Bonjour à vous, amis lecteurs. Pour ceux qui arriveraient ici pour la première fois, le Sigil du Frappeur est la suite du Feu des Coupes, accessible via mon profil ou par le lien suivant :
s/11543192/1/Harry-Potter-Le-feu-des-Coupes
Pour ceux qui ont lu le Feu, bonne lecture et bonne suite, on se retrouve comme d'habitude en bas de texte pour mes remarques et commentaires afin de vous offrir une lecture plus aisée.
EDIT : suite à un certain nombre de questions, légitimes, j'ai ajouté une petite précision de date. Le chapitre se déroule fin juillet, et les vacances ne sont donc pas encore terminées, loin s'en faut.
Enfin, petit message préventif : non, je ne prétends derrière ce texte à rien d'autre qu'à mon plaisir de lire, et au votre, je l'espère, de lire. Tous les droits divers et variés appartiennent à une autre, une certaine JKR
L'ombre du danger
Severus Rogue était bien des choses, mais pas un pleutre, un lâche ou un faible. En dépit de la croyance commune, il y avait un courage fort et puissant chez les Serpentards. Il ne consistait pas, il était vrai, à charger l'ennemi en braillant comme un idiot de Gryffondor, certes. Car le courage des Vert et Argent était bien plus discret et invisible, aux yeux du commun des sorciers, mais pas moins important pour autant. Leur courage, que Severus Rogue avait en quantité, était celui de passer pour un autre en toute circonstance, de cacher leurs ambitions et leurs pensées, et ainsi, gagner des informations importantes ou manipuler l'ennemi pour qu'ensuite, l'imbécile Rouge et Or puisse courir bêtement devant le danger, baguette au clair. Oui, Severeus Rogue était courageux, mai aussi terriblement sectaire contre les Gryffondors. Il se l'avouait d'ailleurs, de temps à autre, bien qu'à lui seul et à nul autre.
Ce jour-là, justement, Severus puisait dans tout son courage serpentard pour affronter le danger, terrible et impitoyable. Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, avait convoqué tous ses mangemorts, du moins ceux encore en vie et libres, dans l'antique manoir de Lucius Malefoy. Severus avait survécu à la précédente convocation, lors de laquelle son retard à venir au cimetière de Little Hangleton comme sa loyauté avaient été passé au crible. Et seul son don le plus tenace pour l'Occlumencie lui avait permis d'échapper au funeste destin d'Igor Karkaroff, retrouvé mort quelques jours plus tard. Aujourd'hui donc, Severus avait été appelé pour que les Mangemorts étudient leurs stratégies pour les mois à venir afin de renverser le Ministère et prendre le pouvoir pour, selon leur opinion, sauver le monde sorcier. Mais Severus savait déjà où cette réunion les mènerait. Lucius n'ayant pas été démasqué, tout comme Macnair et les autres, et le ministre Fudge ayant décidé de ne pas souscrire aux témoignages de Potter et d'Albus Dumbledore, la stratégie à développer était donc des plus simples. Rester cacher, accroitre ses forces et mettre la pression sur Dumbledore, Potter et l'Ordre.
