Auteur: Kuro-Hagi & PeriginTouque – 07/07/2018
Genre: Drabbles – Yaoi – Romance – POV internes
Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki.
Note: Hello everybody ! Happy Birthday Midorima !
Non vous ne rêvez pas nous sommes bien deux auteuses sur cet OS en l'honneur de l'anniversaire de Midorima. Comment cela fonctionne ? Nous avons choisi chacune un personnage (dont Midorima), une trame d'histoire et nous avons écrit des drabbles en POV internes qui se répondent plus ou moins. C'est un peu le principe du RP (Role-Play).
L'exercice nous a bien plu… Et nous avons donc décidé de vous proposer un recueil d'OS, sous ce format, pour les anniversaires de chacun des membres de la GoM et proches de la GoM.
Nous espérons que ça vous plaira ! N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques dans les commentaires ! Ce format étant assez original… Nous sommes vraiment preneuses de vos retours. Est-ce que ça marche ou pas ? Merci !
(Et je m'excuse platement pour le retard… C'est de ma faute, j'ai eu un week-end chargé, nous nous sommes décidées à la dernière minute… Bref, impossible de poster le 7 juillet)
Remerciements : Je peux remercier Peri ici alors qu'elle est co-auteuse de me pousser toujours à faire des trucs de ouf ? XD Bon… je sais pas si je peux mais je le fais ! MERCI PERI ! (Kuro)
Shin-chan, je t'aime !
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Je me lève de bonne heure. En fait, je n'ai rien dormi de la nuit. Aujourd'hui, je m'en vais pour deux mois à l'autre bout du pays, pour mes études. Je vais enfin aller sur le terrain, dans un vrai journal, avec des reporters et apprendre d'eux. Je suis impatient. J'ai hâte et en même temps j'ai peur. C'est ridicule mais de me dire que plus de milles kilomètres vont me séparer de Shin-chan m'angoisse.
Je l'entends d'ailleurs dans la cuisine, il doit sûrement préparer son petit-déjeuner. Deux mois c'est long. Ca fait plus de soixante jours seul dans une ville inconnue. Quand je lui ai rappelé hier que je m'en allais cette après-midi, il n'a rien dit. Enfin si, il m'a encouragé à faire de mon mieux mais rien sur ce que j'attendais…
Je ne sais pas si je vais lui manquer. Il reste encore trop fermé, trop secret malgré le temps qu'on a passé ensemble. D'abord au lycée Shutōku, puis maintenant en collocation. C'est plus facile de se partager les frais. Et puis il me supporte, pas un inconnu. Ca c'est ce qu'il m'a donné comme excuse quand on a emménagé ensemble.
Je me dépêche de m'habiller et de lui dire au-revoir avant qu'il ne parte pour la fac. Après, je ne le verrai plus de la journée. J'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Vite !
Je rentre en trombe dans la cuisine, il a son sac en bandoulière, je ne sais pas ce qu'il me prend, ma bouche s'entrouvre toute seule.
— Shin-chan, je t'aime !
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J'ai fait comme d'habitude. Je me suis levé à six heures précises. Je me suis habillé. Dans la cuisine j'ai préparé mon petit déjeuner habituel. Et j'ai commencé à manger. Enfin… J'ai essayé.
Ce qui n'est pas comme d'habitude, c'est qu'aujourd'hui mon colocataire s'en va. Je ne pouvais pas payer le loyer seul… Bon. Mes parents auraient pu, mais je veux être indépendant. Et bien évidemment j'ai choisi Kazunari parce que c'est plus simple avec lui que je connais depuis longtemps. Et puis ça me permet de garder un œil sur lui.
Donc il part pour deux mois à l'autre bout du pays pour un stage très intéressant. Je suis inquiet tout seul là-bas pendant deux mois il ne va jamais s'en sortir. Et bien-sûr cette inquiétude après m'avoir pourri ma nuit, me gâche mon petit déjeuner.
