ARTFUL FACADE
Chapitre 1 : L'envol d'Icare
Disclaimer : Harry Potter, son histoire, ses personnages ne m'appartiennent pas (heureusement pour eux !) : ils sont la propriété de J. K. Rowling et de la Warner Bros (en ce qui concerne le film). Je ne fais que les emprunter à des fins non commerciales. Cette fanfiction n'a pas été écrite par moi, mais par SkySorceress.
Je ne l'ai jamais aimé.
En fait il s'agissait d'autre chose.
Quelque chose de bizarre à l'intérieur de moi, quelque chose dont je ne connaissais même pas l'existence. Peut-être que c'est parti maintenant. Mon Dieu, je l'espère. Peut-être, peut-être que cette chose à l'intérieur de moi disparaîtra, a disparu…
Une fois, Ron m'a dit ce qu'on entendait parfois dans le monde des sorciers : « Tout grand pouvoir finit par se retourner contre lui-même. »
Cela veut dire que si une chose devient trop grande, trop grosse, trop puissante pour être comprise, elle n'a pas d'autre choix que de s'autodétruire.
J'ai ris quand j'ai entendu la phrase. Cela semblait absurde, parce que tout d'abord, je ne pensais pas que c'était vrai. Si une chose est assez puissante, elle devrait être moins susceptible de s'autodétruire. Elle devrait être forte et pratiquement indestructible. Et si une chose est si puissante que rien ne peut la détruire, pourquoi diable ce pouvoir, au lieu d'être reconnaissant pour cette sûreté, choisirait à la place de se détruire lui-même ? Je crois que cela n'a pas de sens pour moi.
L'autre raison pour laquelle cela semblait absurde est simplement l'idée cachée derrière. Cela me fait penser aux familles qui se réunissent autour de la cheminée, attendant patiemment qu'une quelconque grande force devienne philosophe et décide que le seul moyen d'atteindre la félicité éternelle ou autre, est de se détruire elle-même. Qui attendrait ça ? Quel lâche se cacherait dans les alentours, attendant son moment, pendant que le mal détruirait les vies de personnes dont d'autres se préoccupent, jusqu'à ce que peut-être, il disparaisse ? Ouais, ça a beaucoup de sens. Attendons donc que le mal soit établi et la douleur répandue. Apportez pagaille générale et désespoir ! Nous resterons calmes jusqu'à ce que tout soit de nouveau paisible, et que le monde que nous connaissons soit détruit, alors quand le pouvoir sera parti et que nous serons prêts, peut-être que nous irons prendre une tasse de thé. Bien. C'est insensé.
Mais à présent je prie pour que la phrase soit vraie. Je prie tous les soirs sur mon oreiller. Je prie les étoiles, car quoi qu'il y ait à l'intérieur de moi, elle dirige. Puissante. Si puissante et bouleversante et torturant le cœur, que je ne peux seulement attendre qu'elle s'autodétruise.
Parce que je ne pourrais jamais la détruire.
***
Des membres enlacés. Trop d'espace entre eux. Ça le rendait fou, il semblait toujours y avoir cette distance entre eux, qu'importe à quel point ils se rapprochaient. Toujours un espace menaçant, toujours une ombre qui les empêchait de se connaître véritablement.
Harry Potter tomba sur le sol. Draco le suivit. Les deux étudiants de septième année se dévisagèrent. Harry ne se perdait jamais dans les yeux de Draco. C'était dans les yeux de Draco que Harry se trouvait.
Mon dieu. Il vient réellement de penser ça à l'instant, n'est-ce pas ?
Harry repoussa Draco.
« Ne sois pas pudique, voyons », dit Draco en riant « c'est un peu tard pour parler de chasteté, non ? »
« Nous devons arrêter ça. »
« Vraiment ? »
« Oui. Oui, avant que ça devienne pire, nous devons arrêter ceci tout de suite, avant que cela ne devienne une… »
« Dépendance ? »
Harry demeura silencieux.
« Alors c'est d'accord », dit Draco nonchalamment. « Ca sera la dernière fois. »
« C'est ce que nous avions dit la dernière fois. »
« Oui. Et la fois d'avant aussi. Tu vois, nous avons menti, Potter. Ça ne sera pas la dernière fois. Mais quand nous disons que ça le sera, tu te sentiras mieux, n'est-ce pas ? Tu penses, juste une dernière fois et je me glisserai à nouveau tranquillement dans mon rôle de Garçon Héros. C'est une manière pour toi de te sentir moins coupable. »
« Depuis quand t'inquiètes-tu de savoir ce que je ressens, Malfoy ? »
« Je ne m'en inquiète pas. » Draco fronça les sourcils. « Pas vraiment. »
« Nous arrêtons ça maintenant. »
Draco secoua la tête avec un petit sourire narquois.
« Tu ne me crois pas ? » dit Harry, se tournant vers l'autre garçon avec un regard mauvais.
