Titre : Les fantômes du futur.

Disclamer : Rien à moi, tout à JKR

Paring : HP/DM

Rating : M

Note : Bonjour tout le monde ! Je suis de retour (et je vous épargnerais la suite de la célèbre chanson de la Team Rocket ! ^^). Donc voilà ma nouvelle histoire, et j'espère qu'elle vous plaira ! Merci à ma superbe Lyashura pour sa correction ! ^^

Bonne lecture !


Chapitre 1 : Retour dans le temps (et pas à bord d'une DeLoreane)

Futur n°0

Cela faisait dix ans que Harry Potter avait disparu. Mort probablement. Il y avait une forte probabilité que son cadavre ait été jeté dans une fosse commune, ou bien avait-il été dévoré par des bêtes sauvages… Il avait seize ans. Enfin, il les aurait eu quatre jours avant sa disparition. Sa famille, avec qui il vivait, n'avait pas eu de nouvelles de lui. Mais n'étant pas des modèles d'altruisme, ils avaient mis du temps à s'inquiéter. Enfin, autant que des personnes comme eux puissent avoir des sentiments humains.

Harry Potter n'était plus là.

L'Ordre du Phénix avait recherché sans relâche des traces du jeune homme. Fouillant les mers, les terres et même le ciel, l'Ordre avait été jusqu'à s'infiltrer dans l'antre de leur ennemi pour le chercher. Mais aucune trace du garçon-qui-a-survécu.

Rien.

Néant.

Certain disait qu'il s'était enfui. Mais c'était de mauvaises langues, des mégères. Les plus sérieux disaient qu'il était tout simplement mort. Dumbledore lui-même, après une longue année de recherche, le déclara officiellement mort. Ses amis de toujours retinrent leurs larmes. Les espoirs, qu'on avait placés sur les frêles épaules du jeune homme à la cicatrice, étaient perdus. Plus personne ne pourrait sauver l'Angleterre de la folie de Lord V..., plus personne n'a plus jamais trouvé le courage de dire ce nom.

Que faire quand le seul espoir a disparu ? Pouvons-nous vraiment vivre sans espoir ? Est-ce une vie d'être à jamais caché, terrorisé à l'idée de perdre la vie ? De courber la tête face à des hommes méprisables et haïssables, pour sauver sa famille ?

Ronald Weasley baissa la tête. Serra les dents. Retint ses larmes de colère. Depuis dix ans maintenant, il baissait la tête. Il travaillait plus dur que les autres, plus longtemps aussi, pour nourrir sa famille. Il était un traitre à son sang, comme on disait. Il pouvait vivre, mais était condamné au mépris. On raillait sa grande taille et ses cheveux roux. Il avait vingt-six ans.

Après une journée de travail acharné, il rentra chez lui. Il vivait encore chez ses parents, ne gagnant malheureusement pas assez pour se permettre de partir. Il n'était pas le seul, sa sœur aussi était avec eux. Et dans le sous-sol, il y avait... Il dit bonjour à sa sœur et retira son manteau. Il descendit dans la cave pour aller dire bonjour à une autre femme. Hermione lisait tranquillement un livre dans un confortable fauteuil. Elle n'avait malheureusement que ça à faire de ses journées. Elle était condamnée par la « Justice » au baiser du Détraqueur, pour être Née-Moldu et un membre de l'Ordre.

Pour la protéger, Ron la gardait cachée dans le sous-sol. A la base, il n'y en avait pas, c'est lui qui l'avait creusé pour la protéger. Personne ne savait que cette cave existait. Hermione avait enchanté une fenêtre pour avoir un semblant de lumière naturelle dans sa prison. Elle avait la peau très pâle de ceux qui ne sont pas sortis depuis longtemps. Elle remonta ses lunettes d'un geste qui lui était terriblement familier, vu qu'elle l'avait copié chez Harry.

Avec les années, elle était devenue myope. Et Ron n'en était que plus amoureux. Mais, elle, détruite par la guerre et par plus de dix ans de cavales, avait perdu la tendresse amoureuse de son adolescence. Ron était un ami pour elle. Celui-ci le savait très bien et s'en accommodait. Sa nouvelle vie l'avait rendu étrangement très obéissant. Le sang bouillant de sa famille avait disparu. Même sa tendre et sauvage sœur avait perdu sa flamme.

