Disclaimer : On a le même âge et on est toutes les deux blondes. La ressemblance s'arrête là, je ne suis pas ELLE, la grande, l'unique JKR.

Bêtas : IdOntknOw et Mokonalex

Warning : Ne vous laissez pas emporter par ce qui semble être le thème. Harry ne va pas violer Severus... NON. Alors je ne veux pas lire une seule remarque à ce sujet. Dans le cas d'une relation non-consensuelle, je mettrais bien évidemment un avertissement avant dès le résumé, pour ne pas heurter les lecteurs que cela perturberaient éventuellement. Ici, pas de souci. C'est juste un SNARRY, donc si vous n'aimez pas, ne lisez pas !

Note de l'auteur : Cette fic est censurée de ses scènes MA dans la mesure du possible : ne donnant pas dans le PWP, c'est parfois impossible pour la compréhension de l'histoire de tout supprimer. Celles non nécessaires à l'histoire sont retirées, bien évidemment. Pour le contenu complet, voir sur mon profil.

Joyeux Noël à tous !


La neige recouvrait Poudlard et ses terres de son blanc manteau depuis plusieurs semaines déjà. Harry Potter, dissimulé sous sa cape d'invisibilité, se tenait face à une des fenêtres du couloir du second étage, le nez collé aux vitres glacées. Le souffle frigorifiant du blizzard passait par les interstices du vieux cadre de bois presque vermoulu. Il frissonna, et pensa soudainement aux doubles vitrages en aluminium brossé dont s'enorgueillissait son oncle Vernon. Décidément, les sorciers ne faisaient pas aussi bien que les Moldus, en matière d'isolation thermique et de chauffage central.

La nuit était tombée depuis longtemps et les quelques torches qui éclairaient - très mal - le château à cette heure pourtant peu tardive, donnaient une ambiance quelque peu irréelle et sinistre à ce haut-lieu du monde magique. L'heure du couvre-feu approchait et Harry n'avait pas vraiment envie de remonter au 7ème étage, à la Tour de Gryffondor.

Hermione et Ron étaient certainement en train de se disputer ou pire, en train de se bécoter. Il ne savait pas ce qui était le plus insupportable à ses yeux… Ginny, quant à elle, lui lancerait des regards morts d'amour dès qu'elle l'apercevrait, le mettant encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà. Ne comprendrait-elle jamais que rien ne pouvait arriver entre eux ? Enfin, rien de ce qu'elle souhaitait, en tout cas. A cette pensée, Harry frissonna de nouveau et s'écarta de la fenêtre. Il serra les pans de sa cape autour de lui, comme si elle pouvait le protéger du froid un peu plus que la veste molletonnée moldue, qu'il portait par-dessus son pull Weasley de l'an dernier.

Il avait dit à Ron qu'il avait besoin de s'éclaircir les idées et de réfléchir seul aux cadeaux de Noël qu'il devait encore acheter. Ron, un large sourire aux lèvres, lui avait répondu que c'était un sujet sérieux et qui demandait une grande réflexion. Pas besoin d'être diplômé de l'Université Merlin pour savoir que le rouquin crevait d'envie de savoir ce que son meilleur ami allait lui offrir, maintenant que majeur, il avait hérité de la fortune colossale des Potter ainsi que de celle non moins importante des Black.

C'était un pieu mensonge. Harry avait déjà acheté les cadeaux de ses amis lors de son précédent week-end à Pré-Au-Lard, mais il ne pouvait pas décemment avouer à Ron que sa dernière séance de bécotage avec Hermione, dont il avait été le témoin involontaire, lui avait donné l'impression de recevoir un coup de poignard en plein cœur. Pas qu'il convoitait sa meilleure amie, non… Hermione, après tout, n'avait pas le bon sexe pour intéresser Harry. Cela lui renvoyait simplement en pleine face qu'il était seul, lui le héros du monde magique que toutes les filles convoitaient en pure perte, et sûrement aussi, quelques garçons. C'était le premier Noël depuis la mort de Lord Voldemort l'été précédent, et il se sentait plus seul que jamais. Sirius n'était plus là depuis longtemps et Remus et Tonks n'avaient pas survécu à la Grande Bataille, laissant un vide encore plus grand dans le cœur du Sauveur. Seule la pensée de son filleul Teddy Lupin l'empêchait de fuir le monde magique pour aller se terrer anonymement chez les Moldus. Il avait même du mal à regarder Andromeda Tonks en face, tant sa ressemblance avec sa défunte sœur, cette cinglée de Bellatrix, lui était insupportable.

La sorcière était seule, elle aussi, à présent, ayant perdu son époux, sa fille et son gendre dans la lutte contre l'infâme Voldemort. Elle n'avait plus que Teddy, son petit-fils, qu'elle dorlotait avec dévotion. Harry avait d'ailleurs chargé les Gobelins de Gringotts de verser chaque mois une pension plus que confortable à la mère de Tonks, afin que son filleul et elle-même, ne manquent jamais de rien. Le bébé métamorphomage avait des jouets et des vêtements à ne savoir qu'en faire et ne manquait d'absolument rien. Le jeune Gryffondor avait insisté pour que Teddy ait le meilleur des deux mondes, pas comme lui qui enfant, avait manqué de tout, y compris du minimum vital, comme les vêtements, la nourriture, les jouets ou les soins médicaux et l'affection.

