Bonjour.
Me revoilà avec une nouvelle fic. Je sais, je devrais certainement commencer par finir celles qui sont déjà en route mais cette idée m'est tombée dessus il y a deux ou trois semaines et ne veut plus me laisser en paix. Il fallait que je l'écrive. J'ai fini ce chapitre en deux jours, chose qui ne m'est plus arrivée depuis longtemps. ^^'
J'espère que ça vous plaira.
Autre chose maintenant. J'ai appris récemment que mes examens auraient lieu avant les vacances de Noël et non après comme je le pensais, ce qui ne me laisse plus que quinze jours pour réviser. Je ne pourrais donc certainement pas publier de chapitre, pour aucune de mes fics, avant les vacances. Je suis désolée.
J'espère que celui-ci vous fera patienter un peu.
Bonne lecture.
Bises.
Chapitre 1:
CE MONDE N'EST PAS TOUT.
La petite fille était toujours là où il l'avait laissé la veille, à l'endroit même où un chauffard l'avait tué, trois jours plus tôt. Elle était restée à l'endroit de sa mort, trop effrayée et désorientée pour s'aventurer en ville. C'est là que Sosuke l'avait trouvé alors qu'il prenait un raccourci pour se rendre au lycée. Il avait l'habitude, tous les jours il tombait sur des fantômes qui lui demandaient son aide. C'était comme ça depuis qu'il était en âge de s'en souvenir. Il ne savait pas comment les aider à passer dans l'autre monde alors il essayait de les aider à trouver la paix dans celui-ci en espérant que ça leur ouvrirait les portes de l'autre royaume.
- Bonjour, fit le jeune homme en abordant la fillette.
Elle se tourna vers lui et son visage s'éclaira d'un sourire.
- Oh, vous êtes revenu, M'sieur!
- Comme tu le vois, répondit-il avec un doux sourire.
La fillette se jeta contre lui et le serra contre elle.
- J'ai ce que tu m'as demandé, fit Sosuke en tirant de sa sacoche un article tiré d'internet.
Il y jeta un coup d'oeil avant de révéler:
- Tes parents sont indemnes mais ton petit frère c'est cassé le bras. Ils disent là dedans qu'il sort de l'hôpital demain.
- C'est vrai?
Il répondit d'un hochement de tête.
- Je suis contente qu'ils aillent bien. Je me sens plus tranquille maintenant.
Sosuke eut un pincement au coeur en l'entendant dire ça.
- Ils disent aussi que le type a été arrêté et qu'il va être inculpé pour homicide.
- Tant mieux!
Sosuke lui sourit.
- J'espère que tu vas pouvoir trouver la paix maintenant. Ne te perds pas en route, quand tu iras dans l'autre monde.
- Je vous le promet. Merci, M'sieur!
- Je t'en prie!
Sosuke lui adressa un dernier sourire et s'en alla en lui faisant vaguement signe de la main.
Les esprits errants, les fantômes comme les gens les appellent. Il existent. Ils sont parmi nous, mais nous ne pouvons pas les voir. Seuls quelques médiums particulièrement doués ont cette chance. Aizen Sosuke, lycéen de seize ans, est un de ceux là. Capable de les voir depuis son enfance, il avait appris à les distinguer des vivants et à les aider autant qu'il pouvait. Mais voir une gamine si jeune, ça lui faisait quand même mal au coeur. Il essayait de se blinder pour ne pas s'attendrir mais c'était parfois difficile.
Il lâcha un soupir et regarda sa montre. Il lui restait une dizaine de minutes avant son cour d'histoire. Il accéléra le pas et prit la direction de son lycée. Le grand bâtiment s'élevait au centre d'une cour macadamisée, dominant les installations sportives toutes proches. Il n'avait pas toujours bonne réputation et on disait qu'il acceptait sans sourciller des délinquants de toutes sortes. Sosuke était d'accord pour dire que tous les élèves n'étaient pas des anges, loin de là. Mais il ne fallait pas faire une généralité non plus. La grande majorité des élèves étaient tout à fait normaux...
Enfin, Sosuke n'en fut plus totalement sûr quand il entendit le vacarme retentir à l'étage de sa classe. Fronçant les sourcils, il déboucha dans le couloir pour voir qu'un attroupement c'était formé juste devant sa salle de cours. Il soupira, certain de savoir qui était encore à l'origine des troubles qui secouait la classe. Il comprit qu'il avait raison, lorsqu'il vit, après avoir traversé le mur d'élèves, un jeune hommes aux cheveux d'agent faire face à l'un de leur camarade, une brute du nom de Kuroda.
