For the love of money(The O'jays)
Peeta
New-York n'est pas toujours la ville que l'on s'imagine. Vibrante, accueillante, extravagante et mystérieuse à la fois. Non, elle peut aussi se montrer froide et austère. Peeta Mellark en faisait le triste constat depuis quelques jours. Arrivé aux portes de La Grande Pomme avec la tête pleine de rêves et d'espoir, il commençait à sérieusement déchanter. Premièrement, les gens n'étaient pas si accueillants que ça. Polis, mais pas forcément accueillants et il ne s'était vraiment lié qu'à une personne depuis son arrivée. Pourquoi ? Parce qu'il fallait se « méfier ». Se méfier, un terme qu'il n'utilisait pratiquement pas avant. Tout le monde connaissait tout le monde de là où il venait et les personnes à éviter tout le monde les connaissait aussi. Quoiqu'il en soit, il ne connaissait pour le moment qu'une seule personne qu'il qualifierait d'ami : Gale, présentement assis en face de lui.
Gale était sympa et lui aussi était à New-York pour ses études. Il espérait obtenir son diplôme en ingénierie et débordait d'idées en tout genre. Ils avaient fait connaissance quelques semaines avant la rentrée en cherchant à visiter un appartement. Au bout de deux heures d'attentes interminables, parler à son voisin sans y avoir été invité ne parait plus si déplacé. Ils avaient naturellement accrochés et depuis ils se côtoyaient régulièrement. Gale avait pu avoir une chambre universitaire et Peeta louait un petit meublé à vingt minutes de sa faculté. Son père l'avait aidé à trouver une place dans une boulangerie de quartier et il jonglait plutôt bien entre ses deux activités principales: les cours et son travail. Au début, il ne devait y travailler que le samedi en tant que second pour alléger un peu le patron mais ce dernier, agréablement surpris par sa technique de travail et son aisance avec les clients, lui avait finalement aménager quelques heures supplémentaires durant la semaine.
En ce qui concernait le dessin, il avait longtemps hésité à parler de ses ambitions à ses parents. Pour sa mère le dessin ne le mènerait jamais à rien et elle le voyait déjà reprendre la boulangerie familiale. Mais il avait réussi à les convaincre de lui laisser une chance et il avait un an pour faire ses preuves. Si son année se passait bien, il pourrait poursuivre, sinon se serait retour au bercail et il voyait d'ici le tableau qui l'attendait s'il se plantait. Sa mère ne se priverait pas de lui rappeler quotidiennement que son caprice avait grandement entamé les ressources de la famille.
_ A quoi tu penses ?
Peeta releva la tête de son verre pour regarder son ami. Gale le dévisageait et son front se plissa légèrement ce qui lui donnait un air beaucoup trop sérieux et inquisiteur.
_ New York ça craint !
_Tu rigoles ?! Depuis quand New York craint ?
_ Depuis que la température à chuter d'au moins 10°C, que Trinket m'a mis un C+ pour mon projet architecturale, que ma logeuse à décider de faire faire des travaux de plomberie qui m'empêchent de me concentrer -et occasionnellement d'avoir de l'eau chaude- et cerise sur le gâteau : depuis que Madge n'a même pas pris la peine de me rappeler.
Peeta vida son verre de bière d'une traite et le reposa un peu trop fort sur le bois lustré de la table du café où ils avaient leurs habitudes.
_ Oublie là.
_ Trinket, la logeuse ou Madge ? soupira Peeta en passant ses doigts dans son épaisse chevelure blonde.
_ A ton avis ? Je t'avais dit qu'elle n'était pas pour toi. Elle est gentille mais elle adore les petits nouveaux, c'est tout. Passé quelques semaines, on n'a plus l'air aussi perdus et effrayés par cette ville et du coup, on n'a plus le même attrait pour elle.
Peeta releva la tête.
- On ?
Gale le regarda d'un air entendu et l'info atteignit enfin son cerveau. Décidément, elle qui paraissait si sage…
- T'en fais pas, c'est le changement de saison qui te rend morose. Ca va passer. Un C+ ça se rattrape et les travaux chez toi ne dureront pas éternellement.
