En se levant, en ce matin de 1914, le représentant de la Hollande avait eu un mauvais pressentiment. Ignorant cette impression, il se fit un café. À peine eu-t-il commencé à le boire que quelqu'un frappa à la porte. Il ouvrit et se figea devant la vision qui s'offrait à lui, lâchant sa tasse par la même occasion. Devant lui se tenait sa sœur, couverte de blessures et de d'hématomes. Elle se tenait le bras, qui était, de toute évidence, cassé. Ses yeux n'avaient pas la lueur de gaieté qu'ils arboraient toujours, d'habitude.

-Bella ? Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?

-C'est... C'est Ludwig. Il... Il m'a envahi pour prendre Francis par surprise.

-QUOI ?! Mais tu avais demandé à être neutre !

-Oui, mais il n'en a pas tenu compte.

Lars se décida finalement à agir. Il fit entrer Bella et la fit s'asseoir. Là, elle éclata en sanglot.

-Je suis nulle. J'aurai dû me préparer. Si seulement je n'avais pas été si naïve ! Rien de tous cela n'aurai eu lieu !

-Tu dis n'importe quoi ! Tu n'es en rien responsable ! C'est la faute de Ludwig et uniquement la sienne. Il aurait dû respecter ta neutralité.

Bella fit un pauvre sourire et essuya ses larmes. Lars eu un pincement au cœur. Où était donc passée la Bella si riante et pleine de vie qu'il connaissait ? Sans dire un mot, il alla chercher le matériel pour la soigner. Il banda ses blessures, mit de la pommade sur ses hématomes et lui mit une écharpe au bras.

-Je suis vraiment désolée, Lars. Fit Bella.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Ça ne me dérange absolument pas ! Je serai un bien piètre grand frère si je ne t'aidais pas en cas de souci. En tout cas, tu peux rester ici autant que tu veux.

-Oh, non ! Je t'ai déjà trop dérangée. Et mon pays a besoin de moi. D'ailleurs, j'y vais.

Elle se prépara à se lever mais Lars l'en empêcha.

-Je rectifie ce que j'ai dit. Tu pourra partir quand tu voudras mais je veux que tu restes ici quelques jours le temps de te remettre de tous ça.

-Merci, Lars.

-C'est mon rôle, petite sœur.

Il s'agenouilla et lui prit la main.

-Frère et sœur pour toujours. Dit-il.

-Frère et sœur pour toujours. Répondit Bella.

Lars serra Bella dans ses bras.

« Ludwig, tu paieras ! Jamais je ne te pardonnerai ce que tu a fait à ma sœur ! Jamais ! » songea-t-il, plein de colère.