Je veux qu'il réussisse dans ce qu'il fait. Je vois bien que ce boulot de reporter le passionne. Alors je suis le premier à l'encourager. Ce stage est une vraie bonne opportunité et je souhaite qu'il en tire le meilleur profit. Mais… La vérité c'est qu'il va me manquer. Et j'ai peur que Fukuoka lui plaise tellement qu'il ne rentre pas. Mais je ne lui dirais jamais ça. Je veux qu'il mette toutes ses chances de son côté pour réussir, je ne veux pas être celui qui à empêcher sa vocation.
Inutile d'insister. Le four m'indique qu'il est l'heure pour moi de me rendre à l'hôpital. Je débarrasse. Je n'ai rien mangé. Je lave ma vaisselle et range proprement la cuisine. Je suis chaussé, habillé, j'actionne la poignée de la porte et j'entends ses pas précipités dans mon dos.
— Shin-chan, je t'aime !
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Bordel mais qu'est-ce que j'ai été con ! Voilà Kazu-chan tu parles encore sans réfléchir !
Je m'en veux, je m'en veux ! Pourquoi est-ce que je lui ai sorti ça avant de partir, sur le pas de la porte ?
Maintenant tout est fichu… Tu parles d'une déclaration, ah bravo !
Je n'arrête pas de regarder mon téléphone dans l'avion. Depuis ce matin je n'ai pas de nouvelles de Shin-chan. Est-ce qu'il m'en veut ?
J'ai attendu tellement longtemps pour lui dire, je voulais que ça soit un moment spécial, dans un endroit romantique, quand il aurait été réceptif. Parce que le connaissant, il ne faut pas le brusquer. Le Shin-chan est une bête difficile à apprivoiser.
Et moi j'ai tout foiré.
Aucun message. Est-ce que je lui en envoie un ? Ce soir, pour lui dire que je suis bien arrivé. Ca le soulagera. Enfin j'espère… Peut-être qu'il ne voudra plus qu'on partage l'appartement quand je rentrerai… Oh non, maintenant je stresse !
Inspire, expire, inspire, expire… Ça marche pas, je suis toujours sur les nerfs. Je vais bientôt arriver à Fukuoda. Le débarquement est dans moins d'une demi-heure. Je sens que ces deux mois vont être les plus longs de ma vie, surtout s'il ne me répond pas.
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Je n'ai pas réagi. J'étais tellement surpris. Il m'aime ? Aimer d'un amour romantique ? Je n'ai même pas pu lui souhaiter un bon vol, jouer les mère-poule en lui demandant de faire attention. Je l'ai regardé comme ça silencieusement quelques secondes et je suis parti pour ne pas rater mon train.
Pourquoi il m'a dit ça comme ça d'un coup ? Qu'est-ce-que ça veut dire ? Mon colocataire et ami est donc gay et… amoureux de moi. De moi. Il est sérieux ? Je suis chiant comme le monde comment peut-il tomber amoureux de moi ? Et je suis supposé faire quoi maintenant ? Qu'est-ce qu'il attend de moi ?
Est-ce qu'il part à cause de ça ? Pour fuir ? Me fuir ? ça veut dire qu'il ne reviendra pas ? Je regarde une pendule dans le hall de l'hôpital. Il doit être dans l'avion à présent. J'espère que tout va bien. Bien-sûr j'ai vérifié son horoscope. Je n'aime pas le savoir en l'air dans cette boîte de conserve. Je n'ai jamais été aussi peu concentré de toute ma vie. Je ne pense qu'à lui, qu'à ses derniers mots à en chercher un sens. Qu'est-ce que je dois faire ? Va-t-il bien ? Pourquoi l'idée qu'il m'aime ne me gêne pas ?
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Finalement j'adore cette ville ! Il y a toujours quelque chose à faire. En ce moment c'est le festival du Hakata Dontaku, tout le monde est dans les rues.
Je vis dans une auberge de jeunesse, j'ai ma propre chambre à un prix raisonnable. Après vivre en communauté ne me gêne pas, au contraire. J'ai rencontré plein de monde. On sort presque tous les soirs visiter les coins sympas. Au moins je ne m'ennuie pas, j'avais un peu peur de ça. Je prends plein de photos que j'envoie aux copains, surtout à Shin-chan. J'aimerais qu'il soit là aussi. Je suis sûr qu'il me trainerait dans les temples ou les musées, la loose. Ouais, mais il m'apprend plein de choses intéressantes. J'aime bien quand il me réexplique ce que je n'ai pas compris, mine de rien il est très patient et ne s'énerve presque jamais. Attention, j'ai dit « presque jamais » parce que ça arrive. Surtout quand je l'embête, j'aime bien, il démarre au quart de tour.
