Et voici le début de ma première fic, partie pour être... longue... et que ce soit en taille ou en temps d'écriture...
Je vous demande donc patience (au moins aussi longue que le temps que je mettrais à écrire~) et vous souhaite une bonne lecture!
Aux alentours de midi, vers la fin du mois de janvier de l'année deux mille deux, un jeune homme brun âgé d'une vingtaine d'années se tenait devant l'hôpital dans lequel se trouvait celle qu'il aimait. Celle ci n'avait que quelques mois mais il l'aimait déjà a en mourir. Il fixait une des fenêtres, avec ses mains dans les poches de son manteau noir d'hiver. Souriant, aussi bien triste qu'heureux, il observait le père du nouveau-né entrer dans l'hôpital, père qui ne le connaissait pas. Le jeune homme regardait avec attention chaque chose qui se passait autour du bâtiment, comme absorbé par cet événement qui devait lui sembler un miracle. Après avoir tout minutieusement observé il se résigna, baissant la tête et se murmurant quelques mots, puis partit dans les rues de Lyon.
L'année deux mille dix-neuf, février.
Le professeur attendait devant la porte. Il avait sonné quelques secondes plus tôt et la famille Fernan n'avait pas l'air de réagir, il appuya une seconde fois et cette fois ci la porte s'ouvrit, laissant voir un homme qui devait avoir aux alentours de quarante ans. C'était le père de la famille. L'inconnu lui sourit, donnant les raisons de sa venue:
"-Bonjour, je suis ici pour vous proposer mes services en tant que professeur particulier!"
Le père se hâta de lui demander plus de détails l'air pressé sans pour autant être intéressé. La petite Juliette Fernan, quand à elle, épiait la conversation depuis les escaliers de la maison. Comme si elle avait besoin d'un professeur particulier à ses dix sept ans... Mais son père rentrait tard du travail ou s'absentait plusieurs jours et la mère se trouvait à en clinique pour cause d'une maladie violente au foie, Monsieur Fernan ne pouvait voir que des avantages à cette proposition et l'accepta rapidement, au détriment de sa fille. Content que sa demande soit acceptée, l'homme qui avait un peu en dessous de la quarantaine afficha un sourire plus large et pencha la tête pour apercevoir Juliette affalée sur les marches, qui eût un petit mouvement de recul en croisant son regard, ne voulant pas se faire remarquer.
"-Ah, je vous présente Juliette, c'est ma fille et c'est à elle que vous devrez enseignez, si vous le voulez...
-Bien sûr! Est ce que je peux commencer une petite présentation dès maintenant? Un premier cours je veux dire.
-Oui.. je crois qu'elle n'a rien à faire. Juliette? Montre-lui où est ta chambre que vous commenciez."
Soupirant un peu, Juliette se releva pour monter sur les escaliers où elle s'était affalée, sa chambre se situait au premier étage. L'hôte fit geste à celui qui lui enlèvera un poids pendant ses absences d'entrer et lui demanda tout de même combien il devra le payer; l'autre lui répondit d'un air joyeux et amusé accompagné d'un geste du de la main.
"-Je fais du bénévolat."
Il montait les escaliers à son tour, passant ensuite dans le couloir du premier et s'arrêta devant une chambre à la porte ouverte. Son regard se baladait dans toute la pièce, observant la disposition de chaque objet. Après avoir lâché un soupir il remarqua du coin de l'oeil Juliette, assise en tailleur sur son lit, le regardant sans le dévisager. L'adulte brun dépassa le seuil de la pièce et avança pour aller s'asseoir à côté d'elle, s'apprêtant à lui parler en souriant toujours.
"-Je suis Allan Triord, je suis ici pour te servir de professeur particulier."
La jeune fille ne prononça que les mots "Juliette Fernan...", quelque peu embarrassée, elle aurait souhaité faire autre chose de sa journée.
"-Tu n'as pas à t'en faire, je ne suis pas aussi formatif que les autres professeurs, je privilégie les bonnes relations, c'est pour ça que je n'enseigne pas dans les établissements... Mais, dis moi si tu veux savoir certaines choses sur moi.
-... Qu'est ce que vous enseignez?
