A/N : Bonjour à tous, comment allez vous ? Je vais ici poster ma première fanfiction Doctor Who avec pour pairing le Whoffle (11th / Clara).
J'espère que vous aimerez et que vous me laisserez beaucoup de reviews pour me donner vos avis et vos conseils ! Vous le comprendrez vous même mais cette fiction vient après l'épisode où Clara sauve le docteur en entrant dans sa Time Line, ainsi je ne prends en considération le reste des épisodes après cela, et c'est ici que commence ma propre histoire !
Eternal Disclaimer : L'univers, les personnages ne m'appartiennent pas, mais à la BBC. Seule m'appartient la trame de mon histoire, qui j'espère vous plaira !
Round and round and I never know why
Round and round and it will show us way out
It's my delight
As day goes by you hold on tight another day
You're wondering why but you know why
No other way
(Round and Round - Heize)
Les premiers jours, j'étais certaine que quelque chose clochait avec mon cœur. Il battait étonnamment vite, comme se trouvant figé en pleine course contre la montre. C'était presque comme s'il attendait quelque chose, quelque chose qui lui manquait, quelque chose à laquelle il s'était habitué et ne pouvait plus renoncer... une sorte de drogue. Oui, j'avais l'impression d'avoir perdu l'objet de mon addiction sans même savoir à quoi il résultait. C'est alors que je compris. Mon cœur n'avait aucun problème. C'était ma tête. Quelque chose clochait avec ma tête, et je ne pouvais mettre le doigt dessus, sentant en moi, lorsque mes songes sombraient trop profondément dans les recoins inconnus et obscures de mon esprit, un dédale de murs se forger en un complexe puzzle qu'il m'était trop dur de résoudre. C'était comme si tout mon corps se retournait contre moi, m'empêchant de découvrir pourquoi il semblait me manquer une partie de mon être, la raison d'un bonheur superflu et depuis longtemps disparu, la raison d'un chagrin anonyme.
Mais quel était-il... quel était son nom ?
«Clara, Clara ! Tu es encore perdue dans tes pensées ?» Lança une jeune femme à la peau dorée et aux lèvres pleines, colorée d'un rouge pétillant. C'était Sarah, la collègue de Clara, et avec qui elle était devenue plutôt proche en quelques mois à peine.
Clara leva les sourcils et cligna fort des yeux, comme pour chasser la vision trop flou d'un monde tout autours d'elle.
«J'ai mal dormi la nuit dernière, et les enfants m'épuisent toujours plus.» Répondit la brune, comme pour excuser ses inconsciences partielles. Bien sur Sarah y était habituée maintenant : Clara avait l'habitude de se perdre dans des moments d'absences, les yeux dans le vide, dépeignant une tiraillante expression de tristesse infinie.
Plus âgée qu'elle de deux petites années, cela n'empêchait pas Sarah de ressentir une sorte de familiarité, de fraternité envers Clara. Peut-être – elle ne l'aurait jamais avoué à la jeune femme – était-ce de la pitié, une pitié irritable qu'elle n'aurait jamais aimé qu'on ressente pour elle.
«Tu sais quoi ? Donne moi tes copies, je vais corriger ça, et toi, tu rentres chez toi.» Elle avait été concise, claire, et Clara était pourtant sur le point de répliquer pour refuser son aide. Presque agacée, Sarah reprit «Clara Oswald, je vous ordonne de rentrer chez vous, et plus vite que ça !» Bondissant sur ses pieds, elle arracha des mains les devoirs que la dite Clara Oswald avait à corriger pour le week-end. Celle-ci avait désormais la bouche tirée en une moue intentionnellement exagérée, qui se transforma bien vite en un éclatant et honnête sourire.
Elle détestait se sentir reconnaissante envers quiconque, tellement que cela en devenait presque maladif. Et pourtant il semblait que le monde autours d'elle ne souhaitait que prendre soin d'elle, l'aider, comme s'il savait que cela l'importunait. A quoi bon s'appuyer sur les autres s'il devait arriver un jour où ils ne deviendraient rien de plus que de simple inconnus, passant et l'oubliant. Clara Oswald, la fille de passage, l'ordinaire jeune fille, celle qui n'a rien de spécial, celle que l'on oublie.
