MJ du 27-08-2017 : Salutations ! Je suis en train de reposter les chapitres de ER avec une meilleure mise en page et après relecture, vu qu'il y a toujours des fautes et des tournures un peu bizarres qui traînent. Si vous voulez en profitez pour tout relire, n'hésitez pas ! ^^


Chapitre 1 : Enlèvement nocturne


-Papa, dépêche-toi! On va être en retard!

-Je fais ce que je peux! Grogna le détective en guise de réponse. Et puis, pourquoi as-tu encore organisé un rendez-vous avec cette femme? J'ai autre chose à faire que de l'entendre m'insulter moi!

-Papa!

C'était le cinéma habituel. Ran avait invité ses parents chacun de leur côté à aller manger au restaurant, et elle n'avait averti Kogoro qu'à la dernière minute, ce qui avait eu pour effet de le ralentir dans sa préparation. Et ce n'était pas du tout du goût de sa fille.

-C'est bon, allons-y. Annonça soudain Kogoro.

-Enfin! Conan, soit bien sage hein? Pour manger, tu n'auras qu'à faire réchauffer le plat que j'ai laissé sur la table.

-Oui oui Ran, je sais! Amusez-vous bien!

Je ne suis plus un gamin! Pensa amèrement Conan, qui assistait à leur départ adossé à la porte du bureau du détective Mouri. Au même moment, il toussa.

-T'a intérêt à rester au lit. Grogna Kogoro.

-Avance! Fit Ran en poussant son père dans les escalier. Bonne soirée Conan!

-Bonne soirée. Répéta le garçon.

La porte claqua et le silence se fit aussitôt dans l'agence. Le gamin à lunettes poussa un soupir. A cause de sa maladie, il allait rester à la maison. Ça l'arrangeait, car il n'avait pas envie d'entendre Eri et Kogoro se disputer tout le long du repas. Il était fatigué et préférais de loin suivre le conseil de Kogoro, chose à laquelle il avait déjà pensé soit disant passant.

La nuit tombait rapidement. Dehors, il faisait déjà trop froid pour se balader en pull, un manteau était nécessaire. Pas étonnant que Conan soit tombé malade.

Le garçon ferma la porte du bureau de Kogoro et monta dans la salle à manger. Il n'avait pas encore faim, mais il mit tout de même le plat que Ran lui avait préparé dans le micro-onde avant de se diriger vers sa chambre, qui était aussi celle du détective. Puisqu'il n'allait pas sortir, il ne servait à rien de rester habillé.

Il en était encore à chercher son pyjama lorsque des bruits suspects le firent lever la tête. Ça venait de la rue, ou plutôt... de la porte d'entrée. Pensant à des voleurs, Conan laissa tomber ses rechercher et y voir dans le salon. Les bruits avaient cessés. Ils venaient probablement de passants qui ne l'avaient pas fait exprès. Quoi qu'il en soit, il s'était inquiété pour rien.

Le détective retourna dans sa chambre. Une minute après, il avait trouvé le haut de son pyjama et s'acharnait à enlever le bas qui était coincé sous un des pieds du lit de Kogoro. Il ignorait comment il avait atterrit là, mais il n'arrivait pas à soulever le pied du lit. Il essaya encore jusqu'à s'avouer vaincu. Il fallait s'y prendre autrement.

Des bruits de pas étouffés par les murs lui parvinrent alors, ainsi que des frôlements. Conan, qui c'était laissé tombé sur son lit en réfléchissant à une solution, se releva d'un bond et se dirigea à nouveau vers le salon. Il passa la tête à travers la porte et se figea.

Des personnes furetaient dans la maison. Il en voyait deux : l'une venait de pénétrer dans la chambre de Ran, et l'autre était adossé au mur et survolait la pièce du regard. Les deux personnes étaient cagoulées, et aucune n'avait de lampe : malgré l'obscurité, il faisait assez clair pour pouvoir se déplacer.