« Bien sûr que non. »
Harry se détourna. Il observa sombrement le mur en face de lui. Il sentit les lèvres de Draco sur son cou. Presque automatiquement il se retourna et l'embrassa avec urgence et besoin. Mais dès que Draco essaya de répondre, Harry s'était encore éloigné. Son visage était entre ses mains. Draco fit une pause, l'observant de ses yeux gris pénétrants. Il ne toucha pas l'autre garçon, ne faisant que le regarder, perplexe.
« Mon dieu », murmura Harry, « comment en sommes-nous arrivés l ? »
***
Cinquième année. Le pouvoir de Voldemort va grandissant. Toutes sortes de personnes le rejoignaient, les forts, les faibles, ceux cherchant un abris, ceux cherchant vengeance. Poudlard demeurait un havre sûr, protégé du monde magique. C'était un monde à lui tout seul, un monde de danses et de bièraubeurre, d'inoffensifs enchantements et de Quidditch.
Ou c'était du moins la façade qu'il montrait, l'image qu'il essayait de devenir. En réalité, Poudlard faisait parti du monde réel, comme tout autre chose. Harry Potter attirait le danger à lui et c'était à Poudlard où le danger s'était manifesté et était devenu réel. Ce n'était pas seulement un foyer pour lui, mais un parcours excitant. Il se disait qu'il voulait être normal, être comme tout le monde, mais la vérité était qu'il avait chaque jour besoin de plus en plus de danger. Chaque jour où il était normal, chaque jour où il ne se passait rien dans sa vie, était un autre jour où il manquait quelque chose.
« Qu'est-ce qui ne va pas, Harry ? » demanda Hermione, le scrutant studieusement par-dessus la couverture d'un énorme livre. Ils étaient dans la bibliothèque, étudiant pour les examens finaux.
« Ouais », dit Ron, l'observant par-dessus le même livre qu'Hermione. « On dirait qu'un éléphant vient juste de manger ta grand-mère ou autre. »
Harry roula des yeux. « Pensez-vous honnêtement que je ne sais pas ce que vous faites derrière ce livre ? »
Ron et Hermione le regardèrent innocemment. Harry s'avança et abaissa le livre.
« Toujours à la première page », dit-il avec un sourire. « Après des heures d'études ? »
« Ron lit assez lentement » dit Hermione avec un doux sourire à Ron. Ron lui lança un regard noir.
« Eh bien, excuse-moi. Je n'arrive pas à trouver une grande distraction dans l'apprentissage de la puissance magique des choux. En fait, ça m'ennuie à mourir. »
« Etudier n'est pas une distraction, Ron ! Il s'agit d'acquérir une bonne éducation pour ainsi devenir un…»
«…fonctionnel et productif membre de la société, ouais ouais. Je suis sûr que tous les grands sorciers du monde doivent leur succès à La joie des choux. »
Harry secoua la tête de stupéfaction. « Je ne comprends pas », leur dit-il, « vous êtes l'un des seuls couples de Poudlard à tenir aussi longtemps et pourtant vous vous disputez quand vous n'êtes pas en train de vous embrasser derrière un livre de bibliothèque. »
« Ce n'est pas vrai », dit Ron avec énergie. « Nous nous sommes séparés pleins de fois ! »
« C'est vrai, pleins de fois », confirma Hermione.
« Pour environ une heure. Ensuite vous remettez ça. »
« Tu peux parler », dit Ron avec un regard de côté vers Harry. Il sourit sournoisement. « Toi et Ginny semblent toujours occupés aux études. C'est marrant que vous ayez toujours du travailler ensemble, étant donné que vous avez pris des cours complètement différents et qu'elle est dans une autre année. » Il releva la tête. « En parlant du loup. »
Ginny s'installa sur le siège vacant à côté de Harry, qui se pencha aussitôt vers elle pour l'embrasser. « Salut tout le monde », dit-elle, « On s'amuse bien ? Oh, Ron et Hermione ne sont pas encore en train « d'étudier » derrière ce livre, n'est-ce pas ? Si vous deux pensez pouvoir tromper quiconque pendant un instant… »
« T'es conne, Ginny », dit Ron à sa sœur. « On est juste en train d'étudier. Des choses fascinantes en plus. »
Harry sourit. « Je pensais que tu venais juste de dire que le sujet t'ennuyais à mourir. »
« Ben », dit Ron, « je viens juste d'arriver à une partie intéressante. » Il grimaça malicieusement vers Hermione.
Hermione fronça les sourcils. « Tu es un tel…»
« Prince ? Gentleman ? Roi ? »
Harry décida de laisser ces deux se disputer, ou s'embrasser, ou quoiqu'ils souhaitent faire, et se tourna vers Ginny. Elle lui sourit. Elle était, se disait Harry décidément, assez jolie. Il lui rendit son sourire et prit sa main.
