NA : Bonjour, bonjour !

Voilà donc comme promis ce week-end, un petit OS qui m'est passé par la tête après avoir vu le dernier Iron Man... Je m'excuse d'avance pour mon élan "fleur bleue", je ne sais vraiment pas quoi en penser. C'est peut-être un peu too much, m'enfin, vous me direz ^^'

J'ai encore une idée en réserve, celle-ci se passerait 7 ans après IM3 et nous y retrouverions un certain personnage du film sur lequel une amie et moi avons, je l'avoue, craqué... A bientôt donc (:

Mes excuses si des erreurs ont échappé à ma relecture,

Enjoy !


Protocole : Quitte ou Double

2 avril 2012


« C'est peut-être un peu... excessif, Tony, mais je ne peux pas te contredire : c'est impressionnant. » Le Colonel Rhodes était en vol dans l'Iron Patriot quelque part au-dessus de l'Atlantique. Il avait répondu à l'appel de Tony, reconnaissant de la distraction, étant presque certain de ce qui l'attendait. Pas de menace planétaire pour cette fois, bien loin de là.

« Qu'est-ce que je te disais ? C'est absolument parfait ! Je suis absolument parfait ! »

Le Colonel ne put s'empêcher de sourire face à l'euphorie de son ami. Tony adorait présenter de nouveaux projets et avait toujours cet air de petit garçon attendant qu'on le félicite. Ou qu'on le réprimande. Bien sûr, il avait grandi depuis la fac, mais son excitation face à une nouvelle création restait la même.

« Là par contre, je pourrais te contredire... » Rhodes avait dit cela dans un murmure et si Tony l'entendit, il choisit de l'ignorer. « Je suis content que tu aies enfin terminé. Quand comptes-tu... »

« Désolé, Rhodey mais il va falloir qu'on se rappelle. Jarvis vient de me signaler qu'il était temps de passer en phase active. Croise les doigts pour moi, ou quoi que ce soit que tu puisses faire dans ton armure, » lui dit Tony d'un ton distrait, ne prêtant déjà plus attention à son ami. Il éteignit sa tablette et se leva afin d'aller accueillir sa charmante petite amie qui rentrait d'une longue journée de travail. « Jarvis, assure-toi que la phase une du Protocole est en place, » ordonna-t-il et les lumières se tamisèrent juste avant que les portes de l'ascenseur ne s'ouvrent.

Ce n'est rien que Pepper... se réprimanda-t-il alors qu'il sentait l'angoisse le gagner. Le fait était cependant que ce n'était jamais rien que Pepper. Pepper comptait. Et ce qu'il s'apprêtait à faire pour mettre un terme à... et bien pourrait mettre un terme à à peu près tout.

« Hey, Peps. » Il s'inclina légèrement pour l'embrasser tandis qu'elle sortait de l'ascenseur. Il glissa une main autour de sa taille dans un geste possessif qui le rassura légèrement.

« Hey, toi-même, » répondit-elle en imitant son geste. « Un tel accueil... Aurais-tu enfin achevé ce 'projet top secret' que tu mènes dans l'atelier depuis trois longues semaines et dont tu ne parles pas même à ta PDG ? Cela expliquerait le costume quasi immaculé. »

« Eh bien, mademoiselle Potts, vous semblez bien me connaître. » Il lui vola un nouveau baiser alors qu'elle se redressait après avoir quitté ses chaussures à talons. « Attends, tu as dit quasi immaculé ? »

Il pensait pourtant avoir fait attention !

« Tu as de la graisse sur ton col, chéri. Si je ne savais pas ce que je sais, je pourrais être jalouse de Dummy... » répondit-elle avec malice.

« Le pauvre est toujours traumatisé par sa dernière mésaventure, il a besoin d'attention ! » se défendit Tony. L'amusement perçait dans son regard derrière une mine faussement sérieuse. Le robot était en pièces lorsqu'il l'avait récupéré dans les ruines de sa villa de Malibu.

« Bien sûr, » répondit Pepper, affectant d'être jalouse alors qu'elle se dirigeait vers la pièce principale. Après toutes ces années, elle s'amusait toujours autant de la facilité avec laquelle ils se provoquait innocemment l'un-l'autre.

Elle allait ajouter quelque chose quand elle s'arrêta subitement.

L'imposante baie vitrée menant à leur terrasse était grande ouverte, laissant libre accès à une petite table ronde, dressée d'une façon qui ne laissait pas place au doute ; Tony leur avait organisé une soirée en tête à tête. Une soirée romantique.

« On y va ? » Tony plaça une main sur le bas de son dos pour l'accompagner à la table.

