Disclaimer: Fire Emblem ne m'appartient pas. Je ne fais que m'amuser avec les personnages.

Genres: Plusieurs?

Couple: Bromance entre Léo et la famille de Hoshido.

Personnages: Léo, Kamui et les deux familles + quelques autres.


Prologue


Le petit garçon blond se tenait dans la salle du trône, vêtu d'habits légers (probablement des vêtements de nuit). Shura se tenait agenouillé devant la reine en deuil, Mikoto, qui était assise sur le trône doré. Il avait posé l'enfant sur le tapis de la salle du trône, retirant la couverture qui enveloppait le petit prince. Celui-ci avait des larmes plein les yeux, serrant une peluche contre lui. Il semblait mort de peur. A raison.

Il avait été enlevé.

Arraché à sa famille, à son pays.

L'archer fit son rapport, réellement sincère dans ce qu'il exprimait (il aurait tant voulu ramener sa fille à cette pauvre femme) «Je suis navré majesté, je n'ai pas trouvé la princesse Kamui.» il hésita puis désigna le petit «Voici le prince Léo, second dans l'ordre de succession. Il a quatre ans. Je pense que le tyran Garon serait peut-être prêt à vous restituer votre enfant en échange de son fils cadet. Si sa mère a encore assez d'influence sur lui.»

Mikoto se leva du trône et descendit les marches en direction du jeune nohrian. Elle s'agenouilla devant le petit garçon aux mèches dorées -il avait l'âge de Takumi- et lui posa les mains sur les épaules. «Je suis désolée...Léo. Je te promets que tu vas vite rentrer chez toi. Ce ne sera pas long. Tu retrouvera vite ta famille.»

Il la fixa, hésitant «...Je vais être puni?

- Non. Tu n'as rien fait de mal. Ton père...Je vais lui écrire une lettre.»

Shura intervint «Majesté?

- Oui? Avez-vous d'autres informations?

- En fait, j'ai également dérobé ceci.» Il sortit de la doublure de sa cape un livre magnifique. Qui brilla légèrement. «Il s'agit d'une des armes divines de Nohr: Brynhildr»

Elle prit l'ouvrage et l'examina. «Êtes-vous en train de me dire que cette arme importera plus au roi que son propre enfant? Qu'il sera prêt à me restituer ma fille en échange de l'ouvrage, plutôt que contre son fils?

- ….Vous ne connaissez pas Garon. Croyez-moi.» il eut l'air coupable en remarquant que le garçon les écoutait, les yeux écarquillés.

Léo eut les larmes aux yeux. Son papa n'allait rien faire pour le sauver? Sa maman non plus? Il gémit, plaintivement «Je veux rentrer à la maison.

- Bientôt. D'ici peu. Je te le promets.» Elle fit un signe à Orochi, qui se tenait près du trône. «Occupes-toi de lui. Donnes-lui un bain et des vêtements. Mets le dans une chambre. Fais le manger et procure-lui quelques jouets. S'il te plaît.» La fille aux cheveux violets hocha la tête, et prit doucement la main du petit garçon, l'emmenant hors de la salle du trône.

«Hum.» Shura sembla mal à l'aise «Je pense...même s'il s'agit de son fils, j'ai quand même des doutes sur la sincérité de Garon. Il laisse ses concubines s'entre-tuer. Seul le prince Xander est le fils de la reine. Le prince Léo est celui d'une maîtresse. Ce roi a déjà laissé tuer un ou deux nouveaux-nés mâles.

- Vous confirmez que ma fille n'est pas dans le château?

- Je n'en ai vu aucune trace. Elle doit être ailleurs. Et je n'ai aucune idée de sa l'endroit où elle pourrait être.» Il s'inclina une nouvelle fois «Je suis navré, réellement.»

Le jour-même, une lettre fut envoyée à Nohr, même si la disparition de Léo devait avoir été remarquée là-bas (obligatoirement). Il fallait désormais attendre une réponse.


Léo sembla étonné de l'attention qu'on lui portait. Il eut l'air surpris quand en soulevant sa couverture, il ne trouva rien (était-il donc habitué aux pièges?). Il fut étonné quand Ryoma et Hinoka jouèrent avec lui, lui prêtant leurs jouets. Pourquoi le prince et la princesse de Hoshido jouaient avec lui, un enfant de Nohr? Sa mère lui avait toujours dit que les Hoshidians étaient cruels...qu'ils étaient méchants. Elle se trompait alors?