- Comment vas-tu ? demanda Ron.

- Comme toujours. Si seulement, il y avait la télé ici, je pourrais m'abrutir un petit peu plus, répondit-elle, un peu amère.

- Le danger est encore trop fort. Il faut que tu sois un peu patiente encore. Tu pourras sortir après. J'ai encore eu un interrogatoire.

- Je serais patiente alors. Mais quand je pourrais de nouveau sortir hors de cette prison, je voudrais beaucoup aller chez Minerva. J'ai des choses à lui demander.

- Tu penses encore à devenir animagus ?

- Grâce à ça, je pourrais peut-être sortir un peu plus. Et être un peu plus utile qu'une prisonnière volontaire ! s'énerva-t-elle. Quatre mois que je suis ici, j'en deviens folle !

- Je sais...

- Et puis, chez Minerva, il y a toujours des livres fantastiques.

Elle n'avait pas changé à ce point. Ron lui dit qu'il partait prendre une douche. Il sortit de la cave et ferma soigneusement l'entrée. Puis, il monta les marches. Sa sœur était en cuisine et préparait le dîner. Ils n'étaient que tous les deux maintenant. Leurs parents avaient été tués pour l'exemple. Ils s'étaient sacrifiés pour les sauver. Percy était au ministère maintenant et Ron n'en avait plus aucune nouvelle. De même pour Charlie qui était encore en Roumanie. Quant aux jumeaux, l'un pleurait la mort de l'autre. Oh ! Et son grand frère Bill qui était aussi mort pour sauver sa femme. Fleur était retournée en France maintenant, mais ils restaient en contact.

Non, manifestement Ron n'avait plus que sa sœur et Hermione dans sa vie.

Il redescendit pour aider sa sœur après son bain. Elle cuisait une viande et il mit la table. Après, il apporterait le repas à Hermione. Il regarda sa sœur et son visage fatigué. Elle avait les traits tirés par la vie, devenue si dure. Leur nouveau monde avait bien tôt brisé la fougue de la jeunesse. Il n'y avait plus de flamme chez personne maintenant.

- Bonne appétit, fit Ron.

- A toi aussi.

Ils mangèrent en silence. Il n'avait plus rien à se dire de toute façon. A quoi bon se plaindre ? Cela ne changerait rien à rien. Il se leva et servit une autre assiette qu'il partit donner à Hermione. Elle était dans son canapé et regardait une photographie. Elle essuya ses larmes. Ron savait parfaitement ce qu'elle regardait. Cela lui arrivait souvent aussi. Il posa l'assiette sur une table et partit s'asseoir sur l'accoudoir à côté d'elle. Il passa son bras autour de son cou et la serra contre lui. C'était bien cette photo.

- Il me manque tellement, déclara-t-elle. Pourquoi a-t-il fallu qu'il meurt ?

Ron opina de la tête, la réconfortant du mieux qu'il pouvait en lui caressant les cheveux. Mais lui, ne croyait pas à la mort de son ami.

oO-Oo

On l'avait bien éduqué. Depuis longtemps, il savait être une ombre. Il avait écouté attentivement tous les conseils qu'il lui avait donnés. Il flânait, peu pressé et regardait autour de lui comme si tous les produits autour avaient un sens. Comme s'il comprenait ce qu'était une « promotion pour un aspirateur nouvelle génération ». Bien sûr, il ne savait pas ce qu'était un aspirateur. Cela aspire ? Mais aspire quoi ? Il secoua sa tête, il devait faire comme s'il savait. Et puis, ce n'était pas très important. Il passa devant des rayons de vêtements et fit semblant de regarder une chemise rouge avec intérêt.

Il lui avait dit qu'il y avait des pancartes entre les allées pour le guider vers ce qu'il devait acheter. Il leva les yeux et vit l'inscription « soin pour le corps et les cheveux ». Il sourit et y alla. Il passa devant les shampoings et s'arrêta face à ce qu'il voulait. Il l'avait prévenu qu'il serait le seul homme dans ce rayon. Il attendit donc un peu qu'elles s'éloignent. Il avait déjà vu ce qu'il comptait acheter. Quand le rayon fut un peu plus vide, il s'approcha.

