamines au coin gloussaient entre elles tout en partageant leurs poupées chauves avec des sourires béats. Diable pourquoi fallait-il que tout le monde soit si heureux ?
Mais bien sûr, damnée que je suis depuis plus de vingt ans, je ne m'attendais pas non plus à me retrouver en train de cracher des arc-en-ciel. Comment pourrai-je seulement décrocher un sourire en repensant à la vie que j'aurai eu s'ils n'étaient pas entrés dans ma misérable vie. C'est vrai quoi, j'étais belle, populaire, j'obtenais ce que je voulais en battant des cils, j'avais ce qu'on aurait qualifié d'une vie géniale. Et il fallait que cette ignoble famille débarque à Mystic Falls pour enchainer les cauchemars. Et voilà que je me retrouvais à fuir la ville où j'étais née pour vivre. Ma vie s'était résumée à de nombreuses filatures, plus d'une dizaine de fausses cartes d'identités et de nombreux appartements tout aussi pitoyables les uns que les autres.
Mais me revoilà. De retour chez-moi. Après vingt longues années où on n'avait plus entendu parler de moi. J'étais un vampire, forcément, j'étais restée cette adolescente de dix sept ans qui attire touts les regards. Longs cheveux blonds blé ondulés (j'avais décidé de les laisser pousser) qui tombant en cascade sur mes épaules et longeaient mon dos. Deux billes bleu/Vert en guise d'yeux. Une peau blanche et une paire de jambes élancées. Oui, j'étais restée la même. Du moins, physiquement.
On peut dire que j'avais changé au cours de ces vingt longues années. J'avais, si on puisse dire muris. Je ne suis plus l'adolscente qui se cherche, dépendante d'autrui et qui a un manque cruel en elle-même, non, plus maintenant en tout cas. J'étais devenue indépendante, forte mais plutôt renfermée sur moi-même.
J'avais parcouru la Virginie, fais quelques pauses à Richmond au début. N'étant pas habituée au voyage, j'avais préféré miser sur les villes les plus proches. Tels que Charlottesville, Hampton, Blacksburg. Puis, j'ai pris le large, j'ai déménagée en Floride,
Tennessee. Cet endroit où étaient partis Klaus et Stefan après le pacte conclu afin de sauver Damon.
Malgré ces souvenirs qui inondaient mon esprit à chaque fois que mes paupières se faisaient lourdes, j'avais pris du bon temps là-bas. Je m'étais quelque peu amusée, mais jamais je me suis assez rapprochée de quelqu'un pour avoir ne serait-ce qu'une amitié avec lui. Je m'étais refermée sur moi-même et gardais mes distances.
C'était une question de survie. Parce que j'avais appris une chose à Mystic Falls : plus on s'attache à quelqu'un, plus le temps qu'il lui reste pour mourir est mince. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais devenue aussi froide qu'un iceberg, ou que j'envoyais paitre chaque bonne âme qui venait me saluer, loin de là. J'étais tout de même restée cette incontournable pompon-girl qui n'avait besoin que l'amour d'autrui pour reprendre sa confiance en elle. J'étais toujours cette adolescente névrosée et hystérique lorsqu'il s'agissait de bal de promo, robe ou fêtes annuelles. J'avais besoin de rester cette fille-là. Si je la laissais partir, Caroline Forbes mourrait pour de vrai, je deviendrai cette créature que je n'avais jamais voulu devenir et ça, je ne le permettrai pas d'aussitôt, je devais me battre, j'allais me battre.
- On est ferm...
Matthew Donovan, un vieil ami que je considérais comme mon meilleur ami, du moins, jusqu'à ce que je disparaisse de son horizon sans la moindre explication, après avoir jeté mon portable dans la cuvette des toilettes et tirée violemment sur la sache d'eau.
- Nom de Dieu, Caroline...
