Bien le bonsoir à toi, noble lecteur !

Oui, bon, d'accord, je vais vous épargner les tournures moyenâgeuses... Vous en aurez bien assez dans le récit qui suit. Non, je plaisante, je crois m'être retenue, quand même...

Alors alors... Ceci est donc un univers alternatif qui se déroule dans les temps médiévaux. Mais je reviendrai sur ce sujet en fin de chapitre.

Disclaimer: tous les personnages nommés appartiennent à Hidekaz Himaruya, le papa d'Hetalia, ou au monde arthurien. L'histoire se base sur la légende arthurienne mais ce que j'en fais est de mon cru. Récit inspiré de ceux de Chrétien de Troyes et de ces fabuleux auteurs ayant abordé la "matière de Bretagne", ainsi que du plus récent Graal Noir de Christian de Montella.

Au niveau des pairings, vous retrouverez du Spamano. Ca c'est inévitable. Pour le reste, un Arthur indécis, du Den(mark!)Nor, du Rochu, du PruAus,...

J'en profite pour annoncer que j'ai créé un blog (le lien se trouve dans mon profil) où je posterai les musiques qui ont accompagné l'écriture de mes fanfictions, les illustrations de chaque chapitre, des anecdotes, peut-être même des extraits et trailers si je suis satisfaite des cosplays improvisés... Cherchez Niniel-Kirkland sur Skyrock! :D

Nous voila donc partis pour au minimum une quinzaine de chapitres, je vous souhaite une bonne lecture du premier.


Twelve's Quest

Chapitre 1: Allers et retour

Où suis-je?

Il fallut un moment à Arthur pour s'en souvenir.

Il était debout et faisait face à un enfant assis derrière une table de chêne finement travaillée, encombrée de dizaines de morceaux de parchemins étalés là sans ménagement.

Autour de lui, des livres. Partout, des manuscrits reliés de cuir, traitant de sujets divers et variés. Il avait d'ailleurs le nez plongé dans l'un d'eux.

Arthur reconnaissait l'endroit, désormais.

La bibliothèque de son enfance, au château du seigneur Antor.

Pourquoi?

Arthur ne savait pas comment il était arrivé là. La dernière chose dont il se souvenait était une soirée morne à la cour de Camaalot.

Un coup d'oeil au jeune garçon l'éclaira.

Il s'agissait de lui, en bien plus jeune. Quel âge pouvait-il avoir? Huit ans?

Je suis dans un rêve.

Dans un souvenir peut-être.

-Maître? appela le petit blond en abandonnant un instant sa lecture.

Un homme qu'Arthur n'avait pas remarqué apparut entre deux bibliothèques et demanda:

-Qu'y a-t-il, Arthur?

Les cheveux de l'homme, noir de jais, contrastaient avec son teint de neige. Ses yeux sombres emplis de sagesse pétillaient d'intelligence et de malice. Son corps souple et bien bâti était celui d'un adolescent. Pourtant, Arthur savait qu'il avait au moins une trentaine d'années à cette époque.

-Je ne comprends pas ce texte, maître. répondit l'enfant.

-Lis-le à haute voix.

-"Le Graal, s'exécuta-t-il, est caché en un paradis terrestre. Il s'agit d'un château où nul homme ne manque de rien. Les pieux blessés recouvrent la santé et ceux à qui le Graal fait l'honneur d'apparaître ne meurent pas, pour peu qu'ils aient un geste heureux. Mais il est difficile de l'atteindre. Le château est perdu dans la forêt du Diable et vaincre tous les ennemis qu'il y a placés." Maître, qu'est-ce que le Graal?

Le plus âgé s'approcha, un vif intérêt dans le regard.

-Hé bien le Graal, Arthur, c'est un objet très ancien. C'est la coupe qui a récolté le sang du Christ. Il a été conservé, dans ce lieu réputé impossible à atteindre. Ceux qui y trempent leurs lèvres deviennent immortels. Ca te plairait?

-Je suppose que oui... Peut-être qu'avec l'éternité je pourrais lire tous les livres qu'il y a ici! plaisanta-t-il.

-Mais pour ça il te faut trouver le Graal.

-Hé bien je le trouverai!

