L'icône de cette histoire est un sublime dessin d'Anemonen que vous pouvez retrouver en full size sur son Tumblr anemonensblog.
Voici une traduction qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire ou traduire jusqu'à maintenant. Je n'avais jamais au grand jamais lu de slash Albus/Harry auparavant et il se trouve que cette histoire de voyage dans le temps/rédemption/aventure/sloooooow build m'a complètement fascinée. Elle est malheureusement en suspens depuis décembre 2013 (18 chapitres et ≈ 66 000 mots en VO), mais j'ai été incapable de ne pas me lancer là dedans (la faute à Jude Law peut-être pour nous avoir dépeint un Dumbledore fringant et assez captivant) et je la partage donc avec vous. La VO (en anglais) est bien sûr trouvable sur ce même site sous le titre d'Ephemeral Time, écrite par Mystical Magician (qui m'a gentiment donné son autorisation pour traduire son travail et le partager).
Certaines dates et âges sont aussi légèrement modifiés/décalés, mais rien d'énorme ou de dérangeant du tout par rapport au canon, on s'en aperçoit à peine. La traduction des différentes citations au début de chaque chapitre est elle aussi maison. J'espère que cette histoire vous plaira autant qu'à moi et réussira à vous transmettre un peu de cette atmosphère si réussie à travers ma traduction. Enfin si vous êtes arrivé(e)s jusque là, bravo et bonne lecture!
Vole vers un rêve
Loin à travers la mer
Tous les fardeaux ont disparu
Ouvre le coffre une nouvelle fois
Le coffre sombre des merveilles
Vu à travers les yeux
De celui dont le cœur pur
Une fois il y a si longtemps
— « Le Coffre Sombre des Merveilles » de Nightwish
Il faisait sombre dans la cabane abandonnée. Le clair de lune perçait à travers les craquelures des fenêtres recouvertes de planches et du toit rongé par la pourriture, tout juste assez de lumière pour apercevoir le rituel qu'Harry avait préparé. Il ne prit pas le risque d'allumer une bougie, même s'il se trouvait loin au fond d'un vieux bois. Si Voldemort ou ses alliés le découvraient, tout serait réduit à néant.
Le sang d'Harry lui coulait sur les bras, tâchant le planché déformé alors qu'il positionnait soigneusement ses poignets au dessus des runes taillées dans le bois. Il bougea avec précaution, sans se soucier des étourdissements provoqués par la perte de sang. Réussir ou pas ne lui importait presque pas ; à ce stade, mourir était plus que souhaitable. Pourtant, il persévérait. Les sacrifices de ses amis, des gens qu'il considérait comme sa véritable famille ne seraient pas vain. Il trouverait un moyen de vaincre Voldemort.
Hermione et Luna avaient travaillé sur ce rituel des années durant avant d'être tuées. Pas un seul instant, Harry n'avait douté de leur réussite. Elles étaient toutes les deux des sorcières de génie qui appréhendaient le monde de manières sensiblement différentes. Lorsqu'elles se mettaient d'accord sur quelque chose, il n'y avait virtuellement aucune chance pour qu'elles se trompent.
Sa main tremblait quand il pointa sa baguette - la baguette -, peu importe la façon dont il tentait de stabiliser le mouvement. Le bois de houx et la plume de phoenix, aussi familiers étaient-ils, n'étaient pas assez puissants pour cela. S'il voulait remonter aussi loin que possible, seule la baguette de Sureau ferait l'affaire.
Depuis combien de temps Harry était-il devenu le maître de la Relique de la Mort la plus célèbre? Il avait constamment réussi au fil des six dernières années à garder la Baguette de Sureau en sa possession, au diable les embuches et autres escarmouches qui s'étaient dressées sur son chemin. Il n'aimait pas sa seconde baguette, il la détestait même. Elle n'en valait pas la peine, mais les quelques fois où il avait essayé, il avait été incapable de la détruire.