Quelques heures plus tard, Severus repartit pour Poudlard. Les ordres et la réunion avaient donc été quasiment sans surprise. Lucius et Walden Macnair avaient pour mission d'apporter leurs idées et leurs influences pour aider Fudge et son cabinet à s'en prendre à Potter et Dumbledore, afin de saper leur influence et leur parole. Cet ordre, bien que logique, n'avait pas été sans difficulté, Macnair ayant manifesté bruyamment son envie de trancher quelques têtes. Severus songea que Walden n'était pas passé loin d'un doloris lors de son coup de colère. Greyback et quelques autres habitués à flirter avec les limites de la loi s'occuperait d'organiser la guérilla contre l'Ordre du Phénix. Les missions les plus inhabituelles avaient échouées à Severus lui-même, finalement, ainsi qu'à Queudver et à Nott. Car le Seigneur des Ténèbres était soucieux. De Potter. Ce dernier n'aurait pas du pouvoir s'échapper du cimetière, le plan prévoyait qu'il y meurt. Or, Harry Potter non seulement avait pu s'enfuir, mais avait réussi à tenir tête à Voldemort en combat singulier. Pas longtemps, certes, mais infiniment plus que ce à quoi on aurait du s'attendre de la part d'un quatrième année. Même sans prendre en compte l'événement troublant du dôme d'or, Potter aurait du mourir plus tôt contre le Seigneur des Ténèbres. Ainsi, Nott devrait donc travailler à résoudre ce problème de dôme lumineux, et Severus et Queudver de leur côté, devraient donc travailler à obtenir la prophétie pour le compte de Voldemort. En franchissant le lourd portail du manoir Malefoy, Severus Rogue eut un sourire en songeant que c'était cette même prophétie qui l'avait finalement amené à trahir purement et définitivement les Mangemorts.
0000000000000000000000000000000
A plus de deux mille de kilomètres de là, un autre homme attendait patiemment dans une cabane en bois dans la montagne. Les cheveux dressés tels des épées noires en pleine bataille, une paire de lunette ronde sur le nez, une poignée de valise dans sa main droite et une ceinture en cuir noir dans sa main gauche et un tissu translucide roulé autour du cou, le jeune garçon, encore adolescent, se tenait debout, près d'un feu qui brûlait lentement et sans trop de force dans une cheminée rustique au centre de la cabane. Il se tenait droit, détendu, comme s'il attendait quelque chose. Mais il n'y avait que deux autres êtres humains dans cette demeure, un jeune homme roux, grand avec un visage dur mais souriant, entre vingt et trente ans, calé dans un épais fauteuil. Et celui-ci ne semblait rien attendre de particulier pourtant. Et le dernier occupant de la cabane était une jeune femme dans le même âge que le rouquin, très en beauté malgré une crête de cheveux violets et verts sur la tête. Elle aussi tenait la ceinture en cuir noir dans une main.
« Tu es sûr de n'avoir rien oublié, Harry ? Les portoloins internationaux sont compliqués à obtenir, et ma cheminette ne me permet pas de joindre l'étranger. »
Harry Potter, puisqu'il s'agissait de lui, se tourna vers Charlie Weasley avec un sourire. Cela ne devait être que la cinquième fois que la question était posée. Certes, la première fois avait été pertinente, même si Harry était certain qu'il aurait pu survivre sans le T-shirt et le jean qu'il avait laissés dans un coin de l'armoire que Charlie lui avait prêté. Mais maintenant, après avoir refait deux fois le tour de la cabane, il était certain de n'avoir rien oublié.
« Non Charlie, je t'assure que j'ai tout pris cette fois. Et oui, j'ai bien le courrier d'Antonov » La dernière phrase avait été ajoutée avant même que Charlie n'ait fini d'inspirer pour lui poser cette question-là. Pour la cinquième fois, elle-aussi. Et la réplique fit naître un petit ricanement moqueur chez la jeune femme.
Car si Harry Potter était dans la cabane roumaine de Charlie, c'était pour tenir son engagement auprès de Guennadi Antonov, directeur mondial des êtres et créatures magiques à l'ICW. Harry avait ainsi passé deux semaines avec Charlie dans la réserve de dragons de Roumanie, à parler aux dragons en présence des dragonniers. Ils avaient commencés par le Magyar à pointes du Tournoi des trois sorciers, et la dragonne avait paru heureuse, si ce mot pouvait s'appliquer à un dragon, de revoir Harry. Les différents échanges qu'il avait eu avec elle et les autres dragons sélectionnés avait permis de mettre au jour de nombreux problèmes dans la réserve, allant de l'alimentation des dragons (Qui aurait pensé que le Noir des Hébrides, originaire des froides îles d'Ecosse, préfère en réalité le bœuf aux moutons et aux poissons ?) aux différentes mœurs intra-espèce et inter-espèces (Non, placer le Boutefeu à côté du Magyar n'est pas une bonne idée, ils sont trop territoriaux tous les deux. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, lorsque le Pansedefer vous crache du feu dessus, c'est qu'il est heureux de vous voir et vous aime beaucoup. Non, les soigneurs du Pansedefer n'aiment pas cela, et oui, le Pansedefer ne le fera plus à l'avenir).