_ Sauf que pour rattraper ce C+, il faudrait que je ne me tape un A aux deux prochaines sessions.
_ Alors ? C'est jouable. Tu étais malade quand tu as bossé sur ce projet.
_ Je ne dirai qu'un mot : Abernathy.
_ Merde. Il est connu pour ne jamais mettre de A. Sinon t'as un plan B ?
_ Peut-être. Il y a un séjour organisé à San Francisco. Au menu : visites de musée, expositions, cours magistraux et travaux pratiques. Les points obtenus là-bas compteront en supplément dans notre moyenne.
Gale se redressa souriant pensant que son ami avait donc la solution à son problème de notes avant de laisser retomber le coin de ses lèvres face au manque d'enthousiasme évident de son interlocuteur.
_ Et quel est le problème cette fois ?
_ Il y en a 655! Six cent cinquante-cinq dollars dont deux cent à déposer à l'inscription.
Gale siffla de stupéfaction et plusieurs têtes se tournèrent dans leur direction.
_ Et tu ne les a pas je suppose, chuchota-t-il pour se faire plus discret.
_ Tu supposes bien. J'ai beau y réfléchir dans tous les sens, je peux au maximum y investir 450 dollars en priant pour n'avoir besoin de rien pour mes cours durant les six prochains mois et surtout pas d'un nouveau poumon.
Gale gratta sa barbe naissante à la recherche d'une solution. Il n'avait pas encore eu l'occasion de voir le Peeta défaitiste et c'était déstabilisant.
_ Je t'aurais bien aidé mais en ce moment c'est plutôt chaud pour moi aussi, finit-il par dire.
Peeta l'arrêta d'un geste. C'était difficile pour tout le monde, il le savait. Gale n'avait pas à s'excuser, c'était déjà beaucoup qu'il ait même pensé lui filer un coup de pouce.
_ Je vais encore y réfléchir et voir si je peux faire un autre petit boulot et quelques jours en plus à la boulangerie mais je n'ai plus que deux mois. Il va peut-être falloir que je laisse tomber parce que sans ce stage, je n'y arriverais pas.
_ Ok mais laisse-moi t'aider à ma façon : ce verre est pour moi ! Tu vois ? Je participe à l'effort de guerre et puis on va trouver quelque chose crois-moi !
Gale lui fit un grand sourire avant de laisser un billet sur la table. Peeta le laissa régler puis le suivit dehors tout en enfilant son manteau. En slalomant entre les tables, son regard croisa celui d'une belle brune assise deux tables plus loin, sur sa droite. Elle lui fit un sourire doublé d'un clin d'œil aguicheur auquel il répondit avant qu'elle ne reporte son attention sur la personne assise en face d'elle. Puis il remonta le col de son manteau et sorti à la suite de Gale.
Katniss
Un sifflement au fond de la salle déconcentra une fois de plus son amie.
_ Tu n'écoutes rien Johanna !
_ Quoi ?! Mais si je t'écoute, je ne fais que ça même ! Prim par ci, Prim par là. Je sais que tu es raide dingue de ta sœur mais là quand même ça frise l'obsession. T'es sur que c'est ta sœur ? Tu ne me caches rien ? Ce ne serait pas plutôt ta fille ? Tu ne serais pas la première à avoir eu un enfant trop tôt et à jouer la grande sœur pour coller à l'image de la famille bien comme il faut, tu sais.
_ Ma fille ? Et je l'aurais eu à 4 ans ?!
_ Tu as toujours été précoce, non ?
_ Jo, s'il te plait, arrête de dire n'importe quoi. Tu sais bien pourquoi je fais tout ça. Je ne veux pas qu'elle laisse passer cette chance. Elle est vraiment douée et cette école serait parfaite pour elle !
_ Oui, j'entends bien. Mais pourquoi ce serait encore à toi de payer ? Tu fais déjà tout pour elle. Elle ne t'en voudra pas de ne pas en faire plus. J'aimerai la détester pour ce que tu endure à cause d'elle mais je ne peux pas. Primrose est adorable, j'aurais voulu avoir la même et tout un tas d'accessoires pour la coiffer et l'habiller. Ça aurait été magique, dit-elle en papillonnant des yeux… Et puis elle s'inquiète autant que moi pour toi donc… doublement impossible de lui en vouloir.