-Un peu de tout, mais évitons les langues étrangères, ce n'est pas mon fort.
-C'est bon, je réussi bien ça..."
Allan restait assis au bord du lit et posa sa tête sur le dos de sa main, elle même accoudée sur sa jambe, sa tête souriante tournée vers Juliette, paraissant encore plus jeune qu'il ne le faisait dans cette position. Il lui demanda quelles étaient les matières dans lesquelles elle avait des difficultés et elle répondit rapidement: les matières scientifiques.
"-Ce sont mes matières préférées, je pourrait bien t'aider pour ça!
-Tant mieux..."
Le professeur soupira face à l'attitude légèrement distante de son "élève" mais souriait toujours.
"-Tu n'es pas intéressée par ce sujet... parlons d'autre chose, qu'est ce que tu aimes?
-Eh bien... la lecture, la musique et..."
La discussion continua pendant deux heures, au bout de la première heure Juliette commençait déjà à apprécier son professeur. Leurs rencontres continuèrent, même lorsqu'ils parlaient de cours la jeune Fernan se sentait à l'aise et Allan expliquait d'une manière agréable et qui divergeait parfois des cours, ce qui lui plaisait. Ils tergiversaient sur tout en s'amusant. Juliette en était même maintenant contente de le voir arriver.
Le lundi quinze avril de la même année, Juliette se faisait plus discrète face à son professeur aujourd'hui.
"-C'est incroyable que tu ne sache toujours pas faire ça... les vecteurs sont pourtant une partie simple des mathématiques, non?
-Oui...
-Bien, dis moi, qu'est ce que tu ne comprends pas?
-Je comprend mais.. je sais pas...
-Il y a un problème, quelque chose?"
Juliette semblait hésitante, elle jouait du pied et entrelaçait ses doigts. L'homme observait sa façon de réagir et pris une seconde pour regarder sa montre, relevant ensuite les yeux vers la jeune fille en souriant.
"-Vous n'êtes pas marié mais, vous avez déjà été avec quelqu'un?
-Oui, mais ça fait longtemps, quand j'étais dans l'adolescence. Je ne l'ai pourtant pas oublié...
-Ah...
-Mais pourquoi cette question typique d'une personne amoureuse?"
Allan s'amusa à poser cette question. L'adolescente détourna un peu le regard et rougit, se rendant compte qu'il avait déjà compris.
"-Je... Je suis amoureuse de quelqu'un à mon lycée depuis assez longtemps... Et j'ai envie de le lui dire...
-Pourquoi tu ne le as pas dis en cours? ça aurait été une bonne occasion aujourd'hui!
-Maaaais... Je n'ai pas osé... Si il répondait non...
-Tu es impossible... Qui est ce ?
-Ni...Nicolas Stenfal.
-Ah lui! Il habite à trois maisons d'ici, va le lui dire!
-Mais... Mais ses parents!
-Ses parents ne sont pas chez eux, ils rentrent d'un voyage d'affaire dès demain. Profite en.
-M-mais..."
Allan ne put s'empêcher de mettre sa main sur la joue de Juliette et lui fit un sourire franc, encourageant.
"-Il ne peux pas te dire non, c'est une chance pour lui. Va y ou tu va le rater."
Elle rougit, se dirigeant vers la porte, mais s'arrêtant encore à l'entrebâillement en regardant vers l'arrière. Le professeur lui disant encore de déguerpir, Juliette couru jusqu'à l'entrée de la maison et claqua la porte derrière elle, Allan la regardant courir dans la rue depuis la fenêtre. Dès qu'elle eu quitté son champ de vision, il s'adossa au mur et regarda encore sa montre attaché à son bras fin, le visage apaisé et les lèvres toujours tendues formants un léger sourire calme et tranquille.
"-Déjà le quinze..."
Le lendemain, mardi seize avril.