« C'est bon de te voir sourire », dit Ginny. « Tu semblais un peu triste ces derniers temps… »
« Tu es là. C'est une raison suffisante pour sourire. »
« Tu as entendu ça, Ron ? » dit Hermione de derrière le livre. « Comment ça se fait que tu ne me dises jamais ce genre de choses ? »
« Parce qu'à chaque fois que j'essaie, tu te moques de moi. »
« Mais même…»
Harry se retourna vers Ginny. « Je ne sais pas pourquoi j'ai été, comme tu le dis, triste. La fin de l'année je suppose…tous ces examens…après les deux prochaines années, c'est fini, tu sais ? Plus de Poudlard. »
Ginny soupira. Se rappelant soudain que Ginny serait encore là l'année d'après aussi, Harry se rattrapa rapidement. « Je ne parle pas de toi, Ginny », dit-il précipitamment. « Tu feras toujours partie de ma vie, tu le sais ça. Je veux juste dire…la vie après Poudlard. Ça semble impossible. »
« Ne t'inquiète pas encore de ça, Harry. Tu as toujours deux bonnes années en face de toi. » Elle pencha la tête. « Il y a autre chose qui t'ennuie ? »
« Rien. Vraiment. » Il grimaça. « N'essaie pas d'être aussi perceptive. Je vais bien. »
Elle dessina malicieusement le tracé des lignes de sa main. « Je n'essaie pas d'être perceptive. Je veux juste être assurée que tu vas bien. » Elle fit une pause, devenant soudainement sérieuse. « Harry, est-ce que…ça peut paraître stupide, mais est-ce que… »
« Quoi, Gin' ? »
« Tu t'ennuies à mourir ? »
Harry cligna des yeux. « Non ! Bien sûr que non. Ginny, je ne te trouve pas ennuyante pour le moins du monde, ma relation avec toi est des plus passionnantes et…»
« Non, Harry » interrompit Ginny. « Je n'ai pas demandé si j'étais ennuyante. J'ai demandé si…c'est simplement que…eh bien… »
« Quoi ? »
« C'est juste que rien cette année ne s'est vraiment…passé. Rien avec Voldemort ou des choses de ce genre. Les gens n'arrêtent pas de dire que le Seigneur des Ténèbres se renforce, mais il n'y a pas de véritable preuve à cela. Et toi, personne ne t'a fait du mal ou ne t'a menac ! Euh, sauf la fois où Draco Malfoy t'a fait tomber de ton balais. »
« Je ne m'ennuie pas, Ginny. Je suis…content que rien ne se soit passé. Voldemort est mauvais. »
Ginny rit. « Voldemort est mauvais ? Spirituel, Harry. Très spirituel. »
« Ecoute », dit Harry, assez impatiemment. « Je vais bien. Je vais vraiment bien. Ne t'inquiète pas pour moi, d'accord ? »
« D'accord », dit doucement Ginny. Ils demeurèrent silencieux pendant un moment, écoutant le silence de la librairie, alors que Ron et Hermione étaient occupés derrière leur livre.
« Match de Quidditch demain ? »
« Ouais », dit Harry.
« Le dernier. Du Championnat. »
« Ouep. »
« Et alors Fred et George seront diplômés et on te nommera capitaine, d'après ce que j'ai entendu. » Fred et George étaient co-capitaines cette année.
« Correct », dit Harry.
« Match contre Serpentard. »
« Ouep. »
« Nerveux ? »
« Nan. »
« Tu vas leur botter le cul. »
Soudain, Harry se mit à rire. Il attira Ginny à lui et ils s'embrassèrent. Pendant un bon moment. Quand enfin ils se séparèrent, ils étaient assis sur la même chaise, Ginny sur les genoux de Harry. Ils se sourirent.
« Comment pourrais-je m'ennuyer avec une petite amie comme toi ? » demanda Harry. « Pourquoi rechercherais-je le danger ? »
Ils s'embrassèrent à nouveau mais intérieurement, Ginny grimaça. Elle n'avait jamais rien dit sur le fait qu'il recherchait le danger.
***
Les cris des étudiants (et des professeurs) de Poudlard firent un bon tapage cette après-midi. La finale de Quidditch entre les deux maisons les plus compétitives ! Tout le monde parlait de ces deux équipes, et plus principalement, des Attrapeurs de ces deux équipes. Malfoy et Potter. La rivalité entre ces deux-là était devenue célèbre à Poudlard. Malfoy avait été choisi comme capitaine de l'équipe de Serpentard et depuis, étonnamment, leur jeu s'était beaucoup amélioré. Malfoy était un génie du stratège, ses manœuvres ayant assez souvent déroutées les Gryffondors.
Fred et George Weasley le savaient. Ils savaient aussi que l'unique façon de battre les Serpentards étaient de retourner aux bases.
« Il n'y a qu'une seule chose qui compte », dit Fred en frappant du poing sur la table pour accentuer ses propos. « Le Vif d'or. »
« En effet », dit George. « Et à qui appartient le rôle de trouver le Vif ? »
Tout le monde regarda Harry.
« En effet », dit George à nouveau. « L'Attrapeur. »
« Voici comment ça va s'passer », dit Fred. « Harry voit le Vif. Harry attrape le Vif. On gagne la partie. »
« C'est tout ?! » dit Harry. « C'est ça ton plan génial ? »
« On n'a jamais dit qu'il était génial », dit Fred patiemment.