- Gin! Soupira Sosuke.
Le jeune homme au cheveux d'argent se tourna vers lui avec un sourire moqueur.
- Oh, tu es là, So-kun!
- Attention! S'écria une fille de leur classe, une blonde qui ne quittait pas Gin des yeux.
Profitant de cet instant d'inattention de la part de son adversaire, Kuroda l'attaquait sans crier gare. Gin se tourna vers lui à temps pour esquiver le coup de poing lancé vers lui. Contrairement à ce qu'attendaient les autres élèves de la classe, il ne répliqua pas, se contentant de fixer son adversaire avec son sourire moqueur habituel. Ce qui irrita Kuroda plus qu'un coup de poing bien placé.
- Eh, tu te défiles, taré!
Gin lui lança un regard par dessous ses paupières à demie closes.
- C'est toi qui me dis ça? Toi qui a passé la moitié de ton année en taule? Pourquoi déjà? ... Ah oui, tu aimes braquer les petites vieilles sans défense.
Le sourire moqueur de Gin se fit nettement narquois tandis que la moitié de la classe ricanait devant la tête furieuse de Kuroda.
- Ouais, moi au moins, je parle pas tout seul dans la rue!
Aizen sentit un frisson remonter le long de son dos tandis que Gin prenait un air perplexe criant de vérité. Tous les regards étaient braqués sur lui à présent et des murmures se firent entendre parmi les élèves. Gin était déjà perçu comme un être étrange et inquiétant par les autres, pas besoin de rajouter des rumeurs sur sa soit disant manie de parler tout seul. Pas tout seul en réalité, Sosuke comprit que Kuroda avait surpris Gin en train de parler avec un fantôme. Mais personne ne devait le savoir.
- Tout seul? Comment ça? Demanda Gin en inclinant la tête sur le coté.
Un sourire mauvais apparut sur le visage de Kuroda.
- Ouais, fit-il. Je t'ai vu, y'a trois jours, d'vant cette boutique bizarre dans le quartier de Mitsumiya. Tu t'agitais en parlant seul comme un taré.
- Oh! Fit simplement Gin.
Il avait fallut que ce crétin passe devant chez Urahara au moment où il trouvait ce fantôme perdu qui lui demandait son aide.
- Je travaille là bas, fit Gin en retrouvant son sourire moqueur.
- Et ça explique pour quoi tu parles tout seul? Lança Kuroda comme une accusation.
Sosuke décida de prêter main forte à son ami, l'esclandre de cet imbécile de Kuroda allait attirer inutilement l'attention sur eux.
- Il parlait avec moi, fit-il en s'avançant au centre du cercle.
Tous les regards se tournèrent vers lui.
- Ah bon? Fit le trouble-fête, l'air narquois. Et tu es invisible, Aizen?
Quelques rires se firent entendre parmi la foule des élèves.
- Bien sûr que non, fit Sosuke avec un sourire chaleureux. Je téléphonais à Gin pour lui demander de me ramener le livre de math que j'avais commandé à la libraire. Tu sais ce qu'est un téléphone n'est-pas?
Kuroda fronça les sourcils.
- Il avait pas de téléphone, argumenta-t-il.
- Oh c'est parce qu'il utilisait son kit main libre. Tu n'as pas vu son oreillette?
Pendant un instant, le silence se fit dans le couloir.
- Non, j'ai pas vu! Lança le délinquant en croisant les bras sur sa poitrine.
- C'est que tu as besoin d'une paire de lunettes, fit Aizen avec un sourire. Je peux te prêter la mienne si tu veux!
- Espèce de ...
Kuroda se jeta sur Sosuke le poing brandit mais il ne parvint pas à l'atteindre. Aizen l'arrêta d'une main, à la stupéfaction générale.
- Ne recommence jamais ça, ordonna-t-il, lançant à son agresseur un regard glacial absolument terrifiant.
L'espace d'un instant, Kuroda sentit toute force et tout courage le quitter et il se mit à trembler comme une feuille devant le lycéens qui mesurait pourtant une tête de moins que lui.
- Je .... je ....
Sosuke serra les doigts sur son poing en un étau infernal. Le délinquant s'effondra sur le sol en criant.
- D'accord ... d'accord, lâche-moi, tu me fais mal! Implora Kuroda.
- J'aime mieux ça, fit Aizen, le regard toujours aussi froid et meurtrier.
Il lâcha l'autre élève.
- C'est terminé. Dispersez-vous! Ordonna-t-il.
La foule obéit en discutant bruyamment ce qui venait de se passer et entra dans la salle de cours.
- Merci pour ton aide, So-kun! Fit-Gin en lui donnant une claque dans le dos.