Ca, c'est de la réaction. Mais comment dire, je ne m'attendais pas à autre chose venant de sa part. Matt avait changé, c'était tout ce que je pouvais dire. Mais lui, contrairement à moi, il avait changé physiquement et mentalement. Il avait toujours ses cheveux blonds et ses yeux bleus débordant de gentillesse, de bravoure et d'amour à offrir en retour, mais il avait aussi des cernes autour des yeux, une barbe naissante au niveau du menton et je pourrai presque jurer que les rides se creusaient de plus en plus sur son front pour former de grandes vagues, signe de détresse. Matt était fatigué, j'en étais sûre.
- Heureuse de te revoir, Matt.
Sans savoir vraiment pourquoi, quelques larmes embuèrent mon regard. Il m'avait manqué, cruellement manqué, terriblement manqué. Avant de revenir à Mystic Falls, je m'étais faite une image de lui : un homme dans les trente sept ans vêtu d'un costard, la coiffure parfaite et l'allure super classe qu'on voyait dans les films. Mais tout ce que j'avais en ce moment, c'était un homme simple, vêtu comme un homme normal -et j'ignore si c'est un point positif ou négatif d'ailleurs-, tablier tacheté, la coiffure ébouriffée, la fatigue sortant par touts les pores de sa peau blanche. Et baskets aussi.
- Qu'est-ce que tu fais là?
J'émis un petit rire nerveux. Ce n'était pas du tout ce que j'avais prévu en débarquant à cette heure-ci au Mystic Grill. Mais étant donné que tout se passait de travers pendant cette journée-contraire, je me contentai de fouiller dans ma mémoire ce que je pouvais dénicher sur Matt, vingt ans en arrière. Il avait toujours été gentil, un adolescent à la vie de merde, à la famille compliquée, aux relations difficiles, mais qui restait la personne la plus courageuse, la plus brave et la plus apte à supporter touts les malheurs qui se trouvent sur son chemin sans se démonter ou flancher que je connaisse. Par contre, ce que je voyais devant moi ne ressemblait plus à cet homme-là. Non, celui-ci est tourmenté, blessé, désespéré et l'odeur de l'alcool qui émanait de lui d'aussi bon matin me réconfortais dans l'idée que le Matt que j'avais connu avait laissé place à un vieux grincheux alcoolique qui travaillait encore au Mystic Grill, au lieu d'exercer le job dont il rêvait depuis des décennies.
- J'en avais marre de me retrouver seule, offris-je comme unique réponse en haussant les épaules.
- T'en avais marre de te retrouver seule et t'as décidé de revenir comme une fleur à Mystic Falls voir tes vieux copains, bien sûr, marmonna-t-il en pressant sa poigne contre le chiffon avec quoi il nettoyait le comptoir.
- Voilà, c'est ça.
Il leva la tête vers moi en fronçant les sourcils puis la rabaissa en m'ignorant royalement. Pourquoi agissait-il d'une telle manière? Pourquoi m'ignorait-il alors qu'il était le premier à savoir que c'était ce que je détestais le plus au monde ? Etre ignorée. Visiblement, je n'étais pas la bienvenue, ce qui m'étonnait d'ailleurs.
- C'était de l'ironie, n'est-ce pas ? Devinai-je en me pinçant la lèvre.
- Voilà, c'est ça, répéta-t-il sans daigner m'accorder un seul regard.
Le ton glacial qu'il employait me fit presque froid dans le dos. Et pourtant, en vivant quelques mois en Pennsylvanie, j'en avais eu, des frissons. J'optai finalement pour une toute autre option et m'approchai d'avantage de lui. A force j'avançais, à force il reculait, comme si je lui faisais peur, comme si j'étais une de ces monstres qui aimaient jouer avec leur repas pour ensuite les bouffer, comme si...je le dégoûtais. Non, c'était impossible, Matt était mon ami, il avait beau avoir pris de l'âge, il ne restait pas moins mon ami, mon fidèle ami qui serait toujours là pour moi, du moins, je l'espère.
- Matt, qu'est-ce qui se passe ? Réussis-je à bafouer entre mes lèvres tremblotantes.