Allan venait à peine d'entrer dans la demeure des Fernan, les parents de Juliette n'étaient pas présents une fois de plus aujourd'hui. Elle, elle était assise devant son bureau à rêvasser, tandis que dans un grand silence, son professeur traversait escaliers et couloirs pour arriver près de la chambre de la fille unique. Ne comptant pas la déranger, il redescendit dans la salle à manger du bas et s'assit sur une chaise comme si il avait été chez lui, croisant les jambes et sortant un portable auquel était attaché par une petite chaîne argentée un anneau aux bords fins. Il lisait différents messages qu'il faisait défiler les uns après les autres, il semblait qu'Allan étudiait ces messages avec une grande attention, qui étaient pourtant d'assez anciens messages qu'il avait relu une bonne dizaine de fois chacun malgré leur nombre. Arrêtant l'appareil au bout de quelques minutes, il monta à l'étage une fois de plus mais cette fois-ci se permit de déranger Juliette, qui tournait tranquillement le regard vers lui pour le saluer. Il s'assit sur le lit tandis que son élève faisait balancer ses jambes, tournée vers son bureau.
"-Alors? Comment était-ce?
-Il a dit qu'il m'aimait...
-Tu vois, il n'avait pas de raisons de dire non. Et comment est ce que tu te sentais?
-Un peu stressée avant, mais après... c'était apaisant... je ne sais pas vraiment mais en tout cas, j'étais bien.
-Tant mieux. C'est peut être ton grand Amour!
-J'adorerais..."
Allan souriait et continuait de corriger un des exercices de la jeune amoureuse qu'elle avait fait la veille, et de l'autre côté, celle ci lui comptait sa journée et la soirée du Lundi avec Nicolas.
"-Au fait, pourra tu me le présenter? Je pense que vous donner des cours en même temps est une bonne idée, non? Et puis ses parents sont rarement présents aussi, ça arrangera leur emploi du temps"
Juliette avait l'air ravie de la proposition, quelques peu étonnée ne s'y attendant pas, mais elle n'y voyait que des avantages, elle serait plus souvent avec lui pendant un moment qu'elle apprécie déjà. Juliette accepta rapidement par un "bien sûr" avec un large sourire. Allan sourit à son tour, laissant les exercices sur le lit et sortant en lui adressant un au revoir. Une fois dehors, il sortit son portable et commençait à écrire un long texte, les lèvres légèrement tendues.
Le lendemain ainsi que les quatre mois qui suivirent, Allan donnait ses cours à Nicolas et Juliette régulièrement, certaines fois le petit ami ne venait pas, mais il venait la grande majorité du temps. Pendant les explications de leur professeur particulier ou lors des exercices, les deux amoureux ne pouvaient s'empêcher de se serrer, de parler en s'échangeant des mots doux ou simplement de discuter. Allan leur disait que ça ne le dérangeait en aucun cas, au contraire, il souriait faiblement en regardant les deux jeunes tourtereaux, possédant dans ces moments une expression douce, comme en admiration. Après leur avoir laissé un moment de répits, il reprenait ses explications tranquillement. Le jeune couple restait inséparable.
Le vendredi dix-huit novembre, toujours de la même année, Allan ne partit pas immédiatement de chez les Fernan, laissant Nicolas aller chez lui après un long au revoir avec sa chérie. Une fois le jeune homme sorti, le professeur demanda à Juliette de venir avec lui jusqu'à la chambre, ce qu'elle fit rapidement, s'asseyant sur le lit une fois arrivée. Allan se mit en face d'elle, debout.
"-Tu sembles plus discrète depuis la fin du mois d'octobre.
-Ah...
-Pas la peine de me le cacher, je le sais déjà.
-Hein?"
Juliette releva la tête et blêmit face au portable que tenait le professeur, elle s'était figée en voyant les messages qui s'affichaient. Elle fixa ensuite son professeur d'un regard qui faisait ressentir son angoisse. Allan se contenta de fermer le portable, faisant bouger l'anneau qui y était attaché.
"-Ces messages et ces appels sur ton portable, tu aurais dû m'en parler plus tôt.
-Pourquoi tu ne me l'as pas dit?"
Elle baissa la tête et resta muette un long moment . Son professeur s'accroupit, lui reposant la question une fois de plus. Juliette parti en sanglots, se cachant le visage avec les mains. D'un geste réconfortant et bienveillant, Allan s'approcha d'elle pour lui caresser doucement les avant bras.