- Je t'en prie, la prochaine fois n'oublie pas ton oreillette ça t'évitera d'attirer l'attention.
Gin hocha la tête et entra dans la classe à son tour.
Sosuke s'installa a sa place habituelle au troisième rang à coté de Gin. Tous les deux se connaissaient depuis le jardin d'enfant et étaient les meilleurs amis qu'on puisse trouver. Le fait que Gin puisse voir les fantômes, lui aussi, n'était certainement pas étranger à ça. Ils avaient fréquenté la même école, le même collège et maintenant le même lycée. Depuis deux ans Gin vivait chez Sosuke. Un peu délaissé par ses parents, il avait refusé de les suivre quand son père fut muté en Europe. Hanako Aizen, qui le traitait toujours comme s'il était son troisième fils, l'avait alors chaleureusement accueillit chez elle. Gin avait toujours fait parti de la famille.
Le professeur ne tarda pas à arriver, il posa son cartable sur le bureau et commença son cours sans tarder. Sosuke essuya ses lunettes et les replaça sur son nez avant de commencer à prendre des notes. Du coin de l'oeil, il vit Gin commencer à lancer des boulettes de papier sur l'un de leur camarade de classe, un dénommé Asano. Il ne prenait jamais de notes. Il lisait une fois où deux celles de Sosuke et c'était suffisant pour qu'il décroche les meilleurs notes du lycée aux examens. Sosuke ne l'avait jamais vu ouvrir un livre et encore moins faire ses devoirs, mais ça n'empêchait pas Gin d'être l'un des meilleurs élèves de la ville. Il était un peu jaloux de ses facilités et ne cessait de lui répéter que s'il se donnait un peu la peine de travailler sérieusement, il serait le meilleur élève du pays. Mais Gin avait beau avoir été catalogué comme un surdoué, un génie disaient certains, il n'en avait rien à faire. Les études l'ennuyaient incroyablement et il ne manquait pas une occasion de le faire savoir. A lui seul, il passait plus de temps dans le bureau du proviseur que n'importe qui d'autre, mais il s'en moquait. Sa nature désinvolte ne le poussait pas à s'inquiéter des conséquences de son comportement moqueur et de son désintérêt pour les études.
Sosuke était aussi connu pour ses bons résultats scolaires et pour son caractère moins dérangeant que celui de son ami. Cependant, contrairement à Gin, Sosuke devait travailler pour obtenir ses excellents résultats. C'était un élève assidu, qui n'hésitait à prendre la parole en classe pour répondre aux questions des professeurs. Il était gentil et agréable et avait de nombreux amis parmi ses camarades de classe, ce qui n'était pas le cas de Gin, qui ne cherchait cependant pas à combler cette lacune. Sosuke était un bon camarade à qui les autres élèves venaient souvent demander conseil. Toute la classe l'aimait beaucoup et il avait de nombreux admirateurs pour son calme, sa gentillesse et sa patience.
Quand la cloche sonna la fin du cours, Sosuke releva la tête de ses notes, pour voir que Gin dessinait sur une feuille blanche et que plusieurs autres planches terminées attendaient sur le coin de sa table. Le professeur d'histoire rangea ses affaires et quitta la classe pour laisser la place à l'un de ses collègues.
- Encore ce manga? Demande Sosuke en tirant de son sac, son livre d'économie.
Gin hocha la tête.
- J'ai presque fini le premier tome, ne manque plus qu'un éditeur.
Sosuke leva les yeux au ciel et plaça son livre devant lui.
La matinée continua tranquillement sans autre anicroche que le prof de math surprenant Gin occupé à dessiner. L'enseignant l'appela alors au tableau pour lui faire résoudre une équation particulièrement vicieuse, afin de lui donner une leçon. A sa stupéfaction, Gin résolu le problème en quelques minutes avant de retourner dessiner à sa place. Le professeur soupira et reprit son cours comme si rien ne s'était passé.
Lorsque la pause de midi sonna, les élèves se ruèrent dehors en poussant des exclamations joyeuses. Gin rangea son manga dans son sac et en sortit sa boite à bentô. A coté de lui, Sosuke se leva et s'étira.
- Tu pourrais au moins faire semblant d'écouter ce que disent les profs, Gin.
- C'est ce que je fais!
Sosuke leva les yeux au ciel et se dirigea vers la porte de la classe, son panier repas sous le bas et le livre qu'il lisait à la main.
- On va sur le toit?
- D'accord!
Ils s'installèrent à leur place habituelle sur le toit du lycée.
