Disclaimer : Rien ne nous appartient excepté l'intrigue. Tout le reste appartient à J.K Rowling et blablabla...

Titre : Amour Nocturne

Auteures : Laika et Umbre77

Genre : Romance/Angst

Rating : M (ou R (évidemment, vous croyiez quoi ? Qu'on allait pas faire de lemon ? Mouhahahaha!))

Avertissement : Cette histoire se déroule quelques années après Poudlard, et donc, après la Guerre. Avis aux âmes sensibles, quelques scènes pourrait vous être un peu ébranlantes... Et Avis au homophobe... FOUTEZ LE CAMP! Vot' place est pas ici loll!

Couple : HP/DM

Résumé : La nuit est dangereuse, on vous l'a toujours dit... Les Êtres des Ténèbres y rôdent, à la recherche d'un festin... Indifférent à tout, Draco erre comme une âme en peine, sous la pluie... C'était sans compter le Vampire qui lui tomberait dessus. La mort, ou la vie, ce sera, pour lui ?

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Amour nocturne
Chapitre 1

Tout, dans cet endroit, n'était plus que mort et désolation, le sang et les corps couvraient le sol qui avait été, quelques heures auparavant, d'un blanc pur.

Peu de survivants.
Beaucoup de mort.

Beaucoup de sang...

Beaucoup de chose à pleurer...
Et pourtant, ce désastre, ce macabre spectacle, il représentait la victoire. L'espoir et la vie...
Le Futur.
Tant de vies perdues pour tant d'autres qui seraient sauvées...
Voldemort était mort. À tout jamais. Celui qui avait terrorisé les deux mondes n'était plus. Mais à quel triste prix. Beaucoup restait encore à faire, et pourtant, si peu avaient le courage de vouloir se relever, afin de l'accomplir.
Et parmi eux, gisant sous le couvert d'un arbre, couvert de son propre sang, le Survivant... Survivait.

« Et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... »
Il avait survécut... Mais pour combien de temps encore ? Son corps n'était plus que douleur et supplice. Tout était devenu silencieux, autour de lui, aucune voix, aucun bruit de pas... Rien.
Le silence comme seule compagne, en attendant la Mort.
Une ombre était pourtant apparut devant ses yeux. Il n'avait pu la distinguer correctement, la douleur lui brouillant la vue.
La silhouette s'était agenouillée près de lui et avait passée une main presque... tendre... sur son front. Puis elle s'était penchée sur son visage et avait chuchotée quelque chose. Quelque chose que Harry n'avait pas saisi. Puis, l'inconnu s'était penché un peu plus, et l'avait soulevé délicatement, lui soutirant un gémissant de douleur. Il n'avait pas paru s'en soucier et, un instant plus tard, une paire de canine s'enfonçait dans la chair tendre de son cou, une douleur fulgurante s'ajoutant à cette souffrance inhumaine qu'il ressentait déjà. Et alors, la vie se mit à le quitter, beaucoup trop rapidement, Harry haletant douloureusement et s'accrochant à l'homme qui le tenait étroitement contre lui, buvant à grande gorgée son sang, aspirant sa vie.

Peu à peu pourtant, il n'avait plus pu lutter contre ce noir qui l'entourait, cet engourdissement bienfaiteur qui l'envahissait... et il avait sombré, tout doucement, dans la mort.

Du moins, c'est ce qu'il avait d'abord cru, avant qu'un poignet ne se présente à ses lèvres, et qu'une voix douce, pleine de promesses, lui ordonne de boire.
Il n'avait pas eu le cœur de lui refuser. Pourquoi pas après tout ? Alors il avait bu. Il avait bu ce nectar plus doux que tout ce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de déguster... Ce flot d'un incontestable délice...

On avait pourtant fini par lui arracher cruellement le poignet. Il avait gémit, et avait tendu le bras pour essayer de le rattraper, mais on le lui avait froidement refusé.
Refus qu'il avait bien vite oublié, lorsqu'une douleur époustouflante lui avait vrillée les entrailles, le faisant se tordre sur le sol, le souffle complètement coupé. Et la douleur s'était propagée dans tout son corps, comme un feu le dévorant de l'intérieur. Il avait presque voulu s'ouvrir de part en part, afin d'arracher cette souffrance de son corps, et probablement l'aurait-il fait, si, brusquement, tout ne s'était pas arrêté, si, brutalement, il ne s'était pas retrouvé étendu sur le dos, haletant péniblement, à regarder le ciel étoilé, couché dans la neige... ne ressentant plus rien.
Cette nuit-là... La nuit où le Seigneur des Ténèbres avait été défait, il était également mort... Mais pour retrouver une vie encore plus extraordinaire. Pour connaître un monde qu'il connaissait déjà, à travers un autre regard.
Il était devenu vampire...

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Harry eut un sourire en coin, en repensant à tout cela.
Voldemort était mort depuis quelques années, déjà. Et pourtant, il aurait juré qu'il avait fait passer de vif à trépas cette chose dans une autre vie, désormais.
Ce qui n'était pas tout à fait faux.
À vingt-cinq ans, vampire de son état, Harry Potter avait tourné la page depuis un bon moment déjà. Il vivait désormais dans la discrétion, bien que toujours dans ce monde auquel il appartenait, ne se montrant pourtant que très rarement, et toujours la nuit – ce qui était assez logique.