« Et je n'appellerais pas ça un plan », ajouta George. « Ce n'est pas assez complexe pour qu'on appelle ça un plan. »
« Les gars, vous devez avoir autre chose en tête ! »
« Nan. Tout le jeu dépend de toi. »
Harry les dévisagea, immobile.
« On plaisante ! On voulait juste te voir stresser. » Fred donna lui donna une tape dans le dos, un peu trop durement. « Bon alors, vous autres, approchez-vous, nous avons d'intéressantes techniques qui pourraient tout simplement épater les Serpentards. »
Harry les écouta silencieusement pendant qu'ils donnaient des instructions au reste de l'équipe.
« D'accord », dit Harry quand ils eurent finis. « J'ai une question. Qu'est-ce qu'on fait de Malfoy ? »
« Qu'est-ce qu'il a ? »
« Eh bien la dernière fois qu'on a joué contre Serpentard, Serpentard a gagné. »
« Vrai. »
« Malfoy m'a fait tomber de mon balai et a eut le Vif ! »
« Je m'en souviens », dit George d'un air sombre. « 'peux pas croire qu'ils ne l'aient pas rappelé. C'est Rogue qui les a persuadés, l'abjecte déchet. »
Harry soupira. « Qu'est-ce que je peux faire pour être sûr que ça n'arrive pas encore ? Quel est le plan ? »
« Ne tombe pas du balai. »
Harry sourit. « Haha, très drôle. »
« On ne plaisante pas cette fois. Ne laisse pas Malfoy gagner. C'est aussi simple que ça. » Fred lui sourit largement. « Et cramponne-toi bien à ton balai ! » Il se retourna vers l'équipe. « Bon ! Allons gagner une coupe, voulez-vous ? » dit-il comme s'il proposait de faire une promenade dans les alentours.
L'équipe des Serpentards était déjà rassemblée dans le stade. Ils échangèrent des insultes et des regards noirs avec l'équipe de Gryffondor. Malfoy se précipita vers Harry.
« Alors Potter », dit-il nonchalamment. « Prêt à perdre ? »
« Le seul perdant ici c'est toi, Malfoy. »
« Vraiment ? », dit Draco, s'approchant avec un regard menaçant. « Je me tiendrais bien à mon balai, Potter. Parfois, le vent…tourne. Parfois les choses changent. Parfois ton emprise sur les choses se relâche, juste un petit peu. L'erreur est difficilement remarquable, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas là. J'ai de bons yeux, Potter. Je remarque des choses que les autres ne voient pas. Tu perds ton équilibre, tu commences à glisser. Et quand tu commenceras à ne plus avoir de contrôle et à tournoyer, je te promets que je serais là. »
« Eloigne-toi de notre Attrapeur, Malfoy ! » dit George sauvagement, les ayant soudainement remarqués. Ils se tenaient assez près l'un de l'autre, leurs visages se touchant presque à quelques centimètres près.
« Bien sûr, Weasley », dit Draco avec un sourire. Il se détourna de Harry et monta sur son balai. Harry fit de même. Il y eut un coup de sifflet et soudain ils étaient tous en train de se propulser vers le ciel, dans un mélange de couleurs, les robes gonflées.
Les Attrapeurs planaient généralement à une bonne distance du reste de l'équipe, recherchant fébrilement le Vif d'or. Harry atteignit cet espace en premier, mais Draco n'était pas loin derrière lui. Harry essaya de capter le regard de l'autre Attrapeur pendant plus d'une demi-heure mais Draco ne le regardait même pas. Il était en plein travail, observant avec attention le monde au-dessous d'eux, l'examinant pour trouver le Vif. Harry avait beau essayer, il n'arrivait pas à rencontrer le regard de Malfoy. Il était en colère de n'avoir pas pu retourner la menace de Draco…
C'était bien ça ? Une menace ? Quand tu commenceras à ne plus avoir de contrôle et à tournoyer, je te promets que je serais là. Ça n'avait plus trop l'air d'une menace, maintenant qu'elle faisait écho dans l'esprit de Harry. Ça avait l'air d'un…serment. Non. Ça n'avait aucun sens ! Le serment de quoi ?
Sois attentif, Harry ! La partie la plus importante de l'année, ici, maintenant. C'est ce qu'il voulait, tu sais, tu es en train de tomber dans son piège. Ne laisse pas ses mots t'atteindre. Ne laisse JAMAIS ses mots t'atteindre.
Mais ses mots étaient réellement en train d'atteindre Harry. Seulement quarante minutes de jeu et Draco fonçait en spirale comme un oiseau de proie. Harry saisit ce qu'il avait vu, une minuscule traînée de lumière dorée à la suite d'un petit objet. Tout le monde à côté d'un Attrapeur aurait prit ça pour un rayon de soleil, un reflet de cadran de montre sous le soleil. Pourtant Harry était habitué à reconnaître le vacillement constant de l'objet parcourant le ciel, saisir la trajectoire de lumière que l'objet laissait derrière lui le long de son parcours. C'était le Vif d'or. Et Draco était en train de se diriger vers lui.