Noir. Voilà la couleur qu'il souhaitait. Il voulait avoir les cheveux noirs. Il prit plusieurs boîtes. Cinq pour être précis. Et les posa dans son panier qu'il avait pris à l'entrée, comme il lui avait dit de faire. Les Moldus étaient... étranges. Il n'en avait jamais douté, mais à ce point ! Il se dirigea vers les « caisses » où il devait payer. La femme qui était assise tendit la main pour qu'il lui donne les articles. Il lui avait dit qu'il fallait qu'il les donne et combien il devait payer. Bien que le prix annoncé ne voulait rien dire pour lui. Il lui tendit un billet qu'il lui avait donné. Il était largement assez important pour ses achats.

Il fit son possible pour avoir l'air désintéressé. Comme s'il avait vu ça tous les jours de sa vie. Bien que le petit « bip ! bip! » qu'il entendait de la machine devant la vendeuse l'intriguait. Quel était ce son ? Il se retint de poser des questions. Il était malheureusement curieux de nature. C'était son plus grand défaut. Elle lui rendit la monnaie et il partit du supermarché. Une fois dans un endroit désert, il transplana.

Il arriva chez lui. Il posa ses articles sur la table du salon et dit bonjour à son chat qui se frotta avec amour sur ses jambes. L'ombre qu'il était lui donna à manger. Puis, il partit s'enfermer dans sa salle de bain. Il posa un des colorants pour cheveux qu'il venait d'acheter à coté d'une autre boîte. Il prit une paire de ciseaux dans sa main droite, et de l'autre, une mèche de ses cheveux, et coupa d'un coup sec. Il fit en sorte de couper ses cheveux assez court pour être banal, mais pas trop pour cacher un peu son visage.

Puis il sortit de la boîte la notice pour se colorer les cheveux. Il lut attentivement le mode opératoire et enfila les gants pour se protéger les mains. Il regarda une dernière fois la couleur d'origine de ses cheveux et étala la préparation colorante dessus. Il fut très attentif à la moindre erreur. Et il attendit la demi-heure de pose en bouquinant son incantation.

Il releva les yeux pour poser son regard sur une photo. Il sentit son cœur se serrer face à la mine aussi joyeuse que possible du modèle. Il était mort. Ce n'était pas plus mal pour l'ombre qu'il était devenu. Il n'aurait pas aimé voir la peine dans son regard. Il n'avait jamais su et c'était mieux ainsi. Le jeune homme sourit avec un peu de tristesse. Il n'avait jamais cessé de lutter. Il n'arrêtait jamais.

Il posa le livre qu'il lisait et regarda ses paumes blanches. Ce geste avait une signification importante pour lui. Il était le signe de son engagement.

Il regarda l'heure et partit retirer sa coloration. Une fois le produit parfaitement retiré, il s'observa dans le miroir. Ses cheveux noirs, fraichement courts, étaient étranges pour lui. Il prit la seconde boîte, plus petite, et l'ouvrit. Il y avait une bonne centaine de lentilles de couleur. Toutes marrons. Il avait mit du temps pour les trouver, pour les recueillir et s'entrainer à les mettre. Il en prit une paire et les posa sur ses pupilles. Il mit un peu de temps à s'habituer à leur présence.

Il se regarda de nouveau et se trouva avec un reflet étranger. Il souffla. Tout ce subterfuge pour ne pas à avoir à utiliser la magie et se faire prendre de suite. Utiliser des « glamour » reviendrait à se faire démasquer dès le premier jour. Avec cette méthode, il était tranquille. Les sorciers n'avaient pas l'habitude de détecter les subterfuges sans magie. Il souffla encore une fois. Il regarda l'heure. Il était presque temps d'y aller. Il se sécha les cheveux et enfila une tenue plus simple et passe-partout, il prit sa sacoche avec ses faux-diplômes plus vrais que nature, et se posa dans son pentacle fait avec du sang de licorne.

