Bonjour à tous et à toutes,

Cela faisait longtemps que je me contentais de lire et aujourd'hui, j'ai décidé de soumettre à vos avis une fanfiction à moitié écrite, qui date un peu. Si vraiment elle vous plait et que je trouve le temps, je la terminerai. Vous avez le temps de quelques chapitres avant son arrêt, mais j'ai hâte de lire vos avis.

Bien à vous,

La Chaumière Aux Coquillages.

Chapitre un: Ca va, on s'amuse, tu veux taper toi aussi?

Le dîner chez Ron et Hermione s'étant éternisé, l'heure du dernier bus ou du dernier métro était largement dépassée. Harry allait donc devoir rentrer à pieds. Il remonta le col de son blouson et mit ses mains dans ses poches avant d'avancer à grandes enjambées dans le froid de cette nuit d'octobre. Il ruminait ses pensées.

Il avait une présélection de curriculum vitae à faire le lendemain. Un de ses Aurors avait été muté à Canterburry et il avait une foule de candidatures à éplucher. Il devait rencontrer une dizaine de professionnels pour les trier sur le volet la semaine prochaine. Surtout, ne pas oublier de contacter leur ancienne équipe ou leurs camarades et professeurs de formation. Ensuite, il passerait boire un café chez Neville. Penser à lui demander pourquoi sa plante verte devenait bleue. Mais avant tout, sourit Harry, il prendrait une bonne douche chaude et se savonnerait avec le gel douche de Ginny. Ce truc sentait la fraise et était d'un rose pailleté tout ce qu'il y avait de plus féminin mais il s'en fichait. C'était l'odeur de la rousse qu'il avait si longtemps tenu dans ses bras et l'avoir sur lui le réconfortait. McMillan lui avait ravit sa belle mais il aurait toujours cet entêtant parfum pour faire remonter ses souvenirs.

Le sourire de Harry devint une moue triste. Ginny ne reviendrait pas. Elle était à Portsmouth dans l'appartement de l'ancien Serdaigle, heureuse, rayonnante, adorable. Elle avait tout pris, ses parfums, ses bijoux, ses habits, ses livres et son coeur, avait tout jeté en vrac dans sa malle verte et s'était échappé comme une voleuse pendant son absence. La dernière trace de son passage à l'appartement était ce flacon de gel douche à la fraise qu'Harry faisait durer le plus longtemps possible. Déjà deux mois.

Il soupira. Son souffle forma un petit nuage blanc puis se dissipa.

-Eh toi là bas! Tu bouges pas. Pas un geste ou je te descend. Fit une voix derrière lui.

Un bruit métallique, celui d'une arme qu'on charge, se fit entendre, appuyant les paroles de l'inconnu. Harry se figea. Les taches de rousseur de Ginny partirent au galop se réfugier dans un coin de sa tête.

-Tu lèves les mains et tu fermes ta gueule, si tu cries je tire. Continua la voix.

Il s'exécuta. Que pouvait-il faire d'autre? Il avait beau être sorcier, il avait beau être Auror, il avait beau avoir tué le plus grand mage noir de tout les temps, il restait un homme.

Des silhouettes se détachèrent du mur devant lui et il entendit des pas. Ce qu'il présuma être le canon d'un revolver toucha son dos et l'homme derrière lui le poussa en avant jusqu'à ce qu'il entre dans une petite ruelle, sombre, crasseuse, digne des plus grands films sur la mafia.

Harry regarda autour de lui autant que son immobilité le lui permettait. Ils étaient trois, costauds et plus grands que lui. Bien que musclé lui aussi, il mesurait bien dix centimètres de moins qu'eux. Leurs armes leur conféraient un autre avantage.

Ses neurones s'activèrent. Il fallait qu'il arrive à atteindre sa baguette, rangée dans la poche droite de son pantalon. Mais au moindre mouvement, le caïd tirerait et il glisserait sur le sol avant d'avoir eut le temps de dire Quidditch. Appeler à l'aide? Qui répondrait, dans cette ruelle mal famée? Est-ce-qu'on viendrait le secourir, face à trois Mister Muscles? Pas sûr. Il sentait déjà la perspective d'une douche parfumée s'éloigner.

