C'était une semaine après mon départ du royaume des chats. L'aube dominicale qui venait frapper contre les carreaux de ma fenêtre me réveilla. C'est alors qu'en ouvrant celle-ci afin de laisser entrer la douce mélodie du vent d'été qui parfumait les ruelles, j'aperçus une petite enveloppe ornée d'un sceau couleur cerise qui, posée sur le rebord de granite tiède, n'attendait que d'être ouverte. Je la dépliait donc avec délicatesse tandis que ma curiosité ne faisait qu'accroître.
" A l'intention de Mademoiselle Haru,
Cela fait déjà une semaine que nos routes ce sont séparées. Je t'écris cette lettre afin d'avoir la certitude que tu ne m'oublieras pas, tout comme tu n'oublieras pas les brèves aventures que nous avions vécu au cours de notre périple. Statue de pierre le jour, chat la nuit, tout cela ne m'empêche pas de garder ta silhouette élancée dans le vert de mes yeux ainsi que ta voix épurée dans le creux de mes oreilles. C'est là deux mondes bien trop différents qui nous séparent, et cela jusqu'à la fin des temps. J'aimerais pouvoir espérer te revoir un jour.
Mes chalutations les plus cordiales,
Baron. "
Je me sentais rougir à la lecture de ces mots. Chaque caractères semblaient avoir été écrit avec parcimonie. J'eus l'impression qu'une prestigieuse aura s'émanait d'entre les lignes qui composait la douceur de cette lettre. J'ai toujours adoré les chats, mais avec Baron, c'était différent. Je souris bêtement, le regard perdu dans le bleu aérien du ciel, imaginant la rousseur de son pedigree trottiner élégamment sur la route jusqu'à ma fenêtre où il déposa de son petit museau, le message qu'il voulait me faire parvenir. Oui, c'était différent. Si différent que moi même, j'avais du mal à comprendre. Mais peut être que ces choses là, il ne faut pas les comprendre, juste les ressentir. Hm, faisons comme ça, Baron. Ressentons-les. Ensemble.
