Voilà.
Après un long mois à tourner et retourner, sans savoir comment entamer mon histoire, la voici devant vous. L'aventure peut enfin commencer, et j'espère qu'elle vous plaira. Je le souhaite de tout cœur !
Bonne lecture !
Qui vis pacem,
para bellum.
« Il ne sert à rien de dire "Nous avons fait de notre mieux".
Il faut réussir à faire ce qui est nécessaire. » Winston Churchill.
Prolo
« Connais-toi toi-même. » Socrate.
Seul le bruit de leurs pas brisait le pesant silence. Lourd, régulier, inquiétant, il ne cessait d'aller et venir. Accroupi au détour d'un couloir et caché des gardes, Littlehope fut saisi d'un doute énorme. Et si il n'y arrivait pas ? Et si, finalement, toutes ses arrogantes espérances étaient reposées sur du toc ? Pour se donner un peu de confiance, il jeta à nouveau regard ambré dans le couloir, mais ne vit rien de plus que les autres fois. Deux clones, marqués du sceau de la Garde d'élite, allaient et venaient devant une rangée de portes numérotées, à la manière d'automates. Aidés de ses composants électroniques, il examina chacune d'elle. Son interface s'arrêta sur l'une d'elle et mit en avant son numéro : vingt sept. Il lui fallait maintenant passer sous les capteurs audio et visuels des drones les plus intelligents de Cybertron. A cette pensée, Littlehope sentit sa peur revenir et faire vibrer ses circuits. Il ne savait comment détourner leur attention, ne pouvait pas se rendre invisible ou même engager le combat. Non, il était condamné à attendre que la situation se débloque d'elle-même.
Les minutes s'enchainèrent sans que rien ne change. Littlehope cherchait la moindre faille de la garde, mais les drones suivaient leur programme sans aucune erreur, effectuant chacun de leur côté les va-et-vient incessants entre les salles vingt et quarante. Quand une demi-heure passa, sans que rien n'évolue, Littlehope se demanda s'il n'était pas préférable de tenter quelque chose vouée à l'échec. Mais dès qu'il tentait d'échafauder un plan, la peur faisait surchauffer ses circuits et oublier toute esquisse de solution. Résultat, rien n'évoluait.
Ses capteurs audio perçurent soudain les bruits de pas d'un troisième robot qui approchait. Les deux drones l'entendirent également et se tournèrent d'un même mouvement vers l'arrivant. Littlehope se risqua à regarder lui aussi, ajustant ses optiques pour avoir une image nette du fond du couloir.
« Identifiez-vous ou je tire ! tonna l'un des gardes.
- Relève, » répondit le robot à son apparition.
Le temps que ses coéquipiers comprennent, il s'avança nonchalamment vers eux. Il avait bien l'apparence simple d'un drone si ce n'est que le symbole de la garde d'élite ne s'étalait pas sur son torse. Ce que l'un des gardes remarqua :
« Où est ton signe ?
- Nouvelle peinture, trop fraîche pour l'ajouter, » répondit nonchalamment la relève.
La réponse dut être convenable car, quelques secondes après, le nouveau garde faisait une ronde plutôt paresseuse dans le couloir. Littlehope, doté d'une patience limitée par son très jeune âge, vit cet évènement la mettre à bas. Sans hésiter, il fila droit vers la salle vingt sept quand le drone eut le dos tourné. Arrivé devant la porte, il réussit par quelques gestes tremblants à l'ouvrir et s'y engouffra. Sans vérifier s'il avait été repéré ou pas, il referma silencieusement derrière lui et patienta un instant dans la nouvelle pièce. Mais il entendit le pas mollasson du garde passer et disparaître.
Littlehope soupira, ventilant ses circuits surchauffés, et se permit d'observer autour de lui.
Il dut allumer l'une des lumières situées au dessus de ses optiques. En temps normal, tous les bâtiments de Cybertron étaient alimentés par l'Energon qui bouillait dans les cœurs de la planète et ses habitants. Cette énergie permettait aux portes de s'ouvrir seules et aux pièces d'être continuellement éclairées, entre autres. Un jour pourtant, les bâtisses des nombreuses capitales s'étaient éteintes, les veines bleutées de leurs parois étaient devenues sillages, sans que Littlehope ne comprenne pourquoi.
La lumière s'alluma, inonda la pièce et aveugla ses optiques. Littlehope les couvrit de son bras le temps qu'elles s'accommodent. Quand il se tourna à nouveau, il vit une salle vide avec quatre tristes murs mauves, hormis ce petit meuble en métal sur lequel était posé un livre. Le robot s'avança et saisit délicatement l'objet, capteurs à l'affût. Rien ne se produisit, ni alarme déclenchée, ni signal ultra ou infrasonore envoyé, ni piège actionné. Il observa donc un instant le précieux ouvrage et en feuilleta les pages.
