Perdu

Disclaimer : tous les personnages appartiennent à Eric Kripke à la CW, etc. Je ne détiens aucun droit sur cette série et n'en tire aucun profit. À part peut-être mon plaisir personnel. Et, personnellement, j'aimerais me faire plaisir avec Mick...

(Merci à ma Bêta « Adelaide Australia »)

United Airlines 412

...

Il ouvrit les yeux et la première chose qu'il vit, fut le magnifique ciel bleu entouré d'arbres. Des palmiers, en réalité. Pourtant, il n'y avait aucun palmier au Kansas...

Ce fut à ce moment-là qu'il comprit qu'il ne se trouvait plus au Kansas...

Mick Davies, allongé sur le dos au milieu d'une jungle, mit plusieurs minutes à remettre ses idées en place. Tout d'abord, il entreprit de se lever. Mais une douleur fulgurante à la tête le stoppa dans son élan et il ne réussit qu'à s'asseoir sur le sol verdoyant. Il analysa l'endroit mais ne vit que des fougères arborescentes, palmiers et arbres étranges dont il ignorait le nom. Il se frotta l'arrière du crâne et tenta de jeter un coup d'œil à ses vêtements pour essayer de se remémorer quelque chose : il portait encore son sempiternel costume, pantalon, chaussures et uniquement sa chemise blanche, apparemment tâchée de rouge. Il avait dû enlever sa veste dans l'avion.

L'avion !

Voilà, maintenant, il se souvenait. Il avait pris un avion, en partance de Londres, avec quelqu'un. Il fouilla dans sa mémoire meurtrie pour retrouver le nom de cette personne, mais, fort heureusement, il n'eut pas besoin de chercher bien longtemps.

Un homme marchait vers lui. Grand, les cheveux noirs en bataille, vêtu lui aussi d'un costume et de son éternel trench-coat beige. Il se dirigea vers le rescapé assis au milieu de la jungle, en s'écriant.

- Mick !

Ce dernier tiqua.

- Castiel !

Voilà, il se rappelait du prénom de son collègue. Le Castiel en question semblait blessé, une énorme entaille sur sa tempe droite faisait couler du sang sur son visage. Mais l'Ange ne semblait pas s'en formaliser et il continua de marcher vers Mick. Celui-ci essaya de se relever, au moment où il sentit une blessure le meurtrir encore plus, il tomba à genoux sur le sol en portant sa main gauche sur ses côtes droites. Les taches rouges de sa chemise venaient de là, il souleva le vêtement et découvrit une balafre qui saignait affreusement. Castiel s'agenouilla en face de Mick.

- Tu as dû te faire ça lors du crash.

Mick lorgna son ami.

- Le crash ?

L'Ange essaya de relever le blessé, en expliquant.

- Oui, tu ne te souviens pas ? Il faut trouver les bagages, il y aura peut-être de quoi te soigner.

Mick observa Castiel et lui dit à son tour, en montrant son front.

- Toi aussi. Tu es blessé.

- Je sais. Je n'ai plus assez de pouvoirs pour nous soigner. Ou pour nous téléporter au Bunker. Viens, je vais t'aider à marcher.

Mick tenait ses côtes avec sa main, tout en clopinant, soutenu par Castiel...

Quelques jours plus tôt...

- Non, il est hors de question que je foute les pieds en Angleterre ! s'écria Dean avec véhémence.

Mick souffla, désespéré.

- Mais il y a des créatures là-bas, qui...

- Demande à tes potes British !

L'Anglais leva les yeux au ciel.

- Je ne peux pas ! Je te rappelle que j'ai renié les Hommes de Lettres Britanniques pour rester avec vous !

- Il marque un point... avoua Sam.

L'aîné lui jeta un regard noir. Puis ses yeux se posèrent sur Castiel à côté de lui qui, comme à son habitude, ne disait rien.

- Cass ? Un peu d'aide ?

Ce dernier haussa les épaules.

- Je veux bien aller avec lui.

Dean grogna de plus belle.

- Non, je veux dire : de l'aide pour lui faire comprendre qu'aucun de nous ne foutra les pieds dans son pays !

- Pourquoi pas ? s'enquit l'Ange. Je ne suis jamais allé en Angleterre. Il paraît que là-bas, la nation est dirigée par une vieille dame...

Sam sourit tandis que Mick parut presque offensé en rétorquant.

- Oui, c'est... C'est la Reine ! Tu n'es pas censé dire... Oh, peu importe. J'irai qu'avec Castiel, s'il le faut.

Ce fut au tour de Dean de rire aux éclats.

- Ouais ! Awesome ! Un Ange sans mojo et un chasseur amateur, y'a que moi qui vois une catastrophe arriver ?