Charlie et Harry avaient remplis sans soucis les attentes d'Antonov, et les avaient même largement dépassés. Les nombreuses informations engrangées ont permises d'améliorer le fonctionnement de la réserve, et compte tenu de son rôle, Charlie Weasley serait surement amené à aller former des dragonniers de par le monde, voire à reprendre la direction d'une réserve vu le succès que leur équipe étonnante et détonante avait rencontré.
Quant à la jeune femme debout aux côté d'Harry, Nymphadora Tonks, qui préférait se faire appeler par son seul nom de famille, était là pour assurer la sécurité de Potter au quotidien. Pas face aux dragons, cela était du ressort de Charlie et des soigneurs en général, mais face à la menace du retour de Voldemort. Et malgré sa maladresse cataclysmique (Harry avait manqué se faire bruler par un dragon effrayé par une chute de Tonks lors de leur approche), elle avait été choisie pour son métier de traqueuse de mages noirs bien sur, mais aussi pour son âge qui lui permettrait de faire moins visible au milieu d'Harry et Charlie Weasley, et surtout pour son don de métamorphomage. Après tout, comment connaître le niveau de protection attribué à Harry si son garde du corps changeait de visage chaque jour ? En plus, Tonks et Charlie se connaissaient depuis Poudlard, n'étant séparé que d'une année. Harry s'était même fait la réflexion, lors de son arrivée en Roumanie, qu'il y avait du y avoir quelque chose entre eux vu la gêne initiale entre les deux adultes. Mais la jeune auror s'était montré être une compagnie formidable, toujours un sourire aux lèvres et prête à vous le communiquer par une maladresse ou un zeste de métamorphomagie. Ce que, Tonks lui avait expliqué un soir, son instructeur Alastor « Fol-Œil » Maugrey (le véritable, cette fois) appelait « utilisation irraisonnée et stupide de ton pouvoir, Nympadora ». Harry apprit également à ses dépens que seuls ses parents et Fol-Œil avait le droit d'appeler Tonks Nymphadora.
Tout ceci expliquait donc la présence de Tonks et Harry dans la cabane de Charlie en cette douce fin du mois de juillet dans les fraîches montagnes roumaines, un portoloin international en main, prêts à retourner en Angleterre. Dans quelques minutes maintenant, l'horloge indiquerait bientôt vingt heures, et même si Harry sentait la faim le tirailler, il savait qu'il lui faudrait attendre Londres et la maison de Sirius pour pouvoir manger. Charlie aussi, avait noté l'heure et salua Harry une dernière fois, lui recommandant de transmettre toutes ses meilleures pensées à sa famille, promesse que comptait bien honorer Harry. Puis le jeune Weasley souhaita un bon retour à Tonks, d'une façon qu'Harry jugea un peu raide, de chaque côté, ce qui le conforta dans son idée que leur passé commun avait été plus étoffé que ce que chacun d'eux, ou Dumbledore, avait pu dire, au début de cette aventure. Pendant ce temps, Harry déplia sa cape et se cacha dessous. Car déjà, la petite horloge sur le manteau de la cheminée frappait le premier des huit coups, et dans le même temps, Harry ressentit cette désagréable sensation de crochet le prendre par les tripes. Il atterrit dans une ruelle de ville, Londres si tout s'état bien passé, Tonks avec lui, bien qu'elle manqua de chuter à l'atterrissage. De son côté, Harry avait promptement lâché ceinture et malle pour dégainer sa baguette, toujours à l'abri, espérait-il, sous sa cape. La ruelle était déserte, même s'il était encore tôt, dix-huit heures ici. Le soleil éclairait encore le grand boulevard sur lequel la ruelle débouchait, mais même lui ne semblait pas très occupé. De chaque côté, les grandes surfaces de briques rouge qui composaient les immeubles alentour les étouffaient tandis que Tonks tournait autour de lui, lançant des sorts qu'Harry supposait être de détection, avant de lui faire signe de se montrer, visiblement soulagée.