Harry se sourit sinistrement. Désolé, Malfoy, mon pote. Ça ne va pas se passer comme ça.
Harry se précipita vers Draco, descendant en piqué en direction du Vif. Mais Draco se déplaçait trop rapidement et avait plus d'une tête d'avance. Harry se dit qu'il n'y avait pas de moyen pour lui d'atteindre l'Attrapeur de Serpentard.
Aucun moyen, et pourtant.
Harry saisit sa baguette magique.
« Strigo », murmura Harry, la dirigeant vers le balai de Draco. Il s'immobilisa dans l'air, comme gelé. Draco le regarda, incrédule, puis se tourna vers Harry. Harry fit rapidement cesser l'enchantement et le balai de Draco, de nouveau animé, recommença à évoluer rapidement dans l'air. Cependant le sort avait donné assez de temps à Harry pour presque rattraper Malfoy. D'entre les deux, c'était Harry qui volait le mieux et il fut bientôt en train de voler à côté de Malfoy. Draco tourna la tête pour le regarder. Il secoua la tête, un sourire sur les lèvres.
« Le petit Harry Potter triche ? » dit-il en accélérant. « Ah non ! A-t-il finalement grandi ? S'est-il décidé à jouer réellement maintenant ? »
Harry commençait à gagner du terrain. Pendant une seconde Draco se retourna vers lui et Harry, content de lui-même, sourit doucement. Néanmoins son sourire disparut rapidement quand Draco pointa sa baguette magique vers lui et murmura entre ses lèvres.
Le balai de Harry commença à faire des cercles. Il voulut qu'il aille tout droit et il recula. Il voulut qu'il aille vers le haut et il alla vers le bas.
« Connard », murmura Harry vers Draco. Draco s'était éloigné d'une bonne longueur et était si concentré sur le Vif que l'enchantement disparut. Harry se dirigea vers lui avec une nouvelle accélération. Draco fut surpris de trouver, quelques instants plus tard, l'Attrapeur de Gryffondor voler de nouveau à côté de lui.
« Tu voles vite, Potter », dit Draco. « Mais je pense que je suis simplement plus rapide. »
Harry vit que le balai de Draco était capable d'aller à une vitesse que le balai de Harry n'arriverait pas à atteindre. Alors que Draco était en train de gagner du terrain, Harry saisit la robe de l'autre Attrapeur, le retenant. Soudain Draco chancela, perdant légèrement son équilibre. C'était tout ce dont Harry avait besoin.
Il saisit le garçon par les épaules et le rapprocha de lui.
« Tu perds ton équilibre », murmura doucement Harry à l'oreille de Draco. « Tu commences à glisser. »
Il poussa Draco si fort qu'il perdit prise sur son balai et lui et son balai commencèrent à tomber rapidement.
« Et quand tu commenceras à perdre le contrôle et à tournoyer », l'interpella Harry, « je te promets que je serais l ! »
Il vit le Vif d'or scintiller, non loin de lui. Il se précipita vers lui. Oui, c'est ça Harry, ça y est presque…
Soudain il fut tiré en arrière avec tellement de force que pendant un instant, il ne put bouger son cou. Il entendit un son de déchirure. Quand il se força à se retourner il ne fut pas du tout surpris de trouver Draco, tenant la robe de Harry. Il en avait déchiré une partie du bas.
« Comment oses-tu, Potter », dit-il bouillant de rage. « Comment oses-tu me renvoyer mes propres mots à la figure comme ça ? »
« Ce sont juste des mots, Malfoy », dit Harry avec un sourire sévère. « Ils ne veulent rien dire. »
Harry vit les yeux de Draco se plisser. Harry trouva qu'ils avaient l'air de glace aiguisée.
« Je vois », dit Draco lentement. « Tu ne veux pas jouer de cette façon. »
« Oh ? » dit Harry dans un rire moqueur. « Alors de quelle façon voudrais-je jouer ? »
« De cette façon. » Draco frappa violemment Harry à la mâchoire. Le balai de Harry vibra. Quand sa vision se dégagea il vit Draco dégringoler à la poursuite du Vif.
Il se précipita après lui et essaya de frapper Malfoy au visage. Draco esquiva, mais pas assez vite et le poing de Harry rentra en contact avec le côté de sa tête. Draco laissa échapper un cri étranglé de douleur. Il le ravala rapidement et se dirigea vers Harry qui était en train de s'approcher du Vif d'or. Il le rejoignit de derrière.
« Effet de surprise, Potter » murmura Draco. « Ne le sous-estime jamais. » Ces mots avaient à peine atteint l'oreille de Harry que Draco avait lancé ses bras autour du cou de l'Attrapeur pour l'étrangler.
« Mais que diable se passe-t-il là-haut ? » marmonna le professeur McGonagall. Harry Potter et Draco Malfoy s'étaient élevés si haut qu'on pouvait difficilement les distinguer. Ils étaient devenus deux points immobiles dans le ciel. C'était très inhabituel, étant donné que des Attrapeurs ne s'arrêtent généralement jamais de bouger et sont de simples silhouettes effectuant des spirales tout au long du jeu. Harry et Draco étaient restés pratiquement à la même place pendant beaucoup trop longtemps.