Il s'était détourné de tout, ou presque. De ses amis, qui avaient affichés un dégoût mal dissimulé en voyant ce qu'il était devenu, de Dumbledore, qui avait cru bon d'essayer de « l'intégrer » tout de même à la société, et il s'était même détourné, du mieux qu'il l'avait pu, de cette autre vie, à laquelle il avait appartenue.
Il avait pourtant été incapable de faire disparaître Remus... Remus qui était un lycanthrope. Remus qui le comprenait parfaitement.
Et bien entendu, la magie. Il n'avait pu se départir d'elle. Elle faisait partie de lui...
Comme ce besoin vital de sang. Cette soif incommensurable du liquide vital des mortels, dont il était si friand...
Et c'était justement pour cette raison qu'il était dans cet endroit, assit dans le coin le plus sombre, observant les gens qui y étaient présents. Tous des ivrognes, pour la plupart.
Lamentable.
Aucun intérêt de les tuer.

Il n'y avait aucun défi à relever.
Il avait envie, ce soir, d'une proie plus vigoureuse, plus fraîche...
Il laissa ses yeux d'un vert hypnotisant vagabonder dans la salle, cherchant sa proie, la faim le tenaillant. Un homme retint rapidement son attention.

Il lui tournait de moitié le dos, démontrant ainsi une carrure forte. Il avait de larges épaules et son imperméable trempé était tendu au maximum sur ces dernières. Ses cheveux blonds, assez longs, pendaient doucement dans son cou, bouclant légèrement à cause de l'humidité dans lesquels ils baignaient encore. L'homme était penché sur un verre de vodka rouge – rouge sang – visiblement plongé dans ses pensées. La moitié de son visage était dissimulé par ses cheveux, mais une partie restait libre, dévoilant ainsi son visage à la peau claire (presque aussi claire que la sienne qui était de la blancheur la plus pure) et un oeil bleu-argent emplit de mélancolie. Il était tout de noir vêtu et un anneau d'argent scintillait à son pouce. Tous ses vêtements étaient imprégnés d'eau de pluie, signe qu'il y était resté un long moment. Mais il semblait s'en moquer éperdument.

Harry se sentit dévorer par l'envie d'enfoncer ses dents dans le chair du cou qu'il devinait savoureuse, d'aspirer la vie de cet homme qui semblait, de carrure, assez fort... Mais pourtant si faible, par cette tristesse qui le dévorait.

Sans aucun doute lui rendrait-il service de lui soutirer la vie, de mettre fin à son existence et à ses souffrances.

Harry passa sa langue sur ses lèvres, son regard rivé sur le blond.
Celui-ci ne se rendait nullement compte de l'observation intense dont il était la victime. Il fixait la table devant lui, jouant avec son verre d'un air distrait. Il finit pourtant par arrêter de le faire tourner doucement entre ses doigts pour le porter à ses lèvres et en boire tout le contenu d'un coup, ses lèvres pâles semblant rougir sous l'effet de la boisson. Le jeune homme leva la main et le serveur vint rapidement près de lui. Visiblement, c'était un habitué.
– Vous ne devriez pas tant boire, monsieur, dit le serveur d'un ton bas.
– Je sais, répondit simplement l'homme blond. Mais j'en ai envie. Un autre!

Le serveur s'exécuta et le resservit en vodka, son client hochant la tête d'un air reconnaissant.

L'homme s'éloigna, laissant son client à sa solitude, et tout le loisir à Harry de continuer de l'observer, celui-ci pouvant presque déjà sentir la saveur de son sang chaud contre son palais, l'exquise sensation de le sentir courir dans ses veines...
Il pouvait déjà imaginer la panique de cet homme, lorsqu'il l'emprisonnerait contre lui, la force qu'il mettrait pour se débattre... Il pouvait imaginer tout cela... Et sa faim n'en était que plus dévorante...
Il n'attendait plus qu'une chose.
Que cet homme sorte enfin de cet endroit...

Il y resta une bonne demi-heure, à son grand agacement. Visiblement, il n'était pas pressé! Pourtant, il se leva enfin, payant d'un geste négligeant ses consommations. Sans se retourner, il se dirigea vers la porte qu'il ouvrit, la pluie le trempant d'avantage. L'homme haussa les épaules et sortit, l'air indifférent.

Il avait à peine franchit la porte que Harry se levait à son tour d'un mouvement souple, se faufilant entre les tables d'un pas silencieux, s'attirant quelques rares regards désireux d'hommes encore un peu lucides, auxquels il ne prêta pourtant aucune attention.

Il se hâte plutôt de sortir dans la rue, sous une pluie diluvienne, ne lui prêtant pas plus d'intérêt qu'aux ivrognes du pub, toute son attention fixée sur la silhouette sombre qui marchait un peu plus loin, devant lui.
Harry hâta le pas, se faisant toujours aussi silencieux qu'un chat.

Le blond ne prêtait vraiment attention à rien. Tête haute, ses cheveux blonds étaient plaqués en arrière par la pluie et il marchait dans les flaques d'eau sans même s'en embarrasser. S'il croisait des piétons, il ne se poussait pas, bousculant avec une indifférence totale les autres marcheurs.