Le gamin recula aussitôt sans attendre que le deuxième type le repère. Des voleurs! Des personnes c'étaient bel et bien introduites chez eux! Avaient-ils un but particulier en venant piller la maison du détective Mouri ou était-ce un simple hasard? Quoi qu'il en soit, il devait absolument les neutraliser et prévenir la police. Mais, pendant qu'il réfléchissait à la manière dont il allait s'y prendre, il fut pris d'une quinte de toux soudaine. Sous la violence et la douleur dans sa gorge, plus forte qu'avant, il se plia en deux, tentant de se faire discret.

Peine perdue. Sa toux étaient tout sauf passée inaperçue. Dès qu'il eu fini de tousser, Conan entendit des pas s'approcher de la pièce où il se trouvait, déjà dangereusement proches, tandis que l'autre personne semblait également venir par ici.

Affolé, le garçon chercha une cachette des yeux. Trop tard : la porte s'ouvrit en grand. Le détective recula derrière un meuble et prépara sa montre lance-projectiles. La personne fit quelques pas à l'intérieur, tandis que la suivante arrivait dans le salon. Pas le choix : il allait devoir improviser.

Conan activa ses chaussures et sorti de sa cachette en appuyant sur le bouton de sa ceinture gonfle-ballon. Le voleur se retourna brutalement vers lui. La surprise le laissa immobile pendant quelques secondes, et Conan n'hésita pas à en profiter : il envoya un ballon de foot gonflé vers la personne, qui fut aussitôt assommée, ayant en plus heurté le mur qui se trouvait derrière lui et fait tomber au passage quelques objets. Le deuxième cambrioleur choisit cet instant pour entrer à son tour. Il n'avait même pas tourné la tête vers Conan qu'il tombait déjà, endormi par une fléchette.

Le garçon poussa un soupir de soulagement, puis il enjamba le deuxième voleur pour aller téléphoner à la police. Il l'avait échappée belle! Conan saisit le combiné et composa le numéro de la police. Il eut soudain un sentiment d'alerte. Il voulut se retourner. Trop tard.

Il y avait un troisième cambrioleur. Il venait de lui arracher le combiné des mains tout en le bâillonnant avec un mouchoir. Un mouchoir imbibé de chloroforme.

Conan ne put s'empêcher de fermer les yeux tandis qu'il sombrait dans l'inconscience...


-Papa, avance!

-L'alcool coulait à floooot... Fit Kogoro en oscillant dans les escaliers, complètement saoul.

-Papa! C'est la dernière fois que je vous invite dans un restaurant! La prochaine fois, on mangera chez maman, comme ça tu ne pourras pas gâcher la soirée en buvant et en draguant toutes les jolies filles qui passent!

-Rêve toujours, je n'irais jamais manger chez cette femme!

-Papa!

-Oui, j'ai compris que j'étais ton père, merci!

Le détective se dégagea des bras de sa fille qui le poussaient vers le haut et il tituba jusqu'au salon.

-Va tout de suite te coucher! Ordonna Ran, qui l'avait suivit.

-Oui oui, j'y vais...

-Et ne réveille pas Conan!

-Ça va, ce gosse n'est pas le centre du monde! Murmura Kogoro en entrant dans sa chambre.

Au passage, il glissa sur un des objets tombés à terre.

-Wuuuaaa! Fit Kogoro en tombant sur le dos. Aïe! Il pourrait ranger quand il fait tomber des trucs, ce sale môme!

-Papa! Cria la voix énervée de Ran à travers le mur.

Tout en continuant de râle à mi-voix pour ne pas que sa fille l'entende, le détective se releva et remarqua que d'autres objets étaient tombés. Le nouveau tapis aussi n'était pas droit et plissé à un endroit. Le gamin était tombé ici lui aussi ou quoi? Il aurait quand même pu ranger!

Kogoro tourna un regard bougon vers le lit de Conan. Son esprit embrumé par l'alcool mis quelques secondes à remarquer que les draps étaient étrangement bas. Le détective pensa alors à allumé la lumière et regarda à nouveau. Enfin, il compris : le garçon n'était pas dans son lit.

-Parti aux toilettes hein? Fit Kogoro. Parfais, je pourrais l'engueuler quand il reviendra.

Le détective Mouri se mis au lit et attendit. Il put même entendre Ran fermer la porte de sa chambre, mais elle n'avait de toute évidence pas croisé Conan. Et ce dernier ne revenait pas.