Certes, tuer une licorne était un crime. Mais pour la bonne cause... Il regarda de nouveau ses mains. Elles étaient encore pâles, mais il les voyait si rouges... Il ferma les yeux, ordonna à son chat de venir à côté de lui. Pas question de partir sans lui. Puis il récita sa formule.

oO-Oo

Passé n°1

Harry Potter avait quinze ans. Il étirait sa longue silhouette dans son trop petit lit qu'il avait hérité de son cousin. Il avait drôlement grandi ces deux dernières années. Pas autant que son ami Ron, mais il avait bon espoir d'être aussi grand que son parrain. Il faisait nuit, mais il n'arrivait pas à dormir. Il se redressa et se leva prudemment. Il marcha sur la pointe des pieds et fourra son pantalon et son T-shirt au pied de sa porte, de sorte de cacher la lumière qu'il comptait allumer.

Quand il fut assez confiant en son camouflage, il ouvra la lumière, plissa les yeux face à la brusque lueur et retourna dans son lit. Il n'avait jamais aimé la nuit, ni le noir. C'était toujours dans ces moments-là qu'il lui arrivait des choses désagréables. Comme ses rêves. Il rêvait souvent et son mentor, le professeur Dumbledore, lui avait dit de prendre garde à eux. Mais Harry était impulsif, beaucoup trop sanguin pour avoir l'idée de méditer là-dessus. Il laissait ce soin à Hermione. Elle, elle était faite pour ça.

L'année qui venait de se terminer avait été riche en événements. Il avait été obligé de participer, contre son gré, au championnat qui s'était déroulé à Poudlard, son école de magie. Harry ferma les yeux et revit clairement le moment où il avait vu pour la première fois, et réellement, des Mangemorts.

Il était dans le labyrinthe. Cédric derrière lui. Il courrait vers la coupe, qui le désignerait vainqueur et arrêterait cette folie. Bon, Cédric était arrivé en même temps que lui et ils s'étaient regardés un moment. Puis quand ils avaient décidé de prendre tous les deux la coupe, alors que Harry allait empoigner l'anse, une ombre noire s'était violemment jetée sur la coupe et avait disparu avec.

Cédric et Harry étaient restés un moment interdits. Dans un sens, Harry s'était sentit très soulagé. Il n'avait jamais voulu la gloire éternelle ni la somme d'argent qui accompagnait la victoire. Plus il restait dans l'ombre, mieux il se sentait. Mais, alors que lui et Cédric retournaient, penauds, vers Poudlard, des ombres encapuchonnées apparurent devant eux. C'étaient des Mangemorts. Il avait cru mourir. Il s'en était sorti, encore une fois, par la Fortune qui semblait l'accompagner. Il avait eu la peur de sa vie, même si son côté téméraire était proche du suicide, selon Hermione.

Il ne pouvait pas passer une année tranquille ?

Il souffla. Il était un peu fatigué. Et il faisait une chaleur horrible cet été. Il retira son haut de pyjama et s'allongea pour essayer de s'endormir malgré la chaleur. De toute façon, demain, il irait chez les Weasley pour le reste des vacances et tout sera bien meilleur.

Quand il se réveilla, il y avait une ombre au-dessus de lui. Une grosse ombre. Il ouvrit un œil et zyeuta vers l'intrus qui l'avait réveillé. Il tomba nez à nez avec le groin de son cousin. Il sursauta, un peu surpris de voir cet animal de la ferme dans sa chambre de si bon matin. Dudley ricana comme le porc qu'il était et se redressa. Harry, un peu dans le cirage, fit de même, il gratta négligemment son ventre tout en baillant.

- J'ai hâte que tu partes enfin, je pourrais récupérer ma chambre, déclara-t-il, avec mépris.

- C'est sûr qu'il t'en faut bien deux pour caser ta carcasse, répliqua Harry, avec un sourire narquois.

- Je t'emmerde !

- De même !

Harry vit Dudley serrer son gros poids et se prépara à le recevoir dans le visage quand la voix de sa charmante mère, et donc sa tante, s'éleva dans les escaliers :

- Duddynichounet chéri, je viens de finir de te préparer ta compote de pomme. Viens donc manger mon canard en sucre !

- Oula, c'est tellement viril, Duddy d'amour, se moqua Harry.

