Ecrit juste après l'épisode 2 de la saison 4. Sans doute du spoil. Alors ne lisez pas si vous ne le voulez pas. C'est vraiment écrit sous l'impulsion hein, donc voilà la qualité est ce qu'elle est !


Il sent ses os craquer, son dos exploser contre le mur, ses yeux gonfler et se révulser, sa gorge déglutir, son sang monter, ses mains trembler.
Le coup de poing ne suffit pas, la paume de sa main fonce sur sa joue et détonne d'un seul coup. Il entend son coeur battre au ralenti, sa peau devenir flasque pendant une seconde, son souffle s'arrêter, ses dents crisser.
Son autre main vient le faire valser de l'autre côté, le jeter à bas pour qu'il ne se relève pas.
A peine son corps souffrant touche-t-il terre qu'il se rue dessus, l'accable de coups de poings, lui lance son pied dans le ventre, fait gicler son sang sur le sol.
Il se déchaîne, vide toute sa colère dans ses poings et ses pieds, vide son esprit de toutes pensées, laisse la douleur le parcourir. Il voit ses yeux vides remplis par la drogue, la rage et l'incompréhension. Il les sent mettre son corps en miette.
A chaque coup, sa colère déferle. A chaque coup, il détrempe le visage de Sherlock Holmes de larmes qu'il ne peut voir . A chaque coup, il sent son corps s'effondrer. A chaque coup il sent ses mains exploser. A chaque coup il sent son coeur partir en poussière. A chaque coup, il sent son esprit partir de plus en plus loin.
Un idiot. Un ignoble et monstrueux idiot. C'est tout ce qu'il est. Il l'a tuée.
De nouveau, il veut le frapper. De nouveau il s'élance. De nouveau son pied part. De nouveau il vient fracasser son visage et lui arracher un gémissement.
Il a envie de lui crier. Lui crier que tout ce qu'il est en train de lui faire n'est qu'une petite portion, une infime parcelle de ce qu'il a subi durant deux simples secondes de sa vie ? Peut-il lui faire comprendre que tous les coups qu'il pourrait lui donner ne rendront jamais parfaitement ce qu'il avait ressenti ?
Sa main sauta du toit de l'immeuble. Comme il l'avait fait. Elle fila dans les airs, lui arracha des larmes, sourit tristement, refusa qu'on l'approche. Se fracassa contre son épaule comme sur un trottoir, arrachant un cri de douleur.
Mais cela ne suffisait pas. Cela ne suffirait jamais.
Son poing fusa dans sa poitrine, détonnant sans que personne ne s'y attende, sifflant comme une balle, balaya son coeur, traversa sa peau, explosa le sien.
Il tituba en arrière et s'effondra. Il voulait pleurer. Sherlock geignait, allongé sur le sol en chien de fusil. L'oeil fou, le détective lui aussi semblait vouloir laisser les larmes sortir. Il l'en empêcherait. Tout comme on l'avait empêché d'être heureux, il l'empêcherait d'être triste. De quelque façon que ce soit. Il se précipita à nouveau vers lui, le poing en avant. Sa main droite effleura sa joue. Elle était humide et poisseuse. Pour lui, le temps s'arrêta en ce moment précis. Ses doigts tenteraient de remonter le long de sa joue, prendraient sa tête, le tireraient vers lui, l'attireraient dans ses bras.

On le tira brusquement en arrière, lui arrachant Sherlock et la possibilité de le consoler. Il vit son regard abattu et désolé croiser le sien puis se détourner immédiatement. Il sentit son corps se remplir une nouvelle fois d'une énergie formidable. Un mélange de colère et de pitié.
Il se ressaisit et arrangea ses vêtements. Il sortit en courant.