Chapitre 1: Réveil
3 mai 1998. Alors que la nuit tombe sur l'école de sorcellerie Poudlard, un jeune homme ouvrit les yeux. Son esprit était encore embrumé. Harry Potter prit ses lunettes et vit qu'il se trouvait dans son ancien dortoir. Il tira les rideaux de son lit et aperçut son meilleur ami Ron Weasley dans le lit voisin. Il plongea sa tête dans ses mains. Soudain, des images lui revinrent. Il se souvint alors de la mort de certains de ses amis les plus proches comme Fred Weasley, un des frères de Ron; Lupin et sa femme qui viennent d'avoir un enfant. Mais ce qui le soulageait, c'était que celui qui lui avait fait vivre un enfer pendant dix-sept ans était enfin mort: Lord Voldemort, qui avait déchiré des centaines de familles en causant la mort d'un ou plusieurs proches.
Harry mit ses chaussures et sortit du dortoir en silence. Dans la salle commune, il vit sa meilleure amie Hermione Granger, assoupie sur une chaise. Il se dirigea vers la sortie mais le passage demeura fermé.
"_ On ne peut pas sortir, dit une voix derrière lui.
Harry se retourna, sa main sur sa baguette.
_ Quatre Aurors protègent l'entrée pour assurer notre sécurité. Seuls Ron et Ginny sont autorisés à être ici. Au début, Arthur et Molly voulaient que Ginny aille avec eux mais elle les a menacés de partir de la maison s'ils l'empêchaient d'être avec toi. Ils sont montés dormir il y a une heure. On ne pourra sortir que demain matin, à 8h à condition qu'un Auror soit avec nous. On en a un chacun.
_ Qu'est-ce que c'est que cette histoire?
_ Il s'est passé beaucoup de choses aujourd'hui. Regarde.
Hermione tendit une édition du Chicaneur à Harry. Il vit plusieurs articles: Bataille historique à Poudlard: Harry Potter vainqueur, Lord Voldemort vaincu; Kingsley Shacklebolt nommé Ministre de la Magie; Quel avenir pour le monde de la sorcellerie?
_ Comment tout cela a pu changer en quelques heures? Et où Lovegood a eu toutes ces infos? Et où les a-t-il publiés? Sa maison a explosé!
_ Il a utilisé les locaux de la Gazette du Sorcier avec l'autorisation de Kingsley. Il a suspendu la Gazette, renvoyé et arrêté plusieurs sorciers du Ministère.
_ Et ici? Que s'est-il passé?
_ Kingsley nous a mis à chacun un Auror pour notre protection. Il pense que certains Mangemorts qui ont fui chercheront à se venger. Les blessés les plus graves ont été transférés à l'hôpital Sainte Mangouste, les plus légers dans une tente dans la cour inférieure après que Graup ait déblayé les gravats.
_ Comment vont Ron et Ginny?
_ Ils tiennent le coup. Madame Pomfresh a dû donner des calmants à Molly et George. Arthur, Bill, Charlie et Percy essayent de tenir le coup. Même Fleur n'ose pas s'immiscer.
_ Mais elle fait partie de leur famille!
_ Ce n'est pas encore évident pour elle.
_ Et toi, comment vas-tu?
_ Ça va.
Hermione alla s'asseoir sur le canapé devant la cheminée, accompagnée de Harry.
_ Tu aurais cru il y a sept ans quand on s'est rencontré dans le train qu'on en serait là, amoureux tous deux d'un Weasley qu'on a ignoré au début?
Harry eut un petit sourire.
_ On a partagé tant de choses et pourtant, au début, Ron me détestait. Et toi, tu as ignoré Ginny pendant des années.
_ Il ne te détestait pas. Il était mal à l'aise, tu savais de nombreuses choses avant d'entrer à Poudlard alors que tu venais d'une famille moldue et Ron était l'exact opposé de toi.
_ Et les opposés s'attirent, comme dit le proverbe, dit Hermione. Après avoir détruit la coupe de Poufsouffle, on s'est embrassé.
_ Enfin, dit Harry. Après plusieurs années à vous déchirer.
_ C'est toi qui dit cela alors que tu as fait patienter Ginny pendant cinq ans!
_ Non, non! Ce n'est pas la même chose ! Il y a eu quelque chose entre vous dès votre rencontre. Avec Ginny, c'est différent. Au début, je la voyais comme la sœur de Ron. Et il y a eu cette bataille au Ministère où je l'ai vue comme une sorcière et non pas comme la petite dernière qu'il fallait protéger. Ensuite il y a eu une lutte permanente et intérieure. D'un côté, c'était la sœur de Ron qui voyait d'un mauvais œil les garçons s'approchant d'elle et de l'autre, j'avais envie d'être avec elle, de la serrer dans mes bras. J'étais persuadé que si je sortais avec Ginny, Ron ne le supporterait pas et notre amitié prendrait fin.
Hermione soupira et regarda le feu.
_ Hermione, tout va bien ?
_ Oui et non. Comment fais-tu ?
_ Comment je fais quoi ?
_ Regarde-toi . En arrivant ici, tu étais un petit garçon qui découvrait qui il était et son monde. Au fil des années, tu as appris à te connaître, tes forces et tes faiblesses. Tu as connu la haine, la peur, le chagrin, l'amitié, l'amour... Et tu restes toujours le même malgré tous les malheurs qui t'arrivent. Et tu... tu es bien plus mature que les sorciers qui sortent à peine de Poudlard. Tu te rappelles ce que je t'ai dit avant de savoir que Quirrell voulait la Pierre Philosophale ? Tu es un grand sorcier, Harry. Et tu nous l'as prouvé encore hier.
_ Je ne sais pas quoi te dire.
