Yo !
Donc, à la base, ceci était suppose être un OS. Genre 3000/4000 mots. Mais j'ai très largement dépassé ce compte, alors ce sera une mini-fic !
Je devrais publier souvent comme tout est déjà écrit et tapé, normalement un chapitre par semaine voire plus.
Disclaimer : Square Enix, Disney ...
Bonne lecture !
Chronicles of a Maiden and her Lady
Prologue : Childhood
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12 juillet 1995, 18 : 15, Hôpital Général de Nitséd
Kairi : 0 ans, 0 mois, 0 jours, 0 minutes, 15 secondes.
Xion : 0 ans, 0 mois, 0 jours, 0 minutes, 15 secondes.
Dans deux chambres adjacentes du petit hôpital de Nitséd, des cris retentissent à l'unisson. Les internes s'essoufflent, se réjouissent à l'idée d'un lit qui les taraude depuis cette nuit. On pose les deux filles sur le ventre de leur mère respective, presque simultanément.
15 juillet 1995, 13 : 27, Hôpital Général de Nitséd, chambre 205.
Deux femmes se tiennent assises sur un lit aux draps blanc. Elles allaitent. La première, grande et rousse, toise la seconde avec une affection mêlée d'autorité.
« Tu restes à mon service, n'est-ce pas ?
— Je ne sais pas, Anna … Je vais devoir quitter mon appartement, il n'est pas assez grand pour deux. Je n'en retrouverai sûrement pas par ici.
— Tu sais, il y a quelques siècles, les domestiques vivaient chez leurs maîtres. Il y a une annexe, au fond du jardin. Il faudra la rénover un peu mais … si tu veux, elle est à toi.
— Je ne peux pas accepter. Je veux dire … tu me paies déjà beaucoup trop – et ne dis pas le contraire, je me suis renseignée – et ta fille a besoin d'espace.
— Je t'en prie, Ariane ! Ce n'est pas l'espace qui manque ! Moi, j'ai besoin de toi.
— N'importe qui peut me remplacer.
— Bien entendu, c'est si simple de trouver une employée qui vous regarde droit dans les yeux, est de bon conseils, et est assez insolente pour devenir votre amie. Meilleure amie, même.
— Je … je peux réfléchir ?
— Bien entendu. Je vais en parler à Harold.
— S'il refuse ?
— S'il refuse, il finira par accepter. »
Elles se mettent à rire, sans véritable raison. Le temps pour réfléchir est imaginaire, la décision est déjà prise. En sortant de l'hôpital, Ariane résilie son bail, et les travaux d'aménagement commencent dans l'annexe du manoir d'Anna Zaïmèche.
5 août 2000, 16 : 21, Manoir Zaïmèche, jardin.
Kairi et Xion : 5 ans, 0 mois, 24 jours.
Deux petites filles jouaient tranquillement sur l'herbe grasse et chaude. Elles se connaissaient déjà par cœur, semblait-il, puisqu'elles ne parlaient presque pas. Elles savaient déjà ce que voulait dire l'autre, et pourtant, elles s'amusaient. Tout à coup, sans raison apparente, Kairi fronça les sourcils, et pour toute réponse, Xion haussa les siens. Jugeant que sa pensée ne pourrait pas se transmettre sans parole, Kairi contracta ses cordes vocales en une voix haute et brisée.
« Tu es ma servante, Xion ?
— Comment ça ?
— Eh bien, ta maman est la servante de ma maman donc tu es ma servante, non ? »
Xion sembla s'étonner un peu, puis acquiesça. Oui, ça paraissait logique. Elle était la servante de Kairi. Elle se demanda un moment ce que ça changeait réellement, puis se dit qu'elle n'aurait qu'à se dévouer à Kairi. Devait-elle l'appeler Mademoiselle, comme dans les films ?
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Cette pensée hanta Xion pendant près de deux ans, et alors qu'elle atteignait l'âge de huit ans, elle était si imprégnée de cette idée qu'elle en oubliait l'origine. Elle se contentait de s'occuper de Mademoiselle Kairi. Elle lui servait son chocolat, portait son cartable sur la route de l'école, l'aidait à faire ses devoirs, la laissait gagner à presque tous les jeux. Si Mademoiselle Kairi lui demandait quelque chose, elle le faisait. En classe, même, Xion l'observait du coin de l'œil. Les deux enfants étaient ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Xion travaillait vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
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4 septembre 2003, 17 : 02, Manoir Zaïmèche, petit salon.