-Je n'en attendais pas moins de toi... répliqua le Maître avec un grand sourire. Après tout, c'est ton destin... Étudie ce texte, Arthur. Et un jour tu t'en souviendras. Ce jour-là, il sera temps que tu partes en quête du Graal.

Et sur ces mots énigmatiques aux oreilles du jeune garçon, il quitta la bibliothèque.

Oui, Arthur avait une impression de déjà vu.

Ce n'était pas qu'un simple rêve, c'était bel et bien un souvenir.

Tout était pareil à ce jour-là: lui, enfant. La bibliothèque, immense. Et Merlin.

oOo

Ivan sortit son cheval de l'écurie pour l'amener dans la cour du château, tandis qu'un jeune écuyer lui amenait ses armes.

Avec un sourire, le chevalier le remercia et le laissa l'armer.

Il aimait sentir les mains de Yao parcourir son corps pour ajuster son haubert ou autres parties de son équipement.

Le Chinois s'acquittait de sa tâche avec concentration, et par moments, son maître pouvait admirer ses traits fins concentrés.

Mais comme toujours, ce rare moment de proximité passa trop vite.

Ils échangèrent un dernier regard avant qu'Ivan ne s'apprête à monter en selle, sous l'oeil attentif de son assistant.

Mais au dernier moment, il se ravisa.

Faisant de nouveau face au plus petit, le chevalier se pencha et posa ses lèvres sur les siennes, en un baiser doux et tendre, en guise d'adieu qu'ils savaient douloureux.

En silence, parce qu'ils n'avaient pas besoin de mots. Yao savait que son amant était aussi triste que lui d'être séparés. Mais il avait également compris que ce baiser était une promesse de retour.

Enfin, Ivan mit le pied à l'étrier et une fois installé, adressa un dernier sourire au Chinois avant de lancer son cheval au petit trot, sans se retourner.

oOo

Dans la chapelle sombre, on veillait encore le mort. Un homme noble aux cheveux à peine grisonnants, un grand chevalier. Pieux, honnête, et respecté de son peuple.

Une perte qui était survenue trop tôt. Il était encore relativement jeune, et son départ prématuré rendait son territoire vulnérable.

Portant une cape foncée, le capuchon rabattu sur son visage, une silhouette observait dans l'ombre la reine pleurer son mari, ses épaules recouvertes d'abondantes boucles brunes secouées de violents sanglots.

Et cela durait depuis trois jours déjà.

Il était temps que cela change.

Il lui fallait réagir à présent.

Tournant les talons, la silhouette mince, élancée et toutefois musclée quitta la salle, essuyant une larme sur son visage.

Repose en paix, atya.

La silhouette encapuchonnée retrouva son cheval non loin de la chapelle, monta en selle en toute hâte et s'en alla à travers bois.

oOo

-...Et une pucelle que je...

-Taisez-vous, Gilbert! le coupa Roderich. Toute la forêt n'est pas obligée de subir vos chansons paillardes!

-Ah, Roderich! Toujours aussi sévère, ma foi... commenta l'albinos avant de recommencer de plus belle sa rengaine là où il s'était arrêté.

Oui, Roderich était toujours aussi sévère, et avait toujours si peu d'influence sur Gilbert. C'en était désespérant. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, le brun aurait aimé avoir apprivoisé un peu son compère, mais ce n'était pas le cas.

Il laissa échapper un soupir.

Quelques pas plus loin, cependant, Gilbert s'arrêta soudainement.

-Nous sommes suivis.

-Votre paranoïa est à la hauteur de votre ego, Gilbert. Mais ce ne serait guère étonnant. A l'heure qu'il est, tous ceux qui habitent à cinq kilomètres à la ronde doivent vous chercher pour arracher cette langue qui nous importune.

-Kese... Nous verrons si telles sont les motivations de ce cavalier peu discret... Coupons sa route par là, voulez-vous?

Sans aucune hésitation, Gilbert fit pivoter sa monture d'un quart de tour et quitta le chemin, s'engouffrant dans les sous-bois.

Roderich leva les yeux au ciel, mais n'eut d'autre choix que de suivre son compagnon d'aventure.