"-Je... Je ne voulais pas... qu'il... qu'il y ai de pro...problèmes...
-Ce serait pire si je ne l'avais pas su, surtout pour Nicolas."
Elle renifla plusieurs fois, tentant de ne plus sangloter. N'y parvenant pas, elle se jeta dans les bras d'Allan pour pleurer sans retenue, restant juste là à verser ses larmes pendant un quart d'heure. Une fois que la jeune fille fut un peu plus calme, Allan recula dans une gestuelle douce, voulant lui donner la plus grande assurance possible.
"-Ne t'inquiète pas, ça va allez, d'accord?
-O... oui..."
On aurait dit une fille de quatorze ans, Juliette semblait des plus innocentes et sensibles, ce qu'elle était sans aucun doute. Allan se permit de lui embrasser le front et se releva dans une dernière caresse sur ses bras, lui disant d'aller dormir et de ne pas s'inquiéter. Il sortit dans la minute qui suivit ses acquiescements, le portable en main. Une fois changée et assise sur le lit, Juliette se tourna vers la porte, remarquant qu'Allan venait de partir avec son portable et surtout la bague offerte par Nicolas qui y était accrochée, dont elle n'aurais surtout pas voulu se séparer. Cependant, remettant sa tête droite dans un soupir, elle vit avec étonnement l'anneau ainsi que son portable posés sur son bureau.
Le jour qui suivit, le samedi dix neuf novembre, Allan se trouvait devant un des appartements du troisième étage d'un immeuble. Il faisait froid même à l'intérieur du bâtiment, l'hiver commençait à s'annoncer. Il appuya sur la sonnette, chaque porte en avait une ici. Un jeune homme de dix-huit ans lui ouvrit la porte, nommé Olivier Trajion. Le professeur lui sourit, se présentant.
"-Bonjour Olivier, je suis Allan Triord, je suis passé ce matin auprès de tes parents pour passer un premier entretien avec toi en tant que professeur particulier mais tu n'étais pas là. Ils t'ont bien mis au courant?
-Oui... Entrez."
Allan entra et Olivier l'emmena directement à sa chambre sans discuter. Le jeune homme s'installa de manière impolie directement sur le siège pivotant sans dossier qui lui servait pour son bureau, laissant le professeur sans place. celui là ne fit pourtant aucune remarque, il restait debout à observer la pièce pendant quelques instants. Il profita d'un moment d'inattention pour s'approcher dangereusement d'Olivier.
Allan attrapa le col de l'étudiant d'une main et le plaqua de dos contre le bord bureau, sans le soulever de son siège. Il appuyait, le faisant plier vers l'arrière et, une fois en place, sortait le portable pour le lui montrer. Olivier, trop surpris, n'eut aucune réaction, mis à part d'être apeuré.
"-Tu reconnais ce portable? C'est celui de Juliette."
Il n'y eu pas besoin d'explications, Olivier ne réagissait toujours pas, la peur provoquée par ce qu'allait annoncer l'autre homme lui coupait la voix.
"-Tu sais qu'elle est fragile, et toi tu en profites pour lui faire du chantage? Tu te fous de ce qui peux arriver? Elle irait jusqu'au suicide!"
Il ne lui répondait pas, se contentant maintenant d'envoyer un regard méprisant, accompagné d'un rictus énervé involontaire qui lui crispait le visage.
"-Si tu continue ou que tu tentes quelque chose dans son entourage, je donne ce portable à la police, compris?"
En guise de réponse, Olivier tenta une action discrète pour se débarrasser de son agresseur. Allan ne lui laissa le temps de ne faire aucun geste, lui donnant un puissant coup de genou au niveau du ventre qui le fit basculer de son siège. Le professeur le laissa à terre, rangeant le portable dans sa poche. Il se dirigea vers la sortie de l'appartement, sans porter d'attention au maître-chanteur. Une fois dans les rues il sorti son portable pour regarder les deux derniers messages reçus il y a une vingtaine d'années.
"-Seulement quelques mois..."