« Une mort rapide et douce ce sera pour toi » pensa Harry, sa faim le tenaillant monstrueusement.
Il ne lâchait pas du regard l'homme blond, pressé de lui soutirer son dernier souffle. Le blond continuait d'avancer mais, soudain, s'arrêta. Il resta un instant immobile puis reprit sa marche, comme si de rien était.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les gens se faisaient de moins en moins nombreux, et, bientôt, ils ne croisèrent pratiquement plus personne, Harry se rapprochant d'avantage de lui, prêt à bondir lorsque le moment se présenterait.

L'homme s'arrêta une fois de plus, au grand étonnement du vampire. Il hésita une seconde, puis bifurqua soudainement dans une ruelle adjacente. Harry ne put empêcher un sourire carnassier d'apparaître sur ses lèvres.

« Tu me facilites la tâche... »
Il y entra également, scrutant attentivement les profondeurs ténébreuses de l'allée, repérant fort rapidement sa victime.

Celui-ci lui tournait toujours le dos et se tenait immobile. Il avait enlevé ses mains dans ses poches et semblait attendre quelque chose. Soudain, dans un « clac! » sonore, il se transforma en un somptueux chat à la robe beige fort claire. En moins de deux secondes, le félin disparut de la vue du vampire.

Harry resta immobile quelques secondes, et finit par gronder de dépit voyant son repas s'envoler ici. Il tourna les talons et sortit de la ruelle, resserrant sa cape sur lui, celle-ci passant sans aucun problème pour un long manteau, par une nuit aussi noire.
Il se remit dès lors à la recherche d'une proie facile, ne voulant plus qu'assouvir son besoin de sang.
Il avait suivit un sorcier. Un sorcier qui était venu boire chez les Moldus! Il comprenait à présent pourquoi l'homme semblait avoir deviné sa présence alors qu'il le suivait... Un Moldu n'aurait jamais arrêté ainsi, au milieu de tous et de toutes, car un Moldu ne l'aurait jamais découvert...

Il stoppa fort rapidement le cheminement de ses pensées, voyant une jeune femme, âgée d'une vingtaine d'années, tout au plus, marcher non loin de là, seule. Il s'arrêta net et attendit qu'elle le dépasse, avant de traverser rapidement la rue et, de, brusquement, la ceinturer d'un bras, la bâillonnant de l'autre. Elle tenta aussitôt de se débattre, sans succès, le vampire la traînant impitoyablement dans la ruelle où il avait bien faillit coincer l'Animagus...
En quelques minutes, tout fut terminé, si bien qu'elle n'avait pas eut l'occasion de pousser un cri, et que Harry était déjà rassasié, abandonnant là son corps, s'enfuyant dans la nuit.

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Comme chaque jour après son travail, Draco Malfoy poussa d'un air nonchalant la porte du bar Moldu.

Comme chaque jour après son travail, il était trempé par la pluie et s'en foutait complètement.

Et comme chaque jour, il s'installa à la même table et commanda la même boisson: Vodka rouge.

La vie était merdique! C'était tout ce qu'il était capable de penser. Pendant la guerre, il avait vendu son corps pour apporter au « bon camp » des informations capitales... Ce qu'il en avait récolté ? Des cicatrices, des cauchemars, des procès et quatre mois de prison à Azkaban!

Après la guerre et la prison, il était devenu Langue de plomb... Un travail qui lui permettait de concilier sa passion pour les recherches et les potions et son désir d'être « discret ». Mais sa discrétion lui avait porté préjudice... Il avait perdu tous ses amis. Soit ils étaient prison, soit ils étaient morts... Ou alors, ils s'étaient éloignés. Ne pouvaient-ils donc comprendre qu'il avait besoin de solitude et de paix ? Besoin de se retrouver seul pour essayer d'effacer ses cauchemars et ses souffrances. Voir ceux qui n'avaient pas été torturés jour et nuit par leur propre père le mettait mal à l'aise. Il avait l'impression qu'ils savaient tous et qu'ils se moquaient de lui. Ou qu'ils se fichaient de ce qu'il avait subit...

La reconnaissance... Tout comme Snape, il n'en avait jamais eue! Et cela lui faisait si mal... Pourquoi souffrir pour la communauté si c'était pour que celle-ci vous fustige et vous condamne ? Il était plus qu'amer!

Et comme pour empirer les choses, la seule personne qui lui restait, la seule personne qui l'avait jamais soutenue venait de mourir... Narcissa Malfoy n'avait jamais vraiment repris le dessus par rapport aux tortures subies. Elle en avait souffert des années... Quatre ans, très exactement... Et elle était morte, deux jours plus tôt. Depuis, Draco passait plus de temps dans le bar à boire sa vodka: Sa seule source de chaleur... Elle lui donnait l'impression de vivre! Aussi, lorsqu'il s'assit, il ne fit même pas attention à ce qui l'entourait et commanda sa vodka dont il but une gorgée dès qu'il l'eut.