« Je devrais m'inquiéter ? » demanda-t-elle suspicieusement alors qu'il poussait sa chaise derrière elle.

« Un homme ne peut donc pas préparer à dîner juste parce qu'il en a envie, Mlle Potts ? » Tony fit mine d'être offensé, ouvrant de grands yeux et faisant un « o » offusqué de ses lèvres.

« Techniquement, monsieur, » déclara Jarvis, « j'ai supervisé le pro... »

« Mute ! » s'empressa d'ordonner Tony. Malheureusement il s'y prenait un peu tard...

Pepper lui jeta un regard amusé et il haussa les épaules comme pour dire que sa perfection avait certaines limites. Bien sûr, il ne l'avouerait jamais à voix haute...

Le dîner fut étonnamment bon. Sous la supervision de Jarvis, cela n'avait rien de très étonnant, mais tout de même, Pepper apprécia l'intention et le moment qu'ils passèrent.

« C'était délicieux, Tony. » Elle se leva et alla s'appuyer sur la balustrade pour admirer la ville. Plus de quatre cents mètres plus bas, les passants ressemblaient à de petits points sombres dans une marrée de lumière rouges et blanche projetée par les voitures qui circulaient dans un flot incessant, même la nuit. New York avait subi de nombreux changements depuis l'année précédente et la tentative d'invasion extraterrestre. Reconstruire était un processus lent, mais avec l'aide de Stark Industries, les choses avançaient plutôt bien.

Tony la rejoignit mais resta derrière elle. Il glissa ses mains sur les hanches de sa compagne et posa son menton sur son épaule.

Ils restèrent ainsi un instant, savourant simplement leurs présences respectives.

Ils savaient que ces instants étaient précieux.

« L'une des plus belles villes du monde... rebâtie à ton image, » Pepper le taquina.

« Tu peux t'accorder un peu de crédit, tu sais. »

« 12 %, c'est ça ? » Elle rit légèrement, se rappelant leur plaisanterie lorsqu'ils avaient célébré la mise en fonction du réacteur ARC destiné à alimenter la tour Stark, l'année précédente.

« Je pensais plutôt à quelque chose comme 18, ou même 20 % »

« Vraiment ? On dirait que mes actions ont fait des bébés depuis la dernière fois. »

L'étreinte de Tony se resserra subtilement sur sa taille et il déposa un baiser sur la nuque de sa compagne. « Tu as un bon mentor. »

« Bien entendu. » Elle rit à nouveau.

Tony aurait voulu qu'ils puissent rester ainsi pour toujours. Mais ça aurait été trop facile.

« Je suis contente d'être ici. Avec toi, » dit Pepper après un instant de silence.

Ici... New York.

Lorsqu'ils étaient retournés à Malibu après l'invasion, Tony ne pensait pas qu'il serait un jour capable de remettre un pied à moins de cent kilomètre de cette tour. Il avait essayé, les premiers jours. Mais il avait fuit. Aujourd'hui, il était revenu. Du moins, Pepper l'avait fait revenir et il ne le regrettait pas. Il avait fini par trouver une sorte de paix ici, un statu quo avec la ville de ses cauchemars.

Parce que Pepper était là avec lui.

Il prit une profonde inspiration. Il était temps de passer à la phase deux de son grand projet. Mais peu importe combien de fois il avait pu répéter ce moment dans sa tête, il ne savait toujours pas comment agir sans provoquer une inévitable catastrophe.

« Pepper, chérie, » commença-t-il. « Tu sais que tu es la raison qui me permet de continuer à avancer. Tu es cette raison depuis douze ans et je suis un imbécile pour ne pas avoir compris plus tôt à quel point tu m'étais indispensable, mais Peps, je... comment te dire ? »

« Tony, Tony ! Je sais. » Elle se retourna pour prendre son visage entre les mains, tentant de l'apaiser. D'où venait cette soudaine déclaration ?

Il sourit fugacement, prenant sa main, qu'il embrassa avant de l'entraîner à nouveau dans le salon.

« Essaie juste de garder l'esprit ouvert, d'accord ? »

Le regard coupable qu'il lui lança acheva de la paniquer complètement.

« Tony, qu'est-ce qui se passe ? »

Il la fixa un instant, une expression indéchiffrable sur le visage avant de détourner le regard. « Jarvis, tu peux lancer la phase deux. »

« Tout de suite, monsieur, » répondit l'IA avec sa promptitude habituelle.

« La phase deux ? Tony, la phase deux de quoi ? »

Mais plutôt que de répondre, Tony la fit s'arrêter au centre de la pièce, où la plateforme menant à son atelier s'ouvrait lentement pour laisser apparaître l'ascenseur, révélant ce sur quoi il travaillait depuis trois semaines.