Subitement, comme s'il attendait que cette phrase sorte de ma bouche pour saisir la chance de sa vie, il jeta furieusement ce maudit chiffon abimé sur le bar et me jaugea d'une manière qui ne me plut pas. Qui me faisait presque croire que j'étais nue sous son regard. Il continua ainsi, de longues secondes qui me parurent durer une éternité avant de se décider à parler.
- Tu veux savoir ce qui se passe Caroline?
- Bien sûr, quelle question ! Répondis-je sur le ton de l'évidence.
- Ce qui se passe Caroline, commença-t-il d'une voix tranchante, c'est que vingt ans sont passés depuis ton départ, départ que tu as programmé sans nous en tenir informés, nous, tes soit-disons "amis". Tu as pris tes affaires, tu as fuguée et tu nous a laissé là, comme des crétins à t'appeler, à essayer de te joindre alors que ton putain de téléphone était aux toilettes ! Et lorsqu'on a cru que tu t'étais enfin décidée à nous répondre, tu nous a envoyé un texto nous disant : "Désolée, je devais me retrouver et m'occuper enfin de moi-même. Signé : CF"
J'entrouvris les lèvres pour parler mais aucun son n'en sorti. Evidemment, il avait raison sur toute la ligne. Et le pire, c'était qu'il s'était rappelé mot pour mot le message que je leur avais envoyé alors que moi non. Je comprenais cet air glacial qui régnait dans le bar plongé dans un noir quasi total si quelques lampes ne clignotaient pas dans quelques recoins.
Va-t-en. Mots qu'ils n'avaient pas prononcés mais qui semblaient planer en dessus de sa tête comme unique avertissement.
- Je suis désolée, soufflai-je en baissant la tête.
- Désolée, encore et encore, soupira-t-il comme si c'était une litanie que je m'étais amusée à répéter.
- Je le suis, Matt, sérieusement, concédai-je sincèrement. Je ne mens pas !
- Je n'ai pas dis le contraire, mais arrête de t'excuser à tout moment en croyant que tout s'arrangerait dans ton monde parfait, Caroline.
Ce fut comme m'asséner une gifle phénoménale. Une gifle que même ma mère ne m'a pas donnée le jour où j'étais rentrée chez-moi à trois heures du matin alors que je n'avais que quatorze ans. Une gifle invisible mais mentalement traumatisante. J'étais paralysée. C'était comme une douche froide. De l'eau glacée dans un saut qu'on me jetait à la figure. Jamais je ne m'étais sentie aussi mal. Et jamais je ne m'étais imaginé que ce serait Matt qui me mettrait face à la réalité.
C'était vrai.
Pendant des années, j'avais vécu dans un monde que je m'étais créé, un monde parfait avec une Caroline parfaite qui ne flanche jamais, qui n'a aucun défaut, qui trouve la solution miracle à tout le monde en moins de temps qu'il en faut pour en avoir, qui possède beaucoup d'amis sur qui elle peut compter, qui a un petit-ami qui serait capable de tout pour la sauver, qui avait une famille. Mais tout n'était que façade.
Le monde dans lequel je vis depuis des années est tellement différent de celui que je m'étais créé que ça en devient autant drôle que pathétique. Il fallait se résoudre à la réalité : il ne suffisait pas de dire "désolée" pour arranger les problèmes comme nous l'avions fait vingt ans auparavant, lorsque nous étions jeunes. Je n'ai jamais été la Caroline parfaite que tout le monde pense connaitre. La vérité est devant moi : je suis comme tout le monde, avec une masse de défauts en prime, et ça, Matt le savait.
- Je sais, murmurai-je si bas que ça en devenait presque inaudible aux oreilles d'un humain. Et tu as raison, je dois arrêter d'être désolée, je dois arrêter de dire quelque chose que je ne pense pas, je dois arrêter de me cacher...
Il plissa les yeux et je remarquai que ce n'était pas la réponse qu'il attendait. Mais je m'en fichais. Il voulait la vérité ? J'allais la lui donner.