« Dis-moi, Ariane …
— Oui ? »
Face à la grande baie vitrée, Anna buvait son thé. De là, elle pouvait voir Kairi et Xion, sous un arbre, toutes à une partie de cartes. Ariane se tenait derrière elle, debout. Anna tapota le siège à sa droite, sans la regarder. La brune s'assit.
« Tu crois qu'on devrait faire quelque chose ?
— Pour quoi ?
— Kairi et Xion. Tu as vu comme elles se comportent, ensemble ? Xion est aux petits soins pour ma fille.
— Elles sont de grandes amies, elles s'entraident.
— Non, ça va plus loin. Je suis certaine que tu l'as remarqué aussi. Xion agit comme une domestique.
— Ça doit être un délire de gamines, rien de plus.
— C'est ce que je pensais au début aussi mais … zut, ça fait combien de temps que ça dure ? Deux, trois ans ? Tout à l'heure, je les ai entendues discuter … et Xion a vouvoyé Kairi. Ça va trop loin, tu le sais.
— Oh, je …
— Je suis désolée … C'est ma faute, je n'aurais pas dû te demander d'habiter ici. Elles se croient dans un de leurs films où on nait princesse ou serviteur, sans se poser de question sur le devenir …
— Anna, écoute, ne te blâmes pas. Xion est heureuse, ici, elle a un grand jardin, une belle maison … Tu nous as sauvées, à l'époque … je ne sais même pas ce que j'aurais fait sans ton aide. J'ai fait semblant d'avoir d'autres plans, mais je n'aurais même pas pu retrouver un travail. Je n'ai aucune qualification.
— Tu plaisantes ? Franchement, je te connais, et ce n'est pas parce que tu as arrêté tes études que tu n'es pas capable. Tu sais tout sur tout, tu es débrouillarde et diplomate, et par-dessus tout foncièrement intelligente.
— Et alors ? Qu'est-ce que ça change, pour les employeurs ? J'ai pas le BAC, et j'ai passé toute ma vie active ici, comme femme de chambre.
— Qu'importe. En tout cas, je parlerai à Kairi. Son comportement est inadmissible.
— Je ferai de même avec Xion. Tu reveux du thé ?
— Volontiers. »
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Pourtant, la relation qu'avaient établi les deux jeunes filles ne changea pas. Peut-être que, intellectuellement, elles avaient compris que non, Xion n'était pas la servante de Kairi, mais cela était si ancré en elles que rien n'y faisait. Avec le temps, cela empirait même. Ariane faisait le ménage de l'intégralité du manoir, sauf la chambre de Kairi Xion s'en chargeait. Elle avait même commencé à lui servir le thé « comme maman », à lui préparer son goûter. Là où avant, Xion préparait un goûter pour deux et se mettait à table avec son amie, elle se contentait à présent de servir Kairi, et de la regarder manger, attendant d'être seule pour avaler un petit quelque chose dans la cuisine. Elle s'y était faite, et tout semblait si naturel qu'elle ne prenait même plus exemple sur sa mère qui, elle, parlait d'égale à égale avec la maîtresse de maison.
Comme elle veillait sur Kairi, la brune ne se faisait pas d'autres amis. Elles connaissait ceux de sa maîtresse, Riku et Sora, et s'appliquait à les servir, eux aussi, lorsqu'ils venaient passer l'après-midi au manoir. À force de lui obéir, Xion savait tout de Kairi. Ce qu'elle préférait manger, comment la consoler, quelle musique elle écoutait et quel type de personnes l'insupportait.
Kairi ne se posait pas plus de questions. Si elle avait soif, elle appelait sa servante, comme n'importe qui aurait été se servir un verre d'eau. C'était son élément normal. Elle connaissait la gestuelle et l'attitude de sa meilleure amie par cœur, quoiqu'elle n'eut aucune idée de ses passions ou de ses lectures.
Une grande certitude subsistait : elles s'aimaient toutes deux comme deux sœurs. C'est ce qui les maintenait ainsi, dans cette relation étrange, sans qu'aucune ne se sente mal.
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Voilà !
Le premier chapitre arrive bientôt, laissez un commentaire, je mords pas !