Gilbert lança son cheval noir de jais au galop. Roderich avait du mal à le suivre et à éviter les branches en même temps.

A son tour, le brun entendit bientôt des sabots sur le chemin de terre, venant dans le sens inverse. Gilbert arrêta son cheval, en descendit et se posta en lisière du chemin.

Sa cape de voyage vert foncé et son armure brune de cuir souple le rendait presque invisible entre les arbres.

Bientôt, le cavalier arriva au petit trot et, parvenu à la hauteur de Gilbert, celui-ci se jeta sur le passant, l'envoyant à terre et faisant cabrer le cheval.

"Bien joué, Gilbert, vraiment." pensa Roderich.

Pourquoi, par Dieu, avait-il toujours besoin de chercher querelle avec n'importe quelle personne montée sur un cheval et ressemblant de près ou de loin à un chevalier?

L'Autrichien s'inquiétait pour l'agressé, cette fois. En effet, sous la surprise, il avait poussé un cri strident et la rencontre avec le sol n'avait pas dû être des plus douces.

-Gilbert, par le sang du Christ, aviez-vous réellement besoin d'employer la manière forte pour interpeller ce cavalier? Vous ne connaissez donc plus la courtoisie?

Ledit Gilbert ne répondit pas.

Au sol, au-dessus du cavalier dont le capuchon s'était retiré dans la chute, il contemplait les deux orbes émeraude de l'étranger et paraissait profondément troublé.

-Qui es-tu? Je ne reconnais pas tes armoiries. dit Roderich après un bref coup d'œil au bouclier resté sur le cheval.

Avec un fort accent, le nouvel arrivant lui répondit:

-Je suis le fils du Comte Hedervary. Je me rends à la cour du roi Arthur, à Camaalot.

-Nous y allons aussi. annonça Roderich. J'ignorais que le Comte Hedervary avait un fils... ajouta-t-il, songeur. Relevez-vous, Gilbert.

L'albinos s'exécuta après quelques secondes d'immobilité perplexe.

-Vous êtes livide, messire, qu'y a-t-il? s'enquit Roderich.

Ce qu'il y avait? Juste un double détail qui perturbait Gilbert.

-Oh, rien de grave, l'ami, j'ai dû affabuler. répliqua Gilbert. Hedervary! Navré pour notre brusque rencontre. Oublions cela, je ne voudrais pas que vous me preniez pour un rustre, ma... Messire. Pourquoi ne pas faire route ensemble?

Il tendit la main au Hongrois, toujours au sol, qui le regardait avec mépris. Il ignora les doigts de Gilbert et se hissa seul sur ses pieds, avant de toiser l'albinos. Pour sa part, la silhouette fine, élancée et un rien efféminée ne lui avait pas échappé.

-Ne t'avise plus de me toucher, ou tu feras connaissance avec Gyasz. le menaça l'étranger en tapotant un fourreau accroché à sa ceinture.

-C'est quand tu veux, princesse. ricana Gilbert. Tes menaces ne m'effraient pas, tu sais? Je suis Gilbert Beilschmidt, mais tu peux m'appeler Seigneur Gilbert, ça fera l'affaire. Allez, reprends donc ta monture, et en route pour Camaalot!

oOo

-Laisse-moi descendre, bastardo! hurla l'adolescent. Enlève-moi ce putain de bandeau et détache-moi!

-Et le s'il te plait? susurra Antonio, très amusé.

L'Italien aurait préféré crever que de lui dire, à lui, s'il te plait. Mais, sur un cheval, les yeux bandés, les mains liées dans le dos et les jambes solidement attachées à la selle...

-Détache-moi, s'il te plait!

-S'il te plait qui? rétorqua Antonio avec un grand sourire.

-Chigiii! Détache-moi, s'il te plait, Antonio, razza di bastardo!

-Je préfère ça... On ne t'a jamais appris les bonnes manières?

L'Espagnol défit les liens entravant les mains du plus jeune et ôta le bandeau, dévoilant des yeux ambrés lançant des étincelles de colère. Il prit grand soin, en revanche, de ne pas toucher à ses jambes et de garder le contrôle du cheval de son accompagnateur. Il était capable de se carapater...