- La vérité Matt, c'est que je ne suis pas désolée d'être partie loin d'ici, commençai-je, je ne suis pas désolée d'avoir construis une vie loin de Mystic Falls, une vie dans laquelle je n'ai pas de problèmes, une vie où je peux vivre sans me soucier de ce qui se passera une fois que je fermerai les yeux, une ville où je n'ai pas à m'inquiéter de ce qui arrivera à mes amis demain ou dans une semaine, une vie dans laquelle je peux tout faire sans aucun danger, allez, dis-moi que tu n'y as jamais pensé ?!
- Oui mais tu as fuis, tu nous as tous fuis, Caroline, tu as préféré ignorer tes problèmes plutôt que de les affronter, c'est lâche.
- Et alors ? Me bornai-je, quelque peu vexée par le mot "lâche" qu'il venait d'employer pour designer mes gestes. Depuis que Klaus est entré dans nos vies sans y être invité, on passe notre temps à se soucier des autres plutôt qu'à nous. On n'arrête pas de penser à ce qui arrivera à Elena ou à Stefan ou à Damon. On n'arrête pas de les faire passer avant notre propre personne. On a cessé de vivre, Matt. Voilà pourquoi j'ai fuis. Parce que j'avais besoin de me reprendre en main, le message que je vous ai envoyé était sincère. Tout ce que je vous y ai écris était sincère.
- Tu te rends compte que tu es en train de porter le chapeau à Elena ? Tu es consciente que tu la tiens responsable de ce qui nous arrive ? S'indigna-t-il.
- Peut-être qu'elle l'est finalement, marmonnai-je entre mes dents. Peut-être qu'on aurait tous du partir une fois Klaus arrivé dans la ville peut-être que...
- Ca suffit, siffla-t-il. Tu disparais du jour au lendemain en nous laissant tomber et tu te repointe pour faire porter le chapeau à Elena ? Tu oublie que c'est Klaus qui a foutu nos vies en l'air ! C'est lui qui tu devrais vouloir étriper et pas ta meilleure amie...
Il prit une grande inspiration dans laquelle j'essayais de comprendre ce qu'il avait dit dans cette phrase puis reprit :
- Maintenant, je le répète, on est fermés, tu connais la sortie.
Je ne me fis pas prier alors qu'il me tournait le dos pour rejoindre l'arrière-boutique. Klaus. Ce nom se propageait en écho dans mon esprit, y est gravé à jamais. Matt avait cruellement raison. C'était lui que je devais vouloir tuer et pas Elena. Je n'avais pas le droit de lui faire porter le chapeau de mon malheur, c'était mon amie. J'étais son amie. Je sortis du Mystic Grill, trainant le pas.
Pour tout avouer, je n'étais pas seulement venue ici pour parler à Matt, j'étais aussi venue lui demander si Bonnie et Elena vivaient encore à Mystic Falls ou, comme moi, elles ont jeté l'éponge. Je n'avais plus qu'une option maintenant : me rendre chez elles et faire face à leur colère qui risquait de me tomber sur la tête à une seconde ou à l'autre.
D'un pas décidé, je parcouru les rues, quelques personnages passaient devant moi. Je ne connu personne. Tout le monde avait du partir, vingt ans, ce n'était pas comme demain ou le lendemain.
Lorsque je passais par la ruelle où était censé vivre Matt je remarquai que sa maison ne s'y trouvait plus. Il avait sûrement du la vendre. Puis je passais par ma maison, et comme je m'y étais attendue, elle n'y était pas. Ma mère avait été appelée à Lily Dale (New York) et avait décidée de me laisser à Mystic Falls, le temps que je fasse mes bagages et mes adieux à mes amis. Mais tout ne s'était pas passé comme prévu. Elle m'avait demandée de la rejoindre à New York, la ville de mes rêves mais à la dernière minute, j'avais refusée, j'étais censée avoir dix neuf ans, ce qui voulait dire que j'étais foncièrement responsable. Je pouvais me débrouiller toute seule et il fallait que j'apprenne ce qu'était la maturité, il fallait que je change d'air. Le voyage à Richmond était un road trip sur un coup de tête, j'avais pris la voiture et m'étais lancée sur la route alors que ma chaine radio diffusait "It's Only Rock'n'roll" à fond pendant que d'autres conducteurs me jetaient des regards dans le genre :"arrête de dandiner de la tête, sombre cruche" ou alors "Haaaan mais quelle gourdasse, celle-là" Et pour une fois depuis longtemps, je m'étais sentie bien.