On s'envoie des messages, seulement ce n'est pas pareil. Il me raconte ses journées, ses soirées qu'il fait de temps en temps avec ses anciens coéquipiers mais on n'a pas reparlé de ce qui c'est passé… Je ne sais pas ce qu'il en pense. Il fait comme si de rien n'était.
Ca m'énerve. Pourquoi est-ce que t'es si buté Shin-chan ?
Il pourrait me dire « oui » ou « non » s'il partage mes sentiments. Je crois que je l'ai encore plus coincé avec ma bourde. Décidément, j'ai tout gâché.
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Kazunari semble vraiment s'amuser à Fukuoka. Il m'envoie pleins de photos et de messages. J'essaie de répondre au mieux, je ne suis pas très à l'aise avec tout ça. Je ne l'ai pas eu au téléphone depuis qu'il est parti. Nous n'avons pas reparlé de cette déclaration. Mais en était-ce bien une ? N'était-ce pas une de ses blagues ? Je ne sais plus quoi penser. Je ne peux pas lui en parler par message. Même par téléphone ce serait trop étrange.
Mon téléphone vibre. C'est ma pause déjeuner. Une nouvelle photo envoyée par Kazunari. Mon estomac se tord. Il semble vraiment passer un bon moment là-bas. Je crains qu'il ne veuille plus rentrer.
Qu'est-ce que je raconte ?
Ses mots résonnent encore et encore dans ma tête. Si c'est une blague elle est de très mauvais goût. Je n'arrête pas d'y penser. Je me suis renseigné. J'ai fait quelques recherches sur internet. Quand une personne fait une déclaration à une autre, elle attend en retour de savoir si ses sentiments sont partagés. Alors je me pose la question. Est-ce que je l'aime ? J'en sais foutre rien. Je ne sais même pas ce que ça veut dire être amoureux.
Je me masse les tempes, j'ai mal à la tête. Et ce gars, là, qui tourne autour de Kazunari. Ça me met de mauvaise humeur.
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Shin-chan ! J'en ai marre ! Je voudrais rentrer !
Il me dit qu'il est pris par ses examens, je veux bien le croire mais il ne me donne presque pas de nouvelles… C'est abusé. Je ne dois pas lui manquer tant que ça. En vérité toute cette histoire me déprime. Il vaudrait mieux ne plus y penser. Si ça se trouve il n'est même pas gay. Si ça se trouve il n'a même pas d'envie ni de sexualité… Si ça se trouve il est puceau !
Je n'aurais pas dû lui avouer que je l'aimais avant de partir, comme ça de but en blanc sans avoir de réponse. Ca aurait pu attendre deux mois. Là ça va être son anniversaire, je ne sais pas quoi faire… J'ai envie de rentrer pour le fêter avec lui. Même s'il n'aime pas les surprises, je parie que les gars de la GM vont lui préparer un truc, et moi je ne serais pas là. C'est injuste.
Il ne me reste que quelques semaines en juillet et mon stage sera fini. Je peux bien louper deux jours. Je vais demander à Tetsu-chan s'ils organisent quelque chose puis je verrai.
Non, en fait c'est tout vu, il faut que j'en ai le cœur net, j'irais voir Shin-chan, point à la ligne ! Et tant pis s'il me brise le cœur, je saurais à quoi m'en tenir (pourvu qu'il ne le fasse pas).
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J'essaie de me concentrer sur les examens. Mais j'ai beaucoup de mal. Kazunari me manque. Cet appartement est vide sans lui. Trop propre. Trop parfait. Trop mort. Je suis maniaque. Je ne peux pas m'empêcher de tout ranger et nettoyer que tout reste parfait. Mais j'ai conscience aussi que ça donne l'impression d'un appartement où on ne vit pas vraiment. Kazunari mettait cette touche de vivant. Kazunari est la bonne humeur et la vie incarnée.