Ce devait être le seul livre que les robots n'avaient jamais écrit, tout souvenir passant par l'informatique et la mémoire, et rares donc étaient ceux qui devaient connaître son existence. Quel intérêt à écrire si aucun n'était capable de lire ? Les quelques caractères que discernait Littlehope lui étaient certes familiers, mais indéchiffrables. Ce serait pour une autre fois.
Le livre sous le bras, il partit vers la porte. N'avait-il fait que poser la main sur la poignée qu'une voix se fit entendre :
« Starscream, Starscream, ramène moi donc ça s'il te plaît... Mais non voyons ! Je ne peux pas envoyer un Vehicon à la place !... Et alors, qu'attends-tu ? C'est naturellement au Commandant des Seekers de se farcir un tel boulot ! »
Son ton, d'abord haut-perché et exagéré, avait soudain viré à l'agacement. Pétrifié, Littlehope entendit les pas du dénommé Starscream, marmonnant et contrarié, s'arrêter devant la porte et taper le sol d'un rythme rapide.
Il se mit soudain à beugler et fit sursauter Littlehope :
« Hé toi ! Depuis quand se permet-on de menacer un supérieur ?
- Qui va là ?
- Stupide Vehicon... » souffla Starscream.
Le Decepticon était vraisemblablement agacé. Le sursaut de Littlehope l'avait remis d'aplomb et il chercha à comprendre ce qui se passait au dehors. Il abaissa les caches devant ses optiques ce qui le plongea dans une apaisante obscurité. Il lui était possible d'adopter trois modes de vue : l'actuel percevait la lumière visible et ses couleurs et adoptait une lueur ambrée; un autre, au regard vermeil, cernait dans un spectre rougeâtre l'infrarouge et lui permettait de voir chaque corps vivant cybertronien à travers des surfaces métalliques désormais vides ; quant aux optiques au regard turquoise, c'était plus compliqué car misant sur les émissions d'ultra-sons des appareils situés juste au dessus de ses optiques, qui lui donnaient, dans un noir parfait, une image précise seulement, il obtenait des maux de tête intenables et était facilement repérable. Littlehope devait avouer avoir une préférence pour le second, plus reposant et facilement analysable. Décidé, il releva ses caches et laissa ses optiques rouges capter les variations de températures alentours.
Du temps où l'Energon alimentait encore Cybertron, il avait pu discerner avec précisions tous les détails des constructions de ses ancêtres et en était grandement admiratif. Seulement, il ne coulait plus et il ne restait à Littlehope qu'une image qui s'effaçait au fil du temps. Les magnifiques arabesques qu'il s'était plu à admirer avaient désormais disparu, laissant place au vide d'une planète mourante. Si Littlehope pouvait voir les deux robots dans le couloir avec une précision déroutante, les courbes rassurantes n'étaient, elles, plus là, et ne le seraient jamais plus.
Ses optiques tournèrent d'elles-mêmes vers les figures rougeoyantes si nettes de part leur proximité et s'attardèrent sur la plus proche. Starscream, présuma-t-il, agissait comme quelqu'un d'ennuyé, tapant rapidement du pied et contractant impulsivement ses doigts. Si il n'avait pas rencontré de nombreux Cybertroniens, Littlehope pouvait malgré tout constater que celui derrière la porte n'avait rien d'impressionnant. De taille moyenne, il avait une silhouette trop élancée et, comme le montrait les deux ailes dans son dos, très peu taillée pour le combat. La voie des airs était un privilège en cas de fuite. Et il devait s'éclipser très rapidement, nerveux comme son corps aux températures variantes le montrait.
Des pas retentirent, puis, une exclamation de surprise.
« Second Starscream !
- Oui, oui, je sais.
- Pardonnez moi ! Je ne vous avais pas reconnu ! Je croyais que...
- C'est bon, c'est bon.
- Mais... ce n'est pas vous qui êtes arrivé ? Il y a quinze minutes ? »
La seconde de silence qui suivit laissa le temps au système d'urgence de Littlehope de s'enclencher. Son esprit réussit à se fixer sur une unique pensée : bouge de là. Il devait absolument trouver une cachette ou ça allait chauffer pour ses circuits. Ses optiques fouillèrent la pièce encore et encore, mais tout était vide et banal. Autrement dit, il était coincé.
