Chapitre I : C'est tellement Fa-bu-leux !
Un pop retentit dans la nuit noire. Une jeune femme sortit d'une ruelle sombre et se pressa vers le « Dragon vert », restaurant renommé, tout en ajustant sa tenue.
Ses talons claquaient sur les pavés de la rue, raisonnant dans le silence nocturne. Enfin, elle atteignit l'entrée éclairée. Un homme était là, droit et silencieux, chargé de surveiller les entrées.
Avec empressement, la jeune femme se mit à fouiller son sac à main à la recherche de son carton d'invitation.
« Excusez moi, ça a commencé depuis longtemps ?
- Un moment oui.
- Oh… merci. Tenez, le voilà.
- Vous pouvez y aller.
- Merci.
Elle entra dans un hall largement éclairé mais vide, qui la mena bientôt devant un grande porte d'où s'échappaient un bourdonnement de conversation et une douce musique de fond.
Une voix se fit entendre derrière elle.
« Madame ? Souhaitez vous que j'aille ranger votre cape ?
- Oui, s'il vous plait.
- Passez une bonne soirée.
- Merci.
Rapidement, elle se regarda dans le miroir somptueux accroché là, arrangea sa coiffure, et vérifia l'absence d'une quelconque disgrâce.
Puis, elle respira un bon coup, serra les points et poussa la porte.
Aussitôt, le bruit empli l'espace autour d'elle et elle fut happée par la foule.
Discrètement, elle chercha le buffet des yeux et s'y dirigea pour y attraper un verre de champagne.
Alors seulement, elle se retourna et observa autour d'elle tout en sirotant sa boisson.
Son regard s'arrêtait parfois sur tel ou tel visage, la faisant sourire en constatant les changements survenus chez ses anciens camarades d'école.
Voilà huit ans qu'elle avait quitté Poudlard, et accessoirement l'Angleterre. Voilà huit ans qu'elle n'avait pas revu toutes ces personnes qui avaient fait parti de sa promotion.
Tranquillement, elle continuait son étude lorsque son regard tomba sur un groupe en particulier. En y réfléchissant, elle ne savait pas si elle avait accepté l'invitation en espérant qu'ils ne seraient pas là ou bien si c'était le contraire.
De toute manière, il était impossible qu'elle se trompe. Cette chevelure rousse flamboyante à côté d'une autre, brune et en pétard, tout cela était parfaitement identifiable.
Elle ne cessait, et contre toute raison, de fixer ce couple, ainsi que les deux hommes les accompagnants. Tant de souvenirs tournaient en ce moment dans sa tête.
Mais elle fut bientôt stoppée dans ses réflexions quand un visage surgit devant elle.
« Ça alors ! Elisabeth ! Comment vas-tu ? C'est fabuleux de te voir ici !
- Oh, Diane, qu'elle surprise ! Merlin, que tu as changé !
- Oh tu trouves ?
- Bien sûr… mais je crois que c'est surtout dû à ce ventre énorme que je vois là… tu accouches quand ?
- Dans trois mois normalement… je suis tellement heureuse !
- Est-ce que je connais l'heureux papa ?
- Non, il est moldu. Je suis devenue Mrs Carlton il y a trois ans… c'est absolument fabuleux !
- Ah oui ?
Lizzie s'efforçait de sourire et de paraître intéressée, mais pour tout dire, Diane et elle n'avaient jamais été intime, loin de là. Elles n'étaient que vagues connaissances. Mais Diane étaient de ces femmes hypocrites qui considèrent leurs anciennes camarades d'écoles comme des amies proches un instant, et ne cessent de casser du sucre sur leur dos l'instant suivant.
Et tandis que la future maman l'entretenait sur son bonheur familial, la jeune femme cherchait une échappatoire.
Bon sang, ce qu'elle pouvait être gonflante ! Elle le pensait déjà quand elle avait dix sept ans, et malheureusement, elle pensait la même chose à vingt cinq ans.
Peu à peu, la parole de son ancienne camarade ne devinrent qu'un bruit de fond et Lizzie s'enfonça dans ses souvenirs…
oOo
- Elisabeth Tallis !
La petite fille aux tresses brunes s'avança, comme ses camarades avant elle, et vint s'asseoir sur le tabouret, face aux autres élèves. Mon dieu ! Que tout cela était intimidant…
- Et bien, et bien… où vais-je vous mettre… j'hésite beaucoup… mais peut être que le mieux c'est de vous envoyer là bas… alors …GRYFFONDOR
Lizzie sauta de son tabouret sous les applaudissements et couru jusqu'à sa table où elle s'assit à côté d'un garçon brun à lunette.