Je soupire et pose mon front sur la table. Je n'arrive plus à répondre à ses messages. C'est dur. Il me manque. Et je suis énervé de le voir si proche de ce gars là-bas. Il m'a dit qu'il m'aimait non ? Alors pourquoi il laisse ce gars être aussi proche de lui ?
J'ai regardé ce que ça voulait dire 'être amoureux'. Je ne sais pas quoi faire. Je crois… Non. Le manque. La jalousie. Le désir. Je suis sûr que je suis amoureux de Kazunari. Et ça me fait totalement flipper. J'ai envie qu'il rentre, qu'il revienne me taquiner, me parler sans cesse, égayer ma vie, rire.
Mais je suis terrifié aussi. J'ai fait aussi des recherches sur les gays. Est-ce que Kazunari éprouve du désir pour moi ? Je n'y connais pas rien. Pour être franc, je suis puceau. Ça ne m'a jamais intéressé. Mais… J'ai regardé quelques vidéos et… J'ai fait des rêves érotiques. Je veux voir Kazunari comme ça. Je veux faire ces choses avec lui.
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Je suis derrière la porte, comme un imbécile. J'ai peur, j'ai chaud, j'ai envie de rentrer, j'ai envie de repartir. Je sais pourquoi je me suis déclaré au plus mauvais moment : parce que je n'avais pas à affronter sa réaction ! Ah, il est beau le Kazu-chan, les copains rigoleraient tous s'ils me voyaient.
C'est sûr qu'il ne pouvait pas répondre, pris de court. En y réfléchissant, c'était un peu salaud de ma part… Si je n'étais pas aussi stressé j'en rirais mais ce n'est pas le cas.
Je suis revenu en début de soirée, avant que la fête ne commence. Je voulais me retrouver seul avec mon Shin-chan et voir sa mine renfrognée. Disons plutôt que j'espère le voir sourire, un de ses sourires discrets mais sincères. Que ça lui fasse plaisir autant qu'à moi le fait d'être là.
Face à face, personne ne pourra se défiler. Plus de discussions futiles pour noyer le poisson, plus de feinte. Punaise, j'ai les mains moites en prenant la poignée. D'habitude je ne me mets pas dans des états comme ça. J'ai le cœur qui bat si vite, je fais sûrement une crise cardiaque ! Oh, Shin-chan va me réanimer comme ça !
Bon aller, j'arrête mes conneries deux secondes et j'y vais. Je prends une grande inspiration, et comme d'habitude en ouvrant la porte je crie.
— Shin-chan, je suis rentré, joyeux anniversaire !
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Je m'attends à les voir débarquer d'une minute à l'autre. Je ne suis vraiment pas d'humeur ce soir. Vraiment pas. J'ai eu vingt-quatre ans aujourd'hui et la seule personne que je voudrais voir est à l'autre bout du pays.
Je suis allongé dans le canapé. Je ne fais rien. Je fixe le plafond en faisant tourner entre mes doigts le dernier cadeau d'anniversaire que Kazunari m'a offert, un casse-tête qui m'a résisté presque deux mois. Il avait dû se démener pour me le trouver celui-là. Un an auparavant m'aimait-il déjà ?
Je veux passer mon anniversaire avec Kazunari.
— Shin-chan, je suis rentré, joyeux anniversaire !
Je sursaute. Le casse-tête m'échappe des mains et tombe au sol. Je me redresse vivement. Là, pétrifié dans l'entrée. Il est là…
— Kazunari ?!
Je me lève. Impassible comme toujours. Une lueur menaçante dans mon regard. En vrai je suis content qu'il soit là. Mais je lui en veux aussi d'être parti après m'avoir fait un aveu comme celui-là et d'avoir laissé ce gars s'approcher autant de lui. Alors, je veux lui faire peur un peu, lui faire payer et puis, être en colère c'est plus facile.
Je m'avance vers lui. Il semble incapable de bouger. Je lis l'inquiétude dans son regard. Je le plaque sans ménagement contre la porte. Et… Je pose mes lèvres sur les siennes, colle mon corps contre le sien. Il est bien là. Cette année Kazunari est mon cadeau d'anniversaire.