« 27 dis-tu ? Pense à passer à la reprogrammation. C'est le livre de Yoketron qui se trouve là et personne ne s'en occupe plus depuis des cycles. Je n'ai pas de temps à perdre avec un tas de restes organiques. »
Si Starscream s'était éloigné, il se rapprocha encore. A se demander si il n'arrive vraiment aucun temps à perdre ! La porte s'ouvrit soudain, ses gonds grincèrent, et Littlehope eut tout juste le temps de se réfugier derrière. Collé au mur, immobile et aveuglé, il éteignit tout signal sonore ou électromagnétique et se concentra pour garder les idées claires. Cette situation se figea un temps incroyablement long puis la porte se referma lentement.
« Qu'est-ce qu'un crétin d'Autobot pourrait bien faire ici ? », soupira Starscream.
Les optiques de Littlehope repassées dans le mode de vue normal suivirent sa sortie au travers du léger espace entre la porte et son encadrement. Cela dura deux secondes. Deux secondes durant lesquelles la situation dont il se croyait sorti vira brusquement à la catastrophe.
Les pas de Starscream s'arrêtèrent. Littlehope réagit dès l'apparition du signal d'alerte et réactiva tous ses systèmes. Comme sortie de nulle par, la tête de l'autre robot apparut soudain et provoqua dans le Spark de Littlehope une vive émotion. Elle respirait la tromperie : très longiligne, elle laissait entrevoir une bouche qui ne semblait capable que de sourires faux. Son regard feu, dont les optiques ambre de Littlehope ne pouvaient se détacher, embrasa le visage argent et y dessina de petites et fourbes flammes. La surprise et l'antipathie se mêlèrent et firent reculer Littlehope d'un ou deux pas, attisées par la crainte de l'inconnu. Si les coins de la bouche de Starscream furent un instant étirés dans une raillerie, il se ravisa rapidement, interloqué pendant de brèves secondes.
« Tu n'es pas un Autobot... »
Précieuses secondes qu'il venait d'offrir à Littlehope qui vit un instinct s'emparer de lui et n'hésita pas pour se saisir de cette chance miraculeuse. Il se savait ne pas tenir un combat, qu'il soit face fuyard ou pas, et profita de la surprise de son adversaire pour libérer un gaz, juste au dessus de sa hanche articulée. Cette arme était d'une efficacité redoutable : d'abord incolore, elle s'attaquait aux capteurs ennemis, les déstabilisant un temps, avant de s'opacifier pendant environ cinq minutes. Son seul défaut était qu'elle ne faisait aucune différence entre les machines présentes et contraignait Littlehope à rabattre ses caches sur ses optiques, le privant ainsi de la vue. Or, ses techniques de combat étaient bien trop rudimentaires pour qu'il soit téméraire sans elle.
Littlehope fit apparaître deux lames derrière chacun de ses poignets. Guidé par les plaintes de Starscream, il frappa aléatoirement, redoublant les gémissements de douleur. C'était tellement lâche, et tellement plus pratique ! Il se serait bien assuré d'avoir achevé son ennemi, mais un coup, un tir du drone, le frappa dans le dos et l'envoya loin du Decepticon au sol.
« Je n'y vois plus rien ! », se lamenta Starsceam.
Il devait effectivement se trouver dans un sale état au vue des nombreux crépitements de câble que Littlehope pouvait entendre. Le garde bredouilla des réponses inaudibles qui guidèrent le jeune robot jusqu'à la sortie. Il referma derrière lui la porte d'un coup sec de ses hanches avant de fuir sans se retourner, le précieux ouvrage sous le bras. Il valait mieux pour lui de ne croiser aucun Decepticon en route.
Déjà, félicitations d'avoir réussi à lire jusqu'au bout, ce qui ne doit pas être chose facile :)
Si je vous dois quelques explications, je suis une fan récente de Transformers (début juillet), et j'ai surtout accroché via la série animée Transformers Prime. Seulement, pour écrire cette histoire, il me fallait forcément faire des recherches, et le wiki anglophone est complet, mais tellement compliqué ! J'essayerai donc d'être fidèle, si ce n'est à G1 et autres, à l'idée de la franchise.
Sinon, n'hésitez pas à réagir, une toute petite review (ou une plus longue, hein ! ^^), quitte à me démonter, c'est toujours bon pour s'améliorer :)
Je souhaitais quand même laisser à Shade-Lady un petit mot, car c'est elle qui a tranché mon envie d'écrire sur Transformers et je l'en remercie. Vous savez, je viens de la Fantasy (j'y suis toujours, d'ailleurs) et j'ai beaucoup de mal avec la Science Fiction. D'ailleurs, la moindre remarque sur le vocabulaire robotique m'arrangerait, parce que sincèrement, c'est duuuuur !
Aller, à la revoyure, vielen Grüß ! Bis bald ! :)