Et encore une fois, sans qu'il n'en ait conscience, une paire d'iris vertes se fixa sur lui, le détaillant sous chaque couture.
Harry était revenu dans le bar, la nuit suivante, désireux de revoir ce sorcier... Ce sorcier qui semblait un habitué de la place, par ce qu'il avait vu, la veille.
Et, il était de retour, trempé, et semblant toujours aussi malheureux.
Mais qui pouvait-il bien être ? Qui était cet homme qui venait noyer sa morosité dans l'alcool, parmi les Moldus, et dans l'anonymat le plus pur ?

Le vampire observa la maigre partie de son visage qu'il pouvait apercevoir, cherchant à savoir s'il avait déjà croisé ce sorcier auparavant.
Il paraissait âgé du même nombre d'années que lui, alors, forcément avaient-ils été à Poudlard ensemble... Ou alors peut-être cet homme avait-il étudié à l'étranger.
Toujours est-il qu'il l'intriguait, et qu'il était bien décidé à savoir de qui il s'agissait. Comme la veille, l'homme ne regardait rien d'autre que la table en face de lui, buvant de temps à autre son verre, inconscient des regards qui, parfois, se portaient sur lui.

Le vampire finit par se lever, ne voyant pas de meilleur moyen d'en connaître d'avantage, et s'avançant dans le bar, venant s'asseoir face à l'homme blond de façon tout à fait naturelle, s'adossant confortablement contre le dossier de la chaise.
– Bien le bonsoir...

Le blond leva deux perles argentées vers lui, le regardant avec indifférence.

-Bonsoir, dit-il simplement.

Harry garda tout de même le sourire, face à cette froideur.
– Je n'ai pu m'empêcher de remarquer que vous aviez l'air bien abattu...

L'homme se contenta de le fixer pendant un instant puis haussa les épaules, s'appuyant avec nonchalance contre le dossier de sa chaise et levant son verre pour montrer au serveur qu'il en voulait un autre.

– Ma mère vient de mourir, dit-il, comme s'il parlait de la couleur du plafond.

Harry acquiesça d'un léger signe de tête, prenant un air affligé, à cette nouvelle.
– Je suis désolé pour vous...
Il garda le silence un moment, observant son visage, tandis que le serveur venait remplir de nouveau son verre.
– J'ai l'impression de vous connaître...

– Vous m'avez suivit hier, vous devez sans doute vous en rappeler, rien de plus, répondit l'homme, buvant un peu.

– Quelque chose me dit que c'est bien plus, justement...

Draco le regarda par-dessus son verre.

– Et qu'est-ce qui vous fait dire que nous nous connaissons ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà vu, personnellement.

– Peut-être parce que vous venez du même milieu que moi..., fit le vampire, d'une voix plus basse.

– Du même milieu, vraiment ? Ah, je vois...

Draco eut un sourire en coin et se leva.

– Si vous êtes vous aussi un de ceux qui prône mon incarcération définitive, alors navré, mais je me dois de vous laisser.

– Je ne vois vraiment pas pourquoi je pourrais prôner une telle chose, alors que je ne connais même pas votre nom...

Draco leva un sourcil et hésita une seconde avant de se rasseoir. Il le regarda dans les yeux et déclara d'une voix pleine de froideur:

– Draco Malfoy.

Harry ne laissa rien paraître de sa surprise, se contentant de le fixer.
– Alors je vous connais en effet...

-Moui, beaucoup me connaissent, malheureusement, siffla Draco, finissant son verre d'un air morose.

Harry eut un sourire en coin.
– Je doute qu'il puisse affirmer vous connaître vraiment... Dans le cas contraire, vous ne passeriez pas vos soirées ici, mais avec eux...

– Sauf si ces personnes ne veulent pas me voir dans leur salon mais derrière des barreaux à embrasser des Détraqueurs...

– C'est justement pourquoi je disais qu'ils ne vous connaissaient pas...

Draco haussa les épaules.

– Je n'en ai rien à foutre, de toute façon!

Harry eut un léger rire.
Décidément, Draco Malfoy avait bien changé, depuis la dernière fois qu'il l'avait croisé, à la fin de la guerre... Il y avait de cela maintenant quatre ans.
D'acharné et ambitieux, il était devenu... morne et triste.

Décidément, le coincer dans la ruelle ne lui aurait certainement pas causé de tord...

Mais ça ne serait pas pour cette nuit, il comptait bien en savoir plus. Un autre de ces saoulons ferait fort bien son affaire, un peu plus tard.
– Votre mère, Narcissa, de quoi souffrait-elle, pour être décédée si jeune ?

Draco s'assombrit.

– Tortures physiques.

Harry acquiesça doucement.
– La guerre à causée bien des pertes, par cette seule méthode...

Draco se contenta de finir son verre.

– Oui, répondit-il enfin, toujours aussi morne.

Le brun le regarda faire.
– Vous êtes persuadé que l'alcool vous fera oublier vos problèmes ?

– Non, répondit Draco. J'aime juste la chaleur qu'elle m'apporte... Elle me réchauffe.

– Il m'arrive de boire ainsi, parfois... Jusqu'à n'en être plus capable...

– Je ne me saoule jamais, répondit Draco. Je ne suis pas un alcoolique. J'ai juste froid. Cela doit venir d'Azkaban...

– Fort probablement... Les Détraqueurs ont cet étrange effet sur les anciens détenus...
Il le regarda avec amusement.
– Mais par contre je n'ai jamais dit que je me saoulais...