Perdu dans ses pensées, Harry avait continué à déambuler dans le château et s'était ainsi retrouvé au rez-de-chaussée dans le grand hall. Alors qu'il s'apprêtait à remonter l'escalier de marbre, en se fustigeant de ne pas avoir pensé à emporter avec lui sa Carte du Maraudeur, un bruit de voix féminines le tirèrent de sa rêverie. Intrigué, sur la pointe des pieds, il retraversa le hall pour voir sortir de l'antichambre menant à la Grande Salle, les Professeurs Chourave, Vector et Sinistra qui, l'air bien guillerettes, riaient et pouffaient à qui mieux mieux, comme des Poufsouffles de première année. N'en déplaise à Madame Chourave…

— Pomona, tu as acheté quoi pour Minerva ? demanda Aurora Sinistra à sa collègue, sous l'œil intéressé de Septima Vector.

— Un nouveau panier pour chat ! C'est une boule d'osier tressé qu'on peut suspendre et qui est entièrement capitonnée de tissu molletonné écossais aromatisé à l'herbe à chat. Ça vient d'arriver à la Ménagerie Magique. C'est sorti juste pour les fêtes.

— Mazette ! Tu vas te faire bien voir, gloussa Vector. Cette vieille chatte de Minnie va ronronner pendant des semaines avec ça.

Cette déclaration fit ricaner les trois sorcières, tandis qu'Harry secouait la tête devant tant d'enfantillages.

— Vous faites un cadeau à Severus, vous ? Moi non, de toute façon, il n'en fait jamais à personne et en plus tout juste s'il dit merci quand on lui en fait un. Y a vraiment que ce vieux fou d'Albus pour le supporter celui là, et lui faire des cadeaux.

— Ah, Septima, répondit Chourave en hochant la tête. Severus est vraiment un cas à part. On aurait pu penser qu'il se serait amélioré depuis la mort de son ancien maître, mais nan… toujours aussi revêche !

— Mais qu'il tire un bon coup, par Merlin ! Ça lui calmera les hormones ! pesta Vector qui s'interrompit en entendant les éclats de rire de ses collègues. Ben quoi… Ne me dites pas qu'il n'y a plus de bordels dans l'Allée des Embrumes !

— C'est pas ça, gloussa Chourave en ouvrant la porte menant au couloir des classes du rez-de-chaussée. C'est que d'après ce qu'on sait… cet idiot est puceau.

— Hein ? Tu te fous de moi, Pomona !

— Pas du tout, demande à Aurora, elle était là quand Minerva me l'a dit. Elle avait surpris une conversation entre Albus et Severus. Paraît qu'Albus recommandait à Severus de faire une bonne fois pour toute, son deuil de Potter.

— HARRY POTTER ? s'horrifia Septima Vector.

Harry, lui, en avait bien assez entendu depuis un moment pour être plus qu'intrigué et avait décidé de suivre les trois femmes. Bien lui en avait pris, car il avait cru avoir une attaque cardiaque en entendant Chourave. Rogue ? Rogue puceau ? À son âge ? Pas possible ! Et c'était quoi cette histoire de deuil de Potter ?

Il fallait qu'il sache tout de suite.

Les trois femmes étaient entrées dans la Salle des Professeurs, grande pièce lambrissée, garnie de portraits endormis à cette heure. Les deux gargouilles qui gardaient l'entrée du lieu n'avaient pas remarqué Harry sous sa cape et il était entré pour la première fois dans le fameux sein des saints où aucun élève ne pouvait mettre un seul orteil, ni même frapper à la porte.

Elles s'étaient installées devant la cheminée ronflante sur des chaises sculptées en bois noir, améliorées par des sortilèges de coussinage. Minerva McGonagall se trouvait déjà sur place, chauffant ses longues jambes maigres devant le feu magique, un livre sur les genoux et un verre de jus d'œillet à la main.

— Vous en faites un raffut, les filles. Il se passe quoi ? demanda-t-elle. Albus est en panne de bonbons ?

— Non Minnie, avoua Chourave, un large sourire ornant sa face ronde. Septima ne savait pas, tu sais, pour Severus… On lui a dit.

— Oh… ça… c'est pas nouveau.

— Mais comment c'est possible ? insista la professeure d'Arithmancie. Mais il a… au moins… la quarantaine, non ?

— Trente sept ! fit McGonagall entre deux gorgées de son verre.

— Et c'est quoi cette histoire avec Potter ? Il soupire après Harry Potter ?

Oui, c'était quoi, cette histoire ? Harry qui se tenait non loin de la porte, le cœur battant, voulait tout savoir. En quoi était-il concerné par Severus Rogue et son soi-disant pucelage ? Comme s'il croyait aux ragots de ces quatre mégères.