Katniss sourit aux propos de son amie qui confondait sans complexe « petite sœur » et « poupée Barbie » puis elle poussa un profond soupir.
_ Tu sais bien pourquoi. Ma mère n'est… ma mère n'est plus en état de le faire pour elle.
_ Tu as le droit de dire pour « nous » Katniss. Elle n'est plus en état de faire quoique ce soit pour vous deux ! Depuis la mort de ton père, on ne la reconnait plus. Si je n'avais pas grandi à deux maisons de la tienne, je n'aurais jamais pu croire à son histoire. Je l'aime beaucoup, et j'ai beaucoup de respect pour ce qu'elle est -ou ce qu'elle était- à toi de voir, mais ça n'enlève rien au fait qu'elle n'est présente ni pour toi, ni pour Prim.
Katniss prit une gorgée de son soda pendant que Johanna faisait de l'œil à l'un des clients. Parler de sa mère, ne changerait rien à la donne au final et il n'y avait pas grand-chose à faire sinon attendre. Katniss préféra revenir sur le principal sujet de leur petite conversation.
_ Le souci c'est qu'il me manque encore mille dollars pour pouvoir l'inscrire.
_ Quoi ?! Tu as réussi à réunir tout le reste ?! Tu t'es trouvé un mac ou quoi ?
_ Mais non, Prim a droit à une aide vu sa… notre situation et ses très bons résultats scolaires. J'avais de l'argent de côté et il y a l'argent que mon père a mis sur un compte pour nous. Pour ses études, je peux bien en prendre une petite partie. Par contre il me manque encore 1000 dollars et même en serrant au maximum mes dépenses quotidiennes…
_ Pourquoi tu ne prends pas tout ce qu'il te manque dans l'argent que ton père a laissé ?
_ Si j'en prends plus, je vais devoir des intérêts et ce ne serait pas prudent… qui sait ce qu'il pourrait encore nous arriver.
_ Ok, je vois le délire mais il va falloir qu'on planche dure pour te trouver quelque chose qui te permettent de te faire mille dollars légalement…
Johanna fit la moue en regardant Katniss droit dans les yeux.
_ Légalement ?
Cette dernière la foudroya du regard. La dernière chose dont elle avait besoin c'était de finir en prison, même pour une nuit.
_ Oui bon ok, on oublie, céda Johanna. Légalement donc et dans un temps... On a combien de temps d'ailleurs ?
_ Un peu plus de deux mois, les inscriptions commencent en février.
_ Deux mois ! Mais merde Katniss ! Bon, ne perdons pas de temps sortons d'ici et trouvons une idée. On pourrait commencer par aller voir Beetee ou même Finnick, ils sont toujours au courant de tous les bons plans ces deux-là.
Jo se releva et s'empara de son sac posé négligemment sur la banquette avant de poser deux billets sur la table puis d'agripper le bras de Katniss.
_ Laisse c'est pour moi. Quand tu seras plus friquée c'est toi qui m'inviteras. Ce n'est pas mal ici et j'ai vu quelques beaux spécimens passés. On reviendra.
Katniss se mit à rire et elles sortirent d'un pas rapide du café où elles se trouvaient pour se mêler à la vague de New yorkais. Bizarrement, elle adorait l'ambiance de cette ville où il se passait toujours quelque chose. New-York n'avait rien à voir avec son petit patelin et ça lui allait très bien comme ça. Elle aurait aimé que Prim la rejoigne pour vivre ici avec elle, mais pour le moment, elle allait devoir se contenter de lui faire visiter la ville d'ici quelques semaines. Elle avait hâte.
Johanna avait pris la direction des opérations dès la sortie du café et elle grimpait maintenant quatre à quatre l'escalier d'une des résidences étudiantes de la ville pour rejoindre Finnick chez lui. Elle l'avait appelé et il ne comptait pas bouger pour le moment. Katniss l'y avait déjà accompagné une fois mais elle était restée en bas pour passer un coup de fil donc elle n'avait pas encore vu le « fameux » Finnick O'Dair dont son amie lui rabattait si souvent les oreilles. Jo lui avait aussi parlé de Beetee, celui qui organisait les soirées les plus « cooool » de la terre selon elle. Elle ne se souvenait plus exactement de leur cursus par contre. Bref, elles venaient d'arriver et sans même frapper à la porte, Johanna entra en poussant un cri aigu.