Draco le regarda, un sourire narquois aux lèvres.

– Ne vous inquiétez donc pas, je ne suis pas encore totalement stupide! Je sais reconnaître l'un des vôtres quand j'en vois un... Mais il paraît que certains d'entre vous ressentent l'abondance de votre nourriture comme les hommes ressentent l'alcool...

Le même sourire se dessina sur les lèvres de Harry.

– Certains ressentent ce désagrément... Heureusement, ce n'est pas mon cas.

Draco se contenta de hocher de la tête.

– Suis-je sur votre tableau de chasse ? demanda-t-il finalement.

– Devrais-je vraiment vous en informer ?

Draco haussa les épaules.

– Vous faites ce que vous voulez... Je vous demande seulement de me laisser m'occuper des obsèques de ma mère, si c'est le cas... Après, j'm'en balance!

– Nous verrons bien à cela... Pour le moment, vous n'avez pas à vous inquiétez... Vous n'étiez pas désigné comme mon encas de la soirée...

Draco hocha de la tête, jouant avec son verre vide.

– Bien, dit-il simplement.

Il bougea simplement des yeux, regardant l'heure à la pendule non loin pour ensuite revenir sur le vampire.

– Je dois vous laisser, dit-il, se levant.

– Que pouvez-vous avoir à faire à une telle heure ? l'interrogea Harry, haussant un sourcil.

Draco le regarda.

– Le travail, dit-il simplement.

– Je vois... Je vous souhaite une bonne nuit, dans ce cas...
Harry détourna les yeux de lui, regardant plutôt la salle, se cherchant une victime.

– Et moi, je vous souhaite bonne chasse, répondit Draco, se dirigeant déjà vers la porte.

Harry eut un sourire en coin et lui accorda un dernier regard, alors qu'il disparaissait sous la pluie.

Décidément, Malfoy avait changé de façon époustouflante... Mais il semblait avoir traversé bien des épreuves... N'était-ce pas normal ?

Sans aucun doute...

Par contre, lui, ne semblait pas l'avoir reconnu. Ne semblait pas le moindre du monde savoir qui il l'était, et ne semblait pas s'y intéresser non plus...
Il n'aurait pourtant guère le choix.
Harry comptait bien le revoir, et continuer leur conversation.

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Le lendemain, à la même heure, Draco poussa la porte du bar. Il ne regarda même pas ce qui l'entourait, comme d'habitude, et alla s'installer à sa table habituelle avec nonchalance.

Il ne fallut guère de temps, à Harry, cette fois-ci, pour venir s'asseoir devant lui, s'adossant contre le dossier de sa chaise, souriant d'un air étrange.
– Je me suis dit que notre conversation ne pouvait pas s'arrêter ainsi...

Draco leva la main et fit signe au serveur qui, sans attendre, lui apporta sa vodka.

– Je vois, dit-il avec toujours autant d'indifférence.

Harry jeta à peine un regard au verre.
– Vous devriez trouver autre chose, pour vous réchauffer... Ça vous serait sans aucun doute fort plus agréable.

– Il n'y a rien de mieux que cela, lui dit Draco. C'est un alcool fort... Au goût de fruit rouge... Idéal.

Harry haussa les épaules.
– Personnellement, j'en ai plus la nausée qu'autre chose...

– Normal... Vous êtes un vampire. Les vampires ne boivent pas d'alcool.

– Je pourrais... Mais ça ne m'est d'aucune utilité... Il est étonnant de voir que vous prétendez nous connaître si bien...

– J'ai fais des études. Je ne prétends pas vous connaître, je dis ce que nous enseignent les livres.

– Tout ce qu'on dit n'est pourtant pas forcément la vérité...

Il sourit légèrement, dévoilant ses canines.
– Mais vous n'avez pas tord, jusqu'à maintenant...

Draco hocha de la tête.

– Nous avons intérêt à avoir quelques informations bonnes si nous ne voulons pas que nos enfants sortent de Poudlard aussi idiots qu'un Moldu.

– Vous avez des enfants ?

« Autant en savoir le plus possible sur lui », se dit Harry.

– Non, répondit Draco. Et je ne suis pas marié ni fiancé, si la question suivante est « Êtes-vous avec quelqu'un ? ».

– Là n'était pas la question, mais j'aurais fini par la poser...
Il sourit légèrement, regardant l'horloge.
– Vous travaillez toutes les nuits ?

– Non. Je fais du travail supplémentaire chez moi.

– Ah bon ? Et dans quel domaine travaillez-vous ?

– Langue de plomb, répondit Draco.

– Et en quoi cela consiste-t-il ? Je me suis toujours posé la question...

– À faire des recherches sur des choses dont je ne peux pas parler.

Il plissa les yeux.

– Pourquoi me posez-vous toutes ces questions ?

Harry eut un sourire amusé.
– N'ai-je pas le droit de me renseigner sur la vie qu'à aujourd'hui mon vieil ennemi ?

Draco leva un sourcil interrogateur.

– Vieil ennemi ?

Harry s'avança vers lui, se penchant sur la table et souffla :

– Je t'ai dit que je te connaissais, non ?