Le bruit d'un klaxon me fit redescendre sur Terre. J'étais au beau milieu de la route, debout comme l'idiote que j'étais, complètement dans les nuages alors qu'un homme aux traits ridés s'acharnait sur le volant. Je me tournai vers lui, les sourcils légèrement froncés et comme si je n'avais pas l'air trop empotée comme ça, j'en rajoutai une couche.
- Oh ça va, c'est pas comme si j'allais mourir si vous m'écrasiez !
Et voilà. Une idiote dans toute sa splendeur. Je me décalai du côté pour laisser passer la Ferrari et rejoignit le trottoir. J'étais presque arrivée. Plus que la forêt à traverser et j'arriverai à la pension des Salvatore. Une fois aux portes de cette forêt encore plus épaisse qu'elle ne l'était il y a vingt ans, j'usai de ma vitesse vampirique pour arriver chez les Salvatore plus vite et quelques minutes plus tard, j'étais sur le seuil de la porte, la main levée afin de toquer.
J'hésitais, je gardais la main levée sans pour autant qu'elle touche le bois de l'immense porte. Plusieurs scénarios possibles se déroulèrent dans mon esprit, comme par exemple les frères Salvatore qui décident de me jeter dehors à coup de crocs et de griffes tout en m'attribuant différents noms d'oiseaux, ou Elena m'insultant tout en citant ce qui leur est arrivé pendant vingt ans sans moi.
Mais par je ne sais quel miracle, je n'avais pas besoin de frapper puisque celle-ci s'ouvrit d'elle-même. Je sais, c'est fou !
- Bonjour rayon de soleil.
Ou pas si fou que ça. Debout devant moi, une paire d'yeux d'un bleu azur envoutant me jaugeait avec un sourire amusé. Damon Salvatore, lui, on pouvait dire qu'il n'avait pas du tout changé. Lorsqu'il m'indiqua en silence le chemin à prendre afin d'entrer dans le manoir, je le pénétrai sans me faire prier et arpentai le parquet jusqu'au salon. Non pas deux têtes m'attendirent mais plutôt trois. Au moment où j'avançai aux côtés de Damon vers le fauteuil où on m'attendait, les trois personnages dont seulement la crinière apparaissait quelques minutes auparavant, se tournèrent vers moi.
- On savait que tu allais venir, Caroline, s'exclama Elena avec un visage impassible que je ne reconnus presque pas comme le sien.
- Ah bon ?
- Oui, affirma Stefan dans un hochement de tête. On savait même dans combien de temps, où est quand tu allais revenir.
- Ok, vous me foutez les jetons là ! Raillai-je avec un rire nerveux, les bras instinctivement ramenés en avant.
Je vis Bonnie se lever nonchalamment et s'avancer vers moi. Elle avait pris un sacré coup de vieux, d'ailleurs, un peu et je ne l'aurai pas reconnu. Elena, elle, était un vampire, donc forcément, elle était restée cette fille de dix huit ans à la peau matte et aux longs cheveux bruns. De même que Stefan.
- On avait tout prévus, souffla Bonnie à côté de moi.
Tout d'un coup, tout pris un sens. Pourquoi j'étais revenue à Mystic Falls, pourquoi maintenant ? Je ne l'avais jamais prévu ! Je n'avais même jamais voulu retourner ici, je m'étais promis de ne pas y mettre les pieds un jour mais me revoilà maintenant, devant eux.
- Pourquoi vous parlez comme ça au juste ? Murmurai-je, la peur se faisant coûte que coûte place dans mon corps.
