Kikou ! Les pensées sont en italiques et les explications sont en fin de page. Bonne lecture !


Vide

5h29. Un homme est étendu sur un lit à deux mètres du sol, endormi. La pièce dans laquelle il se tient est composée d'un lit superposé, d'une armoire et d'une salle de bain. Aucun objets personnels. Aucun objets superflues. Comme si personne n'avait, ou n'habite encore ici.

L'homme gisant sur le lit se nomme Saruhiko Fushimi, 3ème commandant de Scepter 4, et "traître" d'Homra.

Bip bip. 5h30. Les sourcils de Saruhiko se fronce.

- Mmm…

Bip bip bip. Son corps se tourne et se retourne. Son visage s'enfouit plus profondément dans les coussins.

Bip bip bi… Un bras sort des couvertures sous lesquelles s'est caché le jeune commandant. Il tapote sa table de chevet, trouve ce qu'il cherche et appuie dessus. Le bruit du réveil s'arrête. Sa main continue de chercher autre chose. Elle tombe sur une paire de lunettes. Il les prend et les met sur son nez.

Il se lève et se met en position assise sur son lit. Il passe une main dans ses cheveux de jais, puis jette un regard vers la fenêtre. Il fait encore nuit noire. Il maudit intérieurement son supérieur. Pourquoi les faire lever si tôt ?

Il continue de fulminer contre son patron, tout le long du chemin vers la salle de bain. Arrivé à destination, il se déshabille, dévoilant un torse plutôt bien fait. Puis se met sous une douche fraîche. Sa corvée faite, il attache une serviette maculée de blanc à ses hanches, et se poste devant le miroir. Il se contemple quelques instants : une peau pâle, des cheveux aussi noirs que la nuit et de jolis yeux d'un bleu profond, bien que soulignés de légères cernes.

Il souffle.

Encore une nouvelle journée qui commence… Toujours aussi ennuyeuse.

Il sort de la salle de bain, regarde l'heure et se rallonge sur son lit pour gratter quelques minutes de sommeil, jugeant avoir assez le temps.

En se réveillant des "quelques minutes" de sommeil, il tourne paresseusement la tête vers son réveil, remarquant que deux heures sont passées.

Merde… J'suis en retard…

Pour la deuxième fois depuis qu'il s'est levé, il souffle. Il descend de son lit, et commence à s'habiller, pas le moins du monde pressé. L'uniforme du Scepter 4 mit, il sort de sa chambre pour se diriger vers la salle de réunion, toujours sans aucune hâte. Il frappe paresseusement à la grande porte en bois, et entre en lançant un vague :

« Désolé pour le retard… »

En face de lui, se tient un regroupement de tables placés en forme de U. Au bout de ces tables, se trouve un bureau en bois de chêne, où siège un homme de corpulence mince mais ses habits cachent un torse tonique. Ses cheveux, à l'apparence mal coiffés, sont en vérité soignés et leur couleur d'un jolie bleu nuit vont à merveille avec ses magnifiques yeux violets. Ces deux derniers, sont légèrement masqués par de fines lunettes. Un subtil sourire malicieux flotte sur ses lèvres. Sa peau est de couleur laiteuse, elle n'est pas pâle, mais elle n'a pas pas la couleur de quelqu'un de normal. Cet homme s'appelle Reisi Munakata, chef du Scepter 4, alias le troisième roi, le Roi Bleu.

Son emplacement montre d'ailleurs bien son statut. Au fond de la salle, ayant ainsi une vue d'ensemble. À côté de lui, se tient une femme, droite. Elle est la seule présence féminine dans la pièce. Elle porte, comme tout le monde dans cette pièce d'ailleurs, l'uniforme bleu obligatoire, bien que celui-ci lui arrive en haut des cuisses et montre amplement sa forte poitrine. Sa posture raide montre sa droiture d'esprit, de même que ses cheveux blonds coiffés et rangés en deux chignons symétriques. Elle est la seconde de Reisi Munakata, Seri Awashima.

Pour les autres personnes présentes dans cette pièce (NDA : je vous laisse la liberté de faire une recherche internet si vous voulez des visages à ses noms.), ils sont placés dans l'ordre suivant : côté droit de la pièce (par rapport à Saruhiko), Himori Akiyama, Yujiro Benzai, et Ryuho Kamo. Et côté gauche, Tatsuya Enomoto, Daiki Fuse et Ren Goto.

Saruhiko reste quelques instants sans bouger, remarquant que son supérieur ne lui a fait aucune remarque sur son retard. Puis se dit qu'il ne veut sûrement pas déranger la réunion et va s'asseoir à côté d'Himori, baillant tout le long du trajet. Il s'assoit, et attend qu'on lui donne ses missions du jour, c'est en ça que consiste d'ailleurs la réunion.