- Alors, la gamine? Demanda Gin
- Elle était contente d'apprendre que sa famille n'avait rien eu.
- Hum! J'espère que ça l'aidera.
Gin déballait son repas au moment où la porte s'ouvrait.
- Ah! Vous êtes là, les gars, on vous cherchait! Fit une voix.
Plusieurs de leurs camarades de classe les rejoignirent.
- On ne peut jamais être tranquille! Maugréa Gin à voix basse.
Sosuke lui sourit:
- Vois le bon coté des choses, Matsumoto les accompagne.
- Humf!
Gin essaya de cacher derrière son indifférence l'intérêt que lui inspirait la blonde.
- On peut se joindre à vous? Demanda Asano Keigo, celui qui les avait interpellé.
- Vous êtes venus pour ça! Fit remarquer Gin avec mauvaise humeur.
La blonde, Matsumoto Rangiku, lui sourit en s'asseyant en face de lui et Gin dû faire un effort pour ne pas la regarder. Les autres imitèrent la jeune fille.
- Bon sang, tu as un sacré sang froid, mec! Fit Keigo en se tournant vers Gin. Kuroda fout la trouille à tout le monde.
- Ah bon? Pas à moi!
- Tu es courageux! Fit Matsumoto avec un grand sourire.
- Ou complètement fou, railla Tatsuki.
Gin se tourna vers elle avec un air interrogateur. Elle était une amie de longue date de Sosuke et Gin la connaissait bien, ce qui lui évitait d'avoir à faire avec son caractère joueur et moqueur.
- Y'a que les imbéciles qui n'ont pas peur de cette brute! Renchérit la petite brune avec un sourire en coin.
- Chuis un imbécile alors, fit Gin en enfournant un sushi dans sa bouche.
- Ne dis pas ça, intervint Matsumoto. Tu as été le seul capable de trouver la réponse à l'équation de ce débile de Nakano!
Plusieurs de ses camarades lui lancèrent un regard reconnaissant, ce qui étonna le jeune homme.
- Nakano a interrogé Matsui, Kanneda et Tôsen avant toi, précisa Sosuke. Aucun n'avait la réponse. Il a dit qu'il interrogerait toute la classe s'il le fallait, et que si personne ne trouvait la réponse, il nous collerait tous un samedi après midi.
- Oh!
Il comprenait mieux le soulagement de ses camarades.
- Content de vous avoir tiré de ce mauvais pas.
Les autres hochèrent la tête. Ils achevèrent leur repas tranquillement et passèrent le reste de leur pause à discuter entre eux, ce qui, avec Keigo, se résumait à parler de femmes. Le jeune homme était en fait un dragueur malchanceux et maladroit qui n'obtenait rien de ces cible que des claques.
- Vous avez vu, ce matin, la jolie Matsuda m'a sourit! S'écria-t-il alors que Rangiku et Tatsuki parlait de l'une de leur camarades.
Les deux jeune filles se tournèrent vers lui l'air incrédule.
- C'est pas à toi qu'elle a sourit, tête de noeud, lança Tatsuki en lui jetant un coup de pied. C'est à Aizen-kun!
Matsumoto éclata de rire devant la tête désespérée de Keigo.
- Tu es méchante de briser ainsi une si belle histoire, Arisawa-chan.
- Quelle histoire, idiot? Fit Tatsuki, agacée. Y'a d'histoire que dans tes rêves, Matsuda-chan en pince pour Aizen-kun.
Sosuke ouvrit de grand yeux ronds derrière ses lunettes à monture d'écaille.
- Ah bon? J'avais rien remarqué!
- Tu ne vois jamais quand les filles te font les yeux doux! Soupira Tatsuki.
Le jeune homme eut un petit rire gêné et se frotta la nuque de la main.
- C'est vrai, admit-il!
A ce moment Keigo poussa un cri qui fit sursauter tout le monde, Sosuke comprit.
- J'ai compris, fit l'excité. Tu ne regardes pas les filles et tu passes tout ton temps dans des coins isolés avec Ichimaru ... T'es gay, mec!
Il y eut un instant de silence stupéfait, puis Gin éclata de rire.
- Tu nous a démasqué Asano-kun, fit-il avec un sourire moqueur.
Les autres le regardèrent, surpris. Gin sauta sur Sosuke qui fut tellement surprit qu'il n'eut pas le temps de réagir. Ce n'est que quand il sentit les lèvres de son ami sur les siennes qu'il le repoussa.
- Gin? Qu'est-ce qui te prend?
Le jeune homme aux cheveux d'argent éclata de rire, tandis que les autres les regardaient avec des yeux ronds stupéfaits où blessé, dans le cas de la pulpeuse blonde.