Harry regarda la face de cochon de son cousin rougir et un tic nerveux, montrant son agacement, lui tordit la bouche puis il sortit de sa chambre. Harry ricana, de bonne humeur. Il se leva, et partit prendre une douche bien fraiche pour retirer la sueur de cette nuit chaude. Au moins, chez les Weasley, il faisait frais grâce aux sorts de Molly. Il s'habilla et descendit prendre son petit-déjeuner, qui se résuma à la bouillie infâme du régime de Duddy. Harry mangea sa compote de pomme avec l'entrain d'un condamné au baiser du Détraqueur. Il pensa au merveilleux repas de la mère de son meilleur ami, et rien que d'y penser, il jubilait.

Il retourna dans sa chambre vite-fait pour faire ses valises en avance, bien qu'il n'ait pas beaucoup déballé ses affaires pendant le mois et demi qui s'était écoulé. Et il regarda avec détresse l'heure qui n'avançait pas et qui le séparait du monde qu'il avait appris à aimer. La première chose qu'il ferait sera de laisser sa chouette sortir. Elle n'avait pas pu voler de pratiquement toutes les vacances, il savait qu'il ne la reverrait pas avant qu'elle ait jugée avoir assez rattrapée le temps perdu.

Et vers les seize heures, comme convenu, quelqu'un sonna à la porte. Harry se releva de son lit et sauta dans les escaliers pour ouvrir la porte à la volée. Il leva les yeux face à la grande taille de son ami Ron qui lui offrit son sourire de joie sincère. Harry lui sauta dessus pour le prendre dans ses bras et lui frapper amicalement le dos. Ron fit de même et faillit lui faire cracher les poumons.

- Tu as bu une potion de force ou quoi ? s'étonna Harry.

- Bien sûr que non, pas besoin, je suis naturellement fort de nature ! répondit son ami, dont la voix était en train de muer.

- Je vais chercher mes valises.

- Tu veux de l'aide ?

Harry préféra ne pas faire rentrer son ami de peur de devoir gérer une crise de la part de son oncle. Il demanda à Ron de l'attendre et de le laisser faire, qu'il n'était pas invalide et que de toute façon, il était trop grand pour passer par la porte d'entrée. Le rouquin fit un très mature « gnagnagna », laissant le brun faire son affaire. Harry monta les escaliers et prit ses valises. Il prévint rapidement son oncle qu'il partait, leur dit à l'année prochaine et sortit de leur vie pour une année. Ron prit une valise pour aider son ami et ils partirent d'un pas léger.

- Comment on va chez toi ?

- Ben, avec ce qu'il s'est passé en fin d'année, Dumbledore a préféré nous donner une calèche. Elle est dans l'impasse, là-bas.

- Une calèche ?

- Ouais, comme celle de l'école, qui se déplace seule. Mon père est dedans, il nous attend.

Ron les amenèrent dans une impasse où il n'y avait rien du tout. Mais Harry, qui commençait à avoir l'habitude de la magie, se doutait bien qu'elle devait avoir été rendu invisible. Et il ne s'était pas trompé, il se sentit vaguement fier de lui pour le coup. Ils se dépêchèrent de mettre les valises sur le toit, de bien les ficeler et de rentrer dans la calèche. Dedans, il y avait Arthur Weasley, le père de son ami, qui le prit dans ses bras pour lui souhaiter la bienvenue puis, il frappa sur la calèche avec sa baguette et celle-ci s'ébranla pour s'envoler.

Harry et Ron étaient tous excités de se revoir après autant de temps. Surtout suite aux les événements assez chaotiques de la fin d'année. Les Mangemorts qui l'avaient attaqué dans le labyrinthe s'en étaient aussi pris aux élèves qui attendaient le retour du vainqueur. Personne ne savait pourquoi ils étaient là, mais Harry se doutait qu'il devait y avoir un lien avec le tournoi et la coupe. Il ne savait pas pourquoi, mais le fait qu'elle s'envole loin d'eux juste au moment où ils allaient la toucher lui semblait suspect. Et puis, c'était après que les Mangemorts avaient attaqués. Pas avant, alors qu'ils avaient tout le temps de le faire pendant l'épreuve.