-Où est encore passé ce gosse? Demanda Kogoro à voix haute. On avait dit qu'il devait rester à la maison! Et il n'a pas put aller chez le prof Agasa puisqu'il est parti à une conférence avec la gamine qui habite avec lui...

Énervé, l'homme se leva et se dirigea d'un pas plus assuré vers le salon. Il n'y avait pas de lumière du coté de la salle de bain, ni des toilettes. Maintenant qu'il y pensait, il avait aussi vu le pyjama de Conan sur le futon. Et il y avait le pli du tapis et les objets tombés... Quoi qu'il en dise, ce gosse n'était pas du genre à ne pas ranger quand il faisait tomber quelque chose.

Pris d'un doute soudain, Kogoro se dirigea vers la cuisine. Le plat préparé par Ran pour Conan se trouvait encore dans le micro-onde, refroidit depuis le temps. Et maintenant qu'ils y pensaient, la porte était ouverte quand ils étaient rentrés, alors que Ran l'avait fermée en partant.

Deux hypothèses s'offraient à lui : soit Conan était sorti pour X raison et n'était toujours pas revenu. Mais il n'avait à sa connaissance rien à faire dehors, malade et par se froid. En plus, ses chaussures étaient là. Maintenant qu'il y pensait, Conan avait oublié de les enlever en entrant dans l'agence à cause de l'affaire qu'il suivait à ce moment là.

La seconde hypothèse était que quelqu'un soit entré pendant leur absence, sans doute pour cambrioler la maison, et qu'ils soient tombés sur Conan. Ils l'auraient alors enlevés. Ce qui expliquerait la porte ouverte, les pliures sur le tapis, les objets tombés et le plat dans le micro-onde. Conan aurait aussi put les laisser en plan pour partir, mais il ne serait pas sorti dans chaussures...

Kogoro sorti dans le salon. Si Conan était vraiment parti de son propre chef, il leur aurait soit laissé un mot, soit un message sur le répondeur. En s'approchant du téléphone, le détective remarqua qu'il n'y avait pas de nouveau message, mais que le combiné avait été reposé à l'envers, erreur très commune de ceux qui ne venaient pas souvent chez eux car il était facile de se tromper. Mais même dans la précipitation, il ne pensait pas que Conan l'aurait mal remis...

Curieux, Kogoro décrocha et appuya sur la touche bis pour s'assurer qu'il n'avait appelé personne. Après, il regarderait qui avait appelé en dernier. Si Conan était parti précipitamment, c'était forcément à cause d'un coup de fil de quelqu'un.

-Vous êtes bien au commissariat de Beika. Veuillez nous excuser, mais la ligne est indisponible pour le moment. Rappelez plus tard...

Kogoro raccrocha. Pourquoi Conan aurait-il appelé la police? Cela confirmait la thèse de l'enlèvement. Des voleurs avaient du entrer dans la maison, tomber sur le gamin et l'emmener avec eux. Soudain parfaitement réveillé, Kogoro s'apprêtait à aller chercher son téléphone pour appeler l'inspecteur Megure sur son portable, puis réveiller Ran, mais un mot sur la table attira enfin son attention.

«On tient le gosse. N'appelez-pas la police, ou nous ne répondons plus de sa santé.»

Kogoro serra les poings de colère. Si seulement il avait refusé ce stupide dîner! Mais au moins, les kidnappeurs étaient clairs sur ce point : Conan était toujours vivant. Cependant, une question méritait son attention : les criminels étaient-ils venus uniquement dans le but de l'enlever où avaient-ils d'autres projets à la base?

Le détective passa dans les différentes pièces de la maison, puis il constata que rien avait été volé. Seul Conan manquait. Le petit était malade, il était aussi possible que les voleurs soient entrés pour cambriolé la maison mais que le garçon, toussant, se soit fait rapidement repéré puis attrapé. Les cambrioleurs, craignant que quelqu'un n'arrive ou que lui et Ran reviennent, seraient ensuite partis sans rien emporter. C'était aussi une possibilité. En tout cas, il n'avait aucun moyen de retrouver le gamin, et n'avait qu'à attendre que les ravisseurs le contactent. Kogoro ouvrit la fenêtre et scruta pendant un bon bout de temps la rue, puis les bâtiments alentours : personne. Il était donc probable qu'on ne les surveille pas. Le détective retourna près du téléphone et s'assura rapidement qu'il n'y avait aucun système d'écoute. De toute façon, si les personnes qui étaient venues ici avaient trafiqué l'appareil, ils auraient remarquée que le combiné était à l'envers.