— Pas Harry, Septima. Mais son père James. D'après ce que je sais, quand il était élève ici, Severus avait le béguin pour James Potter. Ça devait être en 4ème année je crois, ou 5ème. Enfin bref, Severus l'avait avoué à sa meilleure amie Lily Evans, qui croyant bien faire, et voulant jouer les entremetteuses, avait tout raconté à James.

— Ouille… grimaça Sinistra qui ne connaissait pas ce détail là.

— Oui, et ça s'est mal passé, bien entendu. Les Maraudeurs qui s'acharnaient déjà sur Severus depuis son entrée à Poudlard, ont vu de quoi largement alimenter leur moulin, comme disent les Moldus. Ils se sont acharnés encore plus sur lui et lui ont fait payer cet intérêt mal placé au centuple. Bien entendu, j'ignorais la raison de leur attitude, sinon je serais intervenue. Mais Albus ne m'en a glissé quelques mots qu'il n'y a pas si longtemps. Enfin pour conclure, Lily en a été choquée et en a voulu à mort à James pendant longtemps. Il n'y a que lorsqu'elle s'est fâchée avec Severus qu'elle lui a pardonné. Et on sait tous qu'ils ont fini ensemble.

— Et Severus dans tout ça ? insista Vector.

— Il s'est retrouvé seul, humilié et a fini chez les Mangemorts, comme on le sait. Le traumatisme avait été si grand qu'il n'a jamais osé chercher ensuite un compagnon à son goût de peur d'être rejeté aussi violemment encore une fois.

— C'est triste.

— Oui, Septima, c'est triste.

— Et quand Albus disait qu'il fallait qu'il fasse son deuil… il voulait dire quoi ?

— Simplement qu'il devait surmonter sa peur et tenter de se trouver un gentil sorcier pour ne plus être seul. Il y a belle lurette que James Potter n'inspire plus que de la haine à Severus, son béguin n'a pas duré bien longtemps, mais suffisamment pour que les conséquences ruinent sa vie. Potter et Black étaient arrogants, mal élevés, trop gâtés, il faut le reconnaître, mais paix à leurs âmes. Ils ne sont plus là depuis longtemps.

— Franchement les filles, un gentil sorcier pour Severus… il faudrait qu'il ait du courage, le malheureux ! constata Chourave en se servant un grand verre de jus de Salsepareille. À mon humble avis, Severus est parti pour rester seul jusqu'à la fin de ses jours.

— Ce qui ramène à ma question précédente, répliqua Vector. Il n'y a plus de bordels dans l'Allée des Embrumes ?

— Si… mais pour les hétéros, pas pour les gays, lui apprit McGonagall. Le Ministère les avaient interdits sous Barty Croupton qui était homophobe. Et ses successeurs s'en sont lavé les mains. Albus avait râlé, je me souviens… On disait qu'il était client… autrefois…

— Hein ? ALBUS EST… ?

— Ben oui, tu savais pas, Septima ? soupira Sinistra. Faut dire que tu n'es pas là depuis si longtemps.

— Bon, les filles, vous êtes prêtes pour les traditionnelles chaussettes et les bonbons au citron qu'on va encore recevoir cette année avec notre cher Directeur ? demanda à brûle pourpoint Chourave.

Des rires se firent entendre et aucune d'elle n'eut le loisir de répondre. La porte s'ouvrit sur un Argus Rusard crasseux, comme à son habitude, et qui les toisa un peu surpris.

— S'cusez, Professeurs, j'avais entendu du bruit et j'croyais que des mécréants avaient réussi à entrer pour mettre du bordel.

Au mot « bordel » les quatre professeurs se remirent à pouffer comme des collégiennes et Harry en profita pour sortir dans le couloir, non sans décocher un bon coup de pied à cette charogne de Miss Teigne qui l'avait repéré malgré sa cape. Le plus discrètement possible, il rejoignit le grand hall et remonta les escaliers de marbre quatre à quatre encore secoué par tout ce qu'il avait appris.

L'objet de ses fantasmes les plus secrets était gay, puceau encore en plus, et avait été plus ou moins amoureux de son père tout en étant le meilleur ami de sa mère… amie qui l'avait abandonné pour épouser ledit Maraudeur. Il soupira devant tant d'infortune… pas étonnant que le simple nom de Potter fasse rugir la terreur des cachots, et que la simple vue de leur progéniture honnie provoque autant de haine. Pourtant, alors qu'il arrivait au 7ème étage devant le portrait de la Grosse Dame somnolente, une idée Gryffondorienne commençait à faire son petit chemin dans le cerveau du Garçon-Qui-Avait-Vaincu.

Il allait profiter de ces révélations inattendues pour offrir un cadeau de Noël inespéré au Maître des Potions. Il allait le dépuceler, et se dépuceler lui-même par la même occasion… Deux bonnes actions le même jour ! Même si pour cela, il devait kidnapper son professeur, l'attacher, le bâillonner et lui bander les yeux… après lui avoir soustrait sa baguette bien sûr.

Il fallait mettre le plan au point. Et pour ça, Dobby allait l'aider… Oh, oui… finalement, cette petite promenade avait eu du bon. Il avait enfin tous ses cadeaux de Noël de choisis.