Il n'avait pas encore parlé de ses inquiétudes. Sauf à ses amis, bien sûr. Hermione avait plissé son front en quête d'indices mais, pour le moment, n'avait aucune théorie. Harry avait réfléchi aussi, mais n'avait pas particulièrement approfondi.

- Dis-moi, fit Ron, tu as fini les devoirs pour la rentrée ?

- Je n'ai pas encore fait celui de potion. Quand je vois le sujet, et que je tends la main vers ma plume, j'ai comme des palpitations, les mains moites et je vois des étoiles devant mes yeux. Je ne pense pas que mettre ma santé en danger pour ce devoir soit particulièrement utile, répondit Harry, avec le grand sourire du fainéant.

- Mais tu es fou, mon vieux ! s'écria le rouquin. Hermione arrive dans deux jours ! Elle va te tuer si tu n'as pas fait ton boulot !

- Brave, jeune fille, fit Arthur qui regardait les deux garçons avec tendresse.

- Je suis dans la merde, comment je pourrais survivre à Hermione et à mon AVC quand j'essaie de bosser la potion ?

- J'ai pas tout pigé, mais survivre à Hermione est plus important.

- Tu l'as fait toi ? Tu pourrais me laisser copier deux-trois trucs ?

Ron fit comme s'il était soudainement intéressé par le sol de la calèche. Harry éclata de rire.

- Tu n'as rien fait toi non plus !

- Ben, tu vois quand j'essaie de faire mon boulot, j'ai comme des palpitations et les mains moites, répliqua-t-il, avec un grand sourire complice.

Puis ils pouffèrent de rire en concert, sous l'œil du père de famille. Harry se dit que les vacances commençaient vraiment de la meilleure façon du monde.

oO-Oo

Futur n°0

Hermione était cachée sous la cape d'invisibilité de Harry. Elle était encore assez petite pour y tenir sans fléchir les genoux. Elle avait le regard fixé sur le dos de Ron qui avançait devant elle. Elle marchait dans ses pas pour ne pas percuter une personne sans le faire exprès. Bien que ce ne soit pas son genre de faire des bêtises comme celle-ci. Ron marchait le plus naturellement possible, en baissant la tête et faisant en sorte de se faire le plus petit possible, bien qu'il soit presque impossible pour lui de faire ainsi.

Ils arrivèrent face à la maison de Minerva. Elle avait été renvoyée depuis longtemps de son poste quand le Lord avait gagné la guerre. Elle vivait de son argent personnel et des cours particuliers qu'elle donnait par moment. Ron frappa deux coups secs, d'un temps mort puis de trois coups rapides. C'était leur code pour se reconnaître. Il attendit et la porte s'ouvrit sur Minerva McGonagall. Elle avait prit de l'âge en dix ans, elle avait le visage toujours aussi altier mais avait hérité de rides supplémentaires qui lui donnaient une apparence plus fragile. Elle qui avait toujours été une femme forte.

Elle décerna à Ron un sourire de pure joie. Elle aimait sincèrement cet homme qu'elle avait connu enfant. Elle se déplaça pour le laisser entrer. Ron la retint le plus naturellement du monde de refermer rapidement la porte pour laisser à Hermione le temps de le suivre. Minerva attendit et referma ensuite la porte quand Ron se déplaça pour la laisser faire. Une fois dans la maison, et à l'abri des fenêtres, Hermione sortit de dessous la cape. Elle serra Minerva dans ses bras, heureuse de retrouver son ancienne directrice de maison.

- Je suis tellement heureuse de savoir que vous allez bien Miss Granger. Je me suis beaucoup inquiété pour vous quand j'ai entendu qu'on vous avait retrouvé.

- Heureusement que j'ai un merveilleux ange gardien qui me protège, répondit-elle, en regardant Ron qui lui répondit par un sourire timide.

- Vous allez rester un peu chez moi ?

- Si cela ne vous dérange pas, je dois quitter un peu les environs pour le moment. Je vais aller dans le Nord de l'Angleterre pour y trouver refuge. Heureusement que je sais me fondre dans la masse des moldus.

Elle toucha discrètement son avant-bras gauche. Ron serra les dents. On lui avait fait payer son ascendance à la fin de la guerre, en lui gravant dans la chaire « sang-de-bourbe ». Elle avait mis du temps à s'en remettre. Puis avait pris cette phrase comme étant une fierté. Elle était ce qu'elle était et n'avait plus honte à présent. Ron ne l'en aima que d'avantage.