Quelques heures plus tard, après avoir rejoint la plage et marché très longtemps sous le soleil brûlant, Castiel et Mick découvrirent la carcasse de l'avion, scindée en trois parties, à moitié sur le sable et à moitié dans la jungle. Le nom de la compagnie « United Airlines » était encore visible, ainsi que de multiples valises et autres débris disséminés un peu partout autour de l'épave. Castiel lâcha Mick, qui tomba de nouveau à genoux, en face de l'engin, tout en s'écriant.

- Bloody Hell ! Je me souviens... Nous... Nous étions à bord, pas vrai ?

Castiel, qui commençait à se diriger vers la première valise pour la fouiller, avoua.

- Oui. Au départ de Londres. Après notre enquête sur les descendantes des Sorcières de Samlesbury.

Mick tenta de se remémorer la chasse en question, mais cela ne réussit qu'à lui provoquer un mal de crâne encore plus violent. Cependant, il comprit quelque chose, qui n'avait aucun rapport avec l'Angleterre.

- Castiel... Où sont les autres ?

L'Ange, qui ouvrait les trousses de toilette pour chercher des médicaments, demanda.

- Quels autres ?

- Mais les autres passagers ! Nous n'étions pas seuls dans l'avion !

Castiel releva la tête et regarda de droite et de gauche, avant de répondre.

- C'est vrai. Ils sont peut-être morts ailleurs.

Mick tiqua. L'Ange attrapa des flacons et une bouteille d'eau à moitié vide puis se dirigea vers l'Anglais, toujours sur le sable, en lui donnant ses trouvailles.

- Tiens, des antidouleurs et de l'eau. Ça devrait suffire le temps que je trouve de quoi recoudre ta plaie.

Le blessé prit le tube et avala de suite un cachet avec une bonne lampée d'eau tout en demandant un peu perplexe.

- Pourquoi est-ce que tu sembles si... Normal ? Comme si tu savais quoi faire.

Castiel esquissa un sourire, en avouant.

- Il y a trois ans, Metatron m'a capturé. Comme il ne supportait pas le fait que je ne comprenne jamais ses références littéraires, il m'a transmis tous les livres écrits par les Humains directement dans mon cerveau.

Mick faillit s'étrangler en buvant une autre gorgée, il toussa et reprit.

- Quoi ? Alors, tu... Tu es en train de te servir d'un bouquin, là ?

- Oui. « L'île mystérieuse », de Jules Verne. Sauf que nous nous sommes crashé en avion et non en ballon.

L'Anglais sourit à son tour, tout en se levant difficilement et en se tenant les côtes, il badina.

- Merveilleux, Castiel. Tu pourras jouer les Cyrus Smith dans ce cas.

L'Ange en question plissa les yeux, signe d'incompréhension chez lui.

- Tu connais le livre ?

- Oui, Castiel. Je suis Humain et je sais lire. Jules Verne, c'est un classique, tu sais.

Les deux hommes sourirent tout en reprenant les fouilles des valises.

Quelques jours plus tôt...

C'était décidé. Castiel et Mick partiraient ensemble à Londres pour chasser les Sorcières. Sam trouva intéressant de laisser les deux hommes faire plus ample connaissance mais également de laisser deux apprentis chasseurs faire leurs preuves. Dean bougonnait, comme à son habitude. Pourtant, les deux Winchester accompagnèrent leurs amis à l'aéroport le plus proche du Bunker pour un vol jusqu'à Londres. Alors que le cadet et l'Ange enregistraient les bagages, l'aîné prit Mick à part pour lui dire, avec sérieux.

- Ok, je sais que t'es nouveau ici et que tu ne connais pas encore bien notre Team Free Will. Donc pour que les choses soient claires : Cass est mon meilleur pote, capish ? Il m'a sorti de l'Enfer et c'est notre apprenti chasseur depuis bien plus longtemps que toi. Si jamais il lui arrive quelque chose, n'importe quoi...

- Tu me tueras... compris l'Anglais.

Le Winchester sourit.

- C'est bien, t'apprends vite.

Castiel était impatient de prendre l'avion. Lui, habitué soit à conduire soit à se téléporter, n'avait pas encore inauguré tous les transports humains. Dean rongeait son frein en voyant Castiel se diriger vers le tarmac, sous le regard un peu blasé de son frère.

Le vol dura presque 12h, avec une escale, et durant le trajet, Castiel souriait en découvrant un étrange dessin animé qui passait à la télévision dans l'appareil. Une histoire magique d'une jeune fille qui avait le pouvoir de créer de la glace.

