Chapitre 1 : D'un monde à l'autre.
Le soleil rentrait à flot par la fenêtre ouverte. Aux rayons de soleil se mêlait l'odeur des pins, le souffle léger de la brise matinale et le chant des oiseaux. Une parfaite journée de printemps s'annonçait. Le bruit du verre brisé vint interrompre cette calme harmonie. La fenêtre fut violemment fermée et les stores baissés. Un jeune homme s'appuya au mur, plié en deux, les yeux fermés, les mâchoires serrées et les mains sur les oreilles. Il est des sons, des images et des odeurs qui font remonter à la surface certains souvenirs qui défilent alors comme un vieux film. Parfois bien malgré nous.
Le soleil était lui aussi resplendissant, les oiseaux chantaient et une légère brise charriait l'odeur des pins environnants. Mais l'odeur du bois brûlé et de la chair calcinée était plus forte que celle des arbres. Les gémissements des blessées et les cris des agonisants plus forts que le chant des oiseaux. Le corps si douloureux et sensible après le combat faisait ressentir le moindre effleurement comme si des millions d'aiguilles s'enfonçaient dans la chair et la brise printanière devenait une véritable torture.
La crise passée, le jeune homme se laissa glisser sur le sol, les genoux remontés sur la poitrine, dans la position du fœtus. Les stores se rouvrirent et un rayon de soleil vint jouer dans ses cheveux d'un blond si pale qu'on les aurait dit blancs. Le jeune homme rouvrit ses yeux d'un bleu glacial et laissa retomber ses mains de chaque coté de son corps. Il ne se releva pas pour autant et attendit que la femme soit sortie de la pièce après avoir nettoyé les dégâts qu'il avait occasionnés en laissant tomber ses pots et ses pinceaux. Ce ne fut qu'à ce moment qu'il se décida à bouger. Il se remit debout et contempla, sans vraiment la voir, la peinture inachevée qui se trouvait sur le chevalet. Contrairement à celles qu'il avait vues auparavant, celle-là ne se mouvrait pas une fois achevée. Tout comme celles qu'il avait peint et peindrait. C'en était fini de la magie. Il vivait désormais dans le monde des moldus. Ce monde qu'il avait tant haï, qu'on lui avait appris à haïr. Mais tout cela était du passé. Il y avait aujourd'hui une place privilégiée, il était le très fameux peintre Draco Malfoy.