Son cœur manqua un battement, et la brune sentit des larmes lui piquer les yeux, prêtes à inonder son visage. Se sentant horriblement pathétique, elle saisit son sac et son manteau à une vitesse folle, remercia une dernière fois Sarah, prenant attention à lui cacher au mieux sa difficile expression, et s'engagea dans le couloir du bâtiment des professeurs qui menait directement à la sortie de l'établissement.
Elle travaillait là depuis cinq mois environ ; les deux premiers en tant que remplaçante, puis en tant que professeure permanente suite à la démission de celui qu'elle était censée remplacer. Elle avait été heureuse d'avoir trouvé un travail, car avant cela, depuis ce jour, elle se sentait excessivement vide, comme si elle venait de perdre sa raison de vivre, sa raison d'être. Elle avait bien été faire des examens de santé sous les souhaits répétés de son père inquiet, mais rien n'avait été décelé : Clara était en excellente forme.
Après tout qu'aurait-il pu lui arriver en une nuit ? Rien, évidemment.
Mais pourquoi lui paraissait-il alors que toute son existence avait changé en ce très court laps de temps ? Comme si elle avait voyagé à des années lumières de son lit, rencontrant des dangers sans noms, et des gens qu'elle aimait, terriblement, inconditionnellement avant de les perdre à tout jamais, comme si... comme si une éternité l'avait détruite en mille pièces, mille elle-même, toutes disparues lorsqu'elle avait rouvert ses yeux ce matin-là, blottie dans un lit douillet, dans une pièce familière, une pièce qu'elle avait soudainement détesté et où elle se sentait désormais prisonnière.
Lorsqu'elle passa la porte arrière du lycée, elle fut violemment attaquée par un vent glacial, fort, qui la fit frisonner sous son long trench beige qu'elle entreprit de resserrer autours d'elle, croisant les bras sur sa poitrine dans une faible tentative pour se réchauffer. Elle songea au besoin urgent qu'elle avait de passer son permis de conduire, supportant mal le froid qui lui rongeait les os.
Elle louait un appartement non loin d'ici, que l'on pouvait joindre directement à pied en passant par de petites ruelles formant une sorte de raccourcis et qui ne la séparait que d'une dizaine de minutes de son petit cocon, aussi se pressa-t-elle.
S'engageant dans une de ces étroites petites rues dont elle avait le secret, Clara entendit résonner derrière elle des bruits de pas réguliers, lourds, et ce fut plus fort qu'elle, son cœur se mit à frapper contre sa poitrine. Ce n'était pas la première fois qu'elle ressentait cette impression étrange d'être épiée, suivie, surveillée depuis ce jours mais à chaque fois qu'elle s'était retournée, poussée par un instinct puissant de survie, rien ne s'étendait devant elle que le bout d'une ruelle vide et obscure. Elle s'était toujours alors sentie tout à fait misérable, se pensant devenir folle, paranoïaque, et cela la rendait malade, la torturait, aussi avait-elle cessé de se retourner, et rien ne lui était jamais arrivé encore. Peut-être... Qu'elle avait honte de penser cela, d'oser imaginer cela! Mais peut-être, juste possiblement, cette chose invisible ne l'épiait-elle pas, mais veillait sur elle jusqu'à la voir bien à l'abri chez elle ? Cette songe était paradoxalement si bouleversante et rassurante à la fois.
Contenant un sanglot féroce dans sa gorge, Clara ne put retenir une unique larme de perler sur ses joues, brillant sous l'image d'une pleine lune qui semblait l'observer, la juger, s'apitoyer sur son triste sort et alors elle soutint son regard, se stoppant au beau milieu de la rue, dévorée par une solitude et un arrachant sentiment d'abandon. Elle était en colère aussi, très profondément en colère. Clara eut envie de hurler, hurler à qui voulait bien l'entendre, ses plus sombres idées, sa détresse et ce sentiment inexplicable de deuil que quelque chose – quelqu'un ? – l'a forcé à ressentir. Elle voulait qu'on l'a laisse tranquille, elle voulait, à défaut de se rappeler, oublier jusqu'à son propre nom.
«Souffrance...»
Clara se retourna violemment vers ce soupir étrange, mais rien, encore et toujours que le vide, et des arbres de ça de là... Était-ce le vent qui soufflait dans leurs branches ? Elle espérait que oui. Mais alors la voix reprit, et elle fut convaincue du contraire.
