Chapitre 1

It's…

Pour les besoins d'un pv, les News avaient pris l'avion pour une quinzaine d'heure de vol en direction de Paris où ils devaient rester environ une semaine. Et pendant tout le vol, Tegoshi avait, à intervalles réguliers, harcelé Koyama, à côté duquel il était assis, à un seul sujet.

- S'il te plait, Keii-chan ! insista-t-il encore en quittant l'appareil enfin posé sur le tarmac de Roissy.

- Pour la centième fois, Tego, on n'y va pas pour ça mais pour bosser, répondit l'aîné du groupe, imperturbable.

- Je sais, mais ça ne prendrait qu'une journée ! argumenta le plus jeune en faisant la moue. Je t'en prie !

- Et comme je te le répète depuis Narita, ce n'est pas à moi qu'il faut demander, mais à Pi.

- Mais tu sais aussi bien que moi qu'il ne voudra jamais ! désespéra Yuya.

- C'est lui le leader, rappela Keiichiro.

- Mou…

Il y eut plusieurs minutes de silence reposantes, tandis que les six membres du groupe et leur staff se dirigeaient vers les tapis roulants pour reprendre leurs bagages, puis, obstiné, le cadet sautilla jusqu'à Yamashita et harponna son bras.

- Ne, Pï-chan, combien tu m'aime ?

- Toi, tu as quelque chose à me demander… déduisit l'interpellé qui le connaissait bien.

- On pourrait passer une toute petite mini minusculement ridicule journée à Disneyland ? se lança finalement Tegoshi.

La surprise força Tomohisa à s'immobiliser, valise à la main et il regarda son ami, ébahi.

- Pardon ?

- S'il te plait, Pi-chan !

- Tu te fiche de moi là, pas vrai ?

- Onegaaaaaai ! fit encore le plus jeune en joignant les mains sous son menton, tout en faisant à son leader les yeux de chat potté auxquels personne ne résistait jamais longtemps.

- Tego, non, pas question, refusa pourtant fermement Yamapi, bien décidé à ne pas se laisser attendrir par la bouille trop chou du plus jeune, qui en usait bien trop souvent à son goût pour les faire céder. On y va pou travailler, pas pour s'amuser.

- C'est ce que je lui répète en boucle depuis Tokyo, intervint Koyama en passant près d'eux, avant de les dépasser pour rejoindre Shige parti devant.

- Mais une seule toute petite journée sur une semaine, 'i ! Onegai !

- Tego, j'ai dis non. En plus, on a aussi Disneyland chez nous, donc je vois pas l'intérêt.

- Mais c'est pas pareil !

- Tego…

Dépité mais pas encore vaincu, Yuya lâcha le bras de son aîné et alla s'emparer de celui de Massu, un peu en arrière, qu'il traîna jusqu'à Yamashita.

- Massu, dis-lui, toi ! exigea-t-il en le poussant devant ce dernier.

- He ? Dire quoi ? fit son meilleur ami, qui n'avait rien suivi.

- Qu'utiliser une seule journée sur sept pour s'amuser tous ensemble à Disneyland, c'est pas grave !

- Anooo… hésita le concerné sous le regard franchement désapprobateur de leur leader. Sans moi sur ce coup-là, s'excusa finalement le plus âgé des deux, avant de filer sans demander son reste.

- Lâcheur ! lui cria Yuya, mécontent.

- Bon, maintenant, Tego, tu arrête tes caprices et tu avance ou on est encore là dans deux heures, asséna Tomohisa en accélérant lui-même le pas pour rejoindre Ryo.

La sortie de l'aéroport, la montée dans le minibus et le trajet jusqu'à l'hôtel se firent en discutions joyeuses, sauf pour le cadet, qui, enfermé dans un silence renfrogné, ne participa pas. La répartition des chambres, qui était presque toujours la même (Tegomass, KoyaShige et RyoPi), se passa rapidement et chaque binôme se hâta d'aller dans la sienne prendre une douche bien méritée après toutes ces heures de vol.