Harry pointa la baguette dans sa propre direction avec prudence, les mains nappées de sang. Il rassembla toute la haine, tout le dégoût qu'il pouvait éprouver envers lui-même. Il avait échoué, il n'avait pas été apte à protéger ses amis, sa famille, ses camarades. Sirius, le Professeur Dumbledore, Remus, Tonks, M. et Mme Weasley, Fred et George, Ron, Hermione, Neville, Ginny, Luna. La liste s'allongeait encore et encore — tout était de sa faute — et la haine qu'il ressentait vis-à-vis de sa propre personne grossit avec chaque nom jusqu'à ce qu'il grogne : « Avada Kedavra. »
Une lumière verte, et le corps d'Harry Potter s'effondra sur le sol. Les runes se mirent à briller d'une lumière rouge foncée, comme si elles avaient été gravées dans le bois. La cabane se mit à craquer et à gémir avant de brusquement s'écrouler sur elle-même, le contrecoup de l'immense force magique la faisant exploser.
Tiens-toi prêt. Respire un grand coup. Tout sera bientôt fini.
Il perdit connaissance plusieurs fois. Était-il en train de rêver? Allait-il chuter à travers l'obscurité perpétuelle pour l'éternité, vivre à l'envers chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde qui séparait son époque de celle-ci? Allait-il simplement cligner des yeux pour se retrouver à un endroit aussi semblable que divergeant de son point de sortie?
À son réveil, Harry n'avait pas la moindre idée du temps qu'il passa allongé par terre. Son corps tout entier le faisait souffrir et il pouvait à peine ouvrir les yeux, le faible rayon de soleil n'était que torture pour ces derniers. Harry ferma les yeux et se détendit, soit la seule chose dont il était capable pour le moment. Avec un peu de chance, la douleur allait s'estomper elle aussi pour lui permettre de faire quelques gestes. Il supposait que cette douleur résultait de la séparation de son âme et de son corps, puis de les avoir trainés tous les deux à travers le temps avant de les réunir à nouveau violemment. Hermione avait assuré que l'usage de l'âme renforçait la puissance de façon exponentielle. Luna avait de son côté proclamé que les glôques ronflants étaient très attirés par l'énergie que dégageaient les hélioseptres d'une personne.
Harry était parti du principe qu'elles voulaient toutes les deux dire la même chose.
Seigneur, il avait douloureusement conscience de sa nudité. Elles avaient bien précisé qu'il ne pourrait probablement pas prendre quoi que ce soit avec lui, y compris les vêtements qu'il portait. C'était nécéssaire, mais Harry n'aimait vraiment pas ça. Comment diable était-il censé voler des vêtements sans être vu?
Il essaya de lever la tête une nouvelle fois. Peut-être était-ce le fruit de son imagination, mais Harry avait l'impression que la douleur s'était légèrement estompée. Quelque chose attira son attention, quelque chose qui gisait à côté de sa main droite. Il se concentra dessus, en louchant à cause du soleil et parce qu'il était à moitié aveugle sans ses lunettes, puis sa tête retomba au sol en jurant. C'était la Baguette de Sureau.
D'un côté, sa présence faciliterait les choses jusqu'à ce qu'il puisse se rendre chez Ollivander. De l'autre, il pensait en avoir fini avec la pression causée par la possession de la baguette légendaire. Néanmoins, peut-être que tout irait bien. Personne à cette époque ne savait qu'il possédait l'une des Reliques de la Mort et personne ne comprendrait qu'il s'agissait de la deuxième à exister dans ce même espace-temps. Peut-être aurait-il pu emmener sa Cape d'Invisibilité avec lui, si seulement il y avait songé. Il ressentit une pointe de regret en réalisant que plus jamais il ne la verrait, encore moins qu'elle lui appartiendrait.
Harry écrasa sa mélancolie dans l'œuf. « Assez, » asséna-il, puis il se força à se relever laborieusement en s'aidant d'un arbre. Il avait besoin de savoir où il se trouvait, sans compter qu'il devait se préparer à faire le nécéssaire afin de vaincre Voldemort. Un geste de la main et il se métamorphosa quelques vêtements, un simple t-shirt et un jean. Les chaussures étaient plus problématiques ; il allait devoir en acheter une paire dés que possible, mais pour le moment il devrait se contenter de ce qu'il avait.