_ Qu'est-ce qui fait que tu t'accroches à l'espoir alors que la situation est désespérée ?
_ Au début, c'était la soif de vengeance. Je voulais venger mes parents. Cette année, mon désir le plus profond était de passer une soirée paisible avec Ginny sur une plage et un magnifique coucher de soleil sans qu'il y ait un quelconque danger. Pourquoi cette... question ?
_ Je me pose des questions. Tout au long de notre fuite, nous nous sommes rapprochés et lorsque Ron nous a quittés pendant un moment, nous nous sommes rendus compte que nous nous aimions, qu'on ne pouvait pas vivre l'un sans l'autre. J'ai peur de...de perdre cette complicité qu'on avait lorsqu'on était simplement amis.
_ Je ne vois pas de quoi tu as peur. Vous avez surpassé des conflits qui auraient pu mettre fin à votre amitié. Au final, votre amitié s'est transformée en amour. S'il y a bien quelqu'un qui doit avoir peur, c'est bien moi.
_ Pourquoi ?
_ Vous connaissez l'amour familial, Ron, Ginny et toi. Moi, c'était plutôt le reflet de la haine que mon oncle et ma tante avaient pour mes parents. Je n'ai jamais connu l'amour d'une famille à proprement parler.
_ Tu oublies les Weasley qui t'ont toujours considéré comme un des leurs !
_ Quelques semaines, quelques semaines sur dix-huit ans ! Qu'est ce que quelques semaines sur dix-huit ans, Hermione ? Ginny est la seule fille de sa famille et sa mère et ses frères auront à cœur son avenir. Elle s'est battue par amour pour moi, ce qui signifie que je suis officiellement son petit-ami. J'ai peur d'être jugé.
_ Celui qui fait ça aura affaire à moi et peu importe la personne, qu'elle soit de la famille ou pas !
Harry et Hermione se retournèrent. Ils virent deux sorciers roux descendre, l'un venant du dortoir des garçons, l'autre du dortoir des filles. Cette dernière courut dans les bras de Harry.
_ Vous êtes là depuis longtemps?demanda Hermione, gênée.
_ Quelques minutes, dit Ginny.
_ Je ne vois pas pourquoi vous auriez peur de quoi que ce soit. Papa et maman vous ont toujours accueillis comme leurs enfants, dit Ron.
_ Mais cela reste un problème personnel, dit Hermione. Bon, qui veut manger ?
_ Comment ? On ne peut pas sortir!dit Ron. Et je croyais que tu luttais contre l'esclavage des elfes de maison ?
_ Qu'est-ce que les elfes de maison viennent faire dans cette affaire?demanda Harry.
_ Si nous voulons manger, nous ne pouvons demander qu'aux elfes.
_ Tu veux utiliser les elfes? Toi ?dit Ron.
_ Réfléchis, Harry n'a pas mangé depuis plus de 48h, il doit manger. Et on ne va pas mourir de faim, non plus ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Depuis quand tu te préserves des elfes ?
_ Et toi, depuis quand...
_ STOP !dit Ginny. Depuis quand vous nous faîtes une scène de ménage ?
_ Ce... Ce n'est pas une scène de ménage!dit Ron, mal à l'aise.
_ Ah bon, je croyais que votre relation avait changé de direction la nuit dernière?dit Harry.
_ Quoi?dit Ginny.
_ Je ne vois pas de quoi tu parles, dit le rouquin.
_ Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire?dit Hermione.
Elle se leva et embrassa Ron. Ce dernier rougit.
_ Bon, si on prenait notre repas, dit Ginny.
Aussitôt, un elfe de maison apparut.
_ Vous nous avez appelé, miss ?
_ Nous voudrions un repas pour quatre personnes, dit Harry.
_ Tout de suite, monsieur. »
L'elfe disparut, une table apparut ainsi que des mets.
Le matin arriva, les garçons et les filles attendaient des nouvelles quand Arthur Weasley, le père de Ron et Ginny, entra dans la salle commune. Les deux couples se levèrent.
« _ Bonjour, les enfants.
_ Comment vont George et maman?demanda Ron.
_ Ça peut aller, les prochains jours seront compliqués.
_ Quelles sont les nouvelles?demanda Ginny.
_ La plupart des blessés légers sont debout. Un Auror vous suivra chacun discrètement car votre vie est en danger. Si vous êtes menacés, l'Auror a pour ordre de vous mettre en sécurité.
_ Et concernant Poudlard?demanda Hermione. Il faut être réaliste, le château est à moitié détruit, des professeurs sont plus ou moins blessés, les cours ne peuvent pas être assurés.
_ Le professeur McGonagall réunit les survivants et les élèves à 11h pour expliquer les prochaines démarches à suivre. Je pense que nous pourrons rentrer après. Harry, Hermione, vous êtes les bienvenus.
_ Merci mais... je préfère aller habiter au Square Grimmaurd pour me retrouver. Je dois faire le point sur ma vie.
_ Je comprends, dit Arthur. Hermione ?
_ Je ne sais pas trop encore. J'aimerais aller rendre la mémoire à mes parents mais en ce moment, ce serait égoïste de ma part. Et vous avez besoin de rester en famille, dit la jeune sorcière.
_ Et où irais-tu?demanda Ron.
_ Viens à la maison, elle est assez grande pour deux, dit Harry.
_ D'accord.
_ Bon, je vais vous laisser.
Arthur sortit.
_ Si on allait se promener un peu?dit Ginny.
_ Comme tu veux, dit Harry. Et pourquoi pas, j'ai besoin de prendre l'air ! Et vous ?
_ On va discuter, répliqua Hermione.
_ De quoi?dit Ron, surpris.
_ De nous.
_ On va vous laisser, » dit Harry.