Le dimanche, Allan avertit sa jeune élève qu'elle n'avait plus de soucis à se faire, qu'il ne continuerais plus. Juliette restait cependant un peu apeurée, mais il était normal qu'elle eu encore des soupçons de peur suite à cela. Le professeur continuait ses cours normalement, avec un entrain un peu plus visible. Les deux amoureux ne semblaient plus avoir de problème, Nicolas ne savait rien et sa petite amie n'avait plus rien à craindre, les messages et appels ne continuaient plus depuis le samedi. Une fois en janvier, après la période des fêtes des vacances de décembre, l'anniversaire de Juliette approchait. Ses parents ne pourront être là, son père ne pourra venir que deux jours plus tard et sa mère restait à l'hôpital. La jeune fille était d'ailleurs inquiète, sa mère se trouvait dans un état de grande fatigue, il lui était même interdit d'aller la voir. Allan la réconfortai toujours, lui disant que sa mère irait bien au bout d'un petit mois, les médecins ne mentiraient pas sur ce sujet.
Le mercredi vingt-six janvier, le professeur se trouvait assis dans la grande salle à l'entrée de l'hôpital, celui dans lequel se trouvait la mère de la famille Fernan. Adossé à son siège et observant les passants qui venaient rendre visite aux malades, Allan écrivait sur son portable tout en gardant un oeil sur ceux qui allaient et venaient dans la pièce. Au bout d'une demi-heure il ferma le téléphone. Le jeune homme qui venait d'entrer était suivi du regard par Allan. Lorsqu'il reconnu celui qui l'observait, le nouvel arrivant eu un mouvement de recul.
"-Que ce soit par vengeance ou juste parce qu'elle ne t'avais pas obéit tu l'aurais fait aujourd'hui, hein?"
Olivier se retourna pour partir, prêt à se mettre à courir. Deux policiers entrèrent dans l'hôpital, le mettant à terre au moment où il comptait s'enfuir. Allan s'approcha du délinquant pour le fouiller. Il sortit d'une des poches une fiole qu'il donna à l'un des agents tandis qu'Olivier se débattait au sol. Une fois qu'il fut mis hors d'état de nuire par la police, Allan se dirigea vers la chambre de la mère de Juliette, avec laquelle il resta seulement cinq minutes avant de partir au commissariat auquel il passa le reste de la journée.
Allan, Juliette et Nicolas se retrouvèrent dans la soirée du jeudi chez les Fernan, soit le vingt sept janvier. L'étudiante avait appris ce matin l'arrestation d'Olivier, qui finira certainement emprisonné plusieurs année pour harcèlement et tentative d'homicide par empoisonnement. Elle se sentait soulagée, heureuse d'être avec son Nicolas et de ne plus avoir à craindre un quelconque chantage.
"-Ah, Juliette, je suis allé rendre visite à ta mère hier, elle se porte mieux, normalement tu pourras aller la voir pour ton anniversaire.
-C'est vrai ?! Génial... Vous viendrez?"
Juliette était enthousiaste, bien contente que sa mère aille bien et impatiente d'aller la voir, elle se serrait toute souriante contre son amoureux qui lui caressait l'épaule, tout deux assis sur le lit. Après que leur professeur ai répondu qu'il verrait, ils commencèrent à parler entre eux, s'adressant quelque fois à lui à mais reprenant ensuite leur discussion en riant doucement. Allan se contenta de les observer et de leur répondre pendant une heure. Ensuite, il sortit son portable et pris une photo des jeunes amoureux. Quand Juliette remarqua qu'elle était prise en photo, elle souri en se mit encore plus contre Nicolas. La photographie prise, elle perdit lentement son sourire, c'était son portable que tenait Allan. Pourtant le sien était juste à côté d'elle, sur le lit, et la bague y était bien attaché. L'autre était parfaitement identique, mais il n'y étais accroché que la chaîne en argent. Allan souriait tristement en regardant l'écran, tenant toujours le portable en l'air, face à lui.