« Devrions-nous arrêter le jeu et voir ce qu'il se passe ? » demanda McGonagall en se tournant vers le professeur Dumbledore. Ses yeux étaient fixés sur les deux Attrapeurs plus haut, une expression illisible sur le visage.
« Non, non », dit Dumbledore finalement. « Envoyez juste quelqu'un là-haut pour voir ce qu'il ne va pas. On ne veut pas interrompre les autres joueurs. »
McGonagall partit chercher Madame Bibine.
***
« Laisse-moi…partir… » réussit à dire Harry. Les mains de Draco étaient toujours aussi solidement fermées autour du cou de Harry. Le Vif avait été oublié depuis longtemps.
« Tu voulais ça, n'est-ce pas ? » demanda calmement Draco. « Les mots ne veulent rien dire, après tout. »
Harry lança son coude en arrière dans les tendons de Draco. Draco grimaça et sa prise faiblit assez pour permettre à Harry de s'échapper. Il se retourna avec colère vers Draco.
« Toi », dit Harry avec un regard noir. Ses yeux verts brûlaient comme une flamme vive et pendant une seconde, Draco ne put qu'observer, hypnotisé. Il avait toujours été hypnotisé par le feu.
Quelque chose dans le regard de Draco déconcerta Harry mais il reprit rapidement ses esprits. « Tu te prends pour qui ? Tu diriges les personnes, les intimides pour qu'ils cèdent à chacun de tes caprices, chacun de tes… »
« désirs. » Draco sourit. « Oui, je le sais, Potter. Mais qu'en est-il de toi ? Tu joues le saint homme maintenant, mais t'étais-tu vu avant ? As-tu vu la colère dans tes yeux ? L'excitation ? » Il grimaça. « A présent regarde-toi. Agissant comme si rien de cela n'existait, prétendant dans ta tête qu'aucun de ces instincts n'existe en toi, ni cette excitation pour la peur, le danger… »
Harry essaya de le pousser pour qu'il tombe de son balai mais Draco évita facilement sa prise.
« Tu essaies de justifier tes actes », continua Draco, « dans le but de te mettre en avantage. Tu veux que les projecteurs soient braqués sur toi, qu'ils te glorifient, et te fassent paraître parfait. Et moi ? Tu veux que je sois dissimulé, muré dans l'ombre. » Draco secoua la tête. « Ca ne va pas marcher cette fois-ci, Potter. Il n'y a pas d'autre monde que celui-ci, ici, Potter, pas de professeur pour te chouchouter, pas d'étudiants pour demander ton autographe. Juste toi et moi, exactement comme nous sommes, pas d'obstacle. Là-haut dans le ciel, seuls, il n'y a pas d'ombre pour me couvrir, sauf la tienne. Et je ne vais pas laisser ça. »
« Tu as raison », dit Harry d'un air absent. « Là-haut dans le ciel, nous sommes seuls. Là-haut dans le ciel, nous sommes égaux. Mais en bas, dans le monde réel ? Tu n'es rien. Contrairement à moi. Et c'est tout ce qui compte, Malfoy. »
Draco lança de nouveau son poing mais Harry était prêt, ayant prévu la réaction de Draco. Il saisit le poignet du garçon et s'élança vers lui. Il sauta sur le balai de Draco et lui asséna un autre coup avant que Draco n'ait eu le temps de saisir son poignet et l'arrêter. Ils étaient tous les deux sur le même balai, tenant précairement en équilibre dans les nuages. Le balai de Harry flottait à côté comme s'il n'était pas tout à fait sur de ce qu'il fallait faire.
« C'est ce que tu voulais, Potter ? » marmonna Draco. « Tu voulais défouler ta colère sur moi ? Ou c'est autre chose ? » Ses lèvres dessinèrent un sourire suffisant. « Est-ce que c'est parce que tu as besoin de danger ? Ou parce que tu n'as rien eu à surmonter cette année ? »
Draco secoua la tête, ses yeux toujours fixés sur Harry. « Il ne s'est rien passé pour toi, ici à Poudlard. Rien qui ne t'ait glacé le sang ou rien qui ne l'ait fait bouillir. Ça te rend malade, n'est-ce pas ? Errant dans la vie comme une âme perdue, sans but et plus important, sans frissons, sans excitation. Rien n'est assez fort pour te donner la sensation de danger dont tu as besoin, Potter, le frisson à qui tu t'es habitué. Il n'y a plus rien pour te terrifier. » Le ton de Draco se fit tout à coup plus intense, s'assombrissant légèrement, et Harry l'observa alors que la glace dans ses yeux devenait plus froide, plus acerbe. « Et je suis le seul à pouvoir te faire ressentir le danger, n'est-ce pas ? »
Harry le dévisagea pendant un moment. Puis il s'avança et pressa ses lèvres contre celles de Draco, avec urgence et persistance. Il saisit le Serpentard par les épaules, attirant Draco à lui brutalement et sentant sa joue rugueuse. Son visage était très près de celui de Draco et il put sentir les sourcils de Draco se froncer dans la surprise. Le baiser se fit plus profond et Harry poussait Draco de plus en plus loin le long du balai jusqu'à ce que l'autre garçons perde presque son équilibre et que, pendant un moment, il vacille. L'espace entre leurs lèvres était suffisant pour que Harry puisse se voir clairement.