- Restez chez moi pour dîner, reprit Minerva. Je serais plus qu'honorer d'avoir avec moi mes deux élèves préférés.

- Je croyais que vous en aviez marre de nous et de nos bêtises ? demanda Hermione.

- Mais non, vous étiez de parfaits Gryffondors.

Ils mangèrent dans une atmosphère bien plus gaie qu'à l'accoutumée. Bien que Ron culpabilisait un peu d'avoir laissé sa sœur seule dans leur maison. Il devait avouer qu'il appréciait la conversation légère qu'entretenait les deux femmes. Lui, n'avait pas trop le cœur de participer mais écoutait avec plaisir. Il n'avait pas vu Hermione aussi gaie depuis longtemps. Il eut un pincement au cœur en se faisant la réflexion que ce n'était pas grâce à lui, puis se traita d'égocentrique et finit son plat.

Alors qu'ils allaient manger le dessert, une clochette tinta. Immédiatement, Minerva ferma les volets alors qu'elle avait tiré les rideaux et baissa au maximum la lumière. Ils se levèrent. La cheminée s'alluma, les flammes devinrent vertes et un homme de grande taille avec une longue barbe blanche apparu. Ron observa avec plaisir les yeux bleu de l'homme cachés derrière des lunettes en demi-lune.

Le professeur Dumbledore en personne était devant eux.

L'homme savait la guerre définitivement perdu avec la mort de Harry. Mais il n'avait pas perdu sa fougue et son courage et avait décidé de continuer à lutter au maximum pour mettre le plus de bâtons dans les roues du Lord. Et s'il pouvait sauver des vies, cela ne serait que plus merveilleux. Il attendait un signe du destin qui pourrait lui indiquer qu'il pourrait mettre fin à la dictature du Lord. Mais pour le moment, le destin était resté muet.

Il sursauta un peu quand il vit Ron et Hermione, ne s'attendant probablement à ne voir que Minerva. Il les salua avec chaleur et prit plus de nouvelles de Hermione et de sa fuite. Il lui assura qu'il veillerait qu'elle soit en sécurité, quelque soit l'endroit où elle désirait se rendre. Minerva lui proposa une tasse de thé et un morceau de dessert que l'homme accepta volontiers. Ils s'assirent à table et finirent leur repas.

Ron trouva surréaliste de voir son ancien professeur face à lui, mais se fit une raison. Après tout, cet homme était imprévisible. Ou fou. Bien que par moment, les deux fassent la paire. Après avoir babillé sur tout et rien pendant une demi-heure, Ron sentit sa patience s'amincirent. Mais, heureusement pour lui, Hermione prit la parole.

- Professeur Dumbledore, pourquoi êtes-vous ici, sans vouloir vous offenser ? N'est-il pas dangereux pour vous de vous trouver chez Minerva ?

- Ah ma chère Miss Granger, toujours aussi curieuse. J'étais dans la maison que j'habite pour le moment, en train de réfléchir. Avoir du temps permet beaucoup de réflexion. Quand soudain, sans comprendre vraiment pourquoi, j'ai eu envie de fouiller dans mes vieux livres. J'ai retrouvé ceci.

Il sortit de sa poche un livre à la couverture verte, usée et élimée. Il n'était pas bien grand, à peine la taille d'un livre de poche, et ne possédait pas beaucoup de pages, juste une centaine, selon l'estimation de Hermione. Elle lut le titre. Il était écrit : « Heure H ». Elle fronça les sourcils.

- J'ai oublié ce livre. Tenez Miss, prenez-le.

Hermione tendit le bras pour le prendre. Elle ouvrit le livre à la première page. Ron se pencha pour regarder lui aussi. Ils levèrent en même temps la tête pour se regarder, d'un air d'incompréhension.

- Mais, professeur, il n'y a rien d'écrit.

- Oui, c'est étrange en effet. Il n'y a rien d'écrit sur les pages de ce livre. Sauf sur une.

