Un bon viel IronFrost de derrière les fagots !

Ça vient après Thor 2 et ne prends pas en compte Captain América 2 (pas vu encore).

C'est prévu pour être une fic en plusieurs chapitres.

Ignorance

Chapitre 1 : souhait raté

Tony contemplait la vue de New-York depuis sa terrasse, sans vraiment voir la ville. Même en pleine nuit, l'agitation était constante. Les néons faisaient briller la ville de mille couleurs luminescentes, le bruit des voitures, des gens et la musique sortant des diverses boutiques ajoutaient au chaos ambiant, bref la fourmillèrent géante qu'était New-York ne s'arrêtait jamais.

La ville était bruyante et vivante, comme toujours.

Et Pepper et lui avaient rompu.

Tony faisait tourner cette phrase dans sa tête tout comme les glaçons dans son verre de Scotch.

Lui et Pepper avaient rompu.

Pepper et lui.

Rompu.

Il n'arrivait pas à digérer cette simple phrase.

Ce n'était pas comme si la chose avait été imprévisible ni même comme s'il avait tenté de l'empêcher. Cela faisait déjà quelques mois que rien n'allait plus entre eux. Oh ! Ils s'entendaient bien, riaient ensemble, passaient d'excellent dîner et, en sommes, se comportaient comme les meilleurs amis du monde !

Et c'était bien là le problème. Avant même d'avoir rompu, ils n'étaient déjà plus un couple. Pour être plus précis, ils n'arrivaient plus à être un couple. Les rares fois où ils avaient tenté, ça avait été un désastre, comme la fois où ils étaient allé à un gala de charité ensemble, bras-dessus bras-dessous. Chacun avait fini par chercher le prochain partenaire de l'autre, avant de s'apercevoir des regards gênés autour d'eux. Et ne parlons même pas de la tentative ratée de réconciliation au lit... Cela avait été très embarrassant pour les deux, et ça c'était finit en soirée pop-corn devant "Le seigneur des anneaux".

Qu'est-ce qui avait pu changer ?

Un simple coup d'œil à son torse répondait au plus gros de la question. Plus de lumière bleue scintillante, plus de métal froid, plus de verroterie au milieu de sa cage thoracique. Juste sa peau mate et lisse.

Il n'était plus Iron man...

Bien sur, il avait encore les armures. Il lui avait à peine fallu quelques jours et égratigner son compte en banque pour adapter ses armures, chacune ayant son propre réacteur intégré maintenant, mais... Il n'était plus Iron man. Il était le conducteur de ces exosquelettes ultra-perfectionnés. Juste ça. Rhodey pourrait parfaitement prendre sa place - excepté qu'il avait mis de sévère restriction d'utilisation à ses armures qui pouvait se résumer à : lui et lui seul sinon boum.

Il n'était plus Iron man.

Pepper Potts était l'assistante d'Iron man.

Lui et Pepper avaient rompu.

Pepper avait mis trop de temps et d'énergie pour s'adapter au super-héros, trop d'elle-même, trop de concession, trop pour pouvoir revenir en arrière. Et il n'était plus un super-héros. Tout juste l'homme qui dirigeait le héros.

Il aurait aimé ressentir quelque chose maintenant qu'il réalisait pourquoi tout avait changé ! Mais rien. Ni colère, ni tristesse, ni rage, ni déprime, pas même de l'amertume ou, au minimum, de la vexation - il était un playboy ! - juste rien...

Qu'était-il maintenant ? Il avait été le fils d'Howard Stark, le marchand de mort, Iron man, le super-héros, puis avait fini comme Avenger. Et maintenant ? Être un génie, milliardaire, playboy, philanthrope, était l'héritage de son père. Mais lui ? Le constructeur d'Iron man ? Ça faisait un peu trop... Second rang pour lui.