Draco releva les yeux vers lui, une main sur le balai, se remettant d'aplomb. Pour une fois il demeura silencieux.
Ils se regardèrent pendant un long moment. Harry vit les yeux de Draco changer. La teinte bleu transparent comme la glace parut, pendant un moment, complètement comme celle d'un miroir. Harry ne pouvait pas voir Draco mais seulement lui, s'observant en retour à travers un bouclier bleu. Il avait l'air faible et confus et il détestait ça.
En manque de mots, Harry poussa Draco de nouveau. Draco ne bougea pas pendant un moment, et regarda Harry avec étonnement et incrédulité. Ses lèvres étaient tremblantes comme s'il s'apprêtait à rire. Cependant après un instant il poussa Harry, lança son poing et Harry fit de même. Ils continuèrent ainsi, continuèrent leur danse effrénée comme si aucun des deux ne voulait que cela s'arrête. Peut-être parce que c'était la musique qui ne s'arrêtait pas.
Alors qu'ils continuaient de se battre, leur gestes se firent de plus en plus rapides, jusqu'à ce qu'ils eurent vraiment l'air de danser. A présent ils étaient vraiment en train de perdre le contrôle et de tournoyer. Il semblait que rien ne viendrait les arrêter, faire cesser la musique et les faire sortir du ciel.
Quelqu'un le fit.
« Harry Potter ! Draco Malfoy ! Arrêtez ça, tout de suite. »
Madame Bibine flottait en-dessous des deux garçons. Pendant un moment elle ne put rien dire d'autre. Qu'est-ce qu'il était étrange de les voir se battre dans les airs ainsi. Ils se déplaçaient avec facilité et fluidité. Le combat semblait presque avoir été chorégraphié, comme si chaque garçon savait déjà ce que l'autre allait faire, savait comment l'autre allait bouger ou penser.
Ce qui, se rappela Madame Bibine sévèrement, était stupide bien sûr. Ce n'était pas une forme d'art ! C'était juste deux garçons désobéissant horriblement aux règles comme, pensa Madame Bibine, les adolescents savent faire. Elle fit entendre le sifflet qu'elle portait autour du cou et il fit un écho strident. Sursautant, les deux garçons la regardèrent avec surprise. Draco perdit presque son équilibre et Harry saisit son épaule avant qu'il ne tombe. Draco leva les yeux vers Harry comme s'il n'était pas sûr de quoi penser à propos de ce geste.
« Qu'est-ce que vous pensez être en train de faire ?! » demanda Madame Bibine. « Est-ce que c'est une sorte de jeu, dites-moi ? »
Oui, pensa Harry, c'est exactement ça. Mais il demeura silencieux.
« Retournez sur votre balai, Potter. » cracha Madame Bibine.
Le balai de Harry flottait indifféremment au-dessus de sa tête. Harry s'étira jusqu'à lui, s'élevant du balais de Draco. Il soupira, essayant de paraître honteux comme il savait qu'il devrait l'être. Il regarda en bas. Il y avait une bonne distance qui les séparait du sol. Harry fut légèrement surpris de voir à quel point ils étaient monté haut dans le ciel.
Ils commencèrent à descendre silencieusement jusqu'à terre. Il y avait une petite foule réunie, attendant pour les accueillir. A sa tête se trouvait le professeur McGonagall. Elle était livide.
« Harry Potter ! » hurla-t-elle. Harry se glaça sur place. Le professeur McGonagall, bien que sévère, était aussi l'une des plus grandes fans de Quidditch des alentours. Dans l'équipe de Gryffondor, on n'essayait pas simplement de gagner pour l'amour de la victoire, mais on jouait aussi pour ne pas avoir à éviter tout contact avec McGonagall jusqu'à ce que le prochain match arrive.
Harry était déjà habitué à cela. Il détourna rapidement son regard. Cependant McGonagall ne fut pas si facile à éviter cette fois-ci.
« Qu'est-ce que vous faisiez là-haut, bon sang ? » Elle hurlait. « Hum ? Est-ce que vous et monsieur Malfoy discutiez de poésie ? Essayiez de résoudre le problème de la famine dans le monde ? »
« Euh », dit Harry. « Pas vraiment. »
« Alors, au nom du ciel, qu'est-ce vous fabriquiez là-haut ? »
« Peut-être que nous essayions de parler ainsi » marmonna Draco.
Harry esquissa un sourire.
« De quoi, Malfoy ? » cria McGonagall.
« Rien, Professeur. »
McGonagall se tourna finalement vers Madame Bibine. « Dites-moi ce que vous avez vu », ordonna-t-elle.
« Il y avait une bagarre, Professeur », dit Bibine respectueusement, comme si pendant un moment, elle craignait une retenue ou quelque chose de la sorte.