«Tout n'es que souffrance pour toi...» La voix était monocorde, glaciale, vide de toute émotion, et Clara sut tout de suite qu'elle n'était pas humaine. A vrai dire elle n'avait jamais rien entendu de si effroyablement inhumain. Ou peut-être que si ? Elle ne se souvenait pas, et comme la voix continuait de répéter ce simple mot «souffrance» encore et encore, la jeune femme sentit une douleur lui déchirer l'esprit, le découpant en deux entre ce qu'elle était et ce qu'elle avait été, il y a une éternité de cela. Ce fut plus fort qu'elle, Clara s'effondra sur le sol froid, s'écorchant les genoux sur le granit. Mais cette douleur n'avait de sens, rien d'autre n'avait de sens que la torture de son esprit se divisant, se mêlant, se tordant, se transformant, formant des formes sans définitions, sans limites. Cette voix avait réveillée en elle quelque chose d'enfoui, mais les murs du labyrinthe qui s'élevaient en elle à cette occasion ne se montraient pas. Et alors elle comprit. Ce n'était pas qu'ils étaient là pour l'empêcher vicieusement de rejoindre l'autre bout de ses souvenirs, mais bien de la protéger de ceux-là. Ils étaient comme des boucliers qu'on avait dispersé profondément dans son être, dans son âme, et la voix les avait fait voler en éclat, répandant cendres et chaos dans la tête de Clara.
Les yeux résolument fermés sous le martyr de son esprit à vif, de son esprit aux mains de cette chose qui transformait tout ce qu'elle était, jusqu'à son essence même, Clara se sentit s'abandonner, de grosses larmes coulant sur ses joues, ayant pour seul témoin de ce qu'on lui faisait subir une ronde et silencieuse étoile qui jamais, jamais n'irait délivrer à autrui ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait entendu, comment Clara finirait ce soir.
Et alors ce bruit retentit, et Clara ne sut dire s'il venait de l'intérieur ou l'extérieur d'elle-même, ni même si cette lumière qu'elle voyait transpercer ses paupières crispées était réelle. Mais elle se sentit si terriblement légère qu'elle aurait pu donner son âme à qui venait de l'aider, fut-il le diable en personne. Pour cette délivrance, pour la fin de son châtiment. Merci.
«Tu m'avais dit de courir, et moi j'ai voulu fuir... Comment ai-je pu oublier que ce serait toujours vers toi que j'accourrais, Clara ?» A qui appartenait cette voix, Clara n'aurait su le dire, et pourtant elle sonnait si agréablement à ses oreilles qu'elle se permit de sourire, ses lèvres goûtant le salé de ses larmes... Elle se sentait pleine, pleine d'un elle-ne-savait-quoi, quelque chose qui lui avait manqué, et alors la question fut évidente, si ironiquement évidente qu'elle aurait pu en rire s'il lui avait resté des forces.
Docteur qui ?
Mais aucune réponse ne surgit, et la question sembla sombrer de nouveau, malgré elle, malgré ses mains tendues pour la rattraper. Elle savait qu'elle devait s'y accrocher, car elle était le noyau de tout ce qu'elle avait oublié, de tout ce dont elle devait se rappeler. La bouée dans cet océan de souvenirs perdus, dans cette avalanche de dangers, de souffrances, d'images effrayantes.
«Docteur qui ?!» Se tordit la voix étrange et inhumaine du vent, comme elle-même sous l'influence d'une douleur tordante comme Clara elle-même avait ressentie de son fait.
Alors l'agréable voix reprit en chœur avec un étrange bruit sonique, celle de l'homme que Clara pensait reconnaître, comme chuchotant le plus secret des mystères, celui dont l'univers semble dépendre, celui qui sauve tant de gens tout en en détruisant tellement... Mais elle n'entendit rien sous le flot de ses propres pensées se déversant en elle.
Le Docteur qui sauve et détruit tellement de gens. Un homme bon. Un homme en colère. Un homme que j'ai sauvé, mille fois, encore et encore, et qui pour ça m'a tout fait oublier, pour me sauver à mon tour. Un homme qui a fait une erreur, car c'est ainsi qu'il m'a le plus blessé. Un homme qui est revenu par regret, m'aidera. Le Docteur Qui. Comment ai-je pu oublier.
A/N : Bon, j'ai appelé ça un chapitre, my bad, c'est vraiment court... Mais c'est juste pour donner le contexte général, pour décrire les émotions de Clara, car c'est important, non ?
Les reviews sont le salaire des auteurs, n'hésitez pas mes petits Daleks.