Le verre tournoya dans sa main et Tony bu une gorgée de l'alcool, puis deux, et finalement vida le verre. Tony soupira en regardant la vie s'activer sous lui, sans lui. De gros nuages noirs couvrirent le ciel, respectant son humeur. Le vent se mit à souffler, s'engouffrant dans ses vêtements. En fermant les yeux, il pouvait presque avoir l'impression de voler, sans son armure, sans artifice. Il aurait presque souhaité un signe, comme celui qui l'avait fait enfermer en Afghanistan - mais en moins pire - ou celui qui les avait transformés en Avengers, n'importe quoi qui lui fasse dire que lui seul pouvait accomplir quelque chose ! Lui et personne d'autre...

Un grondement soudain dans le ciel lui fit lever les yeux. Tony regretta aussitôt son souhait et maudit les dieux d'exister et de vouloir le faire savoir après des années de silence. Ils leur avaient fichu une paix royale pendant des siècles, et maintenant il venait sonner à la porte tous les quatre matins ! Saleté d'extraterrestre...

Là, juste au-dessus de sa tour, un tourbillon de nuage annonçait l'arrivée imminente d'Ases en vadrouilles. Ases qui vinrent atterrir sur l'héliport de sa tour sans même lui demander la permission, leurs silhouettes se détachant dans la lumière de la terrasse.

- Je vous hais ! Je vous déteste ! Je ... cria la forme la plus élancée avant de s'enfuir au milieu de sa phrase.

- Mon frère attend ! appela Thor en voulant le suivre, mais il se refit aspirer aussi sec par le Bifrost.

Tony observa Thor faire le yoyo avec le firmament, avant de poser son regard sur les vitres de son salon. Qu'est-ce qu'on lui avait encore préparé ? Et pourquoi un dieu chaotique, très mal disposé envers l'humanité en général, venait de débarquer chez lui ? Il savait que Odin était vieux, mais il ne le pensait pas gâteux. Encore que... Il fallait se méfier des borgnes, ils avaient parfois des idées bizarres, du genre rassembler un groupe de monstre de foire et en faire une équipe de super-héros ! Ou encore enfermer un gros monstre vert indestructible et toujours de mauvais poil au milieu d'une foule d'humain fragile dans un engin volant plusieurs kilomètres au-dessus de la mer, voir de la terre.

Le dicton disait : la curiosité tue le chat (1). À l'instant, ne manquait à Tony que la crème sur les moustaches pour faire de lui un chat fort acceptable et totalement inconscient du danger.

Le milliardaire entra à pas feutré dans son salon plongé dans le noir. Il posa son verre sur la première surface plane à portée de main.

- Rodolphe ? appela Tony à tout hasard.

Un vague gémissement douloureux lui répondit. Tony frissonna violemment et alla se coller le dos au mur le plus proche. Imprudent mais pas suicidaire non plus !

- Jarvis, allume lentement les lumières et prépare le Mark XLII.

- Bien Monsieur.

Tony balaya la pièce des yeux tandis que la lumière augmentait progressivement. Il se figea en voyant la silhouette de l'un des criminels les plus connus de la Terre. Par précaution, il appela les mains de l'armure qui vinrent aussitôt épouser ses poings.

- Tu fais un geste de travers la diva et je t'atomise, prévint Tony.

Loki eut une réaction tout sauf "normal" à cette menace, connaissant le personnage. Il griffa la porte de l'ascenseur avec des yeux effrayés avant de courir vers l'autre porte à sa disposition. Elle menait à l'escalier d'urgence, mais Loki s'acharna sur la poignée sans réussir à l'ouvrir avant de s'effondrer au sol, en gémissant la tête entre les mains.

Perplexe, Tony s'approcha du dieu avec prudence.

- Puis-je vous recommander la plus grande prudence Monsieur ? Je vous rappelle qu'il s'agit du dieu du mensonge, du mal et du chaos.

- Heureusement que tu es là Jarvis, sans toi j'aurais pu croire qu'il s'agissait de l'esprit de Noël.