Bonnie soupira, comme si je venais de lui poser la plus bête des questions qu'une blonde pourrait poser.
- Tu es partie pendant vingt longues années, Caroline, avec l'idée de ne jamais revenir, à un moment, on a cru que tu étais morte, enfin, morte une seconde fois tu vois, me dit-elle sur le ton de la confidence tellement c'était prononcé très bas. Mais j'avais un objet qui t'appartenais, je t'aie localisée et je t'ai suivie à la trace. Après, on a réfléchis, moi, Elena, Stefan et Damon à ce qui t'a poussée à partir. On...On te comprend.
- Par contre moi, je m'en fiche, nuance, fit Damon d'un air tout à fait arrogant.
- Donc, marmonna Bonnie en le fusillant du regard, on a décidés d'élaborer un plan, j'ai fouillé dans mon grimoire familial et j'ai trouvé un sort qui pourrait t'attirer une nouvelle fois dans cette ville...
- Pourquoi faire ça au juste ? Demandai-je, les yeux plissés et les narines dilatées.
- Parce qu'il le fallait ! Dit-elle. Ecoute, avant de chercher ce sort-là, j'étais tombée sur un autre sort particulier qui pourrait nous sauver tous, et même ceux qui sont morts, je suis consciente que c'est une sorte de...magie noire mais peu importe.
Un silence de plomb s'en suivit. Pendant ce court instant, j'essayais de rassembler ce qu'on essayait de me dire : donc, pour commencer, Elena, Bonnie et les frères Salvatore étaient tous réunis dans le manoir et savaient précisément à quel moment j'allais débarquer. Bien. Ensuite, il s'avère que Bonnie m'a jeté un sort qui lui permettrait de se servir de moi comme un marionnettiste tient les ficelles de son pantin. Bien. Et pour finir, elle est en train de m'expliquer qu'il y a un sort qui permettrait de ramener les morts. Bien. Je pouvais l'encaisser.
- Le suspens est insoutenable, soupira Damon en roulant les yeux de lassitude.
- En clair, tu sais comment faire revenir touts les morts, dans le genre, zombies ? Hasardai-je d'une petite voix.
- Non, me dit Bonnie non sans avoir décroché un sourire, c'est un peu plus complexe que ça. En faite, le sort te permettrai de faire une sorte de...voyage dans le temps. Je peux t'envoyer dans le passé, Caroline, et empêcher nos proches de mourir.
- Vous êtes cinglés, murmurai-je si bas que je ne pensais pas que quelqu'un m'entendrais. Et dans le passé de qui vas-tu m'envoyer ? Et puis, pourquoi moi ? Pourquoi pas toi ? Après tout, tu es une sorcière, tu seras plus capable de t'en sortir vivante. Et dans quelle époque je vais atterrir hein ? L'époque des Viking ? Ou celle de l'Homme de Cro-Magnon ? Ou le Moyen-âge ? Et comment est-ce que je vais me débrouiller sans fer-à-lisser ? Sans mini-champoings ou dentifrice ? Ou comment...
Je croisais les quatre paires d'yeux qui me jaugeaient d'une manière étrange. Non en faite, c'était moi qui étais étrange dans tout ça. Bonnie balaya mes paroles d'un geste vague de la main avant de reprendre :
- Je vais t'envoyer dans le passé des Mikaelson, m'apprit-elle calmement.
Alors ça, c'est ce qu'on appelle avoir de la poisse. Les Mikaelson, ceux à qui j'avais immédiatement pensé une fois arrivée à Mystic Falls ou autrement dit ; ceux qui avait foutu ma vie en l'air et celle de mes amis, enfin, mes ex-amis.
- Je t'ai choisis toi parce que tu possède en toi quelque chose qui appartient à l'un d'eux, poursuivit-elle sans se départir de ce calme presque effrayant.
- Et quoi donc ? M'obstinai-je en croisant les bras autour de ma poitrine.
- Le sang de Klaus, répondit-elle simplement. Tu t'es déjà nourrie de son sang, Caroline, chose qu'aucun de nous n'a fait, du moins, pas de la source.