« C'était pour ça, le dîner ? Tu voulais... quoi, m'apaiser avant de m'annoncer que tu avais recommencé à fabriquer une armure ? » demanda-t-elle, plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. Pour sa défense, il l'avait vraiment inquiétée l'espace d'un instant. Elle le vit tressaillir et se sentit immédiatement coupable. Elle reprit, plus doucement ; « Tony, je n'ai jamais imaginé que tu laisserais tomber. Je ne te le demanderais pas, Je voulais simplement... » mais il la coupa.

« Regarde-la, Peps. » Son ton faisait mine de supplication. Il était toujours immobile.

« C'est ce que je fais, » répondit-elle, ne voyant pas où il voulait en venir. Il haussa un sourcil insistant et elle soupira, se retournant vers l'armure, laissant Tony à son coin près du canapé.

L'armure avait effectivement quelque chose de différent. Pour commencer, elle n'était pas rouge et or, mais ce n'était pas la première fois qu'il changeait la couleur. Malgré tout, il y avait vraiment quelque chose de différent. Elle n'arrivait tout bonnement pas à mettre le doigt dessus. Peut-être cette impression venait-elle du fait que l'armure avait l'air moins tape-à-l'œil que ses précédentes versions. La peinture était d'un bleu mat profond, souligné à la taille par des bandes d'un doré tout aussi mat. Souligné... d'une façon suggestive.

« Tony, » dit-elle finalement. « Est-ce que ce sont... ? » demanda-t-elle, pointant un doigt en direction de la poitrine de l'armure.

« Des seins ? Oui. » Il haussa les épaules, un sourire satisfait aux lèvres.

« Je n'arrive pas à croire que tu aies fait ça ! »

« Je n'ai pas l'intention de me travestir si c'est ce qui t'inquiète, bébé. »

Pepper ne put se retenir ; elle éclata de rire.

« Tu m'as fait une armure... » souffla-t-elle, retrouvant son sérieux.

Elle s'approcha pour observer la dernière création de son génie de petit ami.

« Oui... » acquiesça Tony qui ne bougeait toujours pas de l'endroit où il se trouvait, croisant les bras sur son torse tandis que Pepper passait une main sur le masque de l'armure. Son anxiété s'accrut encore, si cela était possible, alors qu'elle tournait autour du Mark 44. Il tenta de se calmer en se disant qu'elle n'avait pas encore commencé à hurler.

« Elle est belle. »

Tony resta bouche bée face à la déclaration de Pepper. Il n'avait clairement pas envisagé cette réaction-là. Des cris auraient été les plus probables, peut-être quelques larmes ou même une gifle... mais l'approbation n'était pas sur sa liste de réactions envisagées. Ou alors vraiment tout, tout, en bas de la liste.

« Je pourrais avoir besoin d'une ou deux leçons de vol ceci-dit. La dernière fois que j'ai essayé n'a pas été très probante, » fit-elle négligemment remarquer en le rejoignant.

« Attends, attends, attends, tu ne vas pas protester ? Me dire que c'est une mauvaise idée, que... »

« Tony, arrête. » Pepper le fit taire en lui plaçant une main sur la bouche. « Après Extremis, je t'ai dit que je pouvais comprendre ce que tu ressentais en enfilant ton armure. Je ne mentais pas. Je sais aussi que tu ne peux pas supporter l'idée que... » Elle s'arrêta, ne sachant comment s'exprimer sans ramener de mauvais souvenirs.

« Je ne supporte pas de te voir sans défense. Ne pas être à même de te protéger est... » Il s'arrêta à son tour, fermant les yeux un bref instant avant de plonger à nouveau son regard dans celui de Pepper, laissant voir l'impuissance que les mots ne suffisaient à exprimer. « Je ne peux pas te perdre. »

« Et je ne peux pas te perdre non plus. Je peux haïr tes armures, elles restent la raison pour laquelle nous sommes toujours là tous les deux, ensemble et je ne voudrais pas te voir sans. Je peux comprendre que tu veuilles que j'en aie une aussi. Juste au cas où. »

« Wow, Pepper... » souffla Tony avant de l'embrasser. Il l'aimait tellement. Elle savait comment il fonctionnait, elle le comprenait, l'aimait. Ce n'était pas quelque chose qu'il avait anticipé mais ça lui était pourtant arrivé ; il avait trouvé sa famille. Ca le rendait heureux. Vraiment heureux.

Il savait que jamais Pepper ne serait vraiment en sécurité avec lui. Il avait bien pensé à la laisser partir, mais pour être honnête, il n'en aurait pas été capable. La pensée n'avait persisté qu'une seconde avant qu'il ne décide d'être égoïste. Et puis, serait-elle vraiment plus en sécurité sans lui ?