– Beaucoup de gens m'ont dit ça pendant les quatre dernières années..., répondit Draco, une moue sarcastique bien connue sur les lèvres.

– Oui, mais tous voulaient t'envoyer à Azkaban, m'as-tu dit... Ai-je seulement formulé une telle pensée, pour ma part ?

– Tu veux me tuer, ce n'est pas mieux.

– Non, moi, je n'ai pensé qu'à me nourrir... C'est toi qui veux que je te tue!

– Soit, si tu veux juste un peu de sang, cela m'est tout aussi égale que la mort.

– Je n'ai pourtant pas encore posé un croc contre toi... Et Merlin sait combien j'en avais des dents, contre toi, autrefois...

– Comme beaucoup de monde..., répondit le blond.

– Oui, mais tous ne s'appelait pas Harry.

– Harry ? dit Draco. Harry qui ?

Le brun haussa un sourcil, l'air un peu contrarié.
– Tu en connais beaucoup des Harry, toi, qui te détestaient il y a quelques années, avant la guerre ?

Draco resta un instant figé.

– Un seul, dit-il. Mais je le croyais mort.

Le vampire s'adossa de nouveau à sa chaise, un sourire goguenard aux lèvres.
– C'est un peu le cas, non ?

Draco se contenta de le regarder.

– Oui, un peu, dit-il.

Harry suivit un homme ivre mort du regard, alors qu'il sortait, avant de se tourner de nouveau vers lui.
– Cette conversation fut bien agréable, mais je dois te laisser. Tu m'excuseras donc...
Il se leva silencieusement, alors que la porte de bar se refermait sur le saoulard.

– Bon amusement, se contenta de dire Draco.

Le brun se contenta de lui sourire d'un air carnassier, avant de filer à l'extérieur.

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Draco venait de sortir de sa salle de bain, un pantalon large et une robe de chambre épaisse sur le dos. Les cheveux encore et toujours trempés, sa peau avait pris une légère couleur rose dû à l'eau bouillante de son bain. Il aimait prendre des bains d'eau bouillante. Cela le réchauffait aussi. Pas autant que la vodka, mais presque assez.

Il avait encore un peu de mal à l'idée que le vampire avec qui il parlait n'était autre que son ancien ennemi Harry Potter.

Comme il avait changé... Physiquement, bien entendu! Mentalement, à part plus meurtrier, Potter était le même. Il avait encore cette joie dans les yeux...

Alors que lui... Il se sentait tellement vide. Autrefois, il aurait frappé Potter pour l'avoir mené ainsi en bateau. À présent... Il s'en contrefichait!

Soupirant, une serviette sur les épaules, Draco alla d'un pas traînant jusqu'à son salon, ouvrant doucement la porte pour se figer sur son seuil.

Confortablement installé dans un des nombreux fauteuils de la pièce, ses jambes vêtues de cuir passées par-dessus l'un des accoudoirs, Harry lui faisait face, tout de noir vêtu, ses cheveux qui lui tombait aux épaules négligemment laissés détachés.
Le voyant entrer dans la pièce, Harry cessa sa contemplation des lieux, et lui sourit d'un air amusé.
– Je me suis dit que notre conversation ne pouvait pas s'arrêter ainsi...

– Mhmm... Comme hier, répondit Draco, s'avançant doucement sur le tapis beige de la pièce, ses gros chaussons jaune s'accordant avec.

– Comme j'ai vu que tu ne semblais pas avoir besoin de te réchauffer ce soir, je me suis dit que je pourrais venir te faire une petite visite...

Draco eut un rire narquois.

– Je te proposerais bien à boire... Mais je n'en ai pas pour toi...

– Non, c'est bon... J'ai vidé un cru d'une trentaine d'années, un peu plus tôt...

Draco se contenta de sourire.

– Devrais-je te dénoncer ou dois-je prendre l'immense risque d'être déclaré complice par notre communauté adorée ? dit-il, allant s'asseoir dans son fauteuil pour montrer ainsi les magnifiques oreilles de lapin de ses chaussons.

– Mais tu fais comme bon te semble, voyons...

Il jeta un coup d'oeil à ses pantoufles, son regard revenant au sien.
– Tu as changé...

– Toi aussi, répondit Draco.

– Oui... Mais de disons que ce n'est pas la vision que je m'attendais à voir, de toi...

Il jeta un autre coup d'oeil à ses pantoufles. Draco baissa les yeux aussi.

– Mes pantoufles te posent problèmes ?

– Oh... Non... Pas du tout... Elles sont très... mignonnes...

Draco eut un sourire narquois.

– Elles sont surtout très confortable. Je n'ai pas pour habitude de recevoir de la visite... Alors je n'ai jamais pensé à acheter une paire de pantoufle spéciale invité.

– Tu devrais peut-être y penser, puisque je m'invite chez toi, désormais...

Draco leva un sourcil.

– Tu comptes donc revenir ? Mhmm... Cela va me faire étrange... Mais je ne changerai pas mes pantoufles.

– J'y compte bien, en effet... Pour la simple et bonne raison que je compte savoir pourquoi tu es devenu ce que tu es...

– Je n'étais pas censé te servir de repas ? demanda Draco.

– Tu as encore une utilité, je t'épargne donc pour le moment...