- C'est un plaisir Monsieur.

Tony n'aurait pu le jurer, mais il était sûr d'avoir entendu une intonation sarcastique dans la voix dans son IA. Malgré tout, il écouta ses conseils et garda les mains levées, prêtes à lancer la décharge d'énergie de réserve intégrée à ses gants.

Mais contre toute attente, le dieu ne semblait pas décidé à lui sauter à la gorge pour l'instant, et aucun bâton bleu ne traînait dans le coin. La situation commençait même à devenir gênante, lui en position menaçante et le dieu gémissant à ses pieds. On aurait pu croire que c'était lui le méchant !

- Hey tête de bouc, tu nous fais quoi là ?

Loki tourna son visage vers le milliardaire, et ce dernier ne put empêcher son cœur de se serrer en voyant son visage tordu de détresse. Loki ouvrit la bouche deux-trois fois, comme dans un essai de parole avant d'abandonner et de gémir à nouveau.

Tony baissa les mains avec précaution - Dieu du mensonge Tony, garde-toi bien ça dans le crâne ! - et s'approcha davantage du dieu maléfique. Loki paniqua aussitôt et se leva pour s'acharner à nouveau sur la poignée.

Tony le regarda faire intriguer, avant de tendre la main, geste qui tétanisa de peur le Jotun, et de tourner le bouton de porte. La porte s'ouvrit sous la faible poussée. Loki se mit à rougir, puis son visage se froissa à nouveau et il se précipita dans la cage d'escalier.

- Jarvis, ouvre la porte de l'étage inférieur et allume les lumières du couloir, ordonna Tony en appuyant sur le bouton de l'ascenseur.

La cabine lui fit descendre l'étage pendant qu'il enlevait les morceaux de son armure. Si Loki ne savait plus ouvrir une porte, il ne voyait pas bien comment il pouvait sérieusement, et surtout volontairement, le blesser.

Tony découvrit le dieu planté au milieu du couloir. Il ne fit aucun mouvement pendant que le milliardaire le contournait. Son regard était vide, comme éteint. Tony passa sa main devant son visage, mais rien ne bougea. On aurait dit qu'il n'y avait plus personne dans ce corps. Il claqua des doigts devant ses yeux, demanda à Jarvis de mettre la musique à fond et utilisa même la technique du souffle dans l'oreille, mais rien n'y fit. Il n'osait pas utiliser le seau d'eau froide ou les claques. Trop dangereux. Certes, il trouvait sa vie merdique ces temps-ci, mais c'était quand même sa vie, et il y tenait !

Par curiosité et avec un luxe de précaution, il poussa le dos de Loki qui fit un pas en avant en réponse et s'immobilisa à nouveau.

- Et bah alors Rodolphe, qu'est-ce qu'il t'arrive ? On dirait Dummy après une engueulade. Tu as buggé ? dit-il plus pour lui-même que pour le dieu. Et qu'est-ce que je fais de toi, moi, maintenant hein ? Un nouveau lampadaire stylé ? Même comme ça t'es chiant tête de bouc... Bon alors, réfléchissons, j'ai un dieu-zombie sur pause chez moi, qu'est-ce que je vais en faire...

- Si Monsieur le permet, je lui conseillerais d'appeler le Shield par précaution.

- Merci Jarvis, mais les connaissant, ils vont ruiner la moquette avec leurs rangers sales et barbouiller les murs de sang alien. Hors de question ! On va le mettre dans une chambre pour l'instant. Tu es d'accord Rodolphe ?

Tony fit hocher la tête de Loki.

- Tu vois Jarvis, il a fait signe qu'il était d'accord ! Et il va même me promettre de se tenir tranquille ! Ça c'est un gentil petit dieu bien obéissant, hein mon petit bouc en sucre ?

- Je tiens à vous informer Monsieur que parler tout seul est actuellement considéré comme un signe précurseur de folie.