Ennuyeux… Je veux partir… Je veux dormir… Je veux voir Misaki… Mi-sa-ki…

Comme il se demande pourquoi personne ne parle, ni ne fait quelque chose d'ailleurs. Il passe un regard circulaire dans la pièce, pour enfin remarquer qu'il manque encore Andy Domyoji. Il souffle, encore.

Pour une fois que je ne suis pas le dernier arrivé…

Quelques secondes passent, avant qu'on entende la lourde porte s'ouvrir et laisser entrevoir la tête d'Andy. Il entre, refermant la porte derrière lui. Il bredouille une vaine excuse et se rend à sa place.

« Bien. Comme je vois que tout le monde est enfin là, nous pouvons commencer. Déclare le Roi Bleu. »

Reisi regarde du coin de l'œil sa seconde, qui comprend le message. Elle prend une pile de feuilles posée sur le bureau et s'avance en les distribuant aux membres restants. Sauf à Saruhiko. Il fronce les sourcils, s'apprête à se plaindre mais est coupé par le Roi Bleu qui reprend ses explications :

« Il y a de cela un mois, une épicerie de quartier a été vandalisée. Depuis cet incident, les cambrioleurs ont fait plusieurs d'autres méfaits, allant du chantage au cambriolage de grande banque.

- Et en quoi ça nous concerne ? Demande Saruhiko, qui est vraiment fatigué de la situation. »

Mais son employeur continue comme si de rien était :

« Le dernier événement survenu est le meurtre d'un propriétaire d'une bijouterie.

- Désolé de vous interrompre, mais ne devrions nous pas laisser les autorités s'occuper de ce cas ? Ce n'est pas vraiment du domaine du Scepter 4. Questionne Tatsuya, quelque peu timide.

- Le fait est que la victime a été retrouvée congelée sur place. Nous pensons qu'un Strain* est derrière tout ça, peut-être même tout un groupe, si on compte ses acolytes. Donc oui, ça nous concerne. Vous aurez toutes les informations dans les dossiers distribués plutôt. »

A cette annonce tous regardent leurs feuilles avec plus d'attention que précédemment. Sauf Saruhiko, qui n'a toujours pas ses documents. L'oublié devient d'ailleurs de plus en plus irrité. Il s'apprête (encore une fois) à prendre la parole, et (encore une fois) il est coupé par son patron :

« Kamo-san**, Fuse-san et Enomoto-san, vous serez de patrouille pour la journée. Je vous laisse décider de votre répartition dans la ville. Signalez toutes personnes que vous jugez suspecte et si c'est le cas appelez tout de suite des rangs forts. Et évitez de vous frotter à Homra. Ordonne Reisi.

- Reçu ! Répondent ils en chœur. »

Et ils s'en allèrent.

« Et nous Monsieur ? Demande Andy.

- Akiyama-san, Domyoji-san, Goto-san et Benzai-san, vous aiderez Awashima-san dans l'analyse des scènes de crime, l'interrogatoire des témoins et la recherche de suspect. D'autres questions ? »

Le jeune commandant frappe des poings sur la table, se levant d'un coup.

« Moi j'aimerai bien savoir pourquoi tout le monde m'ignore ! Crie-t-il dans toute la salle.

- Aucunes questions ? Bien, vous pouvez y aller. Finit Reisi, sans porter aucune attention à son subordonné. »

Les autres membres du Scepter 4 partent sans un mot. L'homme aux cheveux de jais est maintenant dans une colère noire.

« Oï, oï ! Je vous parle ! OÏ ! Hurle-t-il, parlant vainement à Himori, qui ne bronche pas. »

Saruhiko tend la main pour toucher l'épaule de son collègue, voyant que personne ne réagit à ses plaintes. Ses pupilles s'écartent de surprise quand il atteint l'épaule d'Himori. En fait, il n'atteint rien du tout, sa main ne touche que du… Vide. Rien. Néant total. Sa main traverse son corps, comme si il n'y avait rien.

Il arrête tout mouvement, relève sa main, la regardant, tremblante. Puis son regard, revient sur les autres membres du Scepter 4.

« Oï… OÏ ! Je suis là ! OÏ ! Essaye-t-il, en vain. »

Il essaye encore et encore. Mais dès qu'il touche quelqu'un, il le traverse. Il ne sait plus quoi faire. Il peut toucher les objets qui l'entoure, mais personne ne voit ces objets bouger. Il passe sa matinée à chercher quelqu'un qui le voit, ou juste l'entende. Mais c'était peine perdue. Voyant que personne ne le voyait dans tout le scepter 4, il décide de sortir parcourir la ville, espérant trouver quelqu'un capable de régler son "problème".

