Cette fic a été écrite dans le cadre du Secret Santa organisé par le FoF, pour Adama-chan. J'espère que ça te plaira, et je t'informe aussi qu'il y aura une suite à cette fic, et que je te préviendrai quand elle sera écrite. (Oui, le mois a été court et j'ai dû abréger, ce qui ne me décourage pas pour finir car mon idée est plutôt prometteuse. Sur ce, bonne lecture et joyeux Noël !
Disclaimer : Warcraft ne m'appartient pas, cet univers génialement riche a été créé par Blizzard.
Chapitre 1 : Deuillegivre
Muradin Barbe-de-Bronze, les armes à la main, se tourna vers le prince de Lordaeron avec une expression de colère sur le visage.
- Vous avez menti à vos hommes et trahi les mercenaires qui se sont battus pour vous ! Que vous arrive-t-il, Arthas ? La vengeance est-elle la seule chose qui compte pour vous ?
- Épargnez-moi, Muradin. Vous n'avez pas vu ce que Mal'Ganis a fait à la terre de mes aïeux.
Alors, des soldats sonnent l'alarme, et tous se tournent vers la limite nord du campement, jusqu'aux soldats les plus frigorifiés. Une troupe de morts-vivants, menés par le démon justement cité, s'approche du camp avec un air agressif. Le seigneur de la Terreur prend la parole :
- Le Seigneur Noir m'avait dit que vous viendriez. C'est la fin de votre voyage, mes amis. Prisonniers et gelés sur le toit du monde. La mort seule chantera la complainte de votre triste fin !
- Ça sent mauvais, conclut Muradin. Nous sommes complètement encerclés.
En effet, jusque-là, l'expédition menée par le prince Arthas Menethil n'avait pas été une réussite totale… La troupe de loyaux soldats et de mercenaires qui avaient rejoint l'expédition punitive était à présent réduite de moitié, frigorifiée et démoralisée par la présence d'un nombre croissant et inimaginable de morts-vivants, qui offraient une résistance toujours plus efficace, jusqu'à les avoir aujourd'hui encerclés, acculés au flanc d'une montagne au centre du continent de Norfendre.
Arthas se tourne vers le prince nain, avec un grand espoir peint sur le visage, et fit :
- Il reste une chance… aidez-moi à récupérer Deuillegivre ! Si elle est aussi puissante que vous le dites, cela pourrait faire pencher la balance de notre côté !
Muradin se passa les doigts dans la barbe pendant que les soldats autour s'organisaient pour défendre le campement au mieux. Cette perspective n'enchantait pas le nain, qui savait de réputation la puissance de cette épée… sans pour autant connaître les raisons de cette puissance.
- Je n'aime pas beaucoup ça, garçon. Mais j'ai promis d'aller jusqu'au bout.
Il savait que c'était la seule solution pour se tirer de cette situation sans mal, et surtout sans fuir. Et il savait aussi que l'honneur d'Arthas lui interdisait de fuir, même dans cette situation. Quel gamin imbécile il était, pour s'être laissé encercler comme ça… Quoi qu'il en fut, Muradin suivit Arthas à contrecoeur vers le col menant au réceptacle de l'épée. Le prince s'arrêta devant le capitaine de la troupe, lui donnant ses instructions pour la défense, avant de repartir vers le col avec une escouade d'élite composée des meilleurs chevaliers et fusiliers de la troupe. Qui savait ce qui pouvait garder l'arme ?
L'expédition fut plus rude que prévue. De nombreux loups des montagnes avaient établi leur habitat dans le col, qu'il avaient farouchement défendu. Le cimetière avait été vidé de ses cadavres par une magie impie, les faisant attaquer l'escouade par surprise. Finalement, il ne restait qu'Arthas, Muradin et deux autres hommes quand il atteignirent le gardien. Un spectre désincarné dans une armure noire, qui les arrêta avec ces paroles :
- Partez, mortels. Vous ne trouverez que mort et ténèbres dans cette chambre oubliée.
- Je doute que nous trouvions quoi que ce soit de plus terrifiant que ce que nous avons déjà vu, rétorqua Arthas.
- Croyez ce que vous voulez… vous ne passerez pas.
- À ces mots, le spectre se jeta sur Arthas et les autres, déchiquetant rapidement les soldats de son étoile du matin, puis rapidement freiné par la rage guerrière de Muradin, tandis que le jeune paladin réanimait les hommes tombés. Le combat fut long et difficile, et le gardien succomba enfin aux coups des deux survivants : Arthas et Muradin. Alors, il lança un dernier avertissement :
- Faites demi-tour… avant qu'il ne soit… trop tard…
- Vous essayez encore de protéger l'épée, n'est-ce pas ? demanda le prince.
- Non… j'essaie de vous protéger… d'elle…
Alors il disparut et Arthas prit le chemin de la chambre de Deuillegivre, suivi à contrecoeur par Muradin qui réfléchissait aux paroles énigmatiques du gardien et s'étonnait de l'indifférence d'Arthas vis-à-vis des soldats morts aujourd'hui. Ils entrèrent tous deux dans une salle à ciel ouvert, emplie de stalagmites de glace avec, en son centre, un énorme socle gravé surmonté d'un bloc de glace contenant le précieux artefact.
- Voyez, Muradin, c'est notre salut : Deuillegivre.
- Attendez, garçon, il y a une inscription sur le socle, un avertissement, dit Muradin en s'approchant. Il dit : "Quiconque prend cette épée s'empare d'un pouvoir éternel. Comme la lame tranche la chair, le pouvoir balafre l'esprit." Oh, j'aurais dû m'en douter. L'épée est maudite. Je veux sortir d'ici !
Arthas, loin de l'écouter, s'avance vers l'arme maudite et dit :
- Je subirai avec joie n'importe quelle malédiction pour sauver ma terre natale.
- Oubliez tout ceci, Arthas. Ramenez vos hommes chez eux.
- Qu'importe les hommes ! s'emporta le paladin. Rien ne me retiendra dans ma vengeance, vieux compagnon. Pas même vous !
Le prince leva son marteau et appela les esprits du lieu pour qu'ils libèrent l'épée. Muradin, ne pouvant le laisser faire, leva sa hache et sa masse, et dit avec colère :
- Baissez ça, garçon. Vous allez voir si je peux vous en empêcher.
- Vous avez décidé de sceller notre sort à tous ? De m'empêcher de venger mon peuple.
- Vous n'arriverez à rien de bien avec cette arme. Cessez cette folie !
- Je regrette, Muradin, mais je ne peux pas vous laisser faire ça.
Ce dernier esquissa un demi-sourire. Quelle ironie ! C'était lui qui tentait d'empêcher Arthas de faire une bêtise, pas l'inverse. Alors qu'il s'élançait vers Arthas, les armes levées, Muradin eut un court instant d'absence, durant lequel il vit ce qui pourrait arriver. Lordaeron en proie aux flammes, Kael'Thalas envahie par des hordes de morts-vivants… Dalaran détruite, et peut-être Khaz Modan aussi. Muradin hurla de rage à cette idée et frappa de toutes ses forces, prêt à tout pour qu'Arthas ne commette pas ce malheur.