- Mais je ne parle pas tout seul, je parle à un dieu, ça n'a rien à voir !

Le silence était l'état naturel de l'IA quand elle était inactive, pourtant, Tony sentit que ce silence était une réponse en elle-même et non pas seulement une absence de réponse. En râlant contre les dieux disjonctés et les IA qui osaient contredire leur créateur, Tony allongea Loki sur le lit d'ami.

- Et voilà ! Un dieu installé ! Dors bien la belle au bois dormant, dit Tony en sortant de la chambre. Jarvis, verrouille la chambre et préviens-moi s'il y a une activité étrange.

- Définissez étrange Monsieur.

- L'apparition d'alien, la disparition d'un mur ou encore l'arrivé d'un gros monsieur en rouge avec une grande barbe blanche.

- Je ne suis pas sur de comprendre Monsieur, répondit l'IA stoïque.

- Préviens-moi dès qu'il tente de sortir de la chambre Jarvis. Et envoie un message à Bruce pour qu'il vienne me voir demain, et puis à Captain aussi, compléta-t-il après une pause de réflexion.

- Bien Monsieur.

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- Monsieur ? Réveillez-vous Monsieur.

- Plus tard Jarvis, je dors...

- Monsieur, votre invité s'est réveillé et semble avoir besoin de votre aide.

- L'a qu'à attendre, bougonna Tony en s'enfonçant l'oreiller sur la tête.

- Je doute que cela soit une bonne idée Monsieur.

- L'est quelle heure ?

- Huit heures et demi du matin Monsieur.

- Je vais le tuer, soupira Tony en abandonnant le confort douillet de son lit.

Avec l'entrain d'une limace sous Tranxène, Tony se dirigea vers la chambre de Loki en maudissant tous les dieux de la galaxie.

- Déverrouille la porte.

- C'est fait Monsieur. Monsieur Loki est dans la salle d'eau.

Et il y était. Pas de problème là-dessus. C'était bien lui. Grand, cheveux noirs, vêtements en cuir moulant, yeux verts un tantinet désespérés. C'était Loki. Et il était dans la salle de bain. Jolie salle de bain au demeurant, tout en carrelages et pierres gris clairs.

Très jolie la salle de bain.

Mais Tony n'était pas sûr de vouloir y entrer. De là où il était, il voyait très bien où était le problème. Trop bien même. Et il se sentait pâlir à vu d'œil à l'idée de ce qu'il allait devoir faire pour "aider" Loki.

Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Sérieusement ? Normalement entre Obadiah, Killian et les Avengers, son karma aurait dû être clean ! Il était même persuadé d'avoir des points bonus ! Alors pourquoi lui ?

Un regard honteux, inquiet et particulièrement dépité de Loki lui appris qu'il n'avait définitivement pas le choix. Il inspira un bon coup et se lança en avant.

- Jarvis, appela Tony après avoir "aidé" son hôte, je t'ordonne d'effacer toutes les vidéos qui montrent ne serait-ce qu'une image de ce qui vient de se produire dans cette salle de bain.

- Bien Monsieur. Je voudrais informer Monsieur que vos invités vous attendent dans le salon.

- Mes invités ?

- Monsieur Rogers et Monsieur Banners, Monsieur.

- Super. Toi, dit Tony en se tournant vers un dieu rouge de honte, pas bouger d'ici !

Tony alla se changer après avoir verrouillé de nouveau la chambre de Loki, maudissant au passage les super soldats et les biologistes caractériels matinaux. Il réussit le record de mettre deux fois sa chemise à l'envers avant de l'enfiler correctement et de se cogner l'orteil contre le lit tout en se mordant la langue. Il arrêta alors de jurer en finissant de s'habiller et partit vers le penthouse en faisant un grand détour autour de son lit, avec la promesse d'en faire du petit bois à son retour. Il en ferait peut-être même un petit bûcher juste pour faire plaisir à Dummy.