-Où on va?

-A la cour du roi Arthur... En Grande-Bretagne. précisa-t-il avant que l'adolescent n'ait pu demander qui était ce connard.

-Pourquoi?

-Il m'a invité. Et comme je suis un noble chevalier courtois, je réponds à son invitation.

-Et pourquoi tu m'a pris avec toi?

Antonio rit.

-Parce que tu es mon écuyer préféré et que, sans ta constante bonne humeur, les voyages sont bien moins agréables, évidemment!

oOo

Un cavalier arriva à bride abattue dans la cité portuaire. Il traversa la ville au galop et n'arrêta son cheval qu'une fois arrivé en bord de mer.

Descendant élégamment de sa monture, il réajusta sa cape bleu nuit, passa une main distraite dans son catogan et vérifia sa tunique richement brodée. Il tenait à être présentable pour la visite d'un de ses fiefs.

Ses bottes de cuir et les sabots de sa jument claquèrent sur le quai de bois, et il se dirigea vers le bateau le plus proche.

Francis Bonnefoy appréciait se promener sur les quais, sentir le vent de la Manche dans ses cheveux et respirer l'odeur salée de la mer.

Arrivé sur le pont du bâtiment, il interpella un marin astiquant le sol et lui demanda d'aller chercher le capitaine.

Celui-ci apparut bientôt.

-Seigneur Bonnefoy. le salua-t-il en s'inclinant.

-Allons, relevez-vous. Tout est prêt?

-Oui, messire. Nous avons embarqué les vivres, les marins sont prêts à hisser les voiles. Il ne manque que les passagers.

-Ils arriveront bientôt. l'assura Francis avec un sourire. Du moins je l'espère. Je vous ferai avertir.

Le seigneur tourna les talons, remonta en selle et partit, au pas cette fois, vers le château à l'extérieur de la cité, perdu au milieu d'un bois.

Il en profita pour saluer la population. Pour un seigneur, il était important de montrer son attachement à ses sujets, et Francis excellait dans cet art. Élevé depuis son plus jeune âge au devoir d'un seigneur, il avait parfait ses techniques au fil des années. Si bien qu'il était à peu près sûr que toutes les jeunes filles de Bretagne l'aimaient en secret, et que leurs pères le respectait comme s'il avait déjà pris la place de son propre géniteur sur le trône.

De retour au château, il se rendit sur les remparts et guetta, des heures durant, en direction du sud, d'où ses invités arriveraient bientôt.

Il n'en pouvait plus d'attendre. Il était impatient de revoir le roi Arthur, bien qu'appréhendant leurs retrouvailles.

Vraiment, si ses amis pouvaient se hâter un peu...

Sa patience fut récompensée: au loin, il distingua un petit groupe haut en couleurs de chevaliers, pénétrant dans son domaine au grand galop.

Il descendit rapidement de son poste d'observation et courut les accueillir aux portes de son château.

Lorsque ses amis étrangers arrivèrent, il fut surpris de constater qu'ils étaient plus que prévu: il y avait certes Gilbert, ce cher albinos, et son inséparable Roderich, ainsi qu'Antonio, leur ami le plus cher, mais les deux autres personnes lui étaient tout à fait inconnues.

Un jeune homme à la silhouette androgyne dont les longs cheveux bruns étaient noués en catogan et dont les yeux verts trahissaient une certaine curiosité et de la hargne. L'autre était encore un adolescent. Ses cheveux auburn étaient courts et une mèche plus longue remontait vers la droite. Ses yeux bruns étaient emplis de colère, et il semblait bouder. Bras croisés, il s'efforçait de ne pas regarder Antonio, qui essayait de capter son attention par quelque indication sur l'endroit ou son propriétaire.

L'un comme l'autre des deux étrangers n'avait pas franchement l'air heureux d'être là.

-Guten Tag, Gilbert! Hola, Antonio! les accueillit joyeusement Francis.

Le dénommé Antonio descendit de cheval et serra son ami dans ses bras.

-Francis! Tu nous as manqué, tu sais?

-Vous n'aviez qu'à venir me voir... Même si j'aurais préféré prendre part à des aventures, moi aussi. avoua le blond. Comment allez-vous?

