« Tu es FIANCÉE ? »
Auteur : jegan
Titre d'origine : "You're ENGAGED ?" (http:// www. fanfiction. net/ s/ 2752820/ 1/)
Traductrice : votre serviteur, Muira !
Disclaimer: Aucun personnage, thème, lieu, nom, etc. ne m'appartient. Ils sont à JK Rowling. L'histoire est à jegan qui a bien voulu que je vous la fasse partager.
1 – La lettre
Le cliquètement des couverts résonnait dans la Grande Salle, mêlé à celui des bavardages des étudiants de Poudlard, école de Sorciers et de Sorcellerie. Soudain, un grand nombre de chouettes vola à travers la Salle, laissant tomber des lettres et des paquets de toutes formes et tailles. Le courrier était arrivé. Une chouette fauve atterrit sans cérémonie sur une assiette d'œufs brouillés appartenant à une jeune fille rousse, dont les yeux vert émeraude étaient les plus beaux que James Potter eût jamais vus.
Lily Evans tendit la main vers la chouette et défit la lettre qui était attachée à sa patte. Elle reconnut immédiatement la nette écriture cursive de sa mère. Elle essuya l'enveloppe avec sa serviette pour en enlever l'œuf, et la retourna pour l'ouvrir.
L'attention de ses amies était depuis longtemps retournée à leur repas, mais le regard de James Potter n'avait pas quitté son visage. Il étudiait et mémorisait chaque expression, comme il l'avait déjà fait d'innombrables fois auparavant. Il vit ses yeux cligner au-dessus de la lettre pendant sa lecture, et ses doigts agripper doucement les bords de la page. Il fut le seul à noter ses yeux grands ouverts sous le choc, ses articulations blanches et le sang qui quitta son visage, et il réagit sur-le-champ.
Dans sa hâte de se lever, sa chaise tomba par terre, mais il ne le remarqua pas et se fraya un chemin jusqu'à Lily. Il était près d'elle lorsque ses yeux se fermèrent et qu'elle glissa de la chaise. Il la rattrapa et la souleva dans ses bras comme un enfant.
« Potter, laisse Lily tranquille : elle n'est pas intéressée. Dis-toi tout de suite que la réponse est NON. Qu'est-ce que tu crois faire, au juste ? Lily ?! »Sélène était confuse. Lily allait très bien quelques minutes auparavant, mais maintenant elle était inconsciente et dans les bras de Potter. Ça n'avait aucun sens.
« Qu'est-ce que tu lui as fait, Potter ? Black ? » demanda-t-elle.
« Je te jure qu'on n'a rien fait, Sel. Elle n'avait pas l'air bien alors je suis venu et… » James haussa les épaules, impuissant, l'inquiétude gravée sur chaque trait de son visage. Sirius Black se tenait derrière lui, les sourcils froncés.
« Le bonjour, Dame de la Lune. Que se passe-t-il avec la Dame des Fleurs ? Elle n'est certainement pas de son plein gré dans les bras de Cornedrue. » dit-il pompeusement.
« La ferme, Patmol ! Elle était juste en train de lire une lettre et soudain, elle s'est évanouie ! » expliqua James.
Remus les rejoignit et saisit la lettre que Lily venait de lire. A mesure que ses yeux survolaient les mots, son expression s'assombrit.
« C'est une lettre de sa mère. Il faut l'emmener à l'infirmerie. » ordonna Remus ; il plia la lettre et l'empocha. Il regarda pendant un instant Lily et James avec pitié avant de tourner les yeux soudainement. « Je vais dire au Professeur McGonagall que nous aurons quelques minutes de retard pour la Métamorphose et que Lily sera absente aujourd'hui. C'est mieux si elle se réveille avant que nous discutions de sa lettre. »
James lança un regard implorant à Remus, mais le loup-garou ne voulut pas rencontrer ses yeux. Remus se retourna vivement vers la table des professeurs et se fraya un chemin jusqu'à elle. Sirius se retourna et attrapa Peter par la peau du cou.
« Le petit-déjeuner est terminé, Queudver, allez viens ! » ordonna-t-il. Peter se dépêcha d'empocher le reste de son repas, incluant une poignée poisseuse d'œufs.
James emporta précautionneusement Lily et passa les larges portes de chêne de la Grande Salle en ignorant les regards curieux de nombre d'étudiants et les protestations de Sélène. Tandis qu'ils traversaient les couloirs jusqu'à l'infirmerie, hystérique, elle l'accusait et l'insultait, ainsi que Sirius, d'avoir glissé dans la nourriture de Lily une potion et elle clamait que tout ce qui s'était passé n'était rien d'autre qu'une de leurs blagues idiotes. Finalement, Sirius en eut assez : il la saisit par le poignet aussi doucement qu'il le put.