Il trouva les deux Avengers dans le salon, Bruce paisiblement assis sur le canapé et Steve debout, raide comme la justice, devant la baie vitrée.

- Salut les poteaux ! Quelle surprise de vous voir ici, et de si bonne heure compléta-t-il à voix basse. Ça fait quoi, au moins deux semaines qu'on ne s'est pas vu, comme le temps passe vite, déblatéra Tony en se dirigeant droit vers le bar. Je vous sers quelque chose à boire ? Quelle question, bien sûr que je vous sers à boire ! Alors, pour notre cher ami tout vert, j'ai réussi à trouver de l'absinthe, mais pas de panique, il parait que ça ne rend plus aveugle. Quant à notre cher Captain, je pense que...

- Tony, coupa Steve, désespéré par l'attitude de l'homme de fer. Si tu nous disais pourquoi tu nous a fait venir plutôt ?

- Pourquoi je vous ai fait venir ? Mais on est ami non ? C'est normal d'inviter ces amis ! Alors captain donc j'ai...

- Tony.

- C'est mon prénom oui, se retourna le milliardaire avec un sourire radieux.

- Pourquoi on est là ? demanda très fermement le soldat.

- Mais parce que j'adore votre compagnie ! Loki est dans une de mes chambres, dit-il très vite. Et sinon vous savez que j'ai enfin goûté aux shawarmas ? C'est pas mal du tout et puis...

- Loki est ici ? Releva Bruce en jetant un regard nerveux autour de lui.

- Il est dans une des chambres en bas, souffla Tony en ralentissant le débit.

- Il faut appeler le Shield, affirma Steve en sortant un Nokia de sa poche - seul téléphone ayant survécu à sa poigne de titan.

- Non ! Contra aussitôt le milliardaire. Mauvaise idée ! Reposez tout de suite le téléphone Soldat ! Jarvis, brouille les communications !

- Qu'avez-vous encore inventé Anthony Stark, claqua Steve en foudroyant le milliardaire du regard.

- Ah non, pour une fois je proteste, je n'y suis pour rien ! Ce n'est pas moi ! Je sais que le monde à tendance à tourner autour de moi mais...

- Et si tu nous expliquais plutôt ce qu'il se passe, intervint Bruce.

- Franchement ? Je n'en sais rien, soupira Tony en se calmant enfin. Thor et Loki ont débarqué dans ma tour hier soir. Sauf que Point Break devait avoir le feu aux fesses, il a fait demi-tour illico. Loki était... C'est compliqué à expliquer. Jarvis, montre-leur la vidéo d'hier soir.

- Bien Monsieur.

Un écran apparu devant eux, et Tony vit se rejouer la scène d'hier. A froid, la réaction de Loki était encore plus terrifiante. Le dieu semblait totalement perdu, incapable d'ouvrir une porte et de dire un mot. La scène dans le couloir était particulièrement choquante, mais Tony la coupa assez vite.

- Après ça je l'ai mis dans une chambre et il a dormi jusqu'à ce matin, sans faire de dégâts.

- On dirait qu'il a perdu ses facultés de raisonnement, diagnostiqua Bruce. Il était comment ce matin ?

- Tout ce qu'il y a de plus normal ! Absolument rien d'étonnant, il...

- Pour le bon déroulement du diagnostique, je me dois d'informer Monsieur Banner que ceci n'est pas l'exacte vérité.

- Jarvis tais-toi, supplia Tony.

- Il s'est passé quoi ? demanda Bruce tout d'un coup très curieux.

- Rien d'important, vraiment, ça c'est réglé très vite et...

- Tony, Loki est un ennemi de la Terre, nous avons besoin de toutes les informations le concernant, même si pour l'instant il semble inoffensif, il pourrait s'avérer de nouveau dangereux ! prévint Steve en bon capitaine toujours très sérieux.