Légèrement rassuré par la réaction positive, il lui offrit son sourire le plus provocateur. « Tu es certaine ne pas vouloir me voir sansl'armure ? Ca pourrait se révéler problématique dans certaines circonstances, tu sais. »

Pepper s'esclaffa.

« Je pense que vous vous moquez, monsieur Stark. »

« Moi ? Je n'oserais pas m'attaquer à la grande Pepper Potts ! » répondit-il avec une grandiloquence exagérée.

Il retrouva cependant vite son sérieux.

« Tony ? » s'inquiéta Pepper en percevant son nouveau changement d'attitude.

« Il y a quelque chose d'autre. » Il prit sa main et l'emmena à la gauche de l'armure. « Tu avais raison. J'avais une raison particulière de te préparer ce dîner et ce n'était pas à cause de l'armure. Du moins pas seulement. »

Il lâcha sa main et prit celle de la Mark 44.

Pepper rit nerveusement. « Tu vas finalement m'annoncer que tu me quittes pour ton armure ? » tenta-t-elle de plaisanter. Mais elle avait la gorge nouée et Tony ne sembla qu'à moitié amusé.

« Pepper, veux-tu m'épouser ? »

Ses yeux laissaient transparaître un désespoir que Pepper ne voyait pas souvent chez Tony, sauf... Il avait toujours peur de la perdre.

Elle joignit ses mains à la sienne, pressée contre le métal froid de l'armure. Elle fixa leurs mains liées un instant, réalisant ce qu'il venait de dire. Ce fut alors qu'elle allait répondre qu'elle les aperçut ; sur le quatrième doigt de l'armure se trouvaient trois petites pierres précieuses. Deux rubis taillés comme des larmes encerclant un diamant solitaire aux reflets bleutés. Pepper sentit sa gorge déjà sèche se serrer un peu plus et elle fut subitement incapable de prononcer le moindre mot.

Quand elle eut commencé à assimiler cette découverte, elle fut subitement parcourue d'un rire nerveux, toujours incapable d'articuler une réponse.

Il ne s'était pas écoulé plus de cinq secondes depuis sa demande et la menace d'un nouveau fou rire de Pepper terrifia Tony. Elle ne le prenait pas au sérieux ? Ne voulait-elle pas de lui comme il voulait d'elle ? Il retira sa main brusquement. Il s'était trompé. Il n'aurait pas dû...

« Tony, Tony ! » s'exclama Pepper. L'absence subite de sa main entre les siennes lui avait fait l'effet d'un électrochoc et elle prit conscience de ce qu'il devait ressentir à la voir ainsi. Elle fit un pas en avant et reprit sa main. « Oh, mon dieu, Tony... Je... Oui ! Oui, je veux t'épouser, bien sûr que oui. »

Le soulagement qui s'empara de Tony fut si intense lorsqu'elle prononça ce oui... Il ne connaissait qu'une façon d'exprimer ce qu'il ressentait en cet instant. Il l'embrassa. Il l'attira à lui dans un geste prompt, glissant ses bras autour de sa taille pour la sentir aussi proche de lui que faire se put. Elle répondit avec la même intensité, plaçant ses mains derrière la tête de Tony alors qu'il se faisait plus possessif si possible. Elle se laissa faire lorsqu'il la souleva et elle croisa les jambes autour de sa taille dans un geste familier.
Malheureusement, dans leur hâte, elle sentit son dos heurter sa bague de fiançailles et elle grimaça douloureusement sous l'impact, rompant leur baiser.

« Pardon, » s'excusa en la reposant prudemment au sol. Mais plutôt que la douleur qu'il s'attendait à voir sur son visage, il ne trouva que pure hilarité...

« Bon sang, Pepper, vas-tu arrêter de te moquer de moi ? »

« Pardon, Tony. Vraiment, je suis désolée. C'est juste que... Tu ne peux rien faire comme tout le monde, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle, amusée. « Je veux dire... regarde ma bague ! Personne n'osera douter que je sois fiancée à Tony Stark. »

Tony réussit à paraître penaud en lui souriant.

« Faire comme tout le monde, ce serait... ennuyant tu ne crois pas ? »

« Si peu Stark de ta part, c'est ça ? » répondit-elle, entrant dans son jeu avant de replacer ses mains derrière la nuque de son fiancé.

« Quelque chose dans ce goût-là, oui... » Il l'embrassa à nouveau, plus doucement cependant.

Elle sourit, appréciant sa tendresse.

« On dirait que je vais avoir mon nom sur cette tour, finalement. »

Tony ne prit pas la peine de répondre.

Dieu qu'il aimait cette femme.