- Ce n'est pas un sujet de plaisanterie, Gin, fustigea Sosuke.
- Roh, tu ne comprends pas la plaisanterie, So-kun! Fit Gin avec un sourire ouvertement moqueur. Tu devrais te dérouiller de temps en temps, on croirais que tu es déjà adulte!
Sosuke ignora la remarque de son ami et se tourna vers les autres lycéens.
- Je ne suis pas gay, lança-t-il à Keigo avec quelque chose qui ressemblait fort à de la mauvaise humeur. Et Gin non plus, rajouta-t-il pour Matsumoto.
Il vit le regard de la blonde reprendre vie.
- Si je ne regarde pas les filles, c'est simplement que je n'en ai pas encore trouvé capable d'attirer mon attention.
- Mouais, fit Gin, mais à force de faire le difficile, tu vas finir vieux schnock avant d'avoir eu le temps de t'en rendre compte.
Cette réflexion lui valut un coup de livre sur le crâne.
- Il y a des moments où tu ferais mieux de te taire, Gin!
Le jeune homme se précipita vers Matsumoto et se camoufla derrière elle.
- Au secours, il me bat!
Une jolie rougeur se répandit sur le visage de Matsumoto quand Gin posa les mains sur ses épaules et enfouit son visage dans les cheveux de la blonde.
- Tu ne peux pas être sérieux cinq minutes, déplora Sosuke avec un soupir.
Gin éclata de rire et revint s'asseoir à sa place en adressant à Matsumoto un sourire de remerciement.
- J'aurai tout le temps pour être sérieux plus tard, Sosuke.
Pour la troisième fois ce matin là, Sosuke leva les yeux au ciel.
--
Le ciel était clair et un radieux soleil brillait sur le Seireitei. Pourtant Momo se sentait d'humeur maussade. Elle ne pouvait pas expliquer ce qui la mettait dans cet état, elle avait constamment une impression étrange, comme s'il lui manquait quelque chose. Tobiume ne cessait de lui répéter qu'elle était idiote et qu'elle avait tout ce qu'elle voulait: un bon poste, des amis, la confiance de son capitaine... Ce n'était pas suffisant, la jeune shinigami n'était pas heureuse. Elle savait que Tobiume avait raison, qu'elle n'avait pas à se plaindre de sa vie, mais c'était plus fort qu'elle. Là, allongée sur l'herbe dans le jardin de sa caserne, elle se perdait dans l'observation du ciel d'azur au dessus d'elle comme si elle cherchait à s'y noyer.
- Si seulement le ciel pouvait s'ouvrir et m'engloutir! Murmura-t-elle.
Son zanpakutô commença à râler dans son esprit mais elle ne l'écouta pas et se laissa rouler sur le coté. Elle ferma les yeux et laissa les ténèbres de son humeur maussade l'envahir.
Des pas la tirèrent de son état d'auto apitoiement et elle ouvrit les yeux pour voir une ombre s'étendre sur elle, elle se redressa et se tourna vers le nouveau venu. Un jeune homme de grande taille, vêtu du même kimono noir qu'elle, le visage en partie caché par une longue mèche blonde, la toisait de toute sa hauteur.
- Kira-kun! Fit-elle en se mettant sur ses pieds.
- Hinamori, le capitaine Shimura veut te voir le plus rapidement possible.
Elle hocha machinalement la tête, les yeux arrondis par la surprise.
- D'accord, j'y vais. Merci Kira-kun.
Il était de notoriété publique dans la division que Hinamori et Kira avaient fait leurs études ensemble et étaient de bons amis, ainsi personne ne s'offusquait en entendant la jeune fille s'adresser aussi familièrement à son vice-capitaine.
Hinamori quitta les jardins ensoleillés pour gagner l'ombre fraîche de la caserne. Elle se dirigea directement vers le bureau du capitaine Shimura et frappa à la porte avant d'entrer. La jeune femme était assise derrière son bureau, occupée à signer des papiers. Elle leva la tête quand Hinamori entra et lui adressa un doux sourire.
- Je t'attendais Hinamori-chan. Tiens, prends, c'est pour toi.
La femme capitaine poussa vers elle une feuille de papier portant les sceaux officiels du Gotei 13. Intriguée, Hinamori s'approcha et prit le papier posé sur le bureau. Elle le déplia et y jeta un coup d'oeil.
- C'est un ordre de mission, fit-elle surprise, pour le monde des humains!