Une heure passe et toujours personne. Il ne fait que passer au travers des passants alentour. Il soupire.

Je fais quoi maintenant… Je devrais peut-être retourner au QG… Tellement ennuyant…

Perdu dans ses pensées, il regarde les alentours d'un air absent. Sur le chemin du retour, il intercepte une conversation qui le sort de ses pensées. Les deux interlocuteurs sont jeunes filles, (Des touristes vu leurs tenues) qui observent avec intérêt un graffiti sur un mur.

« Nee, nee, Aemi. C'est quoi ce symbole ? Je l'ai vu partout sur les murs de la ville. Demande-t-elle à son amie. »

Un symbole dessiné sur tous les murs de la ville ? Ce ne serait pas…

« Hein ! Tu les connais pas ?! Ils sont pourtant super connus ! Ce gang a aussi un nom trop classe !

- Ah bon ? Lequel ?

- Il s'appelle… »

Homra...

« C'est un groupe de voyou dirigé par ce qu'ils appellent un "roi". T'aurais vu sa tête, il fait peur !

- Qu'est ce que tu racontes Yuzuna ? Tu parles comme si tu l'avais déjà vu !

- Bein c'est la vérité ! Je l'ai déjà vu y a environ trois mois, il se baladait dans la rue. Plus personne n'osait l'approcher ! Mais le plus étrange, c'est qu'il était accompagné d'une fillette ! »

Anna…

Saruhiko cesse d'écouter leur conversation. Une idée lui vient en tête. Anna est une Strain recueillit par Homra. Elle peut peut-être l'aider… Aider… Par une fille du clan rouge…

Non non ! Mauvaise idée.

Il secoue la tête pour chasser cette idée.

Mais c'est ma seule option…

Devant cette fatalité, il rend les armes. Puis tourne les talons pour se diriger vers le QG du clan rouge, le bar que tient le deuxième du clan, Izumo Kusanagi. Quelques minutes plus tard, il arrive à destination, et se stoppe devant l'édifice. Le bar est à l'angle d'une rue, au dessus de la porte se trouve un écriteau où est écrit le nom du bar, et donc le nom du gang. La porte est en bois légèrement rouge, comme toute la façade d'ailleurs. Un style anglais, venu du fait que le bar a été importé d'Angleterre.

Saruhiko fixe la porte intensément. Même si son visage semble calme, une bataille intérieure fait rage :

Est-ce vraiment une bonne idée ? Mais personne ne me voit non ? Et qu'est ce que je ferais si Anna peut me voir ?

Les minutes passent et notre homme ne bouge pas. L'entrée d'un homme blond en sweat et d'un autre avec les cheveux en crête, le sort de ses pensées. Il décide enfin de rentrer. Il pousse la porte, doucement, essayant (inconsciemment) de retarder l'échéance.

La salle n'est pas bondé, mais pas pour autant vide. Le barman et propriétaire du bar, Izumo Kusanagi, est derrière son précieux bar nettoyant un verre, comme à son habitude. L'homme est grand, plus grand que son roi d'ailleurs, est blond plutôt foncé et a des yeux noisettes, cachés par une paire de lunettes aux verres teintés de violet. Pour ne pas changer, il porte son habituelle chemise blanche et son foulard rouge noué au niveau du cou. Sa tenue et son attitude est une des plus "correct" de tout Homra.

C'est la seule acceptable en fait, je comprends pourquoi le capitaine le convoque à chaque qu'on a un problème avec eux…

Saruhiko continue son inspection de la salle. Sur le côté droit de la pièce, assis aux tables contre le mur, sur des fauteuils rouges rembourrés, le gars au sweat gris et l'autre à la coupe en pique discute tranquillement.

Eric Solt et Kosuke Fujishima… J'ai dit assis ? Ils ont plutôt l'air avachi… De vrais barbares… Digne d'Homra.

Ayant inspecté le côté droit de la pièce, le commandant continue sa recherche de la petite fille nommée Anna. Son regard se tourne alors vers l'autre bout de la pièce, à l'opposé des deux "avachis". Son souffle se coupe quelques secondes.

Lui…

Dans cette partie de la pièce, se trouve un canapé (aussi rouge) où est allongé un homme d'un peu plus de 20 ans, à la carrure imposante. L'homme a les bras croisés derrière la tête, il semble dormir profondément. Ses cheveux rouges sont ébouriffés et pointus, et Saruhiko sait que ses paupières cachent des yeux de couleur ambre. Cette personne est la plus puissante de toute cette bande de voyou (d'après Saruhiko). Son nom est…

Mikoto Suoh, le Roi Rouge. L'homme qui m'a prit Misaki.