« Très bien, il n'y a personne et pas de danger. Tiens, lis-ça, puis suis-moi. » Lui ordonna-t-elle en lui tendit un morceau de parchemin déchiré. Dessus était inscrit : « Le quartier général de l'Ordre du Phénix se trouve au 12 Square Grimmauld, Londres. » Perplexe, Harry redressa le regard vers Tonks qui ne l'aperçut pas et se mit en marche aussitôt. Contraint de suivre le mouvement, Harry saisit sa malle et suivit son gardien, baguette en main et cape autour du cou. Ils obliquèrent deux ou trois fois avant de déboucher sur une petite place entourée d'immeubles de briques rouge. Au centre, un petit square faisait office d'îlot de verdure, ceint par un petit grillage vert. Tonks lui indiqua l'un des immeubles, le numéro 12, justement, vers lequel ils avancèrent à grands pas avant de s'y engouffrer, non sans un dernier coup d'œil circulaire de sécurité.
« Bienvenu au Square Grimmauld, Harry. Bienvenu chez moi ! » La voix chaleureuse et vibrante de Sirius le saisit de plein fouet, et il lâcha lourdement sa valise avant de se jeter dans ses bras. Cela faisait trop longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Avant la troisième tâche, la mort de Cédric et le retour de Voldemort, une autre époque, une éternité pour lui. Mais peu lui important, Sirius était là, et dans autre chose qu'une caverne sombre, froide et humide. Harry mit du temps à réaliser qu'ils n'étaient pas seuls dans l'entrée. Derrière Sirius, Remus Lupin, son ancien professeur au visage fatigué aux cheveux déjà grissonnants lui adressaient un sourire radieux et chaleureux. Tonks venait de le dépasser saluant Sirius d'un geste de la tête avant d'étreindre Remus et de continuer par le couloir derrière lui, entraînant les maraudeurs et Harry dans son sillage.
Ils avaient traversé un long couloir sombre. Une tapisserie verte délavée, souvent en lambeaux, pendait sur les murs, éclairée uniquement par des lanternes dont la plupart étaient défaillantes. En chemin, Sirius lui expliqua que, oui, c'était bien là la maison qu'il avait hérité de sa mère. Tonks, Remus et lui demandèrent comment ses vacances s'étaient passées tout en l'emmenant vers la cuisine. La porte au bout du couloir s'ouvrit sous l'impulsion d'Arthur Weasley, innondant le couloir glauque d'une lumière chaude et d'une lourde discussion. Il reconnut au loin la voix de Molly Weasley, ordonnant aux jumeaux de révéler d'où leur venait l'argent. Ce à quoi la discussion entrecoupée des deux terreurs rousses lui répondit en noyant le poisson. Harry était persuadé que la matriarche serait repartie dans l'arène contre ses fils si elle n'était pas apparue à travers l'embrasure et n'avait fini par voir Harry et son escorte, et quelque part au fond delui, il fut soulagé d'interrompte cette conversation. Molly n'avait vraiment pas l'air d'apprécier que Fred et Georges aient reçu assez d'argent pour monter leur boutique en remplacement du pari perdu l'été dernier. Peut-être serait-elle suffisamment en colère pour en vouloir à Harry de leur avoir donné cette somme ?