« Tempus, » murmura-t-il et les chiffres s'échappèrent de sa baguette pour aller flotter dans l'air. 12:45, 29 mai 1944.
Harry regarda les chiffres fixement. Il avait espéré être remonté assez loin pour sauver ses parents ; il n'avait pas sérieusement songé avoir le pouvoir de remonter plus loin qu'un demi-siècle, même s'il (ou plutôt Hermione) s'était préparé à toutes les éventualités durant le règne du Seigneur des Ténèbres.
Ce qui attira son attention. Quelque chose concernant cette date lui chatouillait la mémoire. Quelque chose d'important.
Réfléchis Harry, songea-t-il. Calme-toi et réfléchis-y. Mai 1944. Tom Jedusor. Serpentard. Septième année, Préfet-en-Chef. Services spéciaux rendus à -
« Merde. »
Mimi avait été assassinée durant la nuit du 30 mai par le basilic. Il n'y avait plus de temps à perdre à présent. Il devait être prêt. Ce serait sa meilleure chance de se débarrasser de Tom Jedusor et de dénoncer le Mage Noir en puissance qu'il était, tout en évitant le meurtre d'une fille innocente. Harry espérait ne pas avoir à tuer l'autre sorcier. Une telle action attirerait trop d'attention sur son existence, et il avait bon espoir d'éviter à la fois le Ministère et Azkaban.
« D'accord, chuchota Harry. D'accord. Commençons par le début. » Il se tapota la cuisse à l'aide de sa baguette en traçant des formes élaborées sur sa hanche tout en murmurant des incantations. Ce sort était une nouvelle fois signé Hermione, qui l'avait créé spécialement pour Harry, destiné à cacher la Baguette de Sureau de tout sens, à la fois magique et prosaïque. C'était une sorte de fourreau entièrement fait de magie. Si les gens vivants soixante ans dans le futur étaient incapables de le parer, il doutait que quiconque à cette époque-ci en possède la faculté.
Une fois débarrassé de cette corvée, Harry se sentit légèrement mieux, moins passif face à sa condition.
Il doutait que voyager à la manière d'un moldu puisse être une bonne idée. Son éducation précédant Poudlard avait été limitée, sans doute, mais il n'avait pas oublié les événements majeurs qui constituaient la Seconde Guerre Mondiale en Angleterre. Les gens étaient voués à être effrayés et suspicieux, et il ne saurait pas comment se comporter. Sans oublier le fait qu'une sorte de document pourrait être exigée, ou autre chose, et il n'existait même pas encore. Il ne pouvait quand même pas lancer des Confondus et autres Oubliettes sur des inconnus au sein d'une grande foule.
Harry allait devoir risquer transplaner à un endroit qui, il devait en être à peu près sûr, n'avait pas ou peu changé durant les années intermédiaires. Ce qui, considérant la réticence que montrait le Monde des Sorciers face au changement, ne serait pas si compliqué que cela. Il était un peu réticent à l'idée de voyager de la sécurité relative qu'offrait l'Écosse du Nord jusqu'au milieu de Londres. Après tout, il n'avait pas très envie de se faire bombarder.
Il en vint néanmoins à la conclusion que le voyage allait se dérouler sans grand danger, compte tenu du fait qu'il était midi environ. De plus, il ne se rappelait pas le Chemin de Traverse avoir été bombardé dans ses cours d'Histoire de la Magie. Il était vrai qu'il ne se rappelait pas grand chose concernant l'Histoire de la Magie, et le peu dont il se souvenait avait principalement à voir avec les Gobelins (Binns était sérieusement obsédé). Harry en conclut que tout irait vraisemblablement bien.
Il métamorphosa une pomme de pin en robe qui, surement dû à l'épuisement ou au manque de concentration, donna un travail piètre et irrégulier. Malgré tout elle ferait l'affaire et de toute façon, il ne s'était jamais particulièrement soucié de son apparence.