- Oui approuva la voix douce du capitaine. J'ai demandé à ce qu'on t'y envois. Tu avais l'air de t'ennuyer ici, ça te changera les idées. Tu dois protéger des hollow une ville humaine nommée Karakura. Ta mission sera de trente jours. Tout a été préparé pour toi. Ton contact dans ce monde sera Urahara Kisuke.
Hinamori hocha la tête.
- D'accord, capitaine.
- Tu pars dans deux jours à midi précise.
- Oui capitaine, je ne vous décevrais pas.
Aki Shimura hocha la tête avec un doux sourire.
- Sois prudente quand tu seras là bas.
- Je le serai capitaine.
Hinamori s'inclina et quitta le bureau pour trouver Kira qui attendait dans le couloir.
- Tu es envoyée sur Terre, hein?
- Oui, répondit-elle avec un sourire.
- Je vois, fit simplement le blond.
Il entra dans le bureau de sa supérieure sans rien dire de plus, ni adresser un regard à son amie. Hinamori resta figée par la surprise, le regard fixé sur la porte coulissante fermée. Elle soupira puis se détourna pour regagner son propre bureau.
Shimura avait raison, quitter le Seireitei pour un moment lui ferait du bien.
--
La journée était enfin terminée et les élèves sortaient du lycée en un flot soutenu. Sosuke s'extirpa de la foule pour retourner chez lui en compagnie de Gin. Il adressa un dernier signe de la main à Keigo et a Mizuiro qui prenaient un bus au coin de la rue. Gin suivit des yeux la voiture qui ramenait Rangiku chez elle. La blonde lui fit un signe lorsque la voiture passa devant eux et le jeune homme y répondit sans y penser.
Sosuke poussa un soupir et desserra sa cravate avant d'ouvrir son col de chemise. Il n'aimait pas beaucoup l'uniforme de son lycée, gris et terne, mais il était bien obligé de le porter. Gin avait depuis longtemps balancé la cravate aux orties et ne fermait jamais son col de chemise, qui dépassait ostensiblement de son pantalon d'ailleurs. Leurs professeurs se plaignaient régulièrement de sa tenue débraillée, Gin disait décontractée, mais rien ne le faisait changer. Parfois Sosuke se demandait simplement s'il ne faisait pas ça pour le plaisir d'emmerder le monde. De la part de Gin ça ne l'aurait pas étonné. Mais c'était comme ça qu'il appréciai son ami. D'ailleurs Gin ne serait certainement pas devenu son ami s'il avait été différent.
- Maman veux qu'on prenne Sachiko en passant annonça-t-il.
Gin hocha simplement la tête avant de demander en regardant autour de lui:
- Tatsuki ne rentre pas avec nous?
- Non, elle a un entraînement ce soir au lycée, pour la compétition qui aura lieu cet été.
- Je suis bien content de ne pas m'être inscrit au club de kendo, avec ça, le dojo et mon boulot en plus du lycée, j'aurais plus une minute à moi.
Sosuke ne put qu'approuver d'un signe de tête.
Le trajet entre la maison familiale des Aizen et leur lycée leur prenait chaque jour plus d'une heure aller-retour, mais ils ne s'en plaignaient pas. Sosuke disait toujours que la marche était excellente pour la santé et Gin approuvait. Hanako Aizen n'avait pas les moyens d'acheter une voiture et même si elle en avait une, elle n'aurait pas le temps de les conduire au lycée et d'aller les chercher tous les jours. Gin lui était reconnaissant de l'avoir invité à vivre avec eux, et il ne se plaignait jamais de quoi que ce soit. C'était sa façon de montrer sa reconnaissance.
Quand ils arrivèrent devant le collège du quartier Mashiba, Sachiko les attendait devant la grille, assise sur le muret. Impossible de se tromper, elle ressemblait à Sosuke comme deux gouttes d'eau. Les même traits fins, les cheveux châtains légèrement ondulés, coupés au carré, les mêmes yeux noisettes, elle portait même des lunettes comme lui, mais les siennes étaient plus discrètes que celles de son frère. Elle sauta du muret en les voyant arriver et se jeta sur eux.
- Gin! Fit-elle en lui sautant dans les bras. Pourquoi on ne t'a pas vu ce matin?
- J'avais du travail, c'était l'inventaire au magasin.
Elle le lâcha et lui prit la main sans lui demander son avis.
- Tu passes tout ton temps là-bas!
- Je n'ai pas le choix, tu sais bien que mes parents m'ont coupé les vivres. Je ne veux pas vivre aux crochets de ta mère.
La gamine hocha la tête.
- Aller on rentre! Fit-elle, toute excitée.
Elle se mit à courir devant eux, sur le trottoir avant de se retourner en écartant les bras.
