Pour ma petite Choka... Gros bisous à toi ma chérie !
Fêter ses treize ans n'avait jamais été quelque chose d'anodin. Et s'il y en avait un qui savait cela mieux que les autres, c'était Anthony DiNozzo Jr. Pour ses quatorze ans, il ne serait pas contraint de dîner avec son père dans un restaurant où rien n'était comestible, ni de parader avec les autres dans un défilé de cette maudite académie militaire. Et surtout, il ne serait pas livré à lui-même dans une suite d'hôtel sur une île toute pourrie. Parce que cette année, Anthony DiNozzo avait décidé de voir les choses en grand ! Cette année, il avait décidé de casser sa tirelire, et de s'offrir un voyage : destination de son choix !
Au départ, il avait été très enthousiaste à l'idée de visiter un parc d'attraction mais… à treize ans, il était un peu grand pour se contenter de ça. C'était décidé, il partirait… à l'étranger !
Il avait alors pris le globe terrestre, l'avait fait tourné et, du bout du doigt, les yeux fermés, avait laissé le hasard choisir pour lui.
Quand il ouvrit les yeux, le pays était si petit que son doigt le masquait complètement. Intrigué, il le retira et découvrit… la France. Un tout petit pays au rayonnement culturel non négligeable. Un sourire se forma sur ses lèvres alors qu'il imaginait la Tour Eiffel et les pâtisseries mangées au bord de la Seine. Oui, visiter Paris serait un beau cadeau d'anniversaire. Même si, pour cela, il devait démarrer dans la vie active sans le moindre cent.
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Roissy-Charles de Gaulle. Les bonds de joie du jeune touriste faisaient rire les passants qui prenaient la peine de regarder. Tony, lui, avait décidé de profiter. Son père ignorait qu'il avait fui l'académie pour l'Europe. Ce qui ajoutait à ce sentiment grisant de liberté.
Il allait devenir un véritable touriste ! Sac à dos sur les épaules, il se rendit à la boutique la plus proche pour acheter un véritable paris-brest. Un vrai bonheur pour ses papilles. N'ayant pas de bougies, il gratta une allumette et souffla la bougie imaginaire en souriant, sans avoir omit de faire un vœu. Les vœux étaient ce qu'il y avait de plus important dans les anniversaires. Son vœu ? Un secret qu'il ne partagerait pour rien au monde.
Il finit la pâtisserie et trottina joyeusement vers la sortie, heurtant au passage un couple d'américains : une rousse et un poivre-sel, qui le regardèrent partir en riant.
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Plus tard, quand il fut arrivé au pied de Notre-Dame, il s'assit sur le parvis de la Cathédrale et se mit à chanter des passages de la comédie musicale, comme ça, par plaisir. Après tout, treize ans, ce n'était pas si vieux que ça, il pouvait encore faire l'idiot. Et surtout à l'étranger.
Il allait partir quand une jolie jeune fille lui lança une pièce de dix shekalim. Surpris, il accepta le cadeau, sans se douter que, vingt ans plus tard, il saurait enfin de quelle nationalité était la mystérieuse brunette.
-Yom huledet sameakh.
Il comprit que ce devait être un équivalent du joyeux anniversaire quand elle s'approcha un peu pour lui faire un bisou sur la joue, et nouer autour de son cou un foulard bleu avant de s'enfuir en courant. Il sentit le rouge lui monter aux joues et baissa la tête pour enfouir son visage dans le foulard, ce qui ne fit qu'accentuer le phénomène.
Avoir treize ans, ce n'était vraiment pas anodin.