Il enfila la robe puis ferma les yeux afin d'imaginer le Chaudron Baveur. Ce dernier était là depuis une éternité, n'est-ce-pas? Du moins jusqu'à sa destruction lors du massacre du Chemin de Traverse qui avait tué presque tous les Weasley. Mais il ne pouvait pas s'attarder sur le passé… le futur… peu importe.
Il tourna les talons et se trouva face à un mur de briques qui lui était familier. Harry eut besoin d'un instant pour se souvenir de comment dégager l'entrée, il y avait si longtemps, mais il s'en souvint. Un murmure du passé, un murmure de son premier ami qui l'avait présenté au Monde des Sorciers.
Bienvenue au Chemin de Traverse.
« Tu ne seras pas renvoyé Hagrid, promit-il. Tu vas obtenir ton diplôme et faire ce que tu souhaites. Je n'ai pas pu te sauver, mais je peux au moins faire ça. »
Un air déterminé prit place sur le visage d'Harry qui pénétra sur le Chemin. Il avait besoin d'une baguette, de chaussures et pour tout cela, il avait besoin d'argent. Bien que cela serait bien trop facile, il ne pouvait pas aller dépouiller les moldus. Leur situation était plus catastrophique que celle du Monde des Sorciers de Grande Bretagne.
Il n'avait accès à aucun compte chez Gringotts. La famille Potter était en vie et ils se rendraient forcément compte si un étranger venait à voler quoi que ce soit de leurs coffres. Il ne pouvait rien voler à Gringotts non plus. Il s'en était auparavant tout juste sorti avec beaucoup d'aide, encore plus de chance, et probablement le fait qu'il convoitait juste une coupe.
Harry ne voulait rien voler à simplement quiconque non plus. S'il était amené à voler, il ne voulait pas que ce soit quelqu'un de fauché, et il aurait préféré si possible qu'ils aient une attitude plutôt Malefoy-esque. Au moins là, il se serait senti moins coupable.
Son regard dévia vers l'Allée des Embrumes. Le genre de personne qu'il cherchait se trouverait surement dans cet endroit. La tâche s'avèrerait plus compliquée, puisque cette Allée attirait voleurs et gens parés contre ces derniers. Et encore… un Finite à l'aide de la Baguette de Sureau se chargerait certainement de n'importe quel sort anti-voleurs.
Harry se dirigea sournoisement vers l'entrée de l'Allée des Embrumes, enfila sa capuche et jeta le Sortilège de Désillusion le plus puissant possible. Une demi-heure plus tard, il marchait en direction de Chez Ollivander avec une petite bourse de pièces. Il n'avait pas eu la chance de compter son butin, mais il doutait que ce dernier dure plus d'un jour ou deux. S'il n'était pas mort d'ici là, il allait devoir trouver un moyen de se faire de l'argent.
La boutique de baguettes était aussi sombre et poussiéreuse que le jour où il avait acheté sa première baguette. Cette fois-ci cependant, Harry était si méfiant qu'il remarqua Ollivander avant que ce dernier ne se fasse connaître. Sans rire, le sorcier ne trouvait pas d'autre joie dans la vie qu'en faisant peur à ses clients?
« Bonjour, le salua l'homme en fixant Harry sans cligner des yeux. Je ne vous ai jamais vu dans mon magasin, bien que ce n'est certainement pas la première fois que vous cherchez une baguette.
— Ma baguette a été détruite et j'en ai besoin d'une nouvelle, déclara calmement Harry. Si ça peut aider, il y avait une plume de phœnix à l'intérieur.
— Vous avez l'air d'un Potter, affirma le fabriquant de baguette tandis que son mètre ruban flottait dans l'air, et Harry sentit son cœur s'arrêter. Quel est votre nom?
Il n'avait pas pensé à un pseudonyme, pour être honnête. Mais son prénom était assez commun.
— Harry, répondit-il.
— Pas de nom de famille?
Ollivander le regarda attentivement et Harry revérifia ses boucliers d'Occlumencie.
— Non, asséna-t-il avec fermeté, avant de se radoucir tout juste assez pour ajouter : Je suis orphelin.
Il pourrait faire de cette information ce qui lui chantait.
