Les ombres d'une ancienne usine clandestine de traitements de produits toxiques, fermée par les scellés da la police de Boston et abandonnée depuis un an ,se dressent dans la nuit. A l'intérieur, les tonneaux encore remplis de liquides suspects et dégageant une odeur acide sont éparpillés. Les papiers et autres détritus encore présents s'envolent dès qu'une rafale de vent glacial s'engouffre par les fenêtres brisées. Une passerelle métallique soutenue par deux escaliers de chaque côtés , traverse l'usine. Les chaînes qui y sont suspendues, s'entrechoquent. Personne n'est rentré ici depuis la descente de la police de Boston. Personne , sauf un homme qui depuis un mois fait des aller-retour discrets. Il apporte le matériel nécesssaire à son « oeuvre » comme il l'aime l'appeler. Aujourd'hui, il y vient pour la dernière fois avant le « grand jour » pour finaliser le décor.

Jane et Maura avaient décidé lors de leur soirée de profiter de leur journée de repos. Jane se réveilla paisiblement en s'étirant. Elle tourna la tête et vit Maura encore endormie. Les rayons du soleil dansaient sur son visage. Jane contempla ce corps près d'elle qui lui rappella cette magnifique sculpture grecque que Maura lui avait montrée lors de leur dernière visite au musée. S'il y avait une chose que Jane avait retenu de cette visite, c'était cette immense statue de marbre blanc, drapée mais qui laissait aucun doute quant à ses formes généreuses. Jane se mit sur le côté et caressa le visage de Maura. Elle était en admiration devant sa splendide épouse. Quelques minutes passèrent avant qu'elle ne l'embrasse délicatement sur le front puis sur le bout du nez et enfin sur une ouvrit les yeux, réveillée par ces tendres baisers. Un sourire s'esquissa sur ses lèvres avant que Jane ne s'en saisisse.

« Bonjour, as-tu bien dormi Sweety? » demanda Jane après avoir interrompu ce baiser.

« Merveilleusement bien, j'étais tellement épuisée par ces dix jours de travail intensif . Et toi ? » demanda Maura en tirant les draps à elle.

« Moi aussi, et là j'ai envie d'un super méga petit-déjeuner au lit, qu'en penses tu? »

« C'est une idée grandiose! »

« Je vais nous préparer ça! ». Jane s'apprêtait à se lever quand Maura l'attrapa par le poignet. Elle bascula, alors, en arrière se retrouvant sur le dos. Maura ne lui laissa pas le temps de réagir, elle l'embrassa passionnément « j'ai oublié de te dire bonjour! ». Jane souria. Une fois debout, elle mis son tee-shirt et son boxer puis alla dans la cuisine. Tout en préparant le petit-déj, elle pensa à ce qu'elles pourraient faire aujourd'hui . Pour Jane, l'activité de la journée serait de rester dans le canapé à regarder des films au chaud avec pop-corn et café italien. Dehors, il faisait froid et le vent renforçait cette sensation . Mais Maura avait peut être d'autres projets. De retour dans la chambre, Jane se faufila sous la couette et les deux jeunes femmes commencèrent à savourer ce petit -déjeuner.

« Que veux tu faire de ta journée » demanda Jane

« Je crois que j'ai envie de profiter de ma merveilleuse femme! Tu m'a manqué ces derniers jours » soupira Maura « Au travail on se croisait ainsi qu'à la maison. Je te veux toi, je veux rester allongée près de toi et que tu me réchauffes en m'enlaçant tendrement. Je veux que tu sois rien qu'à moi pour toute la journée » répondit Maura en fixant Jane avec ses yeux qui faisaient tant craquer le détective.

« Hmm, excellent programme, j'avais pensé à la même chose t avec l'option films en plus. » dit Jane tout en mordant dans sa brioche et en lui faisant un clin d'œil.

Plus tard dans la journée ,dans un quartier de Boston.

Tout était prêt pour « son oeuvre »: il avait choisi sa proie, l'endroit pour son exposition. Ca allait être grandiose.

17h ce samedi là, il prenait son café à la terrasse malgré le froid. En face se trouvait une petite librairie enclavée entre deux immeubles . A travers la vitrine, on pouvait voir Stéphanie la libraire qui rangeait ses vieux ouvrages. Son regard la suivait et il savait qu'elle finirait dans une heure. Il reprit du café pour patienter tout en lisant le livre que lui avait vendu Stéphanie quelques semaines plus tôt. Elle l'avait conseillé et quand l avait entendu sa voix douce et chaude à la fois, il avait su que c'était elle sa première « oeuvre ». A 18h, elle ferma la boutique. Il se leva. Elle marchait tranquillement en lisant ses mails. Il était là un peu plus loin à l'intersection de la rue principale et de la ruelle. La petite camionnette grise était garée et le moteur tournait. Quand elle arriva à l'intersection, il la bouscula en s'excusant. Le portable de Stéphanie tomba par terre , elle se baissa pour le ramasser mais avant même de pouvoir l'attraper, elle reçu un jet de gaz soporifique et tomba dans ses bras. Pas de témoins, pas de caméras, pas d'imprévus tout se passa comme il l'avais prévu. Il la transporta à l'arrière de la camionnette s'installa au volant et démarra .

Son impatience grandissait au fur et à mesure qu'il se rapprochait de l'usine. Il s'arrêta devant les deux portes coulissantes pour pouvoir les ouvrir et rentra le véhicule à l'intérieur. « Son oeuvre » commençait !