A cette pensée, il serre les dents, toisant le rouge d'une œillade menaçante. C'est à ce moment là que ce même roi décide de se retourner pour se mettre sur le flanc, dans une position plus confortable. A ce geste, Saruhiko recule d'un pas, sentant un frisson de peur le parcourir. C'est yeux remarque alors, une tête recouverte d'une chevelure blanche, assis au bord du même meuble où dort ce satané Roi Rouge (toujours d'après Saruhiko). C'est Anna Kushina, la "princesse" d'Homra.

Ces yeux pourpres fixent ses billes rouges posées sur la table basse. Ils sont d'un calme olympiens. Ses cheveux immaculés descendent gracieusement sur ses épaules, jurant avec sa robe sombre. Sa peau est d'ailleurs très pâle, peut-être même plus que celle du Roi Bleu. Ses habits ne correspondent pas à ceux que porterait normalement une petite fille comme elle. Anna a plutôt un style de Lolita, avec ses vêtement à froufrou et colorés de rouge et de noir. C'est là que lui vient le surnom de "princesse d'Homra".

Cette "princesse" tourne d'ailleurs la tête pour maintenant river son regard sur Saruhiko. Il est perçant, comme si elle voyait tout de lui. Ses pensées. Ses sentiments. Son ressentie. Tout. C'est assez déstabilisant.

Pensant qu'Anna l'a aperçu, il entrouvre la bouche pour lui donner une explication valable sur sa présence ici. Mais la petite Lolita le prend de court :

« Tatara… Murmure-t-elle. »

Le membre de Scepter 4 sent une présence le traverser.

« Je suis rentré ! Déclare-t-il joyeusement.

- Où es-tu allé ? Demande Izumo.

- Je suis allé nous acheter de délicieux gâteaux à la boulangerie du coin ! »

Tatara se déplace vers le bar posant son manteau sur une des chaises du bar (encore et toujours tapissés de rouge).

Tatara Totsuka est le membre le plus faible d'Homra, le plus inoffensif. C'est un jeune homme toujours de bonne humeur, et la seule personne au monde à pouvoir calmer son roi, lorsqu'un élan de colère le prend. Ses yeux ont une couleur marron ordinaire, mais qui brillent de malice et de joie. Ses cheveux lui arrivent au milieu du cou. Ils sont brun clair, s'harmonisant parfaitement avec ses yeux et sa peau, ni trop blanche, ni trop bronzé. Ses vêtements sont toujours très simple, comme aujourd'hui. Il est vêtu d'une chemise et un jean, en plus de son manteau.

Tatara est aussi d'ailleurs toujours accompagné de son inséparable caméra. Il affectionne beaucoup le cinéma et les vidéos. Et aujourd'hui ne fait pas exception à la règle. Il commence à discuter avec Izumo et Anna.

Saruhiko n'écoute plus. Son visage est figé en une grimace montrant grandement son ennui. Il passe une main dans ses cheveux de jais, embarrassé de la situation.

C'était stupide de croire qu'Homra pourrait faire quelque chose pour "ça".

Un soupir d'ennui lui échappe.

Je devrai rentrer au QG…

Dans cette intention, il tourne les talons, les mains dans les poches. Mais quelque chose attire son attention.

Ce ne sont que des vieilles photos affichées sur un mur du bar. Mais celle qui intéresse le jeune homme au cheveux de jais, est celle de l'époque où il fréquentait encore Homra.

Où j'étais encore avec Misaki.

La photo a été prise lors du festival d'été. Il s'en rappelle clairement, car il avait bien rigolé lorsque le rouquin (Misaki), se plaignait, pour la cinquième fois, de ne pas pouvoir attraper de poissons rouges.

Tu étais si mignon. Nee Mi-Sa-Ki ~

Il se remémore la scène : Rikio Kamamoto, Misaki et lui accroupis devant le stand, Tatara penché au-dessus d'eux, et Mikoto et Izumo plus en retrait.

Mais cette photographie est étrange. Elle représente bien le moment, à la différence, que sur l'image, il n'y a que Rikio et Misaki. Pas lui.

Saruhiko inspecte les autres clichés, et remarque qu'il n'apparaît sur aucun d'eux. Ni sur celle de Noël, ni sur celle de l'anniversaire de Misaki. Aucune. Niet. Nada.

Il reste quelques instants abasourdi devant sa découverte, fixant les images d'un air incrédule.