Draco ricana.

– Trop aimable... Et que suis-je devenus ?

– Autre chose que ce que tu étais...

Draco se contenta de hocher de la tête.

– Je sais. Autrefois, je t'aurais viré d'ici à coup de pied dans le cul...

– Avec tes pantoufles...

– Non, j'aurais utilisé des chaussures cloutées.

– Mais voilà, tu le feras pas... Parce que tu es triste et morne, aujourd'hui... Parce que tu as passé du temps en prison pour rien, parce que beaucoup t'ont repoussés... et désormais parce que ta mère est décédée... Et que, étrangement, je n'aime pas te voir aussi abattu...

– Et selon toi, toutes ces raisons seraient suffisantes pour m'empêcher d'aller chercher mes chaussures cloutées ?

– Ça, et parce que tu es confortable dans tes pantoufles...

Draco sourit.

– Cette dernière raison est juste... mais toutes les autres sont fausses. Il est vrai que tu me distrais. C'est agréable. Mais j'aimerais aussi savoir où cela va nous mener.

– Eh bien, je sais que ça nous mènera un peu avant l'aube, parce qu'à ce moment je devrai partir.

– Si tu crois que je vais rester éveillé jusqu'à cette heure! Je travail, moi, demain!

Harry rit légèrement.
– Dans ce cas ça nous mènera jusqu'au moment où tu iras te coucher...
Draco hocha de la tête.

– N'est-ce pas d'ailleurs dangereux, pour toi, de partir à l'aurore ?

– L'aurore ? Mais je serais partit un peu avant! Je n'ai aucune envie de finir en cendre!

– Je le sais... Je ne faisais que m'étonner de tes propos.

– Ce qui devrait t'étonner, c'est que je veuille rester avec toi...

– Je le suis, dit Draco, se levant pour aller jusqu'à la haute cheminée de pierres blanches non loin d'eux. Mais tu as toujours été complètement fou... Pourquoi serais-tu différent maintenant ?

Il s'assit devant le feu, le remuant avec le tisonnier pour ensuite serrer ses jambes contre lui.

– Parce que je ne suis plus exactement ce que j'étais...
Il le regarda faire, s'assoyant un peu mieux dans le fauteuil.
– Et je reste avec toi non par folie, mais parce que tu as changé, et que tu m'intrigues...

– Cela te passera vite... Je suis aussi intéressant que le pavé d'un trottoir...

– Et où est donc passé le Draco Malfoy que je connaissais ?

– Il est mort, tout comme le Harry que je connaissais.

– Je croirais plutôt qu'il s'est égaré en chemin... Tu devrais revenir sur tes pas, question de le retrouver...

– Je ne le retrouverais pas, dit Draco. Nous sommes bien différent. Trop.

– Et en quoi, dis-moi ?

Draco tourna la tête vers lui, le feu rendant ses cheveux incandescents. Il se leva doucement et s'approcha de Harry, s'arrêtant juste devant lui. Il le considéra des pieds à la tête et détacha sa robe de chambre qu'il laissa glisser sur ses épaules, la faisant tomber à terre. Torse nu, il laissa le vampire regarder son torse.

Celui-ci déglutit légèrement en voyant les muscles bien dessinés du torse du blond, le ventre plat où il aurait volontiers laissé traîner ses dents et sa langue, sans le blesser...

Il se secoua pourtant fort rapidement, apercevant le cercle rouge au niveau de son estomac, témoignant d'une blessure passée.
Doucement, il avança sa main jusqu'à la cicatrice, laissant deux doigts glacés la redessiner. Draco frissonna mais le laissa faire, le fixant.

– C'est insignifiant, n'est-ce pas ? dit-il. J'ai la même chose sur la paume de la main gauche et le dos de la main droite...

Il montra ses mains à Harry.

Harry ne répondit rien, se contentant de regarder ses marques.
– Mais qu'est-ce qui t'a fait ça ?

– Mon père, répondit Draco. C'est simple, comme blessure... Une petite marque... Il applique sur un endroit de ta peau sa baguette et te lance un sort... Une onde de choque la traverse... Et voilà ce que ça donne.

Draco retourna doucement ses mains, montrant sa paume droite et le dos de sa main gauche.

Harry les regarda attentivement, levant de nouveau les yeux sur la marque rouge qu'il avait sur le torse, ne pouvant que deviner ce qu'il pourrait trouver dans son dos.
La cicatrice qui s'étendait sur sa peau était à l'image d'une étoile à douze branches profondément creusée dans la chair, un rose foncé la colorant.

Draco baissa ses mains et, doucement, tourna le dos à Harry, révélant la même forme sur son dos. La plaie s'étendait sur toute la surface de peau, une peau qui devait être douce, autrefois, cruellement mutilée, aujourd'hui. Les branches montaient jusqu'à ses épaules et son cou et descendait si bas que le pantalon du blond en cachait la fin. En taille plus grande, elle paraissait plus effrayante.

Le vampire ne put s'empêcher de frissonner légèrement.
– Et... Tu as consulté pour essayer de la faire disparaître ? demanda-t-il d'une voix basse.

– Cela ne disparaît pas... Si j'avais été soigné, on aurait pu faire quelque chose... Mais j'ai été envoyé en prison.