-Mieux depuis que nous sommes réunis. rétorqua Gilbert. Seul dans les bois avec Roddy, c'est d'un ennui, comparé à nos aventures de folie! Mais non, je plaisante Roderich, inutile de faire demi-tour. Vous savez pertinemment que votre seule compagnie est toute aussi agréable à ma géniale personne... Dans un autre genre.

Roderich fit mine de ne pas avoir entendu la tirade de l'albinos.

-Qui ai-je l'honneur d'accueillir en ces murs? recommença Francis en s'adressant, cette fois, eux deux inconnus.

-Demandez à ce stupide bâtard. répliqua le plus jeune avec mauvaise humeur en désignant Antonio.

-Antonio, toi, un bâtard? Je te croyais légitimement d'assez bon lignage...

L'Espagnol laissa échapper un petit rire.

-Romano a beaucoup de défauts, mais le pire est bien son langage, crois-moi. Il est mon écuyer.

-Est-ce un nom, Romano? s'étonna Francis.

-A vrai dire, j'ignore comment il se prénomme. déclara le chevalier. Je l'ai gagné en battant son père en duel, il y a de ça un an. J'aurais dû hériter d'un jeune garçon servile et un peu simple, mais son frère aîné s'est proposé à sa place. Me voila avec un colérique fainéant...

-Si tu veux me renvoyer, te gènes surtout pas!

-...Mais il a bien d'autres qualités... Les rumeurs concernant les Italiens ne sont pas infondées, tu me suis, Francis?

Et Romano de rougir soudainement. De colère ou de gêne, Francis n'aurait su le dire...

-Et vous, sire, vous vous rendez également chez Arthur?

-Exact. répondit le Hongrois. Je suis le fils de feu le Comte Hedervary.

Choqué, Francis le regarda longuement.

-Votre père est mort?

L'étranger acquiesça.

-Mes sincères condoléances. J'avais beaucoup de respect pour lui, c'était un bon chevalier.

Le brun baissa la tête, probablement pour cacher son émotion.

-Bien! reprit Gilbert. Ne perdons pas de temps, embarquons!

oOo

Matthias sauta lestement par-dessus le bastingage du drakkar et tendit ensuite la main vers Lukas.

Le blond s'en saisit et atterrit sur la terre ferme avec bien plus de délicatesse que son ami. Toutefois, le plus petit ne remercia pas Matthias, ne lui adressa pas un sourire. Lukas était ainsi, inexpressif en presque toute circonstance.

-Ca va, Lukas? s'enquit Matthias.

-Mmh... Il fait chaud, en Angleterre. rétorqua la Norvégien en se débarrassant de son épais manteau.

Matthias l'imita avec un sourire compatissant.

La cité côtière était pleine d'animation, et même si les deux Nordiques y mettaient les pieds pour la première fois, ils ne tardèrent pas à trouver un marché où grouillaient les villageois, les artisans et les commerçants de produits variés. Ils eurent tôt fait de dénicher un couturier, auquel ils achetèrent des tuniques légères bien plus adaptées au climat du pays que leurs vêtements fourrés. Un peu plus loin, ils achetèrent deux chevaux et quelques provisions pour le voyage qu'il leur restait à effectuer.

Enfin, ils se mirent en selle et reprirent la route à travers la forêt.

oOo

Du haut de sa tour, Arthur s'ennuyait. De la fenêtre de sa chambre, il contemplait d'un air las la ville s'étendant aux pieds de son château.

Le soleil était à peine levé. Lui, bien trop impatient, était réveillé depuis longtemps et restait là, assis sur le bord de l'ouverture vers l'extérieur, en silence pour ne pas déranger la jeune femme encore endormie dans son lit. Ou plutôt leur lit.

La tête posée sur ses genoux pliés, Arthur songea avec nostalgie à ses occupations habituelles.

D'ordinaire, à cette heure, il était assoupi dans la grande salle commune parmi d'autres jeunes chevaliers et nobles exténués par une nuit de fête ou de discussions tardives.

Cependant, cela faisait bien longtemps qu'aucune fête n'avait été donnée à la cour du roi Arthur. Ses chevaliers l'avaient tous désertée, laissant un roi plus triste et solitaire que jamais.