« Harry, mon chéri, entre vite, nous t'attendions pour manger. Nous nous sommes dit que tu voudrais manger tôt. Comment va Charlie ? »
Les questions de Molly l'avaient assaillis, s'inquiétant de savoir s'il avait bien mangé chez Charlie, avait-il pris des risques, les dragons étaient dangereux mon cher Harry, comment vivait Charlie, était-il bien installé. Intérieurement, Harry sourit intérieurement, Molly était toujours la même, soucieuse pour tous et pleine de sollicitude, s'inquiétant de l'alimentation de ses enfants, ainsi que d'Hermione et lui-même. Harry la rassura, tant sur sa santé et sur celle de son fils. Sirius, rapidement, se joint aussi à la discussion, se renseignant sur la mission dans la réserve, tandis que toute l'assemblée s'attablait. Outre la famille Weasley, presque au grand complet, et Remus, Sirius et Tonks, étaient également présent Alastor Maugrey (le vrai, cette fois-ci, ce qui avait fait marqué un temps d'arrêt à Harry), ainsi qu'un grand homme noir et chauve, portant une robe africaine mauve qui tranchait avec les robes classiques anglaises tout autour. Kingsley Shacklebolt s'était présenté à lui, un auror lui aussi, collègue et ami de Tonks. Il semblait être du même âge que Sirius et Remus, mais ni les uns ni les autres ne semblaient se connaître, Kinsgley devait donc être légèrement plus vieux qu'eux. Ou alors, venir effectivement d'Afrique comme sa robe le laissait penser. A côté de lui, une femme blonde entre deux âges, légèrement gironde et enthousiaste avait embrassé Harry. Emmeline Vance, elle, travaillait sur le chemin de Traverse dans une boutique d'apothicaire. Puis Molly avait ordonné que tous s'assoit, et tous avaient obéis et commencé le diner, un peu tôt même pour des Anglais, mais nécessaire pour satisfaire leur invité d'honneur.
Le repas s'était poursuivi, chaleureux et entrecoupé de tranches de rigolades fournies par les jumeaux et d'anecdotes savoureuses de son expérience avec les dragons, amenés par Harry. Chacune d'entre elles étaient accompagnées d'encouragements et de félicitations de la part de Remus et Sirius, et d'inquiétudes et de reproches voilés de la part de Molly. Une fois le repas terminé, les gens s'étaient rapprochés en petits groupes. Ron et Ginny avaient rejoint Harry et Sirius, et avaient continué à parler de vacances et de dragons, même si les Weasley avaient aussi beaucoup posé de questions sur Charlie. En revanche, les questions d'Harry sur ce qu'était l'Ordre furent éludées par son parrain, avec un regard vers Molly. A l'autre bout, les jumeaux discutaient à voix basse avec Remus, lançant de temps à autre un regard amusé vers Sirius, et baissant encore plus le volume lorsque la mère des deux trublions passait derrière eux. Enfin, près de la porte à côté d'Harry et des autres, Emmeline Vance, Kingsley Shacklebolt, Arthur et Tonks parlaient rapidement, d'un air concentré. Quelques mots parvinrent aux oreilles d'Harry, à propos de tour de garde et de lois, sans écouter plus avantage. Après tout, qui pouvait résister à une blague de Sirius ? Pas lui ni Ron et Ginny, en tout cas. Leurs éclats de rires retentirent encore longtemps.