Il eut l'air réellement étonné quand Mikoto elle-même vint le rassurer quand il fit un cauchemar, le prenant dans ses bras et lui chantant une berceuse. Cette chanson lui rappelait quelque chose d'ailleurs même s'il ne savait pas quoi.

Sa mère n'avait jamais fait ça pour lui. Elle ne l'avait jamais cajolé. Elle ne l'avait jamais embrassé ou prit dans ses bras. Elle ne lui avait jamais chanté de berceuses ou lut d'histoires. Et les nourrices non plus. Elle l'avait forcé à rester loin de son grand frère et de sa grande sœur. Depuis aussi longtemps qu'il pouvait se souvenir, il avait toujours été seul.

«Ils sont dangereux pour toi.»

«Xander te tuerait s'il le pouvait, tu es une menace pour lui.»

«Tu mérites le plus d'être le roi.»

Des taloches ou des cris quand il faisait mal quelque chose. Des dessins jetés au feu («fais quelque chose d'intelligent au lieu de perdre ton temps»). Son père lui accordait si rarement un regard. Et on lui faisait des reproches -encore- quand il pleurait.

Ici rien de tout cela n'arrivait. Il ne parvenait pas à y croire. Pourquoi tout le monde était si gentil? Pourquoi se sentait-il mieux ici que chez lui?


Deux semaines après avoir été amené à Hoshido, il trottina jusqu'à la reine qui se tourna vers lui, reposant sa tasse de thé «Bonjour Léo. Je suis désolée. Ton père n'a toujours pas répondu à ma lettre. Tu ne peux pas encore rentrer chez toi.» Elle lui servit du lait dans une tasse et lui fit signe de s'asseoir près d'elle. Les autres enfants n'étaient pas encore là.

Il se mordit la lèvre. Papa ne m'aime pas. Maman ne veut plus de moi? Mais il s'approcha et tendit un papier «C'est pour vous.» Parce qu'elle était si gentille avec lui. Tellement gentille.

C'était un joli dessin: Des cerisiers en fleurs, avec Mikoto, Ryoma, Hinoka, Takumi, Sakura et Léo lui-même. Comme la veille, quand ils avaient fait un pique-nique.

La jeune reine sourit «C'est magnifique Léo. Tu as beaucoup de talents en dessin.»

Il rougit, une bulle de bonheur montant en lui. Personne n'avait jamais complimenté ses œuvres, sa mère les brûlait, son père avait frappé sa main en le traitant de ''faible''. Et les serviteurs de sa mère l'avait brutalement rattrapé avant qu'il n'approche Xander ou Camilla. Et ceux-ci ne l'avaient jamais approché. Peut-être qu'ils le détestaient. Après tout la mère de Xander avait été la reine et la sienne non. Et il était un garçon dont un héritier -toujours d'après sa mère-. Recevoir un compliment était si doux, si merveilleux.

«M..Merci.»

Elle tendit la main et lui ébouriffa les cheveux, tendrement. «Tu es un adorable petit garçon.

- Alors vous allez me garder?»

Elle eut l'air surprise. «Pardon?

- Si vous avez pas de réponse, c'est que papa et maman ne veulent plus de moi.» Des larmes envahirent ses yeux «Ne me rejetez pas. Je ne veux pas être seul. Si vous m'aimez, gardez-moi s'il vous plaît.» Il se mit à pleurer, désespéré. Ma famille ne m'aime pas, je ne veux plus être seul. Pourquoi ma famille n'est pas comme celle d'Hoshido?

Mikoto le prit dans ses bras, doucement et lui caressa les cheveux «Allons, allons...» Elle le câlina pendant tout le temps que ses sanglots le secouèrent. Puis, petit à petit, il se calma et leva la tête vers elle.

«Pourquoi vous m'avez amené ici?»

Cet enfant de 4 ans semblait bien trop intelligent pour son propre bien. Mikoto décida d'être honnête. «Je suis désolée que tu sois pris la dedans Léo. Ton père...m'a prit ma petite fille il y a six mois. Il l'a enlevé. Et refuse de la rendre. Il la garde prisonnière dans Nohr.»

Il ouvrit de grands yeux. Son papa avait kidnappé une enfant? Mais ça voulait dire qu'il était méchant non? Mais pourquoi la reine Mikoto l'avait enlevé alors qu'elle était gentille? Il se mordilla la lèvre «Et moi?