- Tu as promis que tu m'aiderais à faire mon devoir de math!
- C'est vrai approuva Gin.
Toute contente Sachiko sauta sur le muret et commença à faire la funambule.
- Tu l'aides à faire son devoir, prévint Sosuke en fronçant les sourcils, tu ne le fais pas à sa place.
- Aucun risque, affirma Gin.
Tous les trois prirent le chemin de la maison. Sur leur trajet, ils passèrent non loin de l'ancienne maison qu'occupaient Gin et ses parents et qui à présent, même si elle était toujours leur propriété, était complètement vide. Gin n'y fit pas attention, il préféra largement sauter sur le parapet du pont enjambant la rivière Karasu pour s'amuser. Sachiko lui cria de descendre, mais il fit semblant de perdre l 'équilibre pour lui faire peur. L'adolescente se cacha le visage derrière ses main, effrayée, mais ne se gêna pas pour lui crier dessus quand elle comprit que c'était une farce. Sosuke les laissa se chipoter sans intervenir et ce n'est que devant la maison qu'ils firent la paix.
- Maman, c'est nous! Cria Sosuke en ouvrant la porte.
Il s'écarta pour retirer ses chaussures et Sachiko se précipita à l'intérieur en larguant négligemment les siennes. Sosuke soupira et ramassa les chaussures de sa soeur pour les ranger à leur place dans le casier placé près de la porte. Gin esquissa un sourire tandis qu'il enfilait ses chaussons d'intérieur.
- Ah, vous voilà les garçons, fit Hanako en arrivant de la cuisine. Le goûter est prêt allez vous laver les mains.
Les deux adolescents acquiescèrent en silence et montèrent déposer leurs affaires dans leurs chambres. Gin se débarrassa de sa veste d'uniforme et déposa sa sacoche sur son bureau. Dans la chambre voisine, Sosuke se déshabilla et posa son uniforme sur son valet de pied avant d'enfiler une tenue plus décontractée. En sortant, il mit sa chemise et ses chaussettes au sale et entra dans la salle de bain. Gin achevait de se rincer les mains et lui laissa la place pour les essuyer sur sa serviette.
- Je ne vais rester debout trop tard, ce soir, fit-il, je suis crevé.
- Tu es parti à quatre heure du matin, c'est pas étonnant, fit son ami.
Gin haussa les sourcils.
- Tu m'a entendu partir?
- Oui, mais j'étais réveillé depuis un moment. J'ai du mal à dormir. J'ai encore fait ce rêve.
Gin lui tendit sa serviette et reposa la sienne sur sa tringle.
- Celui où cette voix te parle?
Sosuke hocha silencieusement la tête.
- Tu crois que je devrais en parler à quelqu'un?
- C'est juste un rêve!
Gin lui adressa un sourire rassurant. Hanako les appela du bas des escaliers et ils se hâtèrent de la rejoindre. Dans la cuisine, Sachiko et Seijirô, le fils cadet de la famille, étaient attablés devant un verre de jus d'orange et des tartines de confiture. Sosuke et Gin se joignirent à eux et tout ce petit monde passa un agréable moment à goûter tranquillement. Après le goûter, Sosuke et Sachiko retournèrent à leurs chambres faire leurs devoirs tandis que Hanako aidait Seijirô à faire les siens. Comme promit, Gin alla aider Sachiko a faire ses mathématiques, à la plus grande joie de la gamine, avant de regagner sa chambre lorsqu'il eut fini sa tâche.
Vers sept heures et demi, Hanako appela toute sa petite troupe pour le dîner. Tout le monde passa par la case obligatoire lavage des mains avant de descendre la rejoindre dans la cuisine où la table avait été dressée. Chacun prit sa place habituelle et le repas fut rapidement servit.
- Alors les enfants, vous avez passé une bonne journée, demanda Hanako en s'asseyant à sa place.
Gin avait toujours un peu de mal à accepter d'être comprit dans 'les enfants'.
- Très bien, fit évasivement Sosuke, taisant la bagarre à laquelle il avait assisté.
- Crevante, fit Gin avec un soupire. Cet inventaire à la con m'a épuisé!
- Gin, intervint Hanako en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que j'ai dit à propos des mots interdits dans cette maison?
Gin passa une main dans ses cheveux en prenant un air contrit.
- Oh! Je suis désolé, je vais faire plus attention.
La jeune femme sembla satisfaite. Seul Sosuke se rendit compte qu'il n'en pensait pas un mot. Après tout, il pensait que les enfants en entendait de pire en allant en classe.
- J'ai eu 90 à mon test d'algèbre, fit Sachiko avec fierté.