« Une dispute ? »
« Non, un combat…physique. »
« Dans le ciel ?!? » cria McGonagall, incrédule.
« Oui », dit Madame Bibine, comme si elle ne le croyait pas trop non plus. « Et ils faisaient ça…assez bien. »
« Eh bien », dit Dumbledore fièrement, « ils sont deux des meilleurs Attrapeurs de l'histoire de Poudlard. »
« Directeur, avec tout le respect du monde, bien sûr », dit McGonagall sur un ton tout autre « je ne pense pas qu'il doit en résulter de la fiert ! »
« Oh, je suis d'accord, Professeur », dit Dumbledore, ses yeux trahissant le sourire qu'il dissimulait, « Mais tout de même, c'est assez impressionnant. »
« Cela a beau l'être », dit Madame Bibine, « c'est tout de même le comportement le plus bizarre que j'ai jamais vu durant toutes mes années d'enseignement. »
« Que proposez-vous de faire ? » demanda McGonagall.
« Les renvoyer du jeu », dit Madame Bibine simplement. « Potter, comme vous le savez, on vous considérait comme capitaine l'année prochaine. Cette décision sera remise en question. Malfoy, il en va de même pour vous. »
« Mais le jeu ne peut pas continuer sans Attrapeurs », dit McGonagall nerveusement.
« Il doit sûrement y avoir un autre moyen », dit Dumbledore.
« Je suppose qu'ils peuvent continuer de jouer…Aussi longtemps que cette bagarre ne recommence pas, vous m'entendez ? » dit Madame Bibine sèchement. « Hum ? »
Harry et Draco hochèrent de la tête, muets.
« Et bien sûr », dit McGonagall en dévisageant sévèrement Harry et Draco, « ils seront naturellement punis très durement. Le championnat n'est PAS à prendre à la légère et vous deux en paierez les conséquences. Une retenue par jour, pour disons, un mois ou deux, fera l'affaire je pense. Directeur ? »
« Oui », dit Dumbledore sévèrement.
« Très bien », dit McGonagall en regardant Harry et Draco méchamment. « Vous avez la permission de retourner jouer. Ne restez pas comme ça à me regarder ! Filez ! »
Les deux étudiants de cinquième année prirent la poudre d'escampette sans dire mot. Alors qu'il reprenait de l'altitude, Harry vit Fred et George lui jeter des regards noirs. Il comprenait pourquoi ils étaient en colère. Il avait eut plusieurs chances d'attraper le Vif d'or et il s'était débrouillé pour toutes les manquer. Très bien. Il n'en manquerait plus. Plus jamais.
Il regarda Draco qui examinait le ciel, évitant le regard de Harry une nouvelle fois, absorbé dans son propre monde.
Plus jamais.
Harry porta son attention sur le ciel. Il vit le Vif, se précipitant vers lui. Une chance. Harry étendit la main et il se posa dessus. Il ferma son poing dessus et laissa échapper un cri de victoire. Presque immédiatement, son équipe l'entourait.
Ils avaient gagné.
Harry devrait se sentir victorieux à présent. Il devrait ressentir la gloire. Il ne ressentait rien.
Du coin des yeux, au-delà du rugissement de la foule, Harry vit l'équipe de Serpentard atterrir mollement. Draco regardait Harry, une expression illisible inscrite sur son visage. Pendant un instant ses yeux changèrent étrangement de nouveau, ce changement où ses yeux devenaient aussi clair qu'un miroir et où Harry pouvait se voir parfaitement, reflété dans le regard de Draco.
Non. Non. Plus de regard-miroir, plus aucun. Il savait qui il était. Il savait à quoi il ressemblait. Il n'avait pas besoin que Draco le lui montre.
Ginny courut vers lui alors qu'il touchait terre. Elle l'entoura de ses bras et l'embrassa.
« Oh ! », s'exclama Ginny, voyant son visage. « Tu es blessé…Qu'est-ce qu'il s'est passé là-haut, Harry ? entre toi et Malfoy ? Vous étiez si haut, même avec nos multiplettes on n'arrivait pas à vous voir. »
Harry ne répondit pas. Il regardait le ciel.
« Harry ? » dit Ginny, s'inquiétant un peu plus. « Qu'est-ce qu'il s'est pass ? »
Il tourna ses yeux vers elle, rencontrant son regard. Ses yeux étaient sombres, comme les siens, ternes et troubles. Il ne pouvait pas se voir aussi facilement à travers eux et il en était heureux.
Plus jamais, Malfoy, pensa Harry alors qu'il regardait son visage défait.
Plus jamais.
***
Voilà, un premier chapitre traduit ! J'espère que la traduction n'est pas trop mauvaise, ça a été très dur pour moi, il y a tellement d'éléments à tenir en compte quand on traduit un texte, mais en même temps, j'y ai pris beaucoup de plaisir ! Je vous présente donc ma fic préférée. Je l'adore, elle est magnifique (dans sa version originale) et il y a beaucoup de choses qui sont dites dedans que je pense réellement. Alors, je continue à traduire ou pas ? :p