Kogoro, en revenant vers sa chambre, se rendit alors compte qu'il était persuadé depuis le début que les intrus étaient plusieurs. Au fond, ça se tenait : l'un deux avait pu pénétrer dans la chambre pendant que Conan s'y trouvait, glisser sur le tapis et faire tomber les objets. Le gosse en aurait profité pour décrocher le téléphone et appeler la police, mais un second cambrioleur l'en aurait empêché et aurait remis le combiné à sa place, sans se rendre compte qu'il était l'envers.

Devait-il réveiller Ran? Elle pourrait l'aider à prévenir la police. Même si ils n'étaient pas surveillés, il serait plus prudent de l'envoyer téléphoner depuis une cabine téléphonique, ou plutôt depuis une personne qu'ils connaissaient pour plus de sûreté. Oui, c'était la meilleure chose à faire. En plus, les ravisseurs ne s'attendaient sans doute pas à ce qu'ils réagissent aussi rapidement. Peut-être même pensaient-ils qu'il ne découvrirait la disparition de Conan que le lendemain.

Kogoro poussa un soupir. Il jouait un jeu dangereux en appelant la police malgré l'avertissement des ravisseurs. Mais il était hors de question qu'il se laisse faire. Et sans la police, ses chances de capturer les criminels étaient pratiquement nulles puisque, n'ignorant sûrement pas qu'il était détective, ils feraient tout pour laisser le moins d'indices possible.


-Complètement irresponsable ce vieux moustachu! Râla Eri à voix basse en rentrant chez elle.

La soirée c'était déroulée de façon fort désagréable, mais totalement prévisible. Ran faisait le coup à chaque fois, et ça se terminait toujours pareil. Quand comprendrait-elle que c'était une cause perdue?

L'entêtement de sa fille faisait tout de même sourire l'avocate. Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle était – encore – en colère contre Kogoro et qu'elle n'arriverait pas à dormir comme ça.

Dès qu'elle entra dans le salon, son premier réflexe fut d'allumer la télé. Regarder des feuilletons débiles était le meilleur moyen de lui changer les idées. Lire ses dossiers aussi pouvait y faire, mais à cette heure, ça lui aurait donné des mal de crânes plus que tout autre chose.

Donc, Eri Kisaki, brillante avocate, se colla devant la télé affalée sur son canapé. Elle avait bien le droit de se laisser aller elle aussi, non?

La série qui passait à ce moment là était un téléfilm policier américain. Par un curieux hasard, elle tomba dessus au moment exact où il commençait et elle accrocha l'histoire sans problème. La situation commençait à évoluer de façon des plus intéressantes lorsqu'on sonna à sa porte.

-Qui est-ce que ça peu bien être? S'interrogea Eri à haute voix.

La femme se leva et y ouvrir la porte, ayant l'impression qu'il s'agissait d'une nouvelle tentative de Ran de les réconcilier.

-Bonsoir maman, tu dormais?

C'était effectivement sa fille qui se tenait dans l'entrée, l'air pressée. Eri n'y pris pas garde et répondit :

-Si c'est pour que je pardonne à ce vieux moustachu, tu peux repartir tout de suite!

-Non non, ce n'est pas ça! Est-ce que je peux entrer?

Enfin, l'attention d'Eri se porta sur le comportement de la jeune fille. On aurait dit qu'elle avait quelque chose d'important à lui demander ou apprendre, mais qu'elle devait attendre d'être à l'intérieur pour le lui dire. L'avocate jeta un coup d'œil dans la rue, vérifiant ainsi que personne ne les observait, puis elle sourit le plus naturellement du monde à Ran et l'invita à entrer. Dès qu'elle eu passé le palier, Eri ferma la porte et se retourna, l'air soupçonneux, les mains sur les hanches, vers Ran.

-Alors, de quoi s'agit-il?