- T'as pas de mérite, c'est grâce à Gin, intervint Seijirô en lui tirant la langue. C'est lui qui t'a tout expliqué.
- Et alors, fit la jeune fille, c'est pas lui qui passait l'examen, il me semble.
Seijirô lui tira à nouveau la langue.
- Attends un peu, je vais te la couper, fit sa soeur, furieuse.
- Les enfant, ne vous disputez pas, intervint Hanako. Seiji-chan, ne tire pas la langue à ta soeur c'est impoli et vulgaire.
Le petit garçon hocha lentement la tête.
- Oui maman!
Hanako lui accorda un chaleureux sourire semblable à ceux de Sosuke.
- Yamaguchi a été puni aujourd'hui, révéla Seijirô en piochant dans un plat. La maîtresse l'a surpris pendant la pause déjeuner en train de pisser dans l'aquarium des poissons exotiques.
Gin ne put retenir un rire.
- Il a de l'avenir ce petit. J'y aurais jamais pensé!
- Gin! Réprimanda Hanako.
Elle se tourna ensuite vers son fils.
- On dit 'faire pipi' mon chéri.
Le gamin hocha la tête d'un air distrait.
Contrairement à Sosuke et à Sachiko qui ressemblaient à leur mère, et avaient hérités d'elle une silhouette élancée et des traits fins, Seijirô était plus trapu et plus large d'épaule. Ses cheveux étaient raides et noirs comme de l'encre et il avait des yeux noirs et brillants et un visage plus carré aux traits plus marqués. Il ressemblait à son père, Sojirô Aizen, disparu depuis des années. Sosuke avait onze ans quand son père s'en alla sans rien dire et sortit de leur vie, laissant derrière lui une Hanako éplorée qui n'avait jamais cessé d'espérer son retour. Seijirô ne se souvenait pas de son père et Sachiko, comme sa mère espérait qu'il revienne un jour. Sosuke, en revanche, lui en voulait beaucoup et ne voulait plus entendre parler de lui. Gin avait comprit depuis longtemps qu'il s'agissait là de l'un des rares sujets avec lequel il ne devait pas plaisanter.
A la fin du repas, ils débarrassèrent la table et rangèrent la vaisselle dans l'évier. Hanako tira un balai d'un placard et le tendit à Sachiko qui le prit en maugréant à voix basse.
- C'est à ton tout de passer le balai, lui rappela sa mère.
La jeune fille se mit à la tâche et Sachiko se tourna vers Sosuke et Gin:
- Et c'est à votre tour de faire la vaisselle.
- Oui, m'man, fit Sosuke en soupirant.
Seijirô tira sur la manche de sa mère:
- Maman, comme j'ai rien a faire aujourd'hui, je peux regarder l'épisode des Super Mécano de l'espace?
- Tu as fini tes devoirs?
Il répondit d'un hochement de tête.
- D'accord, mais après, au lit.
- Merci!
Le petit garçon s'éclipsa sous le regard indigné de sa soeur.
- C'est pas juste, j'ai même pas le droit de regarder Romance au collège!
Hanako se tourna vers elle:
- Ton frère n'est pas puni pour avoir frappé une de ses camarades de classe, rappela-t-elle.
Sachiko lui lança un regard noir et se mit à balayer rageusement le carrelage de la cuisine. Hanako alla rejoindre son fils dans le séjour. Sosuke se tourna vers Gin:
- Tu laves, j'essuie, ordonna-t-il en lui fourrant dans les bras un tablier rose.
Gin regarda le tablier avec une moue de dégoût et l'attacha autour de sa taille sans faire attention aux ricanements de Sachiko:
- Ca te va très bien, fit la gamine en riant.
Gin se détourna aussi dignement qu'il pouvait, revêtu de son tablier rose orné de lapins blancs, cadeau de Sojirô à Hanako pour la fête des mères. Il fit couler l'eau et commença à laver la vaisselle. Sosuke essuyait les assiettes et les plats et les rangeait au fur et à mesure tandis que Sachiko passait le balai dans la pièce.
Une fois leur corvée terminée, Sosuke et Gin remontèrent dans leurs chambres. Gin prit le premier la salle de bain et se doucha avant de regagner sa chambre. Sosuke prit possession des lieux après lui et passa un long moment dans le bain, quand il sortit de la salle d'eau, il croisa Seijirô qui venait se laver les dents avant d'aller se coucher. Les lumières dans la chambre de Gin étaient déjà éteintes, son ami dormait probablement déjà. Sosuke regagna sa chambre et s'assit sur son lit avec un livre, en se demandant si il allait encore faire ce rêve étrange.
