Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Square Enix et Disney.
Joyeux akuroku day !
Après avoir percuté moins d'une semaine avant qu'on était bientôt le 13/08, je me suis lancé là-dedans. Au début j'ai hésité, je voulais pas faire un truc forcé qui sonne faux, puis en fouillant dans mes brouillons j'ai retrouvé des poèmes que j'avais fait avec ces deux-là, et je me suis dit que ça valait le coup de les poster. Et puis c'était l'occasion de faire de l'Akuroku, ce que je ne poste jamais alors que j'aime énormément ce ship. Donc voilà, j'ai bricolé un contexte et j'ai écrit quelques poèmes en plus spécialement pour l'occasion.
Je n'ai pas d'autres prétention que celle de m'être amusé à faire cet Os (je dis OS, mais c'est pas impossible que ça devienne un recueille si j'ai de nouvelles idées un jour) et j'espère que sa lecture vous distraira agréablement !
Et comme d'hab, merci à Syln pour la correction !
Au premier coup d'œil, la chambre a l'air banale. Elle l'est, très certainement, comme le sont toutes les chambres précieusement uniques aux yeux de leur propriétaire. On y trouve un lit, une fenêtre, des rideaux à moitié tirés, un bureau collé contre une bibliothèque, elle-même collée contre une armoire en tissu. Le sol est recouvert de moquette. Elle est orange et c'est un vrai nid à poussière. Un nid à vêtements, aussi, si on compte tous ceux qui jonchent le sol. Le caleçon sale de la veille et celui de l'avant-veille, un sweat tombé de sa chaise, un pantalon enlevé précipitamment avant de rejoindre la fraicheur d'un matelas tendre. Il y a des chaussettes, aussi, neuves et usées, qui ont roulé entre les quatre pieds du lit. Du déjà-vu. Oh, bien sûr, on peut trouver quelques posters placardés contre les murs, un ou deux cadres, une punaise oubliée, des restes de pâte à fixe éparpillés çà et là, le papier peint qui se décolle par endroit et qu'on a vainement tenté de rajuster avec la colle trouvée dans le rayon des fournitures scolaires. Ces petits détails qui font la spécificité de cette pièce, et sa conformité. Toutes les chambres ont leur lot de décorations, elles portent ces petites marques personnelles que leurs habitants disséminent patiemment. Mais ce sont des détails comme les autres.
Même ce petit carnet noir, posé sur le coin de la table, il ressemble aux cahiers que des milliers d'apprentis écrivains ont noircis pour mieux les perdre dans un coin.
Lui, pour le coup, il est vraiment courant. Pas de belle reliure à caresser distraitement du bout des doigts, pas d'éléments en relief pour chatouiller la pulpe, pas de couverture illuminée de vagues colorées, pas de langue en tissu carmin qui pend le long de la dernière feuille marquée, pas de tranche sombre ou dorée qui scintille depuis le bureau. Juste le jaune du papier bon marché et le noir charbonneux des couvertures recouvertes de tissu, couverture fendue d'un élastique tout aussi noir. Et ces quatre petites lettres tracées au feutre blanc, d'une écriture brève et précise.
A –X –E –L
En ouvrant le carnet, sur l'envers de la couverture, on peut trouver inscrit le numéro de téléphone du propriétaire. Son portable, puisque c'est un 07. Et en tournant les yeux, toujours de cette même écriture fine et serrée – tant belle qu'indéchiffrable – on découvre un nouveau mot.
R – O – X – A – S
Un ami ? Un amant ? Allez savoir. C'est le thème du carnet, à n'en pas douter. Peut-être que c'est le premier. Peut-être qu'il en existe d'autres, d'autres livrets noirs qu'on a enfermés dans un tiroir, oubliés sur une armoire. D'autres feuilles couvertes d'encre, d'autres pages abandonnés avant même d'avoir frissonné au contact de la plume. Peu importe, au fond. Les souvenirs consignés entre ces lignes sont uniques.
Larcin
J'ai perdu sur ta bouche, juste au coin de tes lèvres
Quelques restes d'amour que tu m'as dérobé
Habile de ta patience, par un travail d'orfèvre
Tu t'es glissé chez moi pour y venir voler
Ce que je te cachais, à l'abri sous mes côtes
Tout d'affection gorgé, le cœur de ton hôte.