-File nous ton fric, tout ce que tu as sur toi. Et grouille, on se les gèle. Dit l'homme derrière lui.

Une bête histoire d'argent. Un peu plus et il ricanerait. Mais qu'ils le prennent, son fric! Il s'en fichait, il en avait encore, et ce n'était pas ce dont il raffolait. Ce dont il raffolait, c'était Ginny. Et Ginny se foutait du fric comme de lui.

Lentement, il baissa la main, et sans même penser à prendre sa baguette, il saisit son porte-feuille. Il l'ouvrit, fit glisser les billets moldus qu'il y trouva dans sa main et y ajouta les quelques livres. Il se baissa doucement et posa le tout sur le macadam. Un des loubards s'approcha et ramassa le butin, avant de compter distraitement.

-A peine cent livres. Dit-il.

L'autre, appuyé contre un mur, renifla de dédain tandis que celui qui semblait être le meneur gronda:

-Il reste de la tune dans son fourre-fric. Il essaye de nous arnaquer.

Harry sourit intérieurement, toujours sans mot dire. Oui, il lui restait de l'argent. Pas sûr que les types réussissent à l'écouler, par contre. On ne s'achète pas un colt moldu avec des Gallions. Docile, il tendit son porte monnaie à l'homme devant lui. Celui-ci le lui arracha et fouilla dedans.

-C'est surement de l'oseille d'étranger ou du fric de gosse. En tout cas c'est pas des livres. Déduit il en examinant l'argent sorcier.

L'homme au flingue exigea de voir les billets.

Tous se turent un moment. On entendit juste le tintement des Mornilles, des Noises et des Gallions.

-De putain billets de clown. Conclut-il, rageur. Et il jeta le dernier retrait à Gringotts de Harry dans la ruelle. Les pièces rebondirent contre les murs, les billets firent un peu de bruit dans une bourrasque de vent.

Celui-Qui-A-Tué-Vous-Savez-Qui sentit l'arme cogner son omoplate.

-Alors, Ducon, on se balade avec des billets de Monopoly? Le menaça le meneur.

Harry ne répondit pas, le sous-fifre ne lui en laissa pas le temps.

-Putain, il a un porte monnaie en croûte de porc de luxe, ou un truc de ce genre, ca doit aller chercher dans les mille, mille deux cents livres! S'exclame-t-il en observant le porte feuille sous toutes les coutures.

Harry sourit intérieurement. Ca valait beaucoup plus que ca. Et c'était la peau du Magyar à Pointes qu'il avait vaincu en Quatrième Année. Le type ricana dans son dos. Enfin une rentrée d'argent! Mais il n'en avait pas finit avec sa victime. Ce soir, le type s'ennuyait. Il faisait froid, peu de gens se s'étaient aventurés par ici, pratiquement que des junkies ruinés, le salaire était maigre. Il n'avait pas envie d'être resté aussi tard pour rien. Il appuya un peu plus son colt sur Harry.

-Alors, connard, c'était quoi ce fric? Les jetons du casino?

Les deux autres comprirent et se redressèrent un peu, bandant déjà leur muscles. Ce soir, vol avec violence, messieurs. De quoi s'en frotter les phalanges rougies par le froid. Harry ne vit pas leurs visages, il faisait trop sombre. Il espérait juste pouvoir mettre la main sur sa baguette avant qu'on ne lui casse le nez.

Le caïd le propulsa sur le goudron d'un coup de pied aux fesses.

-Alors, minus, tu réponds? Tu veux qu'on te coupe la langue peut-être? Comme ça, t'auras une bonne raison de te la fermer!