- Je...mes conseillers ont pensé que le meilleur moyen de récupérer ma fille...c'était d'enlever un des enfants du roi Garon pour le convaincre de faire un échange. Qu'il accepterait de me rendre ma fille si je lui rendais son fils» Elle eut l'air gêné -parce que le tyran ne répondait pas, signe qu'il ne se souciait pas de cet enfant- et lui caressa encore les cheveux, dans un geste rassurant.

Il cligna des yeux. Un échange? Mais si son papa ne voulait pas le récupérer, ne répondait pas, c'est qu'il ne voulait pas rendre la fille de la reine? Ou qu'il ne l'aimait pas ?Pourquoi son papa était-si si méchant? Pourquoi sa maman ne faisait rien non plus?

Il baissa les yeux «Je suis désolé.

- Ce n'est pas de ta faute.

- Il ne veut pas de moi.»

Son père ne voulait pas le récupérer.

Il fondit à nouveau en larmes, comprenant que sa famille ne l'aimait pas. Il se sentait seul, si seul et abandonné. Quand il se calma enfin, Mikoto lui dit, doucement «Si nous n'avons pas de réponse, tu pourras rester avec nous, bien entendu. Nous prendrons soin de toi.»

Il hocha la tête «Comment s'appelle votre fille?

- Kamui.»

Il ouvrit de grands yeux «J'ai entendu Xander et Camilla parler d'une fille avec ce nom. Mais je n'avais pas le droit de leurs parler alors je ne sais pas où elle est. Ma nourrice m'a entraîné loin d'eux donc...je ne sais pas.»

Et il le regrettait.

Parce que si il savait, il l'aurait dit.


Rien ne venait.

Cela faisait presque un an.

Léo ne parlait plus que rarement de sa famille, peut-être commençait-il à l'oublier. Il jouait de plus en plus souvent avec les autres enfants royaux. Sa peau se colorait délicatement sous l'effet du soleil et ses cheveux avaient un peu poussé.

Mikoto soupira. Garon répondait pas à ses lettres. Cela voulait tout dire. Il ne voulait pas récupérer Léo. Elle commençait à se demander comment annoncer cela à l'enfant quand enfin une réponse parvint. Elle était courte, insultante, dépourvue de toute marques de respects.

Vous pouvez garder l'avorton.

Je pourrais en avoir d'autres.

Votre fille est bien plus intéressant et se révélera bien plus utile.

Pas de mention de l'arme divine volée. Juste ces lignes, froides et cruelles. Léo n'était plus voulu.

Comment lui expliquer que ses parents ne le désiraient plus? Elle ne avait le cœur serré, même si une joie étrange l'envahissait à l'idée que cet enfant si doux ne serait pas corrompu par ce monstre qu'était son père.

Elle demanda à Orochi d'aller chercher l'enfant. Elle avait quelque chose à lui annoncer. Bientôt, le petit garçon de 5 ans s'immobilisa devant elle et s'assit à la mode d'Hoshido. «Oui? Vous m'avez fait demandé?»

«Léo? J'ai une nouvelle à t'annoncer»

La peur se lut dans ses yeux «Je dois rentrer à Nohr?» S'affola-t-il. Il devait quitter ce pays si chaleureux, ces gens qui l'aimaient pour la froideur de sa famille natale?

«Non. Ton père a répondu. Il ne veut pas te récupérer. Il m'a dit que ma fille...» Elle vacilla pendant un court instant «...lui serait bien plus utile. Je suis désolée»

Léo s'y était préparé. Même si ses souvenirs de Nohr s'estompaient, il se rappelait de l'absence d'amour, des rejets et déceptions. Et il n'avait ici que la confirmation. Son père avait tué le roi d'Hoshido, avait kidnappé la fille de la reine et refusait de la rendre, même contre lui. C'était un monstre. Il était comme les ogres dans les contes qu'on lui racontait.

«Je ne veux pas retourner là-bas.

- Tu peux rester ici si tu le désires. Nous pourrions être ta nouvelle famille.

- Mais je suis un prince de Nohr.» balbutia-t-il, hésitant. Plus maintenant, souffla une voix dans sa tête, père ne veut plus de toi.

«Cela n'a pas d'importance pour moi. Je t'élèverais de mon mieux, avec la famille royale d'Hoshido.» Elle lui posa une main sur l'épaule «Si tu acceptes d'être mon fils.»

Léo sentit des larmes lui piquer les yeux. Une mère. Une vraie mère. «M...Maman.» Et il se jeta dans les bras de Mikoto, son cœur soulagé d'un douloureux poids.

Désormais il pouvait oublier.

Nohr était le passé.

Un monde qui l'avait fait souffrir.

Son bonheur était devant lui.


A Suivre