Ouvrant sa valise sur son lit, Masuda jeta un coup d'œil peu amène à son ami qui s'était assis sur son propre lit, lèvres pincées et bras croisés sur la poitrine.

- Arrête de bouder, c'est pénible, lâcha Takahisa après quelques minutes d'un silence obstiné de son camarade. Tu le savais qu'on allait à Paris pour bosser et pas pour s'amuser, alors t'étonne pas que Pi veuille pas.

- Je pensais que mon meilleur ami me soutiendrait ! rétorqua Tegoshi.

- Le meilleur ami, il tient bizarrement à la vie, répliqua Massu. Tu sais pourtant qu'il vaut mieux pas revenir à la charge quand Pi dit "non", mais toi, tu insiste.

De nouveau un silence renfrogné. Le cadet n'avait pas l'habitude de se faire rabrouer à ce point et surtout pas par Takahisa. D'ailleurs, ce dernier ne semblait pas avoir terminé, car il reprit :

- Tu sais que je t'adore, mais là, franchement, t'abuse et tu te comporte pire qu'un gosse. Je vais prendre une douche. J'espère qu'à mon retour, tu seras redevenu adulte.

Sur ces mots, l'aîné empoigna ses affaires et sa trousse de toilette, puis s'enferma dans la salle de bain, laissant un Tegoshi stupéfait. D'habitude, quelle que soit la lubie qui le prenait, son Massu était toujours de son côté. A la grande exaspération de tous (surtout de Ryo qui n'était pas le plus patient d'entre eux), Tegomass étaient toujours solidaires quoi qu'il arrive. Toujours. Alors Yuya ne comprenait pas quelle mouche pouvait bien le piquer. Il était peut-être de mauvaise humeur parce qu'il avait faim. Oui, ça devait être ça. Quelle autre raison aurait-il eu de le rembarrer comme ça, alors qu'ils étaient presque siamois à force d'être toujours fourrés ensemble ?

Un quart d'heure plus tard, l'aîné quittait la petite pièce carrelée et son cadet l'accueillit avec le sourire dont lui seul avait le secret, sa mauvaise humeur évanouie au profit de sa volonté de dérider son compagnon.

- Ne, Massu, t'as faim ? J'ai des onigiris dans mon sac si tu veux.

- Non merci, répondit Masuda en s'allongeant sur son lit, dos à son ami.

Cette fois franchement ébahi, Tegoshi resta quelques instants figé, à fixer le dos de son camarade de chambrée, avant de se décider à réagir. Massu avait refusé de la nourriture. Massu ne refusait JAMAIS de nourriture. Ce n'était pas normal. Il y avait vraiment un problème.

- Massu ? Qu'est ce qui ne va pas ? s'enquit-il doucement en s'asseyant sur le lit voisin, tout près de son ami, avant de s'allonger à côté de lui comme il le faisait souvent et de le prendre dans ses bras.

- Rien du tout ! Tu peux pas me fiche la paix pour une fois non ?

La sècheresse de la réponse, plus qu'inhabituelle, blessa Yuya, qui sentit les larmes lui monter aux yeux. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Il lui en voulait de l'avoir accusé de lâcheté ? Un petit reniflement lui échappa et un claquement de langue exaspéré lui répondit.

- Ah tu vas pas te mettre à pleurer maintenant, non ? s'exclama Takahisa, agacé. T'as 23 ans, Tego, pas 10 ! Ah, tu m'énerve !

Sur ces paroles, il empoigna sa valise non défaite et, avant que le plus jeune ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, il quitta la chambre pour aller frapper à celle de leurs voisins. Ce fut Shige qui ouvrit.

- Bah Massu, qu'est ce que tu… commença le cadet en second du groupe.

- Keii est là ? le coupa abruptement l'interpellé.

- Ben oui, où veux-tu qu'il soit ? fit Kato, interloqué.

L'écartant de la main de façon impolie, il s'invita dans la chambre et marcha tout droit jusqu'à Koyama, qui le regarda approcher d'un air surpris.

- Tu en fais une tête… Ca ne v…

- Keii, rend-moi service, le coupa Masuda. Change de chambre avec moi pour le séjour, s'il te plait.