La nuit tomba lentement sur l'étrange île. Mick venait de faire un feu, près de la carcasse de l'avion, avec du bois sec trouvé dans la forêt et des allumettes volées dans les valises. Après de longues fouilles, Castiel mit la main sur une petite boîte contenant du matériel de couture. Se disant que ça ferait l'affaire, il se dirigea avec l'objet en question, vers le feu de l'Anglais. Il montra la boîte, en disant.

- Pour ta plaie. Je n'ai pas encore trouvé d'antiseptique, cela dit.

- Ça ne fait rien, j'ai quelque chose ici qui fera très bien l'affaire.

Il montra du regard un petit tas qu'il avait emmagasiné à côté de lui. Des petits flacons, distribués par les hôtesses de l'air, remplis d'alcool en tout genres : Vodka, Whisky, Gin, etc.

Castiel sourit. Il s'assit près de son collègue, en ordonnant.

- Tu devrais enlever ta chemise.

Mick se mit à rire, tout en secouant la tête et déboutonnant son vêtement, il avoua.

- Jamais encore un homme ne m'avait dit ça.

Il attrapa ensuite un flacon de Whisky, qu'il but d'une traite, et un flacon de Vodka qu'il vida sur sa plaie en grimaçant.

- Nom de Dieu...

Il serra les dents et demanda à l'Ange, pour penser à autre chose.

- Tu sais coudre ?

Ce dernier ouvrit la boîte et commença à enfiler le fil dans l'aiguille en révélant.

- J'ai souvent lutté contre des démons et divers Apocalypses. Mon Trench-coat finissait toujours en lambeaux, ça m'arrivait de le recoudre.

Mick, qui ne pouvait imaginer un Ange coudre, demanda alors.

- Pourquoi ne pas en avoir racheté un nouveau ?

- C'était... Hum... Sentimental ? C'est comme ça que disent les humains, je crois. Dean déteste le changement.

Castiel approcha l'aiguille du feu pour faire un semblant de stérilisation, puis avoua.

- Attention, ça va faire mal.

- J'ai déjà mal.

L'Ange entreprit alors de recoudre la plaie, et de nouveau Mick serra les dents tant la douleur était insupportable.

Quelques jours plus tôt...

Ils arrivèrent à Londres sans encombre. Cependant, ils devaient prendre une voiture de location pour se rendre dans le Comté de Lancashire, là où se déroulerait leur enquête sur les Sorcières de Samlesbury. Très exactement sur les descendantes de Jane Southworth, Jennet Bierley et Ellen Bierley, jugées et condamnées en même temps que les célèbres Sorcières de Pendle.

Mick avait réservé dans un petit hôtel sans prétention, n'ayant plus accès à l'argent des Hommes de Lettres Britanniques, il devait se débrouiller en conséquence.

Une chambre et deux lits, les apprentis chasseurs posèrent bagages et l'Anglais attrapa son dossier pour commencer à travailler sur cette étrange enquête...

Castiel et Mick se réchauffaient devant leur feu de fortune en mangeant un des repas déjà tout préparé trouvé dans la carcasse de l'avion. L'Anglais finissait son troisième flacon d'alcool pour oublier la douleur de sa blessure, dont l'Ange avait bien recousu les plaies. Ils dévoraient avidement une espèce de purée à la viande, emballé dans une assiette en plastique sous un papier d'aluminium, lorsque Castiel dit.

- Il faudrait trouver un moyen de prévenir Sam et Dean.

- Les téléphones ne passent pas. J'ai déjà essayé. En vain.

- Non, je pensais à quelque chose de plus... Surnaturel. On pourrait tenter un appel par le sang.

Contre toute attente, Mick se mit à sourire. Il termina son repas, puis but une gorgée de Whisky, en avouant.

- Je ne sais pas comment tu fais. Nous sommes là, crachés sur une île apparemment déserte dont les passagers de l'avion ont mystérieusement disparu. Pourtant tu sembles stoïque, comme si tout ceci paraissait presque normal. Alors que moi, j'ai beau me servir de tout mon flegme britannique, j'ai quand même l'impression de vivre un épisode de « Lost ». Comment tu fais ?

Castiel posa sa fourchette en plastique et admira le feu quelques secondes, avant de répondre.

- Je vois ceci comme un test. De Père. J'ai failli à ma mission. À mes missions. Un nombre incalculable de fois. J'ai au moins réussi à sauver Dean de l'Enfer, c'est tout ce qui importait pour moi. Mais, peut-être que, à sa façon, Père me donne comme une seconde chance. La possibilité de me débrouiller tout seul. Me montrer que je ne suis pas simplement un Ange ou un chasseur. Mais quelque chose d'autre.

- Un survivant ? comprit Mick.

L'Ange sourit et reprit le cours de son repas.