"- Il y a trente sept ans, en janvier deux mille deux, personne n'avait assisté à la naissance de Juliette mis à part ses parents, il n'y avait qu'eux qui l'aimaient en cet instant. Un mois plus tard, Nicolas naissait. Ils travaillaient normalement, restant toujours timides. Puis ils se rencontrèrent au lycée, en seconde, en très peu de temps tout deux tombèrent amoureux l'un de l'autre. Nicolas n'osait pas le lui dire évidemment, et la timidité n'arrangeait pas leur cas. Cependant, le quinze avril de leur dix sept ans, Juliette se lança pour lui déclarer son amour, il le lui rendit sans hésiter. Les deux amoureux étaient timides certes, mais ils trainaient toujours ensemble, ils aimaient s'embrasser, se caresser... Faire tout ce que faisaient les couples normaux. Ils s'aimaient plus que tout au monde."
Allan se leva pour continuer, fixant toujours le texte du portable. Son auditoire restait assis, à l'écouter en le suivant des yeux.
"-Juliette subit du harcèlement six mois plus tard, en septembre. Elle le gardait pour elle, l'air de rien, mais elle souffrait. Son petit ami ne pouvait pas le savoir, lui il vivait bien avec celle qu'il aimait, il pensait qu'il aurait une vie tranquille avec elle. La même situation continua jusqu'au Vingt-sept janvier. Ce jour là, Juliette fut retrouvée morte chez elle. Elle s'était donnée la mort dans la nuit du jour précèdent après avoir appris le meurtre de sa mère, dont elle savait le coupable. Nicolas découvrit le corps en premier. Il resta la journée à l'observer et à chercher dans ses affaires. Les jours qui suivirent, il déprimait. Il avait récupéré le portable de Juliette et le gardait pour lui, sans le montrer aux autorités. Le destin n'était pas clément, mais le temps l'a été."
Les deux étudiants commençaient à comprendre, ils se contentaient de le regarder en restant serrés l'un contre l'autre.
"- Il y'a dix sept ans, deux ans après la mort de Juliette, Nicolas avait presque vingt ans en janvier. Nous étions en deux mille deux. Il assista à la naissance de son aimée. Il était comblé de pouvoir changer cette fatalité du premier monde. Sa tête avait déjà tout planifié. Il attendit dix sept ans pour ne pas modifier la vie de Juliette. Une fois ce délai écoulé il la rencontra une nouvelle fois. Elle était identique à celle qu'il avait connue, il la voyait toujours comme celle qu'il aimait, il était des plus heureux de la revoir, même en temps que professeur. Grâce aux messages du portable, il connaissait les dates auxquelles il devrait agir, et il se rappelait celles qu'il ne devait pas changer..."
Le professeur marqua un temps de pause.
"-Nicolas empêcha le harceleur de continuer, et alla même jusqu'à empêcher le meurtre qu'il comptait commettre. Juliette n'avait plus aucune raison de se suicider... j'ai eu le droit au grand bonheur de consacrer ma vie pour sauver celle que j'aime."
Il souriait, se tenant debout juste devant Juliette. Il posa ses mains sur les joues de son amour et lui embrassa le front en versant quelques larmes.
"-Mais maintenant, les deux âmes vont vivre ensemble, heureuses."
Il ne restait dans la chambre que les jeunes amoureux serrés l'un contre l'autre. Leur professeur avait disparu.
Trois jours plus tard, Juliette fêtait son anniversaire. Elle s'était débarrassée de son portable et avais mis à son poignet la chaîne à laquelle était accrochée la petite bague offerte par Nicolas. Ils se trouvaient dans la chambre d'hôpital de la mère de Juliette, son père arriverait le lendemain. La jeune fille était joyeuse de voir que son état s'arrangeait, elle sera sur pieds d'ici une semaine, mais devait tout de même se reposer encore un peu. Vers la moitié de la journée, sa mère lui tendit une lettre, qu'elle dit avoir reçu d'un homme qui lui était inconnu, cinq jours plus tôt. Lorsque Juliette ouvrit la l'enveloppe, elle y trouva une bague accompagnée d'un mot. Elle savait déjà qui lui avait offert ce cadeau et mit à son doigt cette seconde bague offerte par son amour. Après avoir lu, elle enlaça Nicolas. Il prit le papier pour le lire à son tour.
"-Joyeux anniversaire ma Juliette, je te souhaite une vie pleine de bonheur et de joie.
Ton Nicolas, qui t'aime, et qui t'aimeras toujours."