Comme par miracle, les lunettes de Harry étaient restées sur son nez. Il ne bougea pas. Il ne chercha même pas à se relever. Il ne savait pas si il restait calme grâce à sa formation ou parce qu'il avait un peu bu, ce soir. Ou s'il s'en foutait, tout simplement. Depuis que Ginny était partie, il se foutait de pas mal de trucs. Ne pas faire la vaisselle, porter des chemises froissées, manger des pâtes deux semaines d'affilée, ne pas relever le courrier, ne pas baisser la lunette des chiottes, faire des miettes sur canapé, ne pas changer l'eau des fleurs, ne pas acheter de fleurs, ne pas rincer la baignoire, ne pas se raser, se faire passer à tabac par trois cons, un samedi soir ou un dimanche matin, comme on voudra.

Alors il répondit la vérité:

-C'est de l'argent sorcier.

Pour la première fois, sa voix s'éleva dans la rue. Comme il était resté la joue sur le bitume, il ne vit pas le troisième homme, celui qui n'avait pas bougé et qui était appuyé contre un mur, sursauter légèrement. Apparemment celui qui le menaçait du bout du revolver n'avait rien remarqué non plus, puisqu'il avait enfin trouvé une « raison valable » de se passer les nerfs sur la sale tête de ce con à lunettes.

-C'est qu'il se fout de nous, ce petit merdeux!

On sentait la jubilation dans sa voix. L'aspirateur à fric comprit le message et lança négligemment la peau de dragon dans les mains du troisième homme. Celui-ci observa l'objet avec attention, mais personne ne le vit, parce que quatre bras relevèrent Harry. On l'immobilisa. Il s'en foutait. Il s'en foutait tellement qu'il sourit vaguement.

Un poing s'écrasa sur son nez et un craquement sec se fit entendre. Quelque chose de chaud coula sur ses lèvres. Il n'avait pas eut le temps de jeter un sort avant que ses lunettes ne soient à nouveau brisées. Le troisième type, toujours contre le mur, regarda la monture tordue. Il esquissa un geste mais se ravisa.

L'Elu eut la respiration coupée par un coup de genou dans le ventre. Il suffoqua et lorsqu'il expulsa enfin l'air de ses poumons, des gouttes de sang, celui qu'il avait dans la bouche, colorèrent le trottoir. Il ne cria pas. Il n'avait pas crié à cause d'un Doloris, il ne crierait pas à cause de quelques os brisés.

Les deux hommes ricanèrent. Le troisième approcha le portefeuille du tabassé de ses yeux gris. Harry se prit une nouvelle baffe et un coup de pied sec lui fit valser le sternum. Son agresseur portait une alliance et le bijoux lui écorcha la joue, assez profondément. L'hémoglobine coula dans son cou. Il pensa que sa chemise allait être fichue.

-Ben alors Ducon, t'es muet? T'as pas mal? Tu veux qu'on frappe plus fort?

Il ne répondit pas, de toute façon, le sang qui couvrait sa bouche l'empêchait de parler. Sa tempe gauche était meurtrie. Sûr qu'il allait avoir un hématome violacé. Une mandale plus tard, les deux autres riaient comme des bossus sadiques.

-Fermez un peu vos gueules.

Le troisième homme avait parlé. Sa voix était froide, tranchante. Harry battit des paupières pour essayer de le voir plus précisément. Il n'y arriva pas, le sang commençait à sécher. L'inconnu avait rangé la peau de dragon dans la poche de son blouson de cuir. Les deux autres le regardaient, comme affolés.

-Ca va, on s'amuse, tu veux taper toi aussi? Demanda finalement un des types.

-Je t'ai dit de fermer ta gueule.

Il obtempéra. Harry fut surpris. Il pensait que c'était lui, le chef. Le troisième caïd se décolla du mur, poussa brutalement l'aspirateur à fric de coté et saisit le menton de Harry sans croiser ses yeux. Lui ne bougea pas. De toute façon, l'autre le tenait toujours fermement. Un doigt fin balaya son front et souleva une mèche de cheveux. Deux pupilles anthracites croisèrent les siennes, émeraudes.

-Potter. Lâcha la voix.

Malgré le sang qui lui envahissait la bouche, Harry répondit en crachotant ses plaquettes sur son ennemi de toujours.

-Malfoy.