Quelques heures plus tard, Ron le menait à la chambre qu'ils partageaient dans la demeure. Ils venaient de croiser un elfe horrible qui les avaient poursuivi en les insultant jusque à ce que Sirius, du rez-de-chaussée, ne hurle à l'elfe, visiblement prénommé Kreattur, de se taire et de cesser de les importuner. Passablement inquiet, Harry avait continué à la suite de Ron dans les escaliers jusqu'à la porte du troisième étage. Leur chambre était tapissée de vieux papiers peints verts rayés de blanc, et deux lits simples étaient disposés de part et d'autres. Mais ce qui attira l'attention d'Harry, c'était la chouette blanche sur son perchoir dans un coin de la pièce qui l'accueillit d'un hululement joyeux. Hedwige n'avait pas été autorisée à suivre son maître en Roumanie, pour des raisons de sécurité que Charlie avait du lui expliqué. Les dragons, après tout, sont carnivores, et même si aucune espèce n'était connue pour manger des rapaces, plusieurs chouettes de soigneurs avaient déjà été victimes de chasses accidentelles. Harry alla la caresser, lui murmurant son plaisir de la revoir, avant de s'assoir sur son lit, tout comme Ron en avait fait. Il put enfin poser les questions qui lui pesaient et auxquelles aucun adulte n'avait daigné lui répondre, même ceux en qui il avait le plus confiance. Qu'était-ce que l'Ordre dont Tonks lui avait parlé? Ron entreprit de lui raconter tout ce qu'il savait, ce qu'il avait appris, notamment par ses frères. L'Ordre du Phénix était en fait une société secrète, en dehors du Ministère de la Magie, dirigée et fondée par Albus Dumbledore lors de la première guerre contre Voldemort. A l'époque, le directeur avait rassemblé plusieurs sorciers dignes de confiance pour lutter contre les mangemorts, parmi lesquels, entre autres, les défunts oncles de Ron, les parents d'Harry et les autres maraudeurs. Avec le retour de Voldemort (Ron avait eu besoin du pis-aller de « Tu-sais-qui », ce qui arracha un rictus à Harry), Dumbledore avait rassemblé de nouveau l'Ordre, en y incorporant de nouveaux membres. Et la maison de Sirius, récemment héritée, servait de quartier général. Ce qui était une bonne chose, puisque le ministre Fudge continuait de dénier la vérité. Ron avait même entendu certaines conversations des adultes, et le ministère semblait faire tout son possible pour évincer Dumbledore, et mettre la pression sur Harry. « Une bonne chose que tu sois parti en Roumanie pour l'ICW, Papa dit que grâce à cela, ils n'ont pas pu s'en prendre à toi. Mais ça ne va pas durer. » Pire, ajouta Ron, Dumbledore venait déjà d'être suspendu de son poste de Grand Manitou, et d'après le père de Ron, ce ne serait que le début des mesures de rétorsion. Quant à Barty Croupton, il tenait de son frère Percy, qui travaillait toujours avec lui, que l'ancien directeur de la justice magique n'était pas non plus en bonne vue. Croupton s'était rallié au début des vacances à Dumbledore en lui apportant son soutien publiquement contre Voldemort lors de la motion de censure qui avait vu le directeur se faire retirer son titre de Manitou, et depuis, Croupton était également dans le collimateur de Fudge. Percy avait revélé que certains bruits de couloirs parlaient d'affecter son supérieur à une mission de coopération avec l'Australie sur le prochain tournoi de Bavboules. « Un veritable placard pour Croupton, si tu veux mon avis, Harry. » Cela dit, Barty ne faisait pas partie de l'Ordre, lui, Ron en était certain. D'ailleurs, outre les personnes déjà présentes ce soir, il lui révéla avoir vu passer aux réunions Dumbledore, bien sûr, mais également un type un peu louche, un certain Mondingus Fletcher avec qui Sirius et les jumeaux discutaient régulièrement avec des airs de comploteurs, et Bill, son frère. Et bien sûr, Maugrey, en tout cas, le vrai Maugrey. Ron lui expliqua son choc en voyant l'ex-auror, pour de vrai cette fois. Il y en avait surement d'autres, lui avait-il dit, mais il ne les avait pas encore vus. Et pour l'instant, les seules informations que Ron avait pu amasser via Fred et Georges, c'était que l'Ordre protégeait une chose importante aux yeux de Voldemort. Harry se redressa sur son lit. « Quoi donc ? Une arme ? Un artefact ? » Ron n'en savait rien, hélas. Un bruit mat derrière leur porte les interrompit, Harry et Ron se levèrent pour ouvrir, mais ils ne virent rien, à part la part d'oreilles flottantes de l'elfe (Kreattur, parvint à se souvenir Harry) s'enfuir dans le couloir.