Je refermais mes lèvres qui s'étaient entrouvertes avec l'intention de dire "et Damon alors ? Il s'est nourrit de son sang lui !" et ravalais ma salive. J'étais damnée.
- Ok, soufflai-je après avoir digéré le flot d'informations tombées en masse sur moi. Mais son sang, comme tu dis, s'est estompé il y a des années de lumière ! Il ne se trouve plus dans mon corps.
- N'empêche que ce sang a fait partie de toi pendant un certain temps, il t'a empêché de mourir plusieurs fois, il ne nous manque plus qu'une chose lui appartenant et là aussi, tu devras nous aider, me dit-elle.
- Je n'ai rien qui lui appartienne ! M'indignai-je en me mordillant la lèvre inférieure de stress.
Je la vis sourire d'un air maternel. Un peu et je la prendrai pour ma mère.
- Malgré les années qui sont passées, tu reste piètre menteuse, Caroline, me souffla-t-elle tout bas.
- Si tu pouvais nous donner ce charmant bracelet qu'il t'as offert et que tu as gardé, proposa Damon.
Et voilà, ce que je craignais arrivait. Pendant vingt ans, à chaque fois que je tombais sur ce bracelet au fond de mes bagages, de mon sac ou dans un tiroir, je m'obstinais à le cacher autre part. Et le pire, c'est que je n'avais jamais voulu le jeter. A chaque fois que je le voyais, je le regardais un moment, et me rappelai ce qu'il m'avait proposé un soir : "je pourrai te les faire visiter, Paris, Rome..." et je devais avouer que cette phrase qui revenait comme une litanie dans ma tête à chaque fois que j'allais dormir m'avait poussée à le faire, ce voyage autour du monde. Voilà pourquoi j'avais gardé ce foutu bracelet porte-malheur. Voilà pourquoi il était en ce moment-même au fond de mon sac, attendant patiemment le jour où je me déciderai enfin à le mettre et sortir de ma phase de déni.
- Caroline ?
La voix d'Elena qui n'avait pas parlé pendant tout l'échange m'arracha à mes souvenirs et je relevai la tête vers eux.
- S'il te plaît, fais-le pour moi, Jenna est morte à cause de lui, m'implora-t-elle en s'approchant, prenant mes mains dans les siennes tremblotantes.
Toute cette pression exercée autour de moi ne put que me réconforter dans l'idée que, peut-être, je devrai le faire. Matt avait eu raison, il fallait que ça s'arrête. Que j'arrête mes filatures et affronte la réalité. J'allais le faire, j'allais empêcher Klaus de tuer Jenna, d'entrer dans nos vies mes amis et moi, lui et sa famille.
- Mais je vois une faille dans votre problème, concédai-je finalement. Si on tue Klaus, on mourra tous.
- C'est pour ça que tu ne le tueras pas, juste le faire entrer dans un sommeil dont il ne se réveillerait pas, me répondit Bonnie en sortant une lame que je reconnu aussitôt d'un sac.
- Une dague plongée dans les cendres du chêne blanc, murmurai-je. Tu veux que je dague Klaus, c'est du délire !
- Tu peux y arriver, m'encouragea-t-elle en me la mettant dans les mains. Il ne sera pas encore hybride et pas très vieux en plus. Je vais te donner les trois autres pour Elijah, Kol et Rebekah et nous serons enfin libérés Caroline !
- Dans quelle époque vas-tu m'envoyer ? L'interrogeai-je, soupçonneuse.
Elle prit une grande inspiration et, après avoir jeté des regards complices avec Elena et Stefan, finit par me révéler ce que je voulais.
- 1204.
- Oh mon dieu, soufflai-je, la main restreinte contre mon front.
- Tu es d'accord ou pas ? S'impatienta Damon.
- J'ai le choix ?
- Pas vraiment non, siffla-t-il, menaçant.
- Alors c'est d'accord.
Que pensez-vous pour ce premier chapitre ? Want 2nd ? Review =)
