Songfic sur la chanson Machines absurdes de William Sheller.
J'ai rêvé un soir de solitude avec exactitude une heure au bord de l'eau
Une jeune femme au sang pur n'a d'autre avenir que le mariage.
Les enfants.
Un manoir immense, des bijoux scintillants, des robes somptueuses, des bals renversants.
Je ne suis pas une poupée. Je n'aime le lisse qu'avec des coins acérés, les miroirs brisés qui me renvoient mon visage comme une lame de couteau.
J'ai cru voir avec incertitude des machines absurdes marcher sur les flots
J'avance lentement, étourdie par l'alcool, et les hommes graves, les femmes rieuses mais élégantes, droites et soigneusement inaccessibles me semblent des masques grotesques, un défilé de carnaval qui valse devant mes yeux et je vacille.
Vers les lumières orange les gens ça les dérange que je ne sache pas auquel ressembler
Mon père me fixe de son regard glacial. Notre ressemblance est frappante et, je le crois, il la déteste. Je ne suis pas son héritier.
Ma mère glisse, à son aise, dans la foule, et hausse un sourcil hautain, gracieux et désapprobateur sur mon passage. Elle ne peut rien dire maintenant, surtout ne pas donner prétexte à commérages... Mais de toute façon, je suis mariée à présent, et donc hors de son emprise. Seuls ses mots pointus peuvent me toucher, et j'ai appris à me blinder contre elle.
J'erre au coeur de la foule, flottant un peu à la dérive, sans savoir où aller.
Vous aviez l'air étrange des yeux de mauvais ange que je ne peux plus oublier
A la recherche d'un point d'ancrage, je m'arrache aux soirées, je vais de nuit en nuit au fil des rumeurs, mon regard méprisant poignardant les présomptueux qui ne croient guère à l'avancée d'une femme dans les rangs des Ténèbres. Jusqu'au jour où je rencontre mon futur Maître.
Cette fois-ci c'est moi la poignardée, la vaincue, la pétrifiée sous l'intensité de ses yeux sanglants, qui se plantent dans les miens et qui brûlent dans mon âme.
Je suis hantée.
J'ai le mal du coeur en altitude dans l'immensitude de mon ciel d'aimer
Je suis tombée dans les yeux du plus grand sorcier qui ai jamais vécu, et je me noie, petite poupée cassée et tournoyante, mais je mourrai en combattant.
Enivrée du pouvoir qui émane de lui et de sa présence magnétique, j'épouse ma nouvelle raison de vivre, et je m'élève, petite protégée brûlante de passion et lentement consumée.
C'est faut croire une fâcheuse habitude et j'ai peu d'aptitude à le vouloir changer
J'aime dans l'excès, j'aime cachée, dans un tumultueux secret qui bouleverse ma vie.
A lui, je me donne pleine et entière. J'ai pourtant l'habitude du silence, mais dans chaque mission, chaque sortilège, dans chaque regard je distille un peu des mots qui me sont interdits.
Je ne serai pourtant jamais à sa portée.
Vers les lumières orange les gens ça les dérange que je ne sache pas auquel ressembler
Je me bats seule, et les Mangemorts me regardent en coin, car je ne suis pas comme eux. Ils ne comprennent pas, ne savent pas qui je suis et cela me va très bien.
Baignée de la lumière de notre Marque, entourée de flammes et secouée d'un rire extasié, je brûle seule et me consume, tournoyante autour des cadavres.
Vous aviez l'air étrange des yeux de mauvais ange que je ne peux plus oublier
L'eau de ma vie est violente et démontée, rouge de sang et du reflet dansant des flammes.
Je danse sur un fil, sur une lame de rasoir, hantée par des yeux brûlants.
J'ai rêvé un soir de solitude avec exactitude une heure de mon passé