Mais ce jour-là serait heureux, il le savait. Il allait enfin revenir, et après lui, quelques chevaliers de la Table Ronde qu'il avait appelés. Il y aurait enfin une quête à la cour d'Arthur, et celui-ci aurait enfin l'occasion et l'envie de sortir de son château.

Tout cela grâce à lui, et à son retour.

En attendant, Arthur attendait désespérément que quelque chose se passe.

Soudain, il vit deux chevaliers montés sur des palefrois franchir la porte de la cour du château.

Il en reconnut un instantanément, notamment grâce au bouclier azur à deux clés d'argent qu'il portait.

Ni une, ni deux, ne se souciant plus de laisser sa femme dormir en paix, il sauta surs ses pieds et courut à leur rencontre.

Tant pis s'il était en simple chemise de nuit...

oOo

-Bienvenue à Camaalot, Matthew! dit joyeusement Alfred en descendant de cheval.

Le dénommé Matthew l'imita, et aussitôt, deux écuyers vinrent les désarmer et emmener leurs chevaux aux écuries.

-Tu vas voir, continua Alfred, le roi a parfaitement le physique de sa fonction! Beau, noble, fier, charismatique, calme et réfléchi la plupart du temps,...

Il fut coupé dans son élan par un retentissant "Alfred!" hurlé depuis la porte récemment ouverte du château.

Arthur déboula dans la cour, les joues rouges d'avoir couru, les cheveux ébouriffés, le souffle court, une chemise de nuit à la fraîcheur douteuse pour seul vêtement.

Alfred haussa un sourcil. Pour le coup, il avait donné une description un peu trop brillante du souverain...

Un sourire amusé fleurit sur les lèvres de Matthew, qui s'empressa de le cacher en s'agenouillant.

-Matthew, annonça Alfred, je te présente Sa Majesté Arthur Kirkland, m...

Il fut à nouveau interrompu en pleine tirade par une étreinte violente, presque désespérée, de la part du nouvel arrivant.

-Idiot... marmonna ce dernier. Deux ans sans aucune nouvelle! J'ai cru que tu étais mort, imbécile!

Alfred rit doucement tout en lui rendant son étreinte.

-A moi aussi, tu m'as manqué, grand frère...


J'ai beaucoup de choses à dire...

Premièrement, je tiens à préciser que j'ai longuement préparé cette fic. J'ai commencé fin juin la lecture d'un recueil de récits arthurien (La Légende Arthurienne), et je suis au tiers de la brique... Néanmoins, j'ai lu les plus importants récits parlant d'Arthur alors j'y connais maintenant un rayon :3

Au niveau historique, Arthur est censé avoir régné sur l'Angleterre au Vème, VIème siècle. Malheureusement, il y a peu d'infos sur cette période. Pour la facilité, j'ai décidé de placer les événements dans un cadre qui se rapproche plus du XI-XIIème siècle. Puis j'm'en fous, c'est un UA :3

Géographiquement parlant, j'imagine bien que c'était loin d'être comme dans la fic: la Russie n'était pas encore la Russie, etc. Encore une fois, c'est une question de facilité (je l'avoue u.u) mais comme dans les récits arthuriens, il n'y a aucune indication de lieu, je me suis dit que je pouvais bien me permettre cette liberté...

Un autre problème, c'était que les personnages devaient se comprendre. J'ai décidé de faire du latin la langue véhiculaire, vu qu'à cette époque, la majorité de l'Europe avait été évangélisée. Après, je peux essayer d'écrire en latin, mais je crois que je vais perdre quelques lecteurs ^^' Quand Lovino (on se demande bien pourquoi lui... Il ne lâche jamais de bastardo ou autre mot d'italien, pourtant...) ou un autre sortira des mots dans sa langue natale, ce sera dans la langue moderne aussi, parce que je vais avoir du mal de trouver un dictionnaire d'ancien danois ;)

Allez, je crois que j'ai plus ou moins tout dit pour ce premier chapitre, j'espère que ça vous aura plu. N'hésitez pas à aller faire un tour sur mon tout nouveau blog :D

Une petite review? :)