Harry se radossa dans son fauteuil, s'éloignant ainsi un peu de cette cicatrice d'une laideur qu'il n'appréciait que moyennement.
– Et résultat, on peut rien y faire...

– Rien de rien, dit Draco, s'avançant de nouveau jusqu'à la cheminée, non sans avoir ramassé sa robe de chambre.

Il la passa rapidement sur ses épaules, cachant ainsi son dos.

– Je ne sais pas ce qui a été le pire... Les Détraqueurs ou les gardiens qui me donnaient des coups de pieds dans le dos pour voir le sang gicler...

Cette fois-ci, le vampire resta de marbre.
Après tout, il ne s'agissait que de sang...

– Je dirais que chaque torture s'équivalait...

Draco haussa les épaules.

– Je m'en fous, de toute façon.

Harry leva les yeux au ciel.
– J'ai l'impression que c'est tout ce que je t'entends dire...

– Parce que c'est tout ce que je ressens.

Le brun le fixa.
– Je ne peux pas croire ça... Tu ne ferais pas plutôt comme si tu étais indifférent à tout ?

Draco ricana.

– Non, Potter, je suis réellement indifférent à tout... Enfin, sauf à l'enterrement de ma mère. Quand je l'aurai enterrée, je serai indifférent à tout...

– Indifférent ? Vraiment ? Parce que tu as peur de perdre autre chose ?

– Non... Je te l'ai dit. Quand ma mère sera enterrée... J'aurai fait tout ce que j'avais à faire.

– Et alors je pourrai faire de toi tout ce que je veux ?

– Si c'est ce dont tu as envie, alors oui, Potter, tu pourras.

Harry eut un étrange sourire.
– J'en prends donc note. En attendant, Malfoy, puis-je savoir pourquoi n'es-tu pas venu ce soir comme à ton habitude ?

– J'avais envie de prendre un bon bain et de m'asseoir devant ma cheminée, répondit Draco. Et j'ai fait exploser Azkaban... C'est fatiguant, ce genre de chose.

Harry haussa un sourcil, le regardant.
– Une envie toute particulière de te venger ?

– Bien entendu, répondit Draco. Je n'allais pas laisser passer ça.

– Et par le fait même, tu as fait exploser ceux qu'elle renfermait ?

– Oui, répondit Draco. Prisonniers, Détraqueurs et gardiens.

Harry hocha de la tête.
– Je vois.
Il paraissait bien peu soucieux de ce fait.

– Donc, tu as préféré laisser tomber ta vodka pour ce soir...

Draco hocha de la tête.

– Oui... Et puis... Le bain chaud est tout aussi efficace.

– Tu devrais essayer un corps de temps à autre... C'est tout aussi efficace.

– Un corps ? dit Draco, le regardant d'un air perplexe.

Le brun, qui avait laissé son regard errer dans la pièce, le fixa de nouveau sur lui.
– Un corps de femme, Malfoy... Ou d'homme. Selon ta préférence.

– Déjà essayé. Cela me donne encore plus froid.

Le brun secoua légèrement la tête.
– Tu me sembles presque mort...

Draco eut un rire ironique.

– Pourtant, de nous deux, tu es celui qui est mort mais qui montre le plus de joie de vivre... N'est-ce pas amusant ?

Harry eut un léger rire, assez froid, pour sa part.
– Peut-être parce que je ne me suis pas abattu devant tout ce qui m'était arrivé... J'ai tourné la page, en changeant de vie, Malfoy...

– Félicitation à toi, Potter. Je te souhaite une vie éternelle pleine de bonheur!

– C'est toi qui ne veux pas voir que tu pourrais vivre encore de belles choses...

Draco secoua la tête.

– Ne te mêle pas de cela, Potter où tu finiras comme les autres.

– Et comment je finirai, dis-moi ? Mort ?
Il ricana légèrement.

– Tu finiras comme tu veux, mais tu le finiras ailleurs, c'est certain...

Draco se leva.

– Cela suffit pour aujourd'hui. Tu m'agaces déjà. Au revoir.

Il se dirigea vers la porte du salon.

Harry le regarda s'éloigner.
– Tu vas vraiment finir seul Malfoy, si tu continues ainsi...

– Je le suis déjà, Potter, répondit le blond.

– Parce que tu le désires...

Draco s'arrêta sur le seuil et le regarda en coin.

– C'est celui qui a tenu éloigné de lui ses amis qui me dit ça ? Celui qui a dit non à Dumbledore pour être réintégré dans la société ? Tu es le dernier qui puisse me juger. Fais-le si ça te tente... Cela m'est égale.

Il ouvrit la porte et sortit de la pièce, non sans avoir soufflé un « Bonne nuit ».

Harry regarda un moment le battant de bois, et finit par se lever de là où il était assis, s'approchant de la fenêtre et l'ouvrant. Il jeta un dernier coup d'oeil derrière lui et sortit dans la nuit, sans un bruit.

ooOOo0oOOoo

Et un chapitre, un! Vous en pensez quoi ? On devrait tout arrêter et se consacrer à nos autres bruits ?
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N'importe quoi...

MAIS FAITES DU BRUIT!
On vous aime!

Laika&Umbre77

16 Septembre 2005