- Sans vouloir te forcer Tony, ce qui s'est passé ce matin pourrait très bien être révélateur de ce qui lui arrive alors...

- Il n'arrivait pas à ouvrir son pantalon, voilà, vous êtes content, lança Tony en rougissant furieusement.

- Ouvrir son pantalon, répéta Bruce sans oser croire ce qu'il disait.

- Besoin naturel...

Un angelot passa, suivit de cupidon et d'une tripotée d'angelettes fans en furie.

- Non, je ne l'ai pas aidé pour ça ! s'exclama le milliardaire rouge comme jamais, après un long silence pesant.

- Intéressant, souffla Bruce sans trop savoir de quoi lui-même parlait.

- Monsieur, je crains que notre invité ne soit en pleine crise d'angoisse.

- Caméra sur Loki.

L'image changea et montra Loki dans sa chambre, blottit dans un coin à se balancer d'avant en arrière, en pleine crise de panique.

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Il ne savait pas où il était. Il avait tenté de sortir mais sans succès. Une voix était sortie du plafond pour lui dire de ne pas s'inquiéter, ce qui l'avait fait paniquer encore davantage ! Le lieu ne lui rappelait rien, ses vêtements ne lui disaient rien, il avait même du mal à se souvenir qui il était ! Un dieu, peut-être, ou alors un géant des glaces... à moins que ce ne soit, un humain ? Il devait s'appeler Loki puisque la voix au plafond l'avait appelé ainsi. Ça lui rappelait vaguement quelque chose. Ce qu'il était. Un dieu asgardien, un fils d'Odin complétèrent ses souvenirs. Il était le dieu du mensonge et du chaos et...

Une violente douleur lui déchira le crâne et il ne sut de nouveau plus qui il était. Il regarda ses mains. Elles étaient bleues, il devait donc être un géant des glaces. Mais elles prenaient tout doucement une couleur plus saumonée. Alors il était un Ase ? Ou bien il se prenait pour un Ase. Il avait même un nom pensait-il se rappeler. Quelque chose de court.

- Loki !

Voilà, c'était ça son nom ! Loki !

Il releva la tête pour remercier celui qui l'avait appelé ainsi, et tomba sur deux yeux assombris par l'inquiétude. Il se souvenait de ce visage. Il l'avait aidé quand...

Loki rougit furieusement à la pensée de ce qu'il s'était passé. Il n'avait pas énormément de souvenir, mais il était clair que la situation n'avait rien eu de normale.

- Loki ! appela de nouveau la voix en lui tenant les épaules.

- C'est... Moi ? croassa-t-il difficilement.

Il regarda la personne en face de lui. Elle lui rappelait quelque chose. Du rouge, du doré et un éclair de lumière. Iron Man.

- Stark ?

- Je savais bien que j'étais inoubliable !

Tony était très fier de lui. Il avait été choqué quelques secondes quand Loki avait paru indécis sur son propre prénom, mais le voir se souvenir de lui était rassurant, ou un inquiétant... Une commission était à l'étude.

Loki rassembla les fragments de souvenir qui lui traversaient la tête en reprenant contenance. Il était Loki Odinson, un Ase, un dieu. Il avait des siècles d'existences, même si là, tout de suite, il n'avait aucune idée de ce qu'avait été cette existence... En face de lui se tenait Anthony Stark, un humain. Un super-héros ? Loki se secoua la tête alors que la douleur revenait furtivement.

Il s'intéressa aux deux autres personnes. Le blond était... Un soldat. Steve Rogers. Et le brun un... médecin ? Une grosse bête toute verte. Hulk. Et Bruce Banners.

- Pourquoi suis-je ici ? Demanda Loki en les foudroyant.

- Ce serait plutôt à nous de te demander ça, répondit Tony. Tu as débarqué en trombe hier soir avec Point Break. Thor, indiqua Tony devant l'incompréhension du dieu. Ton frère.

- Ces noms ne me disent rien, répliqua vertement Loki. Pourquoi suis-je enfermé ici ?

