Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Genre : ?
Note de l'auteur : Ce recueil a pour but de réunir toutes les petites fic's évocatrices de sentiments que j'aurai rédigé (dans un avenir proche, espérons-le) sur divers personnages de FMA (pour l'instant Edward, mais peut-être d'autres plus tard). Les genres peuvent aller de la tragédie à la poésie, en passant par le drame et l'angst, du hurt/comfort également en toute probabilité, et même des inclassables comme celle-ci tout en restant dans le domaine des sentiments. Pas de romances, enfin je ne penses pas. Je ne me risquerai pas à publier dans ce registre-là.
Cette fic' ayant été publié anciennement dans « Petits défis à l'arrache » puis reclassé dans ce recueil par la suite, je laisse le commentaire tel que je l'avais écrit initialement :
Il pleuvait aujourd'hui, j'avais envi d'écrire mais pas envie d'écrire quelque chose d'humoristique. Ma petite sœur m'avait proposé un défi qui m'attirait vers quelque chose de plus poétique, dans le romantisme (attention, la définition littéraire, pas vulgarisé). Pas que je n'aime pas la pluie, au contraire j'adore ça ! Entendre les gouttes d'eau sur les dalles de pierre, l'averse sur la verrière de ma cuisine... Une tasse de thé bien chaude à porter de main... Le top ! Et ça ballade mon imagination... Je dédis ce one shot à ma petite sœur autiste, qui a mon contact a voulu faire le même métier que moi, et qui ne comprendra sans doute jamais les mots compliqués qui parcheminent ce récit...
Donc défi proposé par ma chère sœurette sur le thème: Étoiles. Exit dégommage de colonel et autres combats insolites, come on passion et mélancolie. Réalisé avec la theme song : « Lettre à Élise » de Beethoven.
DANSE BLONDIN, DANSE
Il était très tard quand Edward finit la lecture du dernier livre d'alchimie emprunté à la bibliothèque. Il le posa avec ses compagnons sur une haute pile instable et tanguante. Il s'étira en baillant ostensiblement. Il jeta un coup d'œil à la fenêtre et contempla le ciel noir.
-Déjà la nuit... Je ne pensais pas en avoir pour autant de temps...
Il se leva et ouvrit la fenêtre pour l'air frais du soir sur son visage. Il n'avait plus les idées très claires après avoir passé son après-midi entière en recherche. Une sorte de brume indolente entravait ses idées, tant et si bien qu'il pensait absolument n'importe comment. L'envie de monter sur le toit de l'immeuble pour mieux voir le ciel nocturne le prit. Il s'avança sur le balcon et sauta ainsi d'étage en étage jusqu'à la vaste terrasse qui débouchait sur le firmament scintillant de l'obscurité. La lune s'élevait, pleine et lumineuse au dessus de lui. Les ténèbres étendaient leur voile aussi loin que son regard pouvait se porter. Sans bouger, ses yeux suivaient chaque nuage sombre, chaque étoile qui luisait dans les cieux. Ces minuscules disques célestes se reflétaient dans le doré de ses prunelles, fasciné comme un petit enfant découvrant pour la première fois la mer. Mais c'était une toute autre étendue qui s'offrait à lui. Un océan de lumière sur des sables d'abîmes, milles poésies se dispersant à l'infinie sur des nuées duveteuses, milles astres qui murmuraient un appel presque imperceptible. Le vent qui se levait sur les tuiles semblait chuchoter de concert avec elles. C'était comme au début d'une musique enivrante, comme une invitation à se laisser entraîner, à se laisser porter par la brise changeante et à rivaliser avec l'harmonie des cieux.
Edward s'avança, timidement, presque craintivement vers l'éther. Il se sentait comme une souris dans un ballet de cygnes majestueux, effroyablement dissonant, insignifiant, importun parmi tant de symphonie naturelle. Cela vint insensiblement, tout doucement, sans qu'il s'en aperçoive vraiment. Il commença par suivre les mouvements d'abord lents du zéphyr, puis le rythme s'accéléra. En quelques instants, il entra dans le souffle nocturne, se fondit dans l'opacité, défiant la voûte céleste dans un enchaînement impétueux. Ses membres de métal cliquetaient avec une concordance délicate. Ses muscles se tendaient dans des élans gracieux et suaves des plus somptueux. Il faisait se succéder des pas de plus en plus audacieux, avec une confiance surprenante et pourtant d'une force inégalable. Il tourbillonnait, sans jamais avoir appris, sans jamais avoir essayé auparavant. Il dansait avec la bise, pour les étoiles, pour la lune, pour les nuages, pour l'espace, pour tout et pour rien. Il ne s'encombrait pas de question, il dansait, encore et encore. Son corps évoluait dans une perfection virevoltante et complexe à couper le souffle. Sa carrure se faisait légère, un peu plus à chaque instant. Il haletait sous l'effort, sans cesser de braver l'empyrée, les yeux brûlant d'une détermination incroyable. Il embrassait les astres dans un vertige immense, puis se recroquevillait soudain vers la terre froide pour s'élancer de nouveau vers le ciel.
La vigueur vint à lui manquer. La cadence s'atténua peu à peu, jusqu'à cesser dans un repliement majestueux. Sa respiration était saccadée, son cœur battait à grands coups dans sa poitrine, la sueur coulait sur son front et ses automails glacés le faisait frissonner au contact de sa peau ardente. Il se redressa pianissimo et contempla à nouveau les étoiles. Elles lui parurent briller plus fortement encore après avoir assistées à cette chorégraphie impromptue. Un sourire rêveur vint se peindre sur ses lèvres, complétant cette étrange tableau qui n'avait pas de sens, et qui n'avait pas besoin de sens pour exister. Il descendit de ces songes nébuleux et retourna dans l'appartement. Il referma la surface vitrée avec une sorte de résignation triste et partit se coucher. Il savait par avance qu'il vivrait une nuit sans rêve. Car le conte venait de se dérouler la haut, parmi les étoiles.