_ Yeahhhhhhhhh ! O'Dair ça t'arrive d'aller en cours trésor !
_ C'est plutôt moi qui devrais te poser la question Mason ! Je te vois plus souvent aux soirées étudiantes que dans les couloirs de la fac.
Il se tenait devant son ordi, habillé d'un débardeur marine et d'un bas de jogging gris foncé. Il ne semblait pas du tout surpris de l'arrivée en trombe des deux filles. Johanna s'avança vers lui avant de poser un baiser sonore sur ses lèvres et de se glisser derrière lui en passant ses deux mains dans ses cheveux blonds dans un geste bien trop intime. Ils sortaient ensemble ?
_ Heureuse de savoir que je te manque mon poussin.
_ Toujours beauté, lui répondit-il en laissant sa tête aller contre son ventre, toujours. Mais tu ne me présente pas ton amie ?
_ Si bien sûr ! Katniss amènes-toi, ne reste pas plantée là. Katniss, Finnick, Finnick, Katniss. C'était ma meilleure amie à Ploucville et je suis parfaitement ravie qu'elle m'est rejointe ici pour poursuivre ses études. Elle a besoin d'un bon plan pour se faire rapidement un peu de tune.
Katniss était restée en retrait depuis le début de leur petit intermède mais sous l'insistance du regard de Johanna, elle se tenait maintenant au milieu de la pièce tout en continuant à s'interroger sur la nature de leur relation. Johanna et lui avait l'air très proche mais jusqu'à maintenant elle lui avait peu parlé de lui, juste dit qu'il était aussi sympa que beau et pour le deuxième point, elle n'avait pas menti. Un sourire à tomber, bien bâti, la peau légèrement hâlé malgré la saison et des cheveux d'un beau blond indisciplinés qui n'enlevaient rien à son charme, il avait tout pour plaire…
_ Enchantée Katniss. Jo m'avait déjà un peu parlé de toi.
_ Vraiment ? se contenta-t-elle de répondre d'un air septique.
_ Timide ? J'adore ça.
_ Non pas vraiment, rétorqua-t-elle.
Il appuya un peu plus sa tête contre les hanches de Johanna et fit sauter une noix dans sa bouche tout en la déshabillant du regard. A une époque elle aurait baissé les yeux, rouge de honte d'être détaillée ainsi mais plus aujourd'hui. Elle avait passé l'âge. Elle se contenta de le regarder impassible et immobile. Totalement imperméable à toutes ses petites tentatives d'intimidation ou de séduction, elle ne savait pas trop.
_ Oh, oh quelqu'un résisterait-il au charme ravageur de Finnick O'Dair ? susurra son amie en se décalant pour aller s'asseoir sur le lit.
Elle regardait avec amusement le couple se défier du regard. Assurément Finnick venait de trouver un adversaire à sa taille. Aucun d'eux ne semblait vouloir capituler pour le moment donc elle se lança.
_ Bon, ce n'est pas tout ça mais on est venue pour quelque chose de bien particulier tous les deux. Vous vous bécoterez plus tard.
Katniss leva les yeux au ciel et Finnick fit tourner son siège sur lui-même tout en s'enfilant une autre noix.
_ Un peu de tunes c'est ça ?
_ C'est ça, confirma Johanna en s'allongeant sans complexe.
Il arrêta le mouvement de sa chaise puis d'un bon, il fut debout devant Katniss. Lentement, il lui tourna autour quelques secondes avant qu'elle ne commence à s'impatienter.
_ Et sinon ? Tu as une info qui pourrait m'aider ou pas ?!
_ Tout doux, tout doux. J'ai pas mal d'infos, j'ai aussi un paquet de relation mais ce qui fait ma notoriété chérie, c'est que je mets toujours en contact les bons acheteurs avec les bons vendeurs. Dis-moi, combien il te faudrait et en combien de temps ?
_ Mille dollars… pour février.
Il siffla entre ses dents.