- Mais je t'en pris, tu es libre de sortir, lança Tony en souriant avec un geste ferme aux deux autres pour qu'ils se taisent.

Il avait envie de faire un petit test. Qu'importe si Loki réussissait finalement à sortir de cette chambre, le reste de la tour était bouclé de toute façon. Il regarda le dieu s'approcher de la porte fermée avec arrogance, jusqu'à ce qu'il tente de se servir de la poignée. La scène de la veille se rejoua sous les yeux ahuris des trois avengeurs.

Loki s'acharna sur la porte, secouant la poignée, poussant le battant, allant même jusqu'à griffer le bois.

Ce fut à ce moment que Tony se décida à réagir en écartant le dieu de la porte alors que des traînées sanglantes y faisaient leur apparition.

Avec précaution, il prit les mains du dieu, désormais prostré, et l'emmena vers la salle d'eau pour soigner ses doigts abîmés. Bruce pris rapidement le relais tandis que Steve tentait sa chance sur la porte et l'ouvrit en baissant simplement la poignée.

- Vous l'avez piégé Stark ? demanda Steve avec une lueur d'espoir.

- Non. Je crois juste que Rodolphe ne sait plus ouvrir une porte.

Loki revint dans la chambre, les mains bandées et la mine défaite.

- Ce n'est pas juste la porte, je ne sais plus rien. Plus rien ! s'écria Loki d'une voix cassée et tremblante.

Son visage se tordit, ses yeux se mouillèrent et, devant les trois héros figés, Loki s'effondra en sanglotant, répétant le mot "rien" en une litanie déchirante. Steve s'approcha, la maman poule sommeillant en lui se réveillant face à la situation, et il tenta de consoler le dieu à la langue d'argent, mais tout ce qu'il réussit à faire, ce fut de renforcer les pleurs de Loki qui se mit à hoqueter, respirant avec difficulté sous la crise d'angoisse qui le prenait à la gorge.

Il ne savait plus rien. Rien de rien. Il avait beau chercher au fond de son esprit, il se souvenait du nom des gens, des lieux, mais rien d'autre. Comment se nourrir, comment ouvrir une fenêtre, comment se laver,... Il ne se souvenait même plus de comment compter au-delà de la dizaine ! Toutes ses connaissances, des plus basiques au plus complexes lui étaient inaccessibles !

Il savait qu'il était capable de magie, mais il était dans l'incapacité totale de l'utiliser ! Les formules, les gestes, la volonté à l'utiliser... C'était là, mais impossible à atteindre. Il était devenu... Ignare.

Un long cri d'agonie déchira la tour alors que Loki réalisait pleinement sa situation, dans toute son horreur et son humiliation.

A suivre

(1) Curiosity killed the cat : c'est un proverbe anglais très imagé que j'aime beaucoup :) il est autrement plus classe que "la curiosité est un vilain défaut".

Je sais, je suis cruelle ;) Promis, je sais où je vais ! Je compte sur 4 ou 5 chapitres. Ça devrait devenir plus joyeux au fur et à mesure, c'est juste que pour l'instant, ni Tony ni Loki n'ont de raison de rire :(

Je vais essayer de me tenir à un rythme de publication d'au moins un chapitre par semaine, si je fais plus, tant mieux :)

Je fais du mieux possible au niveau orthographe, mais je cumule les handicaps : je ne suis pas douée en orthographe, mon ordi est mort (ça étonne qui ?) et j'écris sur ma tablette qui n'a pas de correcteur orthographique intégré !

Oh joie...

J'écrème un max, mais je m'excuse d'avance pour les fautes que j'aurais laissé passer.

Maj du 30/01/2015 : J'ai recorrigé une toute dernière fois le chapitre ! Si vous voyez des énormités, dites-le moi, c'est que je ne les ai pas vu.

Une petit review pour m'encourager ? é.è