« Ecoute, Sel, les Maraudeurs n'ont rien fait, on est juste aussi inquiets que toi pour Lily. James, surtout, est encore plus inquiet. Alors calme-toi et aide-nous à l'emmener à l'infirmerie. Notre fleur préférée ne peut pas se faner avant les examens, n'est-ce pas ? » lui dit-il fermement mais gentiment.
Ses yeux bruns, embués de larmes, étaient tournés vers lui. Il la prit dans ses bras d'un geste protecteur.
« Viens là, Petite Lune, » murmura-t-il en réconfort. « Tu te fais du souci pour rien. Ça va aller. »
Il embrassa doucement son front et pour la première fois, elle ne protesta pas.
Lily se réveilla quelques temps plus tard, ses yeux s'ouvrirent doucement en clignant mais elle les referma aussitôt. La lumière qui filtrait par la fenêtre rendait éblouissante la blancheur de ses draps. Les yeux fermés, elle utilisa ses autres sens. Une odeur étrange assaillit ses narines ; une odeur stérile. Et les draps étaient trop rêches et amidonnés. Elle entendit des chuchotements neveux à son chevet et eut immédiatement sa réponse.
« L'infirmerie… » grogna-t-elle. Les chuchotements cessèrent. Elle voulut se frotter les yeux pour enlever les restes de sommeil, mais ne put bouger la main.
Clignant des yeux, elle vit qu'une grande main recouvrait la sienne. Son regard suivit la ligne du bras, et s'arrêta sur un visage vraiment magnifique, aux cheveux bruns décoiffés de manière très sexy. Son souffle resta coincé dans sa gorge lorsque son regard fixa le sien pendant une seconde, avant qu'elle ne brise la connexion, se maudissant pour la légère rougeur qui – elle en était sûre – avait envahi ses joues. Il fit une légère pression sur sa main, mais elle ne voulut plus rencontrer ses yeux et enleva sa main.
Cela lui retourna le cœur, mais elle ne pouvait pas lui rendre son affection. Ce souvenir la glaça comme il l'avait fait lorsqu'elle avait lu la lettre. La tête lui tourna et elle sentit un goût de bile dans sa bouche. En déglutissant elle s'assit sur son lit.
« Ah, Miss Evans, vous êtes réveillée. Buvez ceci et vous pourrez sortir. Black, remettez ce chocolat sur la table, ce n'est pas pour vous, c'est pour Miss Evans et si je vous vois encore une fois voler la nourriture de mes patients, je vous ferai boire une potion si mauvaise que vous me supplierez de vous donner de la vase de marais et de l'anémone hépatique pour en adoucir le goût. Maintenant, dehors, vaurien ! Vos amis vous rejoindront bientôt ! » ordonna Madame Pomfresh. Bien qu'infirmière scolaire depuis seulement un an, elle était devenue très proche des Maraudeurs, car ils avaient souvent besoin de soins après leurs nombreuses chutes de Quidditch et leurs exploits nocturnes.
« Pas de bol, Patmol ! On te voit tout à l'heure » dit James alors que son ami se retirait. Sirius se retourna immédiatement et fit un geste obscène de sa main, après quoi il fut obligé de courir pour sauver sa peau afin d'échapper à Madame Pomfresh qui le poursuivait avec un balai.
James, Remus, Peter et Sélène éclatèrent de rire.
« Retiens la leçon, nullard ! » hurla Peter.
« La ferme, Queudver, il n'y a que moi à l'appeler comme ça ! » rit James.
Lily, qui était restée silencieuse pendant tout ce temps, se glissa doucement hors de son lit, en séchant furtivement ses larmes. Elle avala la potion d'un seul coup. La conversation glissait sur elle, trop perdue dans ses pensées. Il faudrait qu'elle leur dise qu'il n'y avait rien à faire.
« S'il vous plaît, j'aimerais me changer. » dit-elle. Leurs rires moururent immédiatement. Elle ne voulait pas rencontrer leurs regards. Réalisant que c'était inutile de la harceler maintenant, ils quittèrent son chevet en silence et tirèrent les rideaux derrière eux.
« Remus, qu'est-ce qui se passe, bon sang ? Allez, mec, je suis ton meilleur ami, tu ne peux pas garder ça pour toi. » supplia James.