Il tendit le bras pour reprendre le livre. Hermione le lui rendit avec interrogation. Elle n'était pas du genre à rester dans l'ignorance. Dumbledore feuilleta le livre tout en continuant à parler.

- Il y a une formule. Tout ce livre pour une seule formule. Une formule que j'ai bien gardé de divulguer ou d'apprendre en cours. J'ai médité sur cette formule pendant de nombreuses années avant de la ranger de côté pour ne plus y penser. Les effets et les méfaits de ce sort pourraient avoir des conséquences catastrophiques.

- Vous nous faites languir, Albus ! le reprit Minerva, agacée.

- Oh, pardonnez-moi ! Ce sort permet de retourner dans le temps.

Hermione poussa une exclamation. Minerva posa sa main sur son cœur. Et Ron sentit le sien tambouriner sur ses côtes. Dumbledore resta un moment silencieux, permettant à ses interlocuteurs de se reprendre. La jeune fille fut la première.

- Ce n'est pas possible. Il ne peut pas exister un sort aussi puissant.

- Pourtant en troisième année, tu avais un « retourneur de temps » ? demanda Ron, perplexe.

- Oui, mais il ne permet de retourner que quelques heures en arrière. De plus, ce n'est pas un sort à proprement parler, mais un objet magique qui a été enchanté, il ne dépendait pas de moi et de ma magie.

- Exactement, reprit Dumbledore. Un « retourneur de temps » est indépendant de son propriétaire et même s'il est très puissant, il ne peut transporter une personne dans le passé d'une demi-journée maximum. De plus, il y a une différence notable avec un vrai sort pour retourner dans le temps.

Il arrêta de feuilleter le livre vert car il semblait avoir trouvé la bonne page.

- Le sort transporte véritablement la personne. Quand vous aviez utilisé le « retourneur », vous avez côtoyé votre double dans le même espace-temps. Le sort transporte physiquement la personne dans le temps. Quand vous l'utiliser, tout ce que vous avez possédé disparait. C'est comme si vous n'aviez jamais exister.

- Pourquoi n'avez-vous pas parlé de ce sort avant aujourd'hui ? demanda Ron, d'une voix sourde. Et ne me dites pas que c'est parce que vous l'avez oublié !

- Je pense avoir dit que les effets d'un changement dans le passé pourraient avoir des conséquences catastrophiques, répéta calmement l'homme. Néanmoins, je dois admettre que ma présence ici n'est pas fortuite. Monsieur Weasley, imaginez que vous retourniez dans le passé pour, disons, tuer Tom Riddle avant qu'il n'entre à Poudlard. Vous réglerez le problème à sa source. Mais, quels seraient les dommages que cela pourrait faire sur notre univers, tel que nous le connaissons ? Les effets, Monsieur Weasley, les effets...

- Alors pourquoi nous en parler maintenant ? continua Ron. Les choses auraient-elles changé ?

- Oh oui ! Je vais vous le montrer. Je dois préciser, que cela n'y était pas avant.

Il redonna le livre à Hermione. Sur la page de droite, il y avait une formule en latin. La page était illustrée de deux sabliers ; l'un entier, en haut à gauche et dans le coin en bas à droite un sablier cassé dont le sable tombait en un long filet. Mais, sur la page de gauche, il y avait un message écrit. L'écriture était fine, en patte de mouche et un peu brouillonne. Cette écriture, Ron et Hermione la connaissait.

- C'est l'écriture de Harry ! s'exclama-t-elle.

- Que dit-il ? demanda Minerva.

- Hermy, regarde la date... fit Ron, les yeux écarquillés.

- C'est... mais c'est aujourd'hui ! « A celui qui lira ce message, lit-elle à voix haute. Je m'appelle Harry Potter et j'ai utilisé la formule sur la page d'à-côté. Qui que vous soyez, je vous en pris, allez parler de toute urgence au professeur Dumbledore. Et si cela n'est pas possible, à Ronald Weasley ou Hermione Granger. J'ai besoin d'aide de toute urgence. Je suis coincé dans le passé, et je ne sais pas comment revenir ! »

- Je crois, reprit Dumbledore, qu'il est temps de réciter cette formule.


A suivre…


A la prochaine ! Probablement un mardi comme j'avais l'habitude de faire ! o/

MLC