- Eh bien, oui. Quelque chose comme ça. Et me montrer, par la même occasion que, quoi que la vie ou les humains puissent faire pour nous séparer, les Winchester et moi sommes toujours liés. Nous arriverons à les retrouver, j'en suis sûr.

Mick baissa les yeux, l'air triste, et confia.

- Toi peut-être, oui...

- Comment ça ? Tu crois que les Winchester te détestent ?

- Dean, surtout. Il a été clair là-dessus. Si y'en a un qui doit mourir, ça doit être moi, pas toi.

Castiel comprit alors quelque chose, qui l'avait un peu dérangé jusqu'à présent.

- C'est pour ça... Ce qu'il s'est passé avec les Sorcières de Samlesbury... Ce que tu as fait, c'est parce que...

- Oui...

Même s'il était gêné pour lui, Castiel sourit et avoua.

- Tu sais, il a fallu des mois à Dean pour m'apprécier. Au début, il me détestait aussi.

Mick fit les gros yeux.

- Quoi ? Tu me charries, là ?

- Non. Il me haïssait. Il haïssait mes frères et sœurs. Il me traitait d'emplumé et me prenait pour un lâche ou pour son guérisseur personnel. Il faisait n'importe quoi et ne m'écoutait jamais.

L'Anglais sembla sous le choc.

- Je n'arrive pas à y croire. Comment tu es passé du Super Vilain au meilleur ami ?

- Avec le temps. Et les chasses. Les Apocalypses, aussi. Et, parfois, j'aime à croire que Père a mit Dean sur mon chemin. Comme si nous formions deux pièces d'un puzzle qui se complètent une fois ensemble.

Mick termina sa fiole d'alcool et confessa, les yeux fixés sur les flammes.

- J'aurais voulu le connaître...

Castiel, terminant son repas, questionna.

- Qui ça ? Dieu ?

- Non, mon père à moi. Je n'ai jamais connu mes parents.

- Oh... Comment est-ce possible ?

Mick prit une inspiration et chercha un moyen simple d'expliquer à l'Ange.

- Tu connais tous les livres des Humains ? Eh bien, si je dois prendre une référence littéraire, vois-moi comme Oliver Twist. D'autant plus, qu'il est Anglais, ça s'applique plutôt bien à mon cas...

Castiel comprit la référence et renchérit en disant.

- Oh, je vois. C'est comme si, sur cette île, moi je jouais Cyrus Smith et toi Harbert Brown !

Mick se mit à sourire.

- C'est ça. Sauf que, je n'ai pas 15 ans. Et que nous sommes tous les deux des survivants du vol United Airlines 412...

À suivre...

Informations :

- Je n'ai pas « choisi » cette histoire...

En effet, le 16 octobre 2017, j'ai fait un cauchemar dans lequel j'ai écrit une histoire. Une histoire, que voici.

Alors, si vous trouvez cette fic trop étrange, prenez-vous en à mon cerveau. Mais, faites la queue, moi aussi j'ai des choses à régler avec lui, avant...

Et oui, aussi, voilà des mois et des mois que cette histoire traîne sur mon ordinateur... Je ne publie pas dans l'ordre de mes écrits !

- J'ai rajouté l'enquête sur les Sorcières bien après. (Ce n'était pas dans mon songe)

J'ai pris ça « au hasard ». Je mets entre guillemets, car oui j'ai choisi les Sorcières de Samlesbury au hasard, dans un premier temps. Mais, quand j'ai commencé à faire des recherches pour mon histoire, je me suis rendu compte que tous les noms me semblaient familiers (Pendle, Tour Malkin, Lancashire, etc.) et du coup, j'ai découvert que c'était le thème d'une saga de livres que j'ai lu lorsque j'étais jeune : Les Chroniques de « L'Épouvanteur ». Qui se passe en Angleterre, dans les endroits susnommés.

Et, dans le même genre d'idée, je suis retombée sur une autre saga Britannique qui a bercé mon adolescence : « Magyk » dont un des titres de chapitre du Tome 1 est « 412 » utilisé ici pour le vol de l'avion qui s'est crashé.

- Et enfin, l'histoire est un énorme clin d'œil à la série « Lost », qui fait partie de mon top 3 de mes séries préférées (Avec « Supernatural » et « Gotham » !)

- Oh et, bien sûr, je suis fan de Jules Verne depuis que je sais lire.

J'ai dévoré « Cinq semaines en ballon » quand j'avais 11 ans et ensuite « L'île mystérieuse » à mes 15 ans, donc je n'ai pas fait ces références au hasard !

À lundi prochain pour la suite !

Et Joyeuses Pâques !

Happy Easter !

Beannachtaí na Cásca !