_ Gourmande dis-donc ! Et qu'est-ce que tu es prête à faire pour cette somme ?
Il eut sa réponse à travers le regard glacial qu'elle lui jeta.
_ Je vois. J'ai peut-être un truc pour toi, finit-il par dire un peu plus sérieusement. Laisses-moi un numéro où te joindre, ta taille et tes mensurations. Je te rappelle d'ici une semaine, au pire dans deux. Le temps que je vérifie deux/trois petites choses.
Katniss le regarda d'un air suspicieux mais Jo l'encouragea d'un mouvement de tête à faire ce qu'il lui demandait. Elle soupira et tout en regardant son amie, elle commença à farfouiller dans son sac à la recherche d'un stylo et d'un bout de papier. Elle griffonna rapidement les informations que Finnick lui demandait et elle lui tendit le papier. Quand il voulut lui prendre elle le ramena vers elle.
_ Si jamais tu me fais un coup tordu, je n'hésiterai pas à te dépecer. Ok ?
Il sourit, se rapprocha d'elle en lui prenant le papier des mains puis il colla pratiquement ses lèvres contre sa tempe avant de murmurer :
_ Avec les dents j'espère ?
Elle le repoussa faussement scandalisée et il se laissa tomber lourdement sur son siège.
_ A dans une semaine ma belle, dit –il en agitant le bout de papier qu'il venait de récupérer.
_ Ouais c'est ça ! Jo, on y va ?
Johanna se releva souplement et emboita le pas de Katniss. Une fois dehors, elle la regarda une lueur d'amusement dans les yeux.
_ Dis donc, pendant un moment, j'ai cru que j'étais de trop dans la chambre. Ca devenait bouillant non ?
_ Tu plaisantes ? Tu ne t'es pas vu avec lui ?! Il joue c'est tout. Et puis ce n'est pas mon genre.
Johanna n'avait jamais vu Katniss abaisser sa garde devant un homme. Elle ne leur laissait pas la moindre chance de la découvrir, tout était toujours superficiel et quand l'histoire tombait à l'eau, elle disait simplement : « Il n'était pas mon genre ». Mais Johanna était vraiment curieuse de le rencontrer « son genre ».
Peeta
Une semaine plus tard…
Son téléphone sonnait depuis un moment mais il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Il poussa quelques feuilles de croquis et finit par le trouver.
_ Mellark, j'écoute.
_ Bon sang Peeta, t'es sérieux ? T'en as mis du temps !
_ Je ne trouvais plus mon téléphone.
_ Ok, laisse tomber. J'ai une bonne nouvelle pour toi. J'ai peut-être un truc qui te permettrais de te faire l'argent nécessaire pour ton voyage et même un peu plus.
Gale avait l'air plus que sûr de lui à l'autre bout du fil et Peeta se fit plus attentif.
_ Je t'écoute.
_ Tu serais libre samedi à partir de 19h30 ?
_ Ouais, je peux me libérer c'est pour quoi ?
_ Je ne te dis rien pour le moment, tu verras par toi-même mais je pense que ça va bien te plaire. Rejoins-moi samedi à 19h30 au Capitol Hôtel.
_ Gale ?
_ Ouais ?
_ T'es sûr de ton coup ?
Il entendit Gale ronchonner à travers le combiné. Quoi ?! Ce n'était pas de sa faute si cette ville le rendait parano.
_ Ok, ok, je n'ai rien dit. A samedi.
Katniss
De l'autre côté de la ville c'est un autre téléphone qui se mit à vibrer pendant que sa propriétaire faisait son petit tour de piste habituel. Tout en conservant son rythme, elle remonta son bras et fit défiler le message sous ses yeux :
« RDV samedi au Capitol Hôtel à 19h30
Manges léger et fais toi belle !
Tu demanderas Vénia de la part de Finnick. »
Katniss grimaça.
_ Qu'est-ce que c'est que ce plan ?!
Elle s'arrêta sur le bord de la piste pour relire le message. Elle avait besoin d'argent mais elle n'était pas prête à n'importe quoi non plus. Elle réfléchit deux secondes pianota sur son écran puis repris sa course.
_ Ouais ? lui répondit une voix ensommeillée.
_ Quoi ? Tu dors déjà Jo ?