« James, je ne peux pas, c'est à Lily de te le dire, et tu le sais aussi bien que moi »dit Remus. Sélène le regarda tristement mais resta silencieuse. Sirius, toujours à jouer au fou, leur avait offert un moment de détente, mais voir Lily si terne avait jeté un nuage noir sur eux tous.
Le retour à la salle commune de Gryffondor se fit dans le plus grand calme. Lily serrait ses bras autour d'elle, et James n'arrêtait pas de lui lancer des regards anxieux. Remus gardait les yeux fixés sur le sol de pierre, essayant d'ignorer le regard inquisiteur et persistant de Sélène. Ils atteignirent le portrait de la Grosse Dame sans cérémonie.
« Mélasse de Grinchebourdon » murmura Remus.
Peter renifla. « Il a dit bourde » (1) Il rit pour lui-même. Sélène lui lança un regard vraiment dégoûté.
Ils entrèrent dans la Salle Commune en silence. C'était l'après-midi et tout le monde était encore au dernier cours de la journée. Lorsque Remus avait parlé au professeur McGonagall ce matin, il avait été obligé de lui montrer la lettre. Son visage lisse s'était tendu et avait blanchi à mesure qu'elle lisait la lettre. Elle avait permis à Lily et aux autres de s'absenter pour la journée, mais elle ne lui avait pas rendu la lettre immédiatement. A la place, elle l'avait passée à Dumbledore avec un regard inquiet. Les sourcils froncés, les yeux rétrécis et les lèvres pincés, il avait évalué Remus par dessus la fine monture de ses lunettes en demi-lune.
« Ayez la gentillesse d'informer Miss Evans que je voudrais lui parler demain matin dans mon bureau, après le petit-déjeuner. Je pense qu'elle se sera assez reposée d'ici là. »avait dit le directeur.
Ils entrèrent dans la salle commune a priori calme, mais leurs oreilles se firent horriblement agresser. Une voix masculine extrêmement forte chantait une chanson paillarde qui aurait plutôt eu sa place dans un bar, ou mieux encore dans un bordel.
« … Oh, la pucelle qui m'a suivi à la maison ! » finit-il avec emphase. « Quietus. »
« Sirius Black ! Si j'entends encore quelque chose d'aussi sale que ce… cette… chanson… sortir de ta bouche… Je … je te ferai… »
Ne prêtant aucune attention à la baguette menaçante qu'elle agitait dans sa direction, Sirius posa une main sur la bouche de Sélène.
« Là, là, ma p'tite dame, pas besoin de menaces. » dit-il avec un accent américain. Les yeux de Sélène étincelaient de fureur. Elle se dégagea de sa poigne, et lui marcha si fort sur le pied qu'il jura. Revenant au calme, elle s'assit avec inquiétude et prévenance à côté de Lily, qui s'était pendant ce temps installée dans un fauteuil près de la cheminée, et qui fixait ses genoux sans les voir. Remus s'avança pour aider un Sirius boitillant à s'asseoir.
« Assied-toi Cornedrue. » dit-il, les yeux plus tristes que d'ordinaire.
« Lily » commença Sélène. « Que se passe-t-il avec cette lettre ? »
Lily leva les yeux vers les visages inquiets de ses amis, évitant tous leurs regards, surtout celui de James ; cela lui brisait le cœur d'avoir à leur dire ça. Remus lui fit un petit hochement de tête.
« Tu sais » dit-elle en le fixant.
« J'ai lu la lettre, mais tu dois leur dire » répondit-il, les yeux pleins de compassion.
Elle se tortilla dans son fauteuil, mal à l'aise, et replia ses jambes sous elle.
« Ils veulent que les photos soient prises ici, à Poudlard. » murmura-t-elle, toute couleur ayant déserté son visage.
« Lily ? Qui prendra des photos, et de qui ? » la pressa gentiment Sélène.
« Ma famille et mon fiancé. »
(1) Ce n'est pas que Peter est (complètement) débile. En réalité, il fait un jeu de mots entre Glumbumble (Grinchebourdon) et bum (fesses), mais en français c'est assez intraduisible. Et pour info, le mot de passe n'a pas été choisi au hasard par l'auteur de cette fic : « Le Grinchebourdon est un insecte volant au corps velu qui produit une mélasse entraînant un état mélancolique. » (citation de Encyclopédie Harry Potter)
Voilà pour le premier chapitre, j'espère que ça vous a plu !! La suite arrive bientôt...