- Salut ! Moi je suis James Potter.
- Elisabeth Tallis.
- Je sais, on vient d'annoncer ton nom. Tu parles bizarrement…
- Je suis française.
- Qu'est ce que tu viens faire en Angleterre alors ? Y'a une école de magie en France.
- Je ne vois pas en quoi ça te concerne.
Puis, elle s'était retournée aussi sec pour regarder le reste de la répartition. Un instant, elle hésita à se déplacer, mais elle décida finalement que ce n'était pas à elle de fuir devant ce grossier personnage.
Le banquet une fois terminé, elle suivit le préfet en chef de Gryffondor, comme les autres premières années. Elle était fatiguée et n'aspirait qu'à une chose…dormir. En plus, le garçon assis à côté d'elle durant le banquet n'avait pas arrêté de la critiquer, de manière tout sauf discrète, en compagnie d'un de ses amis, un garçon brun visiblement très heureux d'être là.
Bientôt, ils arrivèrent devant un escalier. Leur préfet leur annonça que les escaliers avaient tendance à bouger. Charmant n'est ce pas ?
La troupe d'élève commença donc son ascension, quand soudain, un tremblement se fit sentir sous leurs pieds, et bientôt le sol bougea. Lizzie se sentit alors bousculée et un garçon lui tomba dessus. Il était tout pâle, mais avec de très beaux yeux dorés et des cheveux châtain clair.
- Je…je suis désolée… pardon…
- C'est pas grave, ne t'en fais pas.
- Remus Lupin.
- Lizzie Tallis. Enfin, Elisabeth en vrai, mais je trouve que ça fait un peu vieillot.
- Oh, je vois.
Puis, l'escalier s'était stabilisé et la marche avait repris. Quelques minutes plus tard, elle découvrait sa chambre en même temps que sept autres filles. Rapidement, elle s'attribua le lit du fond. Une petite fille aux boucles rousses vint alors s'asseoir sur le lit d'à côté. Elle lui sourit timidement.
- Salut. Ça ne te dérange pas si je me mets là ?
- Non, bien sur, vas y.
- Merci. Je m'appelle Lily Evans.
- Lizzie Tallis.
Ça ne faisait que la troisième fois dans la soirée qu'elle donnait son nom à de parfaits inconnus. Enfin, inconnu, ils ne le resteraient pas longtemps. Elle ouvrit sa malle, en sorti son pyjama, et enfin, se coucha dans le merveilleux lit à baldaquin.
oOo
- Et alors là, tu ne devineras jamais ! C'est tellement fabuleux ! J'ai reçu donc ce hiboux et en ouvrant… j'étais tellement surprise de cette invitation, je ne savais même pas qu'il y aurai un truc pareil de prévu. Mais c'est tellement fabuleux ce qu'ils ont fait…
- Excuse moi Diane, il faut que j'aille au toilette.
- Oh, bien sur. J'ai été très heureuse de te voir ! C'est vraiment fabuleux !
- Moi aussi.
Rapidement, elle se dirigea vers les toilettes. Une fois entrée, elle ne put s'empêcher de singer sa camarade.
- Oh, c'est vraiment FA-BU-LEUX ! Gnagnagna... j'en ai rien à foutre ! Ni d'elle, ni de sa vie ! Bordel !
Elle s'appuya contre le lavabo et regarda son reflet. Elle repensa à ce dont elle venait de se souvenir. C'était ce jour là qu'elle avait rencontré les gens qui allaient par la suite avoir une certaine importance dans sa vie. C'était ce jour là qui avait décidé de son destin.
Longtemps elle fixa son reflet dans le miroir, sans bouger… un observateur extérieur y aurait vu… il aurait vu une bataille de sentiments, de souvenirs… son regard semblait ailleurs, torturé par des images qu'elle avait chassé de son esprit durant ces dernières années… un regard qui vous sert le cœur tellement il semble désespéré.
Une larme coula sur sa joue… juste une… elle roula, lentement, puis enfin, tomba.
A la sensation humide sur sa main, Lizzie réagit. Son visage se ferma, ses yeux se firent déterminés et froid, et sa main essuya ses yeux d'un geste brusque.
Elle se l'était juré. Plus jamais. Plus jamais ça !
Un bruit se fit entendre derrière elle et la porte des toilettes s'ouvrit pour laisser place à…
