Ce fut la lumière du jour qui le réveilla. Le soleil était au plus haut...peut-être midi...
Ce fut sa première pensée, la suivante fut plus confuse...
Il était étendu sur une plage de galets, il ignorait pourquoi et depuis quand...et surtout, dernier détail très contrariant...quand il chercha à se souvenir, rien ne lui revient en mémoire.
Il regarda son corps couvert de marques laissées par des coups récents, ses poignets gardaient les traces des chaînes qui l'avaient entravé.
Il tacha alors de faire le point sur sa situation et une chose lui sembla évidente...ce n'était pas son plaisir personnel qui l'avait conduit ici.
Il ne se rappelait ni de son nom, ni des circonstances qui l'avaient mené ici et surtout, il ne gardait aucun souvenir de ceux qui avait voulu sa mort.
Car il ne doutait pas qu'on ait voulu le tuer. Au regard de sa situation présente, il déduisait avoir échappé à une noyade...forcée.
Et après un regard circulaire, il se demanda si ses agresseurs étaient encore dans le voisinage.
...Quelque chose explosa dans son crâne et il sut une chose certaine sur lui-même.
Il ferait regretter à ses ennemis de ne pas s'être assuré de sa mort. Car lui, ferait en sorte que la leur soit certaine.
Il sourit en découvrant que la colère faisait accélérer les battements de son coeur. Il aimait cela. Il se sentait vivant et ne pas connaître son identité le contrariait à peine. Cela reviendrait...
La première chose à faire était de quitter l'endroit et après s'être contempler, il arriva à la conclusion de la nécessité de vêtements secs et en bon état. Il trouverait peut-être tout ce qu'il cherchait dans ce port et cette ville qu'il distinguait à peine sur la rive voisine.
Il suivit avec précaution le rivage. Il constata avec satisfaction que son corps était solide. Il ne se concentra pas sur son amnésie...c'était contrariant mais être en vie, était déjà une victoire.
Et c'est sur cette pensée qu'il arriva dans le secteur des docks. Il découvrit de grands bâtiment vides. Il se sentit quelque peu frustré. Mais ce sentiment dura peu quand un hurlement déchira le silence. Et il lui sembla tout naturel de se diriger vers lui.
Il découvrit dans un bâtiment à l'abandon, une fille au prise avec une bande de voyous...à peine trois types. La fille était attachée et les intentions des tortionnaires étaient évidentes. Il découvrit que cela lui déplaisait fortement.
Il ne chercha pas à se dissimuler quand il pénétra dans le bâtiment. Et celui qui semblait être le meneur, le vit. C'était un homme jeune, visiblement imbibé de vin.
"Quelque chose te dérange, mon prince?"
Et il lui sourit.
"Oui...et je crois bien que c'est toi..."
Ces hommes avaient visiblement l'habitude de faire peur. Il découvrit à cet instant que la peur était quelque chose qui ne lui était pas familier. Si sa mémoire était absente, son corps se souvenait parfaitement d'une chose. Il savait tuer. Et cela lui était facile.
Le premier assaillant se jeta sur lui avec un gourdin. Il esquiva avec légèreté et saisit l'agresseur. Ses doigts se refermèrent sur la gorge du pauvre fou. Et en un instant, le cerveau fut privé d'oxygène, il tomba mort. Il contempla le cadavre avec curiosité. Il découvrit qu'il ignorait les regrets.
Il leva les yeux vers les survivants et se dit que cela serait une mauvaise idée de les laisser vivre. Leur exécution suivit immédiatement leur condamnation. Il découvrit avec plaisir sa propre rapidité. Il les saisit pratiquement au même instant à la gorge et renouvela la pression mortelle. En quelques secondes, il ne tenait plus que des cadavres.
Il considéra ces découvertes sur lui-même. Il savait tuer et son coeur au moment de la tuerie, n'avait pas accélérer d'un battement. L'absence d'émotion devant un meurtre était assez troublante.
Un faible murmure lui rappela la présence de la jeune fille. Sans se presser outre mesure, il s'occupa de la délier. Il la découvrit avec un peu surprise. C'était une petite brunette d'une quinzaine d'années. Mais le plus remarquable était ses yeux aussi blancs que de la porcelaine.
Et ce qu'il vit dans ce regard l'ébranla. C'était une terreur pure. Celle provoquée non par la tentative de viol dont il l'avait sauvé mais par sa...présence. Et il sut qu'elle le connaissait. Il l'entendit murmurer un nom inconnu.
"Itachi..."