Qu'est ce que…?

C'est à ce moment là qu'il commence à comprendre. Il reste figé sur place, terrifié par l'effroyable réalité qui s'empare doucement de son esprit. Il est si subjugué qu'il n'entend pas le carillon du bar tinter, indiquant qu'une personne venait d'entrer. Saruhiko ne sort de son état de statue que lorsqu'une voix familière retentit dans tout la pièce. Le salut est énergique et joyeux, correspondant parfaitement au roux qui le crie dans toute la salle. Le jeune commandant se tourne vers cette personne qu'il reconnaîtrait entre mille.

Un murmure lui échappe.

« Misaki… »

Oubliant momentanément son état que l'on pourrait qualifier de fantôme, un sourire tordu prend place sur ses lèvres. Un nom résonne dans sa tête, brouillant ses pensées et son esprit rationnel.

Misaki. Misaki. Misaki. Misaki.

Comme un mantra.

Le roux s'avance lentement vers lui. Il ouvre alors la bouche pour commencer sa tirade.

« Misa… »

Il est coupé lorsque l'interloqué le traverse. Encore.

Mais cette fois là est différente de toute les autres. Car cette fois-ci, quelque chose se brise au fond de lui.

Une sensation de solitude l'envahit, glaçant tout son corps. La panique prend vite possession de lui.

Il essaye dans un dernier espoir, de faire réagir les gens autour de lui. Il renverse les tables, brise les verres, et hurle à s'en casser les poumons. Ses cris sont désespérés, brisés. Mais personne ne le voit, ne l'entend. Ce n'est qu'un fantôme, une ombre. Un bruit de fond imperceptible.

Il n'existe pas. Il n'existait pas. Et n'existera jamais.

Je ne suis rien.

Il s'effondre au milieu du bar. Au milieu de toutes ces personnes qui ne le voient pas. Ses mains tremblent violemment. Sa respiration est irrégulière et erratique. Il renferme ses bras autour de lui.

Il ne peut pas y croire. Il ne veut pas y croire.

Une larme silencieuse coule le long de sa joue… Puis il ouvre les yeux.

...

Il est encore secoué par son cauchemar. Son souffle est saccadé et inégal et son corps est trempé de sueur. Il reprend lentement son souffle, puis soupire.

Celui-là était particulièrement violent.

Il sort de son lit et se dirige vers la douche.

Saruhiko ne se rappelle plus la dernière fois qu'il a rêvé. Il se demande même s'il n'a jamais déjà rêvé. Des cauchemars il en a eut toute sa vie. Sauf pendant la période où il était avec Misaki, il ne rêvait généralement de rien. Mais les doux rêves, ceux qui nous rendent heureux, lui sont totalement inconnus. Au fil des années, il en est même allé jusqu'à détester dormir. Ses collègues se plaignent d'ailleurs qu'il travaille trop et qu'il reste la plupart de ses nuits à son bureau, devant son ordinateur.

L'eau froide coule sur sa tête, il se crispe.

Au moins je suis bien réveillé.

Puis l'eau devient de plus en plus chaude, jusqu'à avoir une température qui lui convient. Il s'assoit ensuite sur le sol de la baignoire, les genoux pressés contre sa poitrine et l'eau coulant toujours sur lui. Il repense à son cauchemar. Des souvenirs lui reviennent en tête. La sensation qu'il ressentait à ce moment-là lui enserre le cœur. Il lève la tête, laissant l'eau ruisseler sur son visage.

Et il espère secrètement qu'elle efface ce sentiment de vide.


*Strain : mot anglais qui signifie souche/déformation. Dans l'anime, un ou une Strain est une personne ayant des pouvoirs surnaturelles en dehors des Rois et de leur clan.

**Kamo-san : le "san" est un suffixe que les japonais utilisent pour dire "monsieur, madame". C'est en signe de respect.

Chose promise chose dut, les explications ! J'ai toujours pensé que Saruhiko avait des cauchemars, du fait de son passé. De nombreux cauchemars. Sombres et traumatisants. J'ai alors cherché quels types de cauchemar il pourrait avoir. Et j'en ai trouvé une vingtaine. Et j'ai décidé de les écrire dans une série de One-Shot (oui, j'aime autant Saruhiko que vous tous, mais les cauchemars c'est pas fait d'arc-en-ciels et de poneys). D'ailleurs si vous avez des idées de cauchemars (c'est assez étrange comme phrase...) dites le moi dans une review et je me ferait un plaisir de l'écrire. Bye !

Tous les commentaires sont acceptés que ce soient des critiques ou des remarques sur l'orthographe, mais je ne tolère pas les insultes.