« Fais attention à lui Harry, cet elfe est une vraie plaie. Il n'obéit qu'à Sirius. Et encore. »
Harry lui jeta un regard équivoque, depuis Dobby et la S.A.L.E., il avait toujours gardé un œil sur ces petites créatures. Cela dit, réfléchit-il, cet elfe faisait tout pour se faire détester. Il retourna sur son lit, tout comme Ron venait de le faire, et un silence un peu lourd s'installa. Son ami lissait en permanence le drap en dessous de lui, d'un air qui semblait détendu et rêveur. Harry l'observa profondément, il y avait quelque chose d'étrange chez Ron à l'instant. Il l'entendit se racler la gorge plusieurs fois, et relever les yeux vers lui, hésitant. De son côté, Harry sortit sa baguette de sa poche, jonglant avec elle.
« Ecoute, Harry, je… Je suis désolé. Pour l'an dernier, je veux dire. Je n'aurais pas du me comporter comme ça. » Ron continua ainsi quelques phrases, présentant une nouvelle fois ses excuses pour son abandon d'Harry lors du Tournoi. Mais Harry était décidé à tourner la page. Cédric était mort dans ce maudit tournoi, Voldemort était revenu et il fallait faire front commun. Aussi interrompit-il son ami en lui assurant que c'était oublié. C'était un mensonge, bien sûr, Harry savait qu'il ne pourrait pas oublier, mais il lui avait sincèrement pardonné, et c'était là tout ce qui comptait.
Notes de l'auteur : voilà, chose promise, chose due, voici le début de la suite du Feu. Je préfère être honnête, je vous poste le chapitre en ce jour de Noël comme cadeau, mais j'ai trop peu pris d'avance pour vous poster au rythme précédent. Avec les fêtes de fin d'années, je doute de pouvoir poster avant le début de l'année prochaine (d'autant que je pars de chez moi demain, je n'aurais pas mon PC sous le coude). Et ensuite, je compte m'en tenir au rythme initialement prévu pour le Feu d'un chapitre par semaine. Inutile de me menacer, je suis insensible aux chantages (par contre, je prends les pots-de-vin ;) )
Comme d'habitude chez moi, les mots ont un sens, les titres également. Parfois, cela relève juste du clin d'oeil, parfois, cela sert l'intrigue. Vous pouvez vous amusez si vous le souhaitez, à résoudre ce jeu de pistes. A ce propos, je compte de moins en moins vous donner de réponses aux questions que vous pourriez poser en review. J'ai toujours été avare en réponse franche de ce côté-là (même si je vous ai toujours répondu avec franchise et honnêteté), mais vous pourriez trouver les réponses de certaines énigmes, et je ne souhaite pas "divulgâcher" (non, je ne suis pas québécois, mais j'ai découvert le mot et je le trouve original et parfaitement adapté) l'intrigue à tous. Si le Sigil, tout comme le Feu, n'est pas trop concerné, le Complexe du Messie et le Syndrôme de Dieu (Oui, ce sont les titres des tomes 6 et 7 !) seront bien plus complexes.
Ce premier chapitre, comme les autres, sera un peu "léger" et drôle. Profitez en tant que ça dure, je viens de recevoir un hibou de Sybille Trelawney, le temps va se couvrir prochainement. L'Orage couve...
En termes de longueur, ce premier chapitre est long, et je me suis retenu. Certains seront plus courts probablement, mais comme pour le Feu, les chapitres sont déjà découpés et je ne devrais pas les rallonger juste pour meubler. En revanche, je pense que cela concernera peu de chapitres, la majorité du texte devrait être de cette longueur-là (le chapitre 2, par exemple, devrait être fondamentalement long). Le Feu était de 47000 mots environ (Fanfiction m'en donne env. 60 000, je vous ais donc beaucoup parlé ^^), le Sigil est parti pour surement doubler cette longueur...
Enfin, il est temps de s'arrêter. Bonne lecture, bonne fête de fin d'année, et à l'année prochaine pour le chapitre 2 !