Des vers. Qui les aura lus, ces quelques mots abandonnés là ?
Il a toutes les étoiles du monde, et le feu qui brûle entre ses reins quand je l'étreins. Le feu du soleil, sûrement, puisque l'éther est venu peindre ses yeux.
Il a du blé dans les cheveux, des épis que l'été a brûlés pour n'en laisser que l'or et l'allure égarée. Et même le vent se plie à leur volonté.
Il a du sucre sur la peau et jusque dans le cœur. Des effluves qui meurent sur ses lèvres quand je viens l'embrasser, et qui me ramènent au temps du crépuscule ambré.
Il a toutes les couleurs du printemps sur les joues quand je joue de ses sens, et des yeux profonds qui soupirent pour ses lèvres. Et c'est comme un appel à plus.
Il a le cœur qui ronronne quand il le love entre mes bras, quand ma voix l'enveloppe. Et le corps chaud qui s'offre au feu, qui se consume comme le bois sous l'incendie.
Il a le feu qui danse entre les doigts, le mien, il l'a volé. Et il a pris mon cœur, au passage.
Des ratures entre les mots. Entre les lignes. Des phrases entières supprimées d'un trait, que la version proprement recopiée raye de l'histoire.
Portrait
Ses mains plantées dans l'herbe tâtonnaient la terre
S'appropriant le sol dans un geste félin
Pour y venir quérir la fraicheur de l'hiver
Que le printemps chassait à l'approche de Juin
Comme le froment doré sous le soleil brulant
Ses épis impérieux s'élevaient contre les cieux
Ni le tendre zéphyr, ni le mistral hurlant
N'ont un jour vu faiblir cette offense faite aux Dieux
Sous le taillis solaire, nichés sur son visage
Deux perles d'innocences aux iris marins
Roulaient hasardeusement le long du paysage
Reflétant les humeurs du garçon chérubin
Tout juste hors de l'enfance, ce délicieux minois
Se juchait sur un corps aux allures éphébiques
Un torse aux angles doux sous un cou délicat
Plongeant entre les hanches vers deux lignes obliques
Les jambes qu'il gardait, sous le tissu, cachées
Se prélassaient au sol dans un repos serein
Au bout de ses chevilles jouaient deux petits pieds
Qui, imitant ses mains, fourrageaient sous les brins
De petits R dessinés distraitement dans la marge, le coin d'une feuille. On pourrait presque voir le sourire de leur auteur s'étirer au moment où la pointe du stylo quitte le papier.
Le bonheur simple quand ta main cherche la mienne, à l'abri sous les draps
Quand tes yeux, où tremble l'océan céruléen, dévoilent leurs trésors d'émotions
Quand tes lèvres tâtonnent et découvrent sur ma bouche l'absolue dévotion des premières amours
Des fragments de poésie parfois incomplets. Des idées.
Goût
Ma langue qui glisse
S'immisce
Sur ta peau salée
Que je mords
Implore
Dévore
Pour en savourer
Les trésors
Venir y voler
Les perles qui roulent
Coulent
Ecume de la houle
Qui agite nos nuits
Le sucre béni
Endormi
Sur tes lèvres où j'ai pris
Les cris
Délicieuse symphonie
S'éveillant sur ta bouche
Vue
[…]
Une page arrachée. Un essaie raté, sûrement.
Touché
Mes mains qui courent
Parcourent
Le velours
De ta peau
Dégringolent le long du dos
Pour emprunter le chemin
Du bassin
Jusqu'aux reins
Que je fais miens
Effleurer ton visage
Mirage
Trop sage
De tes émotions
Retracer le sillon
Des larmes passées
Pour trouver
Le sommet
Du sourire naissant
La couleur de l'encre a changé. L'auteur a du oublier son stylo, à moins qu'il n'en ait pris un autre.
Je demande le silence aux fourrées qui buissonnent
Au souffle qui s'agite et fait des branches frêles
Déposant sur ton lit les fleurs de l'automne
Je m'arrête et m'assieds à l'ombre de ta stèle
Le carnet s'arrête brusquement.
Voilà. N'hésitez pas à laisser une review si vous avez quoi que ce soit à dire, et à une prochaine fois sur le fandom !
