Quelques poignées de gros sel.
Etant donné le nombre d'idées sur Supernatural qui fourmillent dans ma tête, j'ai décidé de poster ici les différents OS que je pourrais écrire. Ils sont à lire séparément et dans n'importe quel ordre.
Le premier OS est un pré-série.
Je ne sais pas si dans l'un des épisodes on apprend comment et quand Bobby a rencontré John et les garçons (étant donné que je n'ai vu qu'une partie de la saison 2 et un ou deux épisodes de la 3) donc j'ai fait à ma manière.
Bonne lecture!
OS1 : Un fusil et un bébé.
Bobby n'oublierait jamais la première fois qu'il avait rencontré les frères Winchester. C'était une nuit, quelques semaines seulement après la mort de Mary. Il avait accompagné John pour une de ses premières chasses et celui-ci avait été plutôt amoché et cela n'arrangeait rien qu'il ait descendu la bouteille de whisky et celle de tequila qui traînaient dans la voiture de Bobby. Bobby s'était donc senti obligé de raccompagner le père Winchester jusqu'au minable studio dans lequel il logeait.
Soutenant un John aux trois-quarts ivre mort en tout cas trop pour retrouver ses clés, Bobby avait dû forcer la serrure. Il avait à peine eu le temps de franchir le seuil avec un John gloussant dans ses bras qu'il fut arrêté net par le fût d'un fusil à canon scié.
Lentement, Bobby suivit le fusil des yeux jusqu'au bras qui le tenait puis jusqu'au propriétaire du bras. Et Bobby faillit lâcher John.
Devant ses yeux se tenait un tout petit garçon qui pointait son fusil sur, non pas sa tête qui était hors d'atteinte, mais une autre partie de son corps à laquelle il tenait particulièrement. Le gamin à qui il donnait moins d'une demi-douzaine d'années tenait sans fléchir le fusil d'une main et un bébé braillard dans l'autre.
La situation était hallucinante et absolument pas rassurante. Bobby était bien placé pour savoir que le maniement d'une arme à feu était très sensible et il restait persuadé qu'une arme n'avait rien à faire dans la main d'un gamin qui ne devait même pas encore aller à l'école.
Euh… John… tenta Bobby. Y a un gamin avec un bébé qui pointe un fusil sur moi…
La seule réaction de John fut un nouveau gloussement alcoolisé. Bobby tenta un geste vers le gamin mais s'arrêta très vite alors que le môme, avec une seule main ! – des années plus tard Bobby se demanderait toujours comment il avait fait – avait armé le fusil.
Tu bouges encore et j'te bute ! grogna le gamin d'un ton décidé.
Bobby sentit la sueur couler le long de son visage. C'était une putain de mauvaise situation. Il savait bien sûr qu'il aurait pu vaincre le garçon en quelques secondes mais tuer un gamin n'était pas franchement sa tasse de thé, surtout alors qu'il avait le père dudit gamin qui gloussait contre son épaule.
John ! supplia-t-il.
Bobby se sentit respirer à nouveau quand John se redressa mais il resta interdit quand il beugla :
Langage Dean ! Va recoucher ton frère !
Oui, monsieur ! répondit immédiatement le gamin, raide comme un piquet.
Et toujours plus halluciné, Bobby regarda l'enfant faire demi-tour en traînant le fusil derrière lui.
Il allait devoir avoir une petite explication avec John…
La discussion attendit le lendemain matin – Bobby n'était ni sadique ni stupide, dans l'état où il était lorsqu'ils étaient rentrés, c'est à peine si John devait être capable de se souvenir de son nom. Bobby avait dormi sur le canapé défoncé et avait été réveillé par l'apparition vers sept heures du petit gamin de la veille traînant toujours son fusil et avec le bébé calé sur son ventre grâce à plusieurs sangles. Peu certain d'être réveillé, il avait vu le gamin perché sur une chaise devant la cuisinière en train de préparer un biberon.
John était arrivé au moment où le plus grand des deux garçons nourrissait le plus petit et Bobby lui avait immédiatement envoyé son poing dans la figure. Il savait certes que John avait deux gamins et qu'il les traînait derrière lui dans sa croisade contre le démon qui avait tué sa femme mais il n'avait jamais imaginé ce que devaient supporter les gamins. D'un certain coté, il était assez rassuré d'être horrifié par ce qu'il avait vu. Il n'était pas encore totalement un vieux chasseur sans cœur et sans conscience.
Bordel ! Qu'est-ce qu'il te prend ?! avait hurlé John.
Qu'est-ce que c'est que ça ? avait crié à son tour Bobby en désignant les deux gamins qui n'avaient même pas tourné la tête vers eux.
Mes fils, répondit John, laconique.
Et tu trouves normal que ce soit l'aîné qui s'occupe du plus jeune ? Il a quel âge d'ailleurs ?
Presque cinq ans.
John se releva ; Bobby n'y avait pas été de main morte.
Quant à ce qui est de s'occuper de Sam, essaie de le retirer des bras de Dean pour voir ! répliqua John.
Bobby ne connaissait rien aux enfants, il se garda donc d'essayer de convaincre Dean de lui donner Sam.
Le père Jim, quelques semaines plus tard, ayant voulu voir par lui-même si ce que lui avait raconté Bobby était vrai et se targuant d'être apprécié des enfants avait proposé à Dean de s'occuper de Sam pour qu'il puisse aller jouer ou faire des trucs pour lui.
Il avait fallu près d'une heure pour enlever la totalité du gros sel du postérieur du pasteur. Dean lui avait tiré dessus sans la moindre hésitation et le père Jim devait remercier le ciel que John n'ait pas chargé le fusil avec de vraies cartouches.
Plus jamais l'un d'eux essaya de séparer Dean de son frère.
Bobby n'avait jamais oublié cette rencontre aussi ne fut-il absolument pas étonné quand il comprit quel pacte avait contracté Dean pour sauver son frère.
