Je m'appelle Rin Nohara, et mon histoire est différente de celle que vous connaissez. Je suis arrivée dans ce monde dans un but précis et je ne le connais définitivement pas encore. Je m'appelais Lucie, je vivais en France dans le monde tel que tout le monde le connait dans une dimension parallèle. ( enfin j'imagine que c'est quelque chose de ce genre ? ) J'avais une mère aimante et un père absent la plupart du temps à cause de son travail mais définitivement aimant lorsqu'il était là. J'étais fille unique, j'étais insupportable et capricieuse et c'est probablement pour ça qu'actuellement je ne vis plus dans mon monde.
Il y a maintenant plus de 13 ans, dans mon monde, j'ai été victime d'un accident de voiture où j'ai perdu la vie, plutôt banale comme mort, et pourtant, je suis encore actuellement en train de parler, enfin plutôt en train d'écrire dans un journal, adossée à un cerisier sous un soleil de plomb à seulement 10 heures. Je ne saurais comment expliquer ce qu'il m'est arrivé, j'imagine que je me suis réincarnée (?), quelque chose dans le genre du moins. Réincarnée dans un monde que je ne connaissais pas, dans un monde que je n'ai jamais connu auparavant, et où je suis devenue quelqu'un d'autre. J'ai gardé mes souvenirs tout en sachant très bien qu'ils appartiennent à l'ancienne moi, et je suis donc née ici, sous le nom de Rin Nohara dans une famille de Ninja dans le village de Konoha. Mon histoire peut paraitre totalement folle et c'est probablement pour ça que je suis en train de la mettre sur papier, probablement pour ne jamais l'oublier.
Je soupire longuement en jetant une nouvelle fois un oeil à l'heure, je n'ai pas intérêt à être en retard aujourd'hui, il ne faut pas, ça m'a l'air important comme réunion. Je soupire malgré tout. Ecrire un journal, écrire mon histoire. C'est… ridicule. Et pourtant je suis persuadée que c'est une bonne idée au fond de moi. Je sais que je suis Rin. Je n'ai jamais été autant Rin qu'actuellement. Je suis véritablement Rin, je suis en paix avec ce nouveau moi qui est né il y a maintenant 13 ans. Mais au fond de moi, dans un coin isolé de mon cerveau je ne peux m'empêcher de me souvenir de ce que j'étais avant, de la vie que je menais, totalement différente dans un monde différent, sans guerre, sans combats, sans problèmes et pourtant, je ne me suis jamais autant sentie chez moi qu'ici, sous ce cerisier à Konoha, entourée de mes parents d'ici, de mes amis d'ici, de ma vie d'ici.
Après avoir de nouveau soupiré, je range mon carnet dans mon sac et je resserre une nouvelle fois le bandeau de Ninja sur mon front, bien visible de tous, ma fierté à moi. Je m'élance sans attendre dans une course à travers le village, je vais être en retard si je ne cours pas. J'esquive adroitement les gens au milieu de la rue, je saute, je glisse et je rigole de voir certains commerçants brandir leur poing en me criant quelque chose que je ne comprends pas mais que je prends pour des reproches dû au fait que je sois, une nouvelle fois, encore et toujours en retard.
Kakashi et Obito vont me tuer. C'est sûr et certain. Sensei nous avait dit qu'il ne fallait pas être en retard car il partait en mission mais qu'il voulait impérativement nous voir à 10h15, pas une minute de plus.
En glissant au sol entre les jambes d'un adulte au beau milieu de la rue ( d'ailleurs qui a l'idée de s'arrêter au beau milieu de la rue pour discuter ? Il ne comprennent pas qu'il existe des gens en retard ?) je jette une nouvelle fois un coup d'oeil à l'heure. 10h16. Zut.
J'accélère, emprunte une ruelle pour couper et soudain je les vois, au loin adossés à la rambarde du pont. Ils sont tous là, Kakashi, Obito et Minato-sensei. Je sens leur regard sur moi, un regard plein de reproches et soudain je trébuche, glisse sur le sol et arrive tête la première au sol, juste devant Obito qui me regarde longuement avant d'éclater de rire.
« T'es en retard ! J'ai gagné, je savais que même pour ça tu ne serais pas à l'heure ! »
Je fronce les sourcils, que veut-il dire par « j'ai gagné » ? Je le regarde, il tends une main vers Kakashi qui lève les yeux au ciel avant de finalement soupirer et sortir de l'une de ses poches de l'argent qu'il met directement dans la main d'Obito. Je rêve où ils ont parié de l'argent sur le fait que je sois en retard ?
Alors que j'allais probablement leur faire regretter leur geste avec le plus de violence dont je sois capable Minato prit la parole.
« Je n'ai pas de temps à perdre, je suis attendu à l'entrée du village. Je suis venu vous donner ça, parce que je crois en vous et parce que je sais que vous en êtes capables. »
Je me relève alors finalement du sol où j'étais encore avachie, passe une main rapide sur ma jupe histoire de la remettre correctement puis je m'approche des trois feuilles qu'il nous tend. Je prends celle qui est à mon nom et lis rapidement les premières lignes avant de finalement comprendre de quoi il s'agit. Chunnin ? Il nous a vraiment inscrit à l'examen chunnin ?
Alors qu'Obito et Kakashi sont déjà en train de parler en même temps, expliquant qu'ils ne savent pas s'ils sont prêts je bondis sur mes pieds en sautant presque, un large sourire prenant possession de mes lèvres tout en brandissant le poing en l'air et en commençant à sautiller d'une jambe à l'autre.
« Bande de mauviettes, je suis sûre qu'on est suffisamment prêts pour ça on va tous les éclater et on partira dans des missions de fous furieux où on éclatera tout le monde et on finira par gagner la guerre t'sais ! »
Minato éclate de rire en posant un regard empli de tendresse sur moi, je ne comprends pas vraiment pourquoi il rigole comme ça et c'est probablement pour ça qu'il me sourit de nouveau.
« Tu me rappelles Kushina à ton âge. »
Je me mets à rougir violemment face aux derniers mots de mon sensei. Etre comparé à Kushina, sa femme et ma tante par la même occasion est une fierté pour moi. Cependant je ne l'avouerai jamais, on est comme ça dans la famille, un peu fier.
Je détourne alors le regard, bombant le torse tout en croisant les bras sur ma poitrine.
« N'importe qu… »
Mais avant même que j'ai pu finir ma phrase l'éclair jaune de Konoha est déjà parti. Je hurle alors soudainement, comme s'il pouvait m'entendre à l'autre bout du village.
« JE NE RESSEMBLE PAS À KUSHINA ! »
