Voici le prologue d'une fiction intitulée " Onely your tear drop " En espérant que ça vous plaise ! :).


Sa main démêlant ses cheveux, elle attrape une de ses mèches blondes puis l'entortille autour de son index. Ensuite elle fait ce qu'elle appelle « un pont » avec cette mèche, la faisant bomber en la maintenant entre son pouce et son majeur. Son index applatit plusieurs fois « le pont » et passe même au travers. De sa main droite, elle fait cliqueter ses ongles vernis rouge sang sur le comptoir. Ce comportment nous indique sa nervosité. Agacée de jouer avec sa mèche, elle la laisse retomber le long de sa joue et saisit le verre qui se trouve devant elle trônant sur le marbre glacial. Elle le prend délicatement, et boit une gorgée du liquide bleu qui au passage lui brûle la gorge. Elle fronce les sourcils. Non, le « Lagon Bleu » ce n'est pas pour elle. Pourtant, à chaque fois qu'elle vient dans ce bar elle commande le même cocktail. Elle se dit qu'à force elle finira par s'habituer au goût de la vodka ( trop présent) , du curaçao ( qui donne cette étrange couleur bleu ) et du jus de citron. La jeune femme regarde sa montre qui lui indique vingt trois heures passées, l'heure de partir. Elle quitte le bar sans un bruit ( après avoir payé et bien entendu sans avoir fini son verre ) . Personne ne sait où elle se rend, et tout le monde s'en contre fiche pour ainsi dire. Ce n'est qu'une femme, partant seule d'un bar tard dans la nuit, n'est ce pas ? Une fois dehors, elle frissonne. Sa veste en cuire est déffinitivement trop courte, le vent lui glace les entrailles se faufilant farouchement en dessous de son pull en cashmire écru. Ses escarpins bleus nuit sont trop étroits, elle se doutait bien qu'elle aurait du écouter le conseil du vendeur et prendre une taille au dessus, mais Madame est bien trop têtue. Son jean G-STAR est trop grand à la taille, mais sa ceinture est trop sérrée ce qu'il l'empêche de bouger comme elle le souhaite. « Pourvu que ce fichu taxi arrive, et vite ! » le maudit elle d'ores et déjà. Après cinq minutes qui lui parurent trois heures, elle se faufile à l'intérieur du premier taxi arrivé, lui indiquet gentiement, avec une pointe d'amertume dans la voix la direction à prendre. « A Shibuya, l'allée centrale s'il vous plait. » Le temps lui paraît long, l'espace trop petit et le silence terriblement lourd. Elle est toujours aussi nerveuse, alors elle critique intérieurement le taxi. « Même pas fichu de passer un coup d'aspirateur ! C'est la nouvelle mode la porcherie pour attirer les clients ? » « Allé Papi, même un escargot irait plus vite que toi ! » Puis le taxi s'arrête, elle paie et marche jusqu'à l'immeuble voulu. Dans son sac se trouve un million de yen, des faux, mais il n'aura pas le temps de s'en rendre compte. Elle s'aspèrge de son parfum fétiche puis frappe à la porte, un homme d'une quarantaine d'année lui ouvre et l'invite à entrer.

« Content de vous revoir, Rose.

- Mais moi de même, lui sourit elle avec une étincelle diabolique dans le regard. »

Puis la porte se referme, laissant pour seule indice une seule et unique goutte de parfum Miss Dior s'écraser sur le sol.