— Une plume de phœnix, vous dites, se marmonna le sorcier vieillissant à lui-même en commençant à chercher parmi ses étagères, avant de revenir avec une importante pile de boites. Ce ne sera peut-être pas la même, mais c'est un bon point de départ tout de même. Essayons celle-ci dans ce cas. Bois de chêne et plume de phœnix, trente-trois centimètres.
Ils ouvrirent une demi-douzaine de boites avant qu'Harry ne la voit. Sa baguette, bois de houx et plume de phœnix. Il soupira sans s'en rendre compte en tendant la main vers sa baguette. Cette dernière l'accueillit comme un vieil ami, à coups d'étincelles dorées.
— Oh, bien joué, s'écria Ollivander d'un air satisfait. Ça vous fera sept gallions. »
Harry paya, bien plus satisfait de cette visite-là puisque le fabriquant de baguettes n'avait pas fait le moindre commentaire concernant l'origine de la baguette. Il est vrai que Voldemort n'avait pas encore grand chose d'une menace terrifiante pour le Monde des Sorciers et, aussi célèbre que l'était Albus Dumbledore, ce dernier n'avait pas encore acquis la notoriété comprise avec la défaite du craint Grindelwald. Les circonstances qui entouraient cette baguette et sa sœur ne comportaient pas encore d'importance.
De cet instant à la fin de la journée, il gagna une paire de bottes robustes et confortables, un repas complet (il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait mangé à sa faim, sans parler de vraies denrées alimentaires) et assez de nourriture pour survivre durant les deux jours suivants s'il rationnait avec prudence.
Une tente conjurée et une couverture plus tard, il avait installé son camp à l'opposé de Près-Au-Lard en partant du château, en faisant attention à rester hors de vue.
La possibilité d'aller se cacher dans la Salle sur Demande lui était venue à l'esprit, mais Harry n'osait pas entrer dans le château avant d'y être amené, au cas où sa présence venait d'une manière où d'une autre à bousculer la chronologie des événements.
Il était si épuisé qu'il plongea dans un sommeil profond presque dés l'installation du périmètre de sécurité, en dépit de l'heure encore précoce. Les cauchemars ne vinrent pas le hanter, pour une fois, et il se réveilla tard le lendemain, confus par les nombreuses heures durant lesquelles il avait dormi. Il ne pouvait pas exactement prétendre être tout à fait reposé, mais il ne se sentait plus épuisé non plus. En vérité, Harry avait mieux dormi que durant ces dernières années.
Il alluma un feu modeste et sans fumée, puis se grilla un peu de pain en réfléchissant à la situation. Il aurait aimé avoir plus de temps pour se préparer. Il aurait aimé avoir Hermione à ses côtés, elle aurait trouvé une idée pertinente. Ses années passées dans le Monde des Sorciers avaient changé Harry ; il supportait à peine d'être seul à présent.
Je pourrai les revoir un jour ou l'autre, songea-t-il. S'il vivait assez longtemps. Si rien ne venait à les empêcher de naître. Mais ils ne seraient pas ses amis. Il n'aurait jamais la même relation avec eux car il serait âgé lors de leur arrivée à Poudlard. Il mettrait Voldemort hors d'état de nuire avant que Voldemort ne puisse détruire tout ce qui lui était cher.
Il sentit cette noirceur familière prendre possession de lui et il dégringola, dégringola au fond du terrier du lapin, mais il n'y avait ni lapin ni Pays des Merveilles, juste cette noirceur étouffante et il était seul, seul, seul.
Harry haleta, refusant de laisser sa dépression l'envahir, du moins pour le moment. Ron l'avait maintenu sur Terre, son premier et dernier ami, son meilleur ami, lorsque tous les autres avaient été abattus un à un. Mais Ron était mort à présent, depuis des semaines, et Harry n'avait d'autre choix que de continuer seul, hanté par ses propres souvenirs. Il ne pouvait exorciser les voix de ses amis, il n'en ressentait même pas l'envie.
Concentre-toi sur un plan, pensa-t-il. Du moment qu'il se focalisait sur quelque chose, il pouvait laisser les morts de côté un instant.