_ Non pourquoi ? lui répondit-elle d'une voix coquine.
_ Ooook, je ne veux pas savoir ! Samedi, 19h30 au Capitol Hôtel ?
_ Reçu.
Et Jo raccrocha avant même que Katniss ai pu rajouter quoi que ce soit. La jeune fille reprit son tour de piste en souriant. Elle aurait peut-être une chance de réunir la somme nécessaire dans les temps finalement.
Samedi aux environs de 17h…
« Manges léger et fais toi belle » Qu'est-ce que Finnick avait voulu dire par là ? Elle n'avait pas vraiment l'habitude de se soucier de ça. En général, elle mangeait ce qu'elle voulait, courait régulièrement et buvait beaucoup d'eau. Ça lui avait toujours suffit pour se sentir bien et manger léger ne rentrait pas vraiment dans son vocabulaire.
_ Je devrais peut être me contenter d'un menu normal et d'une bouteille d'eau ?
_ Qu'est-ce que tu racontes ?
_ Je me demandais quel menu choisir compte-tenu du fait que Finnick m'a demandé de manger léger et de me faire belle.
_ « Manger léger » et on fait la queue dans un Fast Food deux heures avant ton rendez-vous ? T'es pas croyable ! Ramènes-toi.
Johanna tira Katniss hors du restaurant et cette dernière dû faire une croix sur sa portion de frites. Arrivée dans l'appartement qu'elle partageait, elle sortit du frigo une salade composée qu'elle mit sous le nez de Katniss avec une bouteille d'eau gazeuse puis elle composa le numéro de la pizzeria.
_ Salade et pizza ? On aurait pu rester au Fast Food tu sais.
_ La salade c'est pour toi, la pizza pour moi. Allez manges et mâches lentement. Le temps que mon repas arrive, je vais voir ce que tu pourrais bien te mettre pour ce soir.
Katniss grimaça et piqua une feuille de salade alors que Johanna finissait de commander une double pepperoni.
_ Et c'est parti !
_ Jo ma chambre est de l'autre côté !
_ Je sais mais rien dans ta chambre ne te permettra de sortir du lot ma belle !
Katniss continua à picorer sa salade. Elle sentait que la soirée allait être particulièrement longue.
Peeta
_ Merci mon petit Peeta.
_ Mais je vous en prie madame Hayden. Vous êtes ma dernière cliente de la journée c'est bien normal.
Il sourit chaleureusement à la vieille dame qui lui fit un dernier signe de la main en sortant de la boutique. Il tourna ensuite le verrou et commença à défaire son tablier.
_ Vous y allez maintenant Peeta ?
_ Oui madame Peters. Ça ira pour le rangement ?
_ Pas de soucis mon grand, vous m'avez déjà bien aidé. Allez filez et bonne chance.
_ Merci ! dit-il en passant près de sa patronne et en posant un baiser sur sa joue avant de récupérer ses affaires en arrière-boutique.
Il avait largement le temps de rentrer chez lui, prendre une bonne douche et rejoindre Gale pour l'heure dite. Il ne savait toujours pas exactement de quoi il s'agissait car même en cherchant des infos sur le lieu de rendez-vous, il n'avait rien trouvé de concluant. Au pire, il aurait perdu une ou deux heures de sa soirée. Il marchait d'un bon pas en se frottant les mains, la température n'en finissait pas de chuter et il espérait pouvoir profiter de l'eau chaude en arrivant chez lui. Au pied de son petit immeuble, il constata avec plaisir que les ouvriers avaient déserté les lieux en emportant tout leur matériel. Il monta jusqu'au dernier étage et ouvrit sa porte. Son appartement était petit mais bien organisé… sauf peut-être sa table de dessin qui ressemblait plus à un champ de bataille qu'autre chose mais il s'y retrouvait. Il avança jusqu'à son coin cuisine et tourna le robinet d'eau chaude qui « oh miracle » cracha de l'eau chaude.
_ Bien ! Une bonne douche pour toi mon petit Peeta. Il se pourrait bien que cette soirée soit bonne finalement.
Il était déshabillé avant même d'avoir atteint sa salle d'eau et il n